19 NOVEMBRE 1921 LE GÉNIE CIVIL 451
La situation actuelle de l'industrie en Au-
triche. — A l'occasion de la Foire industrielle
d'échantillons qui s'est tenue à Vienne, le mois
dernier, la Zeitschrift des oesterr. Jngenieur-
Vereines a publié, en date du 2 septembre,
un numéro spécial, consacré aux principaux
aspects de l'industrie autrichienne actuelle. On
pourra consulter utilement ces articles, dont
les principaux ont pour sujets : Vienne, nœud
du trafic de l'Europe centrale ; l'état actuel de
l'aménagement des forces hydrauliques en
Autriche allemande ; l'électrification des che-
mins de fer de l'État aulrichien; les tramways
de Vienne et leur trafic; l'industrie mécanique;
l'industrie automobile ; les ponts de grande
portée, etc.
HYDRAULIQUE
L'usine hydro-électrique de Chippawa-
Queenston, sur le Niagara — Le Génie Civil
a consacré, à diverses reprises, des articles
, aux usines hydro-électriques édifiées sur les
deux rives du Niagara, en amont des célèbres
chutes (i). En particulier, il a décrit, l'année
dernière (2), l'usine de Chippawa-Queenston,
la plus importante, actuellement à peu près
achevée, et qui appartient à l'Hydro-Electric
Power Commission of Ontario (Canada). Pour
compléter les renseignements donnés dans cet
article, nous signalerons une monographie
très complète de cette usine, que vient de
publier la Schweizerische Bauzeitung, dans ses
numéros du 16 juillet au 24 septembre, mono-
graphie abondamment illustrée de plans et de
photographies. On y trouvera beaucoup de
détails sur les travaux de construction et sur
tout l'aménagement du matériel hydraulique
et électrique.
LÉGISLATION
Projet de loi établissant, en Allemagne, le
monopole du placement du travail. — Aux
termes de ce projet qui a fait l'objet d'une
note parue dans la Revue générale de l'Elec-
tricité, du 30 juillet, les bureaux fondés par
les syndicats ouvriers ou patronaux seraient
supprimés ou annexés, dans un délai de
deux ans, à partir de l'entrée en vigueur de la
loi, aux bureaux officiels, comme sections spé-
ciales. Les bureaux privés seraient interdits
après 1930.
Il ne pourrait subsister, mais sous le con-
trôle des bureaux officiels, que des bureaux
de placement ayant un caractère philanthro-
pique.
Le placement serait gratuit, les frais étant
supportés pour un tiers par les communes,
les Etats et l'Empire ; le reste, à la charge
des patrons et des salariés, serait couvert par
les recettes de l'assurance-chômage, à la ges-
tion de laquelle collaboreront les bureaux.
Les autorités régionales pourraient rendre
obligatoire la déclaration des places vacantes
dans un délai déterminé.
MINES
L'emploi des moteurs électriques submer-
sibles dans les mines. — M. LONGUE a fait
une conférence sur ce sujet à la séance du
7 juillet du district parisien de la Société de
l Industrie minérale : on en trouvera le texte
(1) Voir, Notamment : Usine de la Toronto and Niagara
Power C" (1904, t. XLV, no 26); — La nouvelle usine de
la Niagara Faits Power Co (1920, t. LXXVII, no 26).
\I Voir le Génie Civil du 26 juin 1920 (t. LXXVI,
*• 26).
dans la Revue du 15 octobre de cette société.
C'est surtout pour la commande des pompes
qu'on a été amené à construire des moteurs
électriques submersibles; les procédés de
construction se rattachent aux types suivants :
1° Un moteur électrique complètement
plongé dans l'eau peut être de construction
normale, tournant dans l'air et enfermé dans
une enveloppe complètement étanche : c'est le
moteur blindé hermétique qui n'a pas donné
de bons résultats, par suite du défaut d'étan-
chéité du joint au passage de l'arbre du moteur,
par suite, aussi, des condensations qui se pro-
duisent dans le moteur lorsqu'il marche im-
mergé ;
2° On peut construire un moteur électrique
spécialement pour pouvoir tourner dans l'eau,
rotor tournant dans l'eau et enroulements
plongés dans l'eau (système Submersible-
Motors-Berger) ; moteur asynchrone polyphasé
avec rotor en court-circuit. Le stator est
bobiné comme un stator de moteur asynchrone
normal, mais avec un câble spécial portant un
fort isolement au caoutchouc, complètement
imperméable à l'eau. Soit au point de vue
encombrement, soit au point de vue caracté-
ristique de fonctionnement, le moteur submer-
sible dans l'eau est comparable au moteur
normal dans l'air ;
o Postérieurement aux moteurs dans 1 eau,
ont été construits des moteurs qui en dérivent
par certains côtés, ce sont les moteurs avec
rotor dans l'eau et enroulements fixes dans un
milieu isolant autre que l'air. Le mode d'iso-
lement du stator par vernis compound permet
l'emploi de tensions élevées, mais le refroidis-
sement des enroulements fixes est mauvais,
ce qui réduit considérablement la puissance
du moteur. Le moteur Reed Coopper obvie à
cet inconvénient en plaçant les enroulements
fixes du stator dans un milieu isolant liquide
constitué par de l'huile de transformateur.
L'emploi des moteurs submersibles s'est
généralisé d'abord dans la marine pour les
opérations de renflouement et pour l'épuise-
ment des compartiments étanches des navires,
en cas d'avarie.
Mais ces moteurs trouvent surtout leur em-
ploi dans le service minier, tant au point de
vue des applications dans lesquelles le moteur
doit marcher submergé, ou dans un milieu
humide ou susceptible d'être inondé, que dans
celles où il doit fonctionner, et c'est là un
point nouveau des plus intéressants, dans une
atmosphère grisouteuse ou poussiéreuse. Ces
moteurs présentent par leur construction même
une sécurité complète relativement aux dan-
gers d'inflammation.
M. Longue a terminé sa communication par
l'examen de quelques cas d'application dans
les mines : groupes moteurs pour fonçage et
dénoyage; groupe moteur-pompe installé à
poste fixe au fond; utilisation des moteurs
submersibles pour les applications autres que
la commande des pompes (ventilateurs de
fond, haveuses, etc.).
La décantation des eaux et la concentra-
tion des schlamms. — M. C. RATEL publie une
étude sur ce sujet, dans la Vie technique et
industrielle, d'août.
L'auteur étudie le rôle des caisses pointues
ou classeurs à schlamms et indique les précau-
tions à prendre pour leur installation et leur
conduite, ainsi que les dimensions à leur don-
ner suivant le volume d'eau à décanter par
heure.
Il passe rapidement en revue les décanteurs
en bois; puis il donne des détails sur le classi-
ficateur-épaississeur Dorr ou tank circulaire
américain.
Au sujet de la décantation artificielle,
M. Ratel estime qu'en matière d'épuration
d'eau de laverie, les filtres sont non seulement
inutiles, mais nuisibles. Ils n'ont d'intérêt que
pour des superdécantations d'eaux d'égout,
des superdécantations d'eaux d'alimentation de
chaudières, et la débactérisation des eaux d'ali-
mentation.
PHYSIQUE INDUSTRIELLE
L'emploi des huiles de goudron dans les
moteurs Diesel. — Cet emploi demande cer-
taines précautions pour obtenir d'une façon
régulière le démarrage d'un moteur non
échauffé préalablement, l'allumage normal, et
la combustion complète du mélange gazeux,
ceci à toutes les charges du moteur.
M. RIEHN expose les dispositions facilitant
cet emploi dans la Zeitschrift des Vereines
deutscher Ingenieure, du 14 mai.
On peut d'abord réchauffer, soit l'huile de
goudron, soit l'air d'injection, soit l'un et l'au-
tre, au moyen de la chaleur des gaz de com-
bustion, circulant dans des faisceaux tubu-
laires placés dans l'air aspiré, ou dans le
carburant venant du réservoir.
Il semble préférable, comme le font quelques
constructeurs allemands, d'utiliser une injec-
tion additionnelle d'un carburant très inflam-
mable pour assurer l'explosion du mélange.
L'auteur décrit des injecteurs combinés pour
le dosage séparé et l'injection simultanée de
ces deux carburants.
TRAMWAYS
Les statistiques d'accidents sur le réseau
des tramways de Chicago (E.-U.). — L'Electl'ic
Railway Journal, du 13 août, expose les progrès
réalisés à Chicago, aussi bien dans l'établisse-
ment des statistiques officielles d'accidents que
dans les moyens de les prévenir.
M. R. F. KELKER a institué, dans ce but, des
méthodes rationnelles d'observation et de sta-
tistique. Prenant une carte au '/ï# 000 environ,
du réseau de tramways de la ville, il a adopté
un système de cordonnées qui permet d'y loca-
liser avec précision tous les points où se pro-
duisent des accidents.
Pour les localiser visuellement, il y enfonce
des fiches ou des épingles, colorées différem-
ment suivant la nature de l'accident; cela per-
met de se rendre compte à première vue des
accidents qui peuvent être systématiques, et
par conséquent d'en découvrir les causes et d y
remédier.
Quffat aux localisations, elles indiquent le
quartier par son nom, l'abscisse par une lettre,
l'ordonnée par un numéro : de sorte que la
statistique pour la ville conduit facilement à la
statistique détaillée par quartier.
De 1910 à 1920, le nombre d'accidents est
tombé de 5,65 à 1,24 par voiture, et de 4,27 à
2,11 pour 160000 voitures-kilomètres.
DIVERS
L'indication, sur les cartes, des intensités
atteintes par le trafic sur routes aux États-
Unis. — La Commission des Routes de l'État
de New-York vient d'achever l'établissement
d'une carte originale, dont la première idée a
été conçue par M. C. M. EDWAHDS, ingénieur
de la section de Rochester, et dont le prin-
cipe est exposé clairement dans Y Engineering
News-Record, du 11 août, qui reproduit à titre
de spécimen une partie de la carte en question.
L'échelle adoptée est de 1 pouce pour
110 milles, et chaque route y est représentée
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