Quarante-unième année. — Tome LXXIX. — N° 18. N° 2046. Samedi 29 Octobre 1921.
LE GËNIE CIVIL
REVUE GÉNÉRALE HEBDOMADAIRE DES INDUSTRIES FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES
Prix de l'abonnement par an.— Paris, Départements et Colonies: 70 francs; - Étranger: 85 francs.— Le numéro : 2 francs
Administration et Rédaction : 6, rue de la Chaussée - d Antin, Paris.
SOMMAIRE. — Automobiles : Le XVIe Salon de l'Automobile et du
Cycle (Paris, 5-16 octobre 1921), p. 361; G. BmLÉ. — Hydraulique :
Méthode de Thiem, dite S, pour l'évaluation des eaux d'une nappe
souterraine (alluvions), p. 370; Ed. hlBEAUX. — Chimie industrielle :
Le Congrès et l'Exposition de Chimie industrielle (7-16 octobre
1921) (suite et fin), p. 371. - Téléphonie : L'écoute sous-marine et
quelques-uns de ses progrès récents, p. 375. — Variétés : La fabri-
cation de l'hydrogène par liquéfaction partielle du gaz à l'eau,
p. 376; Georges CLAUDE; — La chute de température dans les con-
duites de vapeur surchauffée, p. 377; Ch. PASQUAY; — Construc-
tions en paille, système Feuillette, p. 378; — L'utilisation des
faibles gîtes de naphte. Appareil de distillation des benzines,
p. 378; EFFÈRE.
SOCIÉTÉS SAVANTES ET INDUSTRIELLES : Académie des Sciences (17 oc-
tobre 1921), p. 380; — Société des Ingénieurs civils (7 octobre
1921), p. 380.
BIBLIOGRAPHIE : Revue des principales publications techniques, p. 380;
— Ouvrages récemment parus, p. 384.
ANNONCES : Informations diverses.
AUTOMOBILES
LE XVIe SALON DE L'AUTOMOBILE ET DU CYCLE
(Paris, 5-16 octobre 1921).
Le XVIe Salon de l'Automobile vient d'avoir lieu, selon l'usage,
au Grand-Palais des Champs-Elysées, du 5 au 16 octobre.
Cette année, le nombre des exposants fut si élevé que le rez-
de-chaussée et le premier étage du Palais (lig. 1 et G), furent
Insuffisants pour con-
tenir tous les véhi-
cules automobiles :
poids lourds, tou-
risme, motocyclettes,
etaussi les bicyclettes.
Il fallut scinder cette
exposition et consa-
crer aux poids lourds
et aux véhicules in-
dustriels, une partie
de l'Esplanade des
Invalides, sur laquelle
furent édifiés de vas-
tes bâtiments provi-
soires.
Nul n'ignore les
difficultés rencontrées
actuellement pour la
reprise de l'industrie
automobile. Le dernier
Salon, celui de 1919,
avait apporté aux con-
structeurs des com-
mandes telles que leurs
possibilités de fabri-
cation, cependant bien
accrues pendant la
guerre, se trouvaient
FlG. 1. — LE XVIE SALON DE L'AUTOMOBILE, A PARIS:
1 Vue d'ensemble de la nef du Grand-Palais.
dépassées. A ce moment, tout présageait la réussite : on venait
de rendre la liberté au commerce, les stocks accaparés par l'État
devenaient disponibles, les ouvriers retrouvaient leurs usines.
L'exécution de ces commandes semblait devoir être facilement
réalisée, quand survinrent des obstacles de toutes sortes : crise
du charbon, des chemins de fer, application de la journée de huit
heures, entraînant des difficultés d'approvisionnement, des varia-
tions inattendues dans le cours des matières premières et le
bouleversement complet de tous les prix de revient. Alors que
les producteurs exigeaient des paiements immédiats, les acqué-
reurs, devant les hausses successives qui leur étaient faites, ne
prenaient plus livraison de leurs voitures et intentaient des
procès ('). Notre industrie automobile, si prospère, subissait
une crise dont elle paraissait ne pouvoir sortir.
(1) Voir, à ce sujet, un article dans le Génie Civil du 12 juin 1920 (t. LXXVI
no 24, p. 534).
Les constructeurs français ne se laissèrent cependant pas
abattre, et il semble bien que leur persévérance les amène
aujourd'hui au terme de leurs épreuves : on assure que le Salon
de 1921 laisse derrière lui un nombre de commandes inespéré.
Cette Exposition répond, d'ailleurs, aux besoins du public. Les
constructeurs ont compris que, devant les impôts actuels qui
favorisent les voitures de faible puissance et devant le prix fort
élevé de l'essence, les préférences de la masse des acquéreurs
iraient aux voiturettes.
Le taux de la taxe comprend actuellement quatre éléments, dont
un droit principal et
une taxe de circula-
tion.
Les Pouvoirs pu-
blics ont voulu avan-
tager tout particuliè-
rement les voiturettes
très légères, en créant
une classe nouvelle,
le cyclecar, qu'ils ont
exonérée de toute
taxe, sauf de celle de
circulation, soit 100
francs par an.
Ils ont favorisé en-
suite les voitures de
puissance inférieure
à 12 chevaux, au détri-
ment de celles de puis-
sance supérieure. Il
est résulté de ces dif-
férents régimes trois
classes de véhicules
de tourisme : les cy-
clecars, les voiturettes
inférieures à 12 che-
vaux, et les voitures
de puissance supé-
rieure. Celles-ci, des-
tinees a l'élite des acquéreurs, sont pour la plupart des voitures
de luxe très puissantes et très confortables, partant très coû-
teuses. Ces trois catégories caractérisent l'exposition des voitures
de tourisme.
D autre part, la circulation des véhicules de toute nature est
aujourd'hui réglementée par un nouveau décret, le Code de la
route, et ce règlement, qui contient un ensemble de prescriptions
techniques du plus haut intérêt ('), n'impose plus aux conduc-
teurs une limitation de vitesse en rase campagne.
Les constructeurs, par une mesure de prudence dont il faut les
louer, n'ont pas voulu que des voitures trop rapides, entre les
mains de conducteurs inexpérimentés, puissent être cause d'acci-
dents, et ils ont étudié soigneusement les dispositifs de freinage
qui sont, cette année, plus variés et plus puissants qu'auparavant.
(1) Voir le résumé de ce document dans le Génie Civil du 11 juin 1921 (t. LXXVIII,
n" 24, p. 509).
, pour l'évaluation des eaux d'une nappe souterraine (alluvions),
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