Presse et revues
332 pages
94 LA MAISON DE Mme DE LAMBALLE A PASSY
était propriétaire de terrains importants à Chaillot,
car, le 8 septembre i6o3, son fils Guillaume, sieur de
Villemartin, déclara au terrier de Saint-Denis, 20 ar-
pents de vignes au lieu dit « la Grande-Place », fief
dépendant du pannetier de l'abbaye. Les frères Brice
étaient ses beaux-frères, car, en 1609, sa veuve Marthe
Brice déclara un arpent de vignes au même en-
droit (1).
Le 22 juin 1599, Isabeau Fusée, veuve de Gilles
Bourdin et remariée en 1581, sous le régime de la
séparation de biens, avec Scipion Brandano, gentil-
homme d'Urbin, passa déclaration au terrier d'Au-
teuil de la partie de sa propriété en la censive de
Sainte-Geneviève (2) ; il s'agissait d'un hôtel « cour,
grange, colombier, étables, cuisines, chambres, gre-
niers, puis, cave, sellier, avec un enclos et jardin
contenant deux arpents et demi, enclos de murs,
assis audit Passi, tenant à Jean Perrier, procureur au
Châtelet, par derrière à trois arpents de pré, saulsois
enclos de haies ». Le 17 septembre 1602, elle déclara
au terrier de Passy le reste de ses biens, comprenant
aussi deux arpents et demi. On perd sa trace à partir
de 1605.
Ses héritiers durent vendre à Adam Barthélémy,
seigneur de Bissy, doyen de la cour des Aides, qui
augmenta beaucoup la propriété et dont la veuve
Maiie Le Mareschal l'échangea contre des rentes, le
20 octobre 1642, devant de Beauvais et de Beaufort,
aVic François de Turmenyes, notaire au Châtelet (3),
et Marguerite Le Certain, sa femme. La cession
comprenait une grande maison, dite la Grange, avec
colombier et clos de douze arpents, plus une petite
maison et jardin couvrant 20 perches (4).
François de Turmenyes. •— Turmenyes étendit à
son tour la propriété en acquérant, le 15 mai 1645,
devant Gallois et Chaperon, d'Antoine de Villiers,
vigneron, la moitié d'une petite maison « sise hors
la porte Neuve de Passy » et touchant à la sienne,
puis, le 14 juillet suivant, de Jean de Villiers, l'autre
moitié de l'immeuble. Une prisée faite, le 5 août,
par Convers, maître maçon, fixa à 5oo livres les
réparations nécessaires, qui furent payées par les
vendeurs.
Le 3o août 1646, de Turmenyes acquit encore de
Jacques Guimardet, bourgeois, et Marie Le Semelier,
sa femme, une maison sise en la grande rue, tenant
aussi à la sienne et couvrant un arpent et demi.
Mme Guimardet la tenait de la succession de Noël Le
(1) Arch. Sùt., S 2271. Terrier de 1575, fol. 4 et 5y.
(2) Arch. Nat., S 1544', liasse 2 bis.
(3) Il exerça pendant 32 ans, de 1632 à 1664.
(4) Papiers Meuriot.
Semelier, notaire au Châtelet, et de Jeanne Le Camus,
ses père et mère, suivant partage du 23 février 1641,
et ceux-ci l'avaient acquise, le 14 août 1619, contre
150 livres de rente, de Jean Tronson, sieur du Cou-
dray, Marguerite Tronson, sa sœùr, et Jérôme de
Bragelongne, leur frère utérin (1 J.
En revanche, le 5 juillet 1646, de Turmenyes ven-
dit à Louis Rouiller, prêtre, une parcelle de son clos,
à condition de n'y élever aucun bâtiment et de n'y
planter aucun arbre qui pussent masquer les vues de
la grande maison (2). Avant i653, il revendit aussi
la petite maison de Guimardet au vicomte de Hur-
gemiliant, qui la céda à Jean Sauvai, trésorier de
l'extraordinaire des Guerres en Normandie
Claude Chahu. — Le 20 mai 1653, devant de Beau-
vais et de Beaufort, François de Turmenyes et sa
femme échangèrent leur grande maison, contre
i.5oo livres de rente, avec Claude Chahu, seigneur
de Varastre, trésorier de France à Paris, et Christine-
Chrétienne de Heurles, sa femme (3). Le 24 mai sui-
vant, devant les mêmes notaires, Jean Guillemeau,
maître d'hôtel du roi, garantit à Claude Chahu
l'échange fait avec de Turmenyes (4'.
Claude Chahu habitait à Paris, dans la rue Neuve-
des-Petits-Champs, un hôtel qu'il avait fait cons-
truire sur une parcelle acquise, le 28 juin 1641, devant
de Beaufort, de Guillaume Brisacier et sa femme, et
qui correspond au n° 2 actuel (5). Il eut des démêlés
avec l'abbaye Sainte-Geneviève au sujet du paiement
des droits de lods et ventes de sa maison de Passy et,
le 12 juillet 1656, fut condamné au Châtelet par dé-
faut (6). Les 17 février et ier avril 1658, il acquit des
créanciers de Jean Sauvai, l'ancienne petite maison
de Guimardet (7), et, la même année, devint seigneur
de Passy, dont il fonda, en 1666, l'église parois-
siale.
Dès cette époque, la grande maison de Chahu pré-
sentait l'aspect qu'elle conserva au siècle suivant, le
corps de logis principal faisant face à la Seine et une
aile en retour abritant la chapelle, les cuisines et les
(i) Papiers Meuriot.
(2) Acte cité au contrat de 1671.
(3) Acte cité dans les Papiers Meuriot (titres remis à la prin-
cesse de Lamballe) et dans l'acte de vente de 1705; l'original
n'a pu être retrouvé au minutier de Beaufort, étude Laine.
(4; Papiers Meuriot.
(5) Cf. Dumolin-, l'Enceinte des Fossés-Jaunes et la formation
du quartier Richelieu. — Sa femme le revendit, le 28 juillet
1671, à Vincent Hotman, intendant des finances, et à Margue-
rite Colbert.
(6) Arch. Nat., S 1543 ; Collection Parent de Rosan, XXXII,
p. 6.
(7) Elle passa, avec la grande maison, à Berthelot et à Lau-
zun et fut démolie au début du xvnr sièele.
était propriétaire de terrains importants à Chaillot,
car, le 8 septembre i6o3, son fils Guillaume, sieur de
Villemartin, déclara au terrier de Saint-Denis, 20 ar-
pents de vignes au lieu dit « la Grande-Place », fief
dépendant du pannetier de l'abbaye. Les frères Brice
étaient ses beaux-frères, car, en 1609, sa veuve Marthe
Brice déclara un arpent de vignes au même en-
droit (1).
Le 22 juin 1599, Isabeau Fusée, veuve de Gilles
Bourdin et remariée en 1581, sous le régime de la
séparation de biens, avec Scipion Brandano, gentil-
homme d'Urbin, passa déclaration au terrier d'Au-
teuil de la partie de sa propriété en la censive de
Sainte-Geneviève (2) ; il s'agissait d'un hôtel « cour,
grange, colombier, étables, cuisines, chambres, gre-
niers, puis, cave, sellier, avec un enclos et jardin
contenant deux arpents et demi, enclos de murs,
assis audit Passi, tenant à Jean Perrier, procureur au
Châtelet, par derrière à trois arpents de pré, saulsois
enclos de haies ». Le 17 septembre 1602, elle déclara
au terrier de Passy le reste de ses biens, comprenant
aussi deux arpents et demi. On perd sa trace à partir
de 1605.
Ses héritiers durent vendre à Adam Barthélémy,
seigneur de Bissy, doyen de la cour des Aides, qui
augmenta beaucoup la propriété et dont la veuve
Maiie Le Mareschal l'échangea contre des rentes, le
20 octobre 1642, devant de Beauvais et de Beaufort,
aVic François de Turmenyes, notaire au Châtelet (3),
et Marguerite Le Certain, sa femme. La cession
comprenait une grande maison, dite la Grange, avec
colombier et clos de douze arpents, plus une petite
maison et jardin couvrant 20 perches (4).
François de Turmenyes. •— Turmenyes étendit à
son tour la propriété en acquérant, le 15 mai 1645,
devant Gallois et Chaperon, d'Antoine de Villiers,
vigneron, la moitié d'une petite maison « sise hors
la porte Neuve de Passy » et touchant à la sienne,
puis, le 14 juillet suivant, de Jean de Villiers, l'autre
moitié de l'immeuble. Une prisée faite, le 5 août,
par Convers, maître maçon, fixa à 5oo livres les
réparations nécessaires, qui furent payées par les
vendeurs.
Le 3o août 1646, de Turmenyes acquit encore de
Jacques Guimardet, bourgeois, et Marie Le Semelier,
sa femme, une maison sise en la grande rue, tenant
aussi à la sienne et couvrant un arpent et demi.
Mme Guimardet la tenait de la succession de Noël Le
(1) Arch. Sùt., S 2271. Terrier de 1575, fol. 4 et 5y.
(2) Arch. Nat., S 1544', liasse 2 bis.
(3) Il exerça pendant 32 ans, de 1632 à 1664.
(4) Papiers Meuriot.
Semelier, notaire au Châtelet, et de Jeanne Le Camus,
ses père et mère, suivant partage du 23 février 1641,
et ceux-ci l'avaient acquise, le 14 août 1619, contre
150 livres de rente, de Jean Tronson, sieur du Cou-
dray, Marguerite Tronson, sa sœùr, et Jérôme de
Bragelongne, leur frère utérin (1 J.
En revanche, le 5 juillet 1646, de Turmenyes ven-
dit à Louis Rouiller, prêtre, une parcelle de son clos,
à condition de n'y élever aucun bâtiment et de n'y
planter aucun arbre qui pussent masquer les vues de
la grande maison (2). Avant i653, il revendit aussi
la petite maison de Guimardet au vicomte de Hur-
gemiliant, qui la céda à Jean Sauvai, trésorier de
l'extraordinaire des Guerres en Normandie
Claude Chahu. — Le 20 mai 1653, devant de Beau-
vais et de Beaufort, François de Turmenyes et sa
femme échangèrent leur grande maison, contre
i.5oo livres de rente, avec Claude Chahu, seigneur
de Varastre, trésorier de France à Paris, et Christine-
Chrétienne de Heurles, sa femme (3). Le 24 mai sui-
vant, devant les mêmes notaires, Jean Guillemeau,
maître d'hôtel du roi, garantit à Claude Chahu
l'échange fait avec de Turmenyes (4'.
Claude Chahu habitait à Paris, dans la rue Neuve-
des-Petits-Champs, un hôtel qu'il avait fait cons-
truire sur une parcelle acquise, le 28 juin 1641, devant
de Beaufort, de Guillaume Brisacier et sa femme, et
qui correspond au n° 2 actuel (5). Il eut des démêlés
avec l'abbaye Sainte-Geneviève au sujet du paiement
des droits de lods et ventes de sa maison de Passy et,
le 12 juillet 1656, fut condamné au Châtelet par dé-
faut (6). Les 17 février et ier avril 1658, il acquit des
créanciers de Jean Sauvai, l'ancienne petite maison
de Guimardet (7), et, la même année, devint seigneur
de Passy, dont il fonda, en 1666, l'église parois-
siale.
Dès cette époque, la grande maison de Chahu pré-
sentait l'aspect qu'elle conserva au siècle suivant, le
corps de logis principal faisant face à la Seine et une
aile en retour abritant la chapelle, les cuisines et les
(i) Papiers Meuriot.
(2) Acte cité au contrat de 1671.
(3) Acte cité dans les Papiers Meuriot (titres remis à la prin-
cesse de Lamballe) et dans l'acte de vente de 1705; l'original
n'a pu être retrouvé au minutier de Beaufort, étude Laine.
(4; Papiers Meuriot.
(5) Cf. Dumolin-, l'Enceinte des Fossés-Jaunes et la formation
du quartier Richelieu. — Sa femme le revendit, le 28 juillet
1671, à Vincent Hotman, intendant des finances, et à Margue-
rite Colbert.
(6) Arch. Nat., S 1543 ; Collection Parent de Rosan, XXXII,
p. 6.
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