Presse et revues
8 pages
Titre : La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré
Éditeur : impr. Atar (Genève)
Date d'édition : 1917-08-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327844744
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7995 Nombre total de vues : 7995
Description : 22 août 1917 22 août 1917
Description : 1917/08/22 (N883). 1917/08/22 (N883).
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6481497c
Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2012-112011
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
No 883 LA GUERRE MONDIALE 7059
La situation au 21 août, matin
1128me jour de la mobilisation, 1123me jour des hostilités
Il ne s'est rien passé de bien saillant en Flandre pendant les
dernières vingt-quatre heures et l'artillerie même y a diminué.
Les Allemands sont heureux d'avoir rejeté au nord de Lan-
ghemarcq une attaque des Anglais ; ces derniers, qui ne souf-
flent mot de cette affaire, enregistrent une légère avance au
nord-ouest de Lens, à la suite d'engagements de patrouilles ;
avantage nié par la partie adverse. Au sud-est d'Epehy, les
Allemands ont essayé de reprendre les tranchées perdues vers
a ferme de Guillemont ; ils sont revenus deux fois à la charge,
rnais en pure perte.
La nouvelle poussée attendue s'est victorieusement produite
devant Verdun, cette fois sur les deux rives de la Meuse, et si
l'avance en profondeur a été moindre que lors des deux offen-
sives précédentes (octobre et décembre 1916), elle intéresse en
; revanche un front de beaucoup plus étendu, soit une vingtaine
j e kilomètres.
A l'extrême gauche, il y a eu recul allemand au bois d'Avo-
court, mais le bois de Malancourt ne semble pas avoir été en-
tamé, ni la cote 287, à l'ouest de la route Esnes-Haucourt. Les
succès marqués commencent au Mort-Homme, dont le double
sommet a été enlevé, tandis qu'en direction de Forges, la prise
l'u bois des Corbeaux et celle du bois de Cumières amenait
assaillant à peu près au pied de la côte de l'Oie.
Cependant ceux de l'est du fleuve ne restaient pas en arriè-
re : dans la boucle, Champneuville tombait entre leurs mains
avec, plus à l'est, la côte de Talou. Le kronprinz reconnaît ce
dernier échec, mais cherche à nous faire accroire que depuis
le mois de mars la position ne servait plus de ligne de défense
et n'était tenue que par des postes, lesquels l'auraient évacuée
1 sans combat : Vous nous la baillez belle, Altesse!
1 Au sud-est de Samogneux, les Français se sont avancés
jusqu'à la cote 344, et s'en sont rendus maîtres, ainsi que de la
ferme de Mormont et de la cote 240, au nord de Louvemont.
A partir de ce point, la résistance semble avoir été plus heu-
reuse. Il y a eu néanmoins progrès dans le bois des Fosses
et dans celui de la Chaume.
Leur victoire a rapporté aux troupes françaises plus de 4000
Prisonniers.
Onze avions allemands ont été abattus dans la région de
Verdun durant l'action. Les Anglais, de leur côté, en ont des-
cendu trois dans le nord. Au tableau germanique figurent
seize appareils et quatre ballons captifs.
*
* •'
! La Moldavie se ranime déjà. Sur le Slanic, les Germains ont
réussi à arracher aux Roumains une partie de leurs tranchées.
combat qui se déroule dans la région de Grozesci semble
Prendre une physionomie défavorable à la défense.
Une offensive allemande le long du chemin de fer Focsani-
djudul a échoué à l'ouest de la voie mais a réussi à l'est : les
Roumains ont dû se replier à l'extrémité sud de Marasesti ;
"s ont perdu là 2.500 prisonniers. L'échec est grave.
*
* *
Les Italiens ont réussi à franchir de nouveau l'Isonzo, mais
on ignore sur quel point et s'ils ont pu prendre pied large-
ment sur la rive gauche. Le bulletin du général Cadorna, en
effet, est d'un vague qui ne donne guère l'impression d'une
grande victoire.
d A la lumière de la seule version autrichienne, il semble que
dans la région de Canale les Italiens parvenus sur les hau-
teurs du Vrh n'aient pas reperdu la totalité de leur gain ; mais
près de Desola, au Vodice, sur le Santo et le San Gabriele,
tous secteurs où la mêlée a fait rage, le résultat a été négatif.
en a été de même sur les collines à l'est et au sud de Gori-
Zia, ainsi qu'entre le Vippaco et le Faiti Hrib.
Au sud-ouest de Castagnievizza, la bataille aurait pris,
dirait-on, une tournure plus favorable aux Italiens, du moins
momentanément ; une portion des positions ennemies semble
o eme être restée en leur pouvoir. Est-ce de l'avant-terrain
d s'agit-il de la première ligne ? Rome et Vienne ne sont pas
dl accord. Attendons.
1 Les assaillants ont fait 7500 prisonniers, mais 3000 des
leurs ont été capturés. Plus de 200 avions et des monitors ont
coopéré à l'attaque.
1 Au nord d'Asiago, sur le plateau des Sept-Communes, les
Italiens auraient évacué 15 km. de leurs positions. A quoi
Sur une route de Galicie : En se retirant, les Russes ont détruit le réseau
télégraphique. Au fur et à mesure de leur avance, les Allemands se hâtent
de le rétablir.
rime ce mouvement, d'ailleurs tout spontané ? Economie de
forces, peut-être ; elle serait bien mince.
*
* *
Rien en Macédoine ni sur les fronts turcs. Vingt-trois mille
tonnes ont été coulées dans l'Atlantique et la mer du Nord. En
juillet, selon Berlin, 811.000 tonnes auraient été détruites et les
six premiers mois de la guerre sous-marine à outrance au-
raient coûté à l'Entente près de cinq millions et demi de
tonnes. Sous bénéfice d'inventaire.
*
* <
Aux yeux de beaucoup, la note pontificale est d'inspiration
teutonne ; ils voient dans les propositions concrètes qu'elle
renferme les conditions mêmes des empires centraux. S'il en
est ainsi — mais rien ne le prouve — les Germains auraient
beaucoup rabattu de leurs prétentions depuis janvier dernier.
A en croire M. Gérard, ils avaient encore à cette date une
gloutonnerie de croquemitaine. Ils entendaient conserver en
Belgique les forts de Liège et de Namur, d'autres places et
villes de garnison, les voies ferrées et @ les ports, maintenir une
armée dans le pays et y exercer un contrôle commercial 1
Quant au nord de la France, ils acceptaient déjà de l'évacuer,
mais sous réserve de « rectification de frontière». Rectification
également du côté oriental. On était alors à la veille du blo-
cus renforcé qui devait, en cinq sec, réduire l'Entente à
merci.
Dégrisé de cette chimère, on se montre à l'heure qu'il est
plus raisonnable : on se contenterait, à la rigueur, du retour
au statu quo ante. Mais l'Entente trouve qu'on lui tient
encore la dragée trop haute et répond par un nouveau non
possumus qui atteste une robuste confiance en soi-même, un
optimisme non ébranlé par les événements de Russie.
Evidemment, les alliés regardent outre-mer, et la perspec-
tive de l'aide américaine entre pour une large part dans leur
intransigeance. Ils ont sans doute raison d'en faire état, mais
la préparation militaire du Nouveau monde exigera un long
espace de temps. Les gouvernements attendront, certes, mais
les peuples, eux, auront-ils assez de patience, assez de force
d'âme, se résigneront-ils à une quatrième campagne d'hiver
et au crève-cœur de nouveaux deuils ? J. P.
SUR MER
23.000 tonnes détruites
Berlin, 20. (Officiel) :
Butin des sous-marins dans l'océan Atlantique et la mer du
Nord : 23.000 tonnes brutes.
Submersible ennemi coulé dans l'Adriatique
Rome, 20. (Officiel) :
Dans la journée du 18 août, en haute Adriatique, un hydro-
avion italien a frappé en plein, en lançant une bombe, un
submersible ennemi qui a été coulé.
La situation au 21 août, matin
1128me jour de la mobilisation, 1123me jour des hostilités
Il ne s'est rien passé de bien saillant en Flandre pendant les
dernières vingt-quatre heures et l'artillerie même y a diminué.
Les Allemands sont heureux d'avoir rejeté au nord de Lan-
ghemarcq une attaque des Anglais ; ces derniers, qui ne souf-
flent mot de cette affaire, enregistrent une légère avance au
nord-ouest de Lens, à la suite d'engagements de patrouilles ;
avantage nié par la partie adverse. Au sud-est d'Epehy, les
Allemands ont essayé de reprendre les tranchées perdues vers
a ferme de Guillemont ; ils sont revenus deux fois à la charge,
rnais en pure perte.
La nouvelle poussée attendue s'est victorieusement produite
devant Verdun, cette fois sur les deux rives de la Meuse, et si
l'avance en profondeur a été moindre que lors des deux offen-
sives précédentes (octobre et décembre 1916), elle intéresse en
; revanche un front de beaucoup plus étendu, soit une vingtaine
j e kilomètres.
A l'extrême gauche, il y a eu recul allemand au bois d'Avo-
court, mais le bois de Malancourt ne semble pas avoir été en-
tamé, ni la cote 287, à l'ouest de la route Esnes-Haucourt. Les
succès marqués commencent au Mort-Homme, dont le double
sommet a été enlevé, tandis qu'en direction de Forges, la prise
l'u bois des Corbeaux et celle du bois de Cumières amenait
assaillant à peu près au pied de la côte de l'Oie.
Cependant ceux de l'est du fleuve ne restaient pas en arriè-
re : dans la boucle, Champneuville tombait entre leurs mains
avec, plus à l'est, la côte de Talou. Le kronprinz reconnaît ce
dernier échec, mais cherche à nous faire accroire que depuis
le mois de mars la position ne servait plus de ligne de défense
et n'était tenue que par des postes, lesquels l'auraient évacuée
1 sans combat : Vous nous la baillez belle, Altesse!
1 Au sud-est de Samogneux, les Français se sont avancés
jusqu'à la cote 344, et s'en sont rendus maîtres, ainsi que de la
ferme de Mormont et de la cote 240, au nord de Louvemont.
A partir de ce point, la résistance semble avoir été plus heu-
reuse. Il y a eu néanmoins progrès dans le bois des Fosses
et dans celui de la Chaume.
Leur victoire a rapporté aux troupes françaises plus de 4000
Prisonniers.
Onze avions allemands ont été abattus dans la région de
Verdun durant l'action. Les Anglais, de leur côté, en ont des-
cendu trois dans le nord. Au tableau germanique figurent
seize appareils et quatre ballons captifs.
*
* •'
! La Moldavie se ranime déjà. Sur le Slanic, les Germains ont
réussi à arracher aux Roumains une partie de leurs tranchées.
combat qui se déroule dans la région de Grozesci semble
Prendre une physionomie défavorable à la défense.
Une offensive allemande le long du chemin de fer Focsani-
djudul a échoué à l'ouest de la voie mais a réussi à l'est : les
Roumains ont dû se replier à l'extrémité sud de Marasesti ;
"s ont perdu là 2.500 prisonniers. L'échec est grave.
*
* *
Les Italiens ont réussi à franchir de nouveau l'Isonzo, mais
on ignore sur quel point et s'ils ont pu prendre pied large-
ment sur la rive gauche. Le bulletin du général Cadorna, en
effet, est d'un vague qui ne donne guère l'impression d'une
grande victoire.
d A la lumière de la seule version autrichienne, il semble que
dans la région de Canale les Italiens parvenus sur les hau-
teurs du Vrh n'aient pas reperdu la totalité de leur gain ; mais
près de Desola, au Vodice, sur le Santo et le San Gabriele,
tous secteurs où la mêlée a fait rage, le résultat a été négatif.
en a été de même sur les collines à l'est et au sud de Gori-
Zia, ainsi qu'entre le Vippaco et le Faiti Hrib.
Au sud-ouest de Castagnievizza, la bataille aurait pris,
dirait-on, une tournure plus favorable aux Italiens, du moins
momentanément ; une portion des positions ennemies semble
o eme être restée en leur pouvoir. Est-ce de l'avant-terrain
d s'agit-il de la première ligne ? Rome et Vienne ne sont pas
dl accord. Attendons.
1 Les assaillants ont fait 7500 prisonniers, mais 3000 des
leurs ont été capturés. Plus de 200 avions et des monitors ont
coopéré à l'attaque.
1 Au nord d'Asiago, sur le plateau des Sept-Communes, les
Italiens auraient évacué 15 km. de leurs positions. A quoi
Sur une route de Galicie : En se retirant, les Russes ont détruit le réseau
télégraphique. Au fur et à mesure de leur avance, les Allemands se hâtent
de le rétablir.
rime ce mouvement, d'ailleurs tout spontané ? Economie de
forces, peut-être ; elle serait bien mince.
*
* *
Rien en Macédoine ni sur les fronts turcs. Vingt-trois mille
tonnes ont été coulées dans l'Atlantique et la mer du Nord. En
juillet, selon Berlin, 811.000 tonnes auraient été détruites et les
six premiers mois de la guerre sous-marine à outrance au-
raient coûté à l'Entente près de cinq millions et demi de
tonnes. Sous bénéfice d'inventaire.
*
* <
Aux yeux de beaucoup, la note pontificale est d'inspiration
teutonne ; ils voient dans les propositions concrètes qu'elle
renferme les conditions mêmes des empires centraux. S'il en
est ainsi — mais rien ne le prouve — les Germains auraient
beaucoup rabattu de leurs prétentions depuis janvier dernier.
A en croire M. Gérard, ils avaient encore à cette date une
gloutonnerie de croquemitaine. Ils entendaient conserver en
Belgique les forts de Liège et de Namur, d'autres places et
villes de garnison, les voies ferrées et @ les ports, maintenir une
armée dans le pays et y exercer un contrôle commercial 1
Quant au nord de la France, ils acceptaient déjà de l'évacuer,
mais sous réserve de « rectification de frontière». Rectification
également du côté oriental. On était alors à la veille du blo-
cus renforcé qui devait, en cinq sec, réduire l'Entente à
merci.
Dégrisé de cette chimère, on se montre à l'heure qu'il est
plus raisonnable : on se contenterait, à la rigueur, du retour
au statu quo ante. Mais l'Entente trouve qu'on lui tient
encore la dragée trop haute et répond par un nouveau non
possumus qui atteste une robuste confiance en soi-même, un
optimisme non ébranlé par les événements de Russie.
Evidemment, les alliés regardent outre-mer, et la perspec-
tive de l'aide américaine entre pour une large part dans leur
intransigeance. Ils ont sans doute raison d'en faire état, mais
la préparation militaire du Nouveau monde exigera un long
espace de temps. Les gouvernements attendront, certes, mais
les peuples, eux, auront-ils assez de patience, assez de force
d'âme, se résigneront-ils à une quatrième campagne d'hiver
et au crève-cœur de nouveaux deuils ? J. P.
SUR MER
23.000 tonnes détruites
Berlin, 20. (Officiel) :
Butin des sous-marins dans l'océan Atlantique et la mer du
Nord : 23.000 tonnes brutes.
Submersible ennemi coulé dans l'Adriatique
Rome, 20. (Officiel) :
Dans la journée du 18 août, en haute Adriatique, un hydro-
avion italien a frappé en plein, en lançant une bombe, un
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