Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1922-01-25
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 janvier 1922 25 janvier 1922
Description : 1922/01/25 (Numéro 7390). 1922/01/25 (Numéro 7390).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6468009
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/11/2008
.DIRECTEUR POLITIQUE
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JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN
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TÉLÉPHONE Administration 1.87 Rédaction 2.4», 1.K
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La propagande française
par le théâtre et le cinéma
•-&••> • o»
Môme chez nos alliés, il importe
que nous fassions connaître
c'est-à-dire aimer
la France
Le Sénat, à titre d'indication, voulait
réduire nos crédits destinés à la propa-
gande. En réalité, ces crédits devraient
être décuplés pour résister à la propagande
de nos rivaux, de nos concurrents et de
nos calomniateurs. Il nous est arrivé ici
d'entretenir le lecteur de la nécessité de la
propagande de nos agents consulaires, de
nos attachés commerciaux dont le nombre
devrait être considérablement augmenté,
de nos représentants de commerce et de
nos établissements bancaires à l'étranger.
Il est une autre propagande aussi im-
portante, plus importante au point de vue
moral et politique. C'est celle dont s'oc-
cupe dans la revue France et Vlonde le
grand artiste Antoine, ancien directeur du
Théâtre Libre et ancien directeur du
Théâtre de l'Odéon. M. Antoine nous dé-
montre la nécessité d'observer pius atten-
tivement, ù côté de l'activité économique,
les initiatives artistiques, les mouvements
de l'opinion étrangères à notre endroit, et
l'urgence d'une enquête permanente sur
tout ce qui se passe hors de chez nous,
« afin d'être sans cesse en mesure de neu-
traliser de dangereuses propagandes dont
nous méconnûmes trop les dangers. »
Au moment de la terrible guerre, nous
avons constaté avec une stupeur naïve et
douloureuse que les Allemands avaient em-
poisonné le inonde par leurs calomnies et
dénaturé avec uu cynisme patient et opi-
niâtre l'opinion des nations sur les idees
et les mœurs françaises et sur notre idéal
national. Souvent notre frivolité superfi-
cielle avait fourni à nos ennemis des argu-
ments qui donnaient une apparence de rai-
son à leurs accusations perfides.
Aidons la justice immanente
La forte organisation de nos adversaires,
leur longue persévérance dans l'œuvre de
diffamation et d'abaissement avaient mo-
ralement isolé la France. Il fallut son ad-
mirable décision, son sublime héroïsme,
pour détruire chez ceux qui n'avaient pas
une âme neutre ou lâche, les résultats
d'une campagne longue, habile et perverse.
Il fallut d'abord parer au grand danger.
Puis, vérs la fin du grantl conflit, commen-
cèrent à fonctionner nos services de pro-
pagande.
Tsiche formidable, car les vaincus ont
redoublé d'activité. Nous avons dit ici
que les ovations magnifiques faites aux
grands chefs de la guerre en Amérique ne
nous semblaient pas susceptibles de pro-
curer à la France des résultats en rapport
avec l'éclat de ces manifestations émou-
vantes et grandioses. L'enthousiasme est
une chose; l'économique est une autre
chose. L'attitude des gouvernements avant
la Conférence de Gênes nous donnera rai-
son, nous en avons sincèrement la crainte.
Mais nous avons le droit de compter sur
la justice immanente des choses, si nous ai-
dons la justice immanente par des efforts et
des initiatives qui, sans cesse, plaideront la
cause de la France victorieuse, généreuse,
pleine de bon sens et de justice, devant
les peuples, devant les auditoires de confé-
rences, devant les spectateurs des grands
théâtres du monde entier.
Même chez nos alliés, il faut que nos
illustres auteurs et nos célèbres acteurs
fassent comprendre la France, c'est-à-dire
la fassent aimer.
Nous avons le livre. M. Antoine a raison
de dire qu'il pourrait être efficace. Mais
quelles entraves à sa diffusion avec les
problèmes du change et les questions du
transport 1 Il nous reste le cinéma et le
théâtre dont nos ennemis ont su si habile-
ment jouer.
Notre théâtre
Le théâtre, demande M. Antoine, peut-il
servir à une reprise de notre expansion ?
Comment susciter des œuvres nouvelles
inspirées et conçues pour développer au
dehors notre action intellectuelle ? V Dans
les deux ou trois cas où l'on tenta d'uti-
liser le répertoire pour des troupes en-
voyées en Espagne, dans les pavs Scandi-
naves, en Suisse, même en Rhénanie, on
n'a pas toujours réussi à composer des pro-
grammes ayant le caractère et la portée
nécessaires. En Espagne, notamment, on
exporta fâcheusement certaines pièces
dont l'esprit et les tendances furent exploi-
tés contre nous; nos mœurs, nos peintures
contemporaines. trop souvent spéciales,
demeurèrent inaccessibles à des auditoires
étrangers et causèrent un scandale si évi-
dent que notre sous-secrétariat des Beaux-
Arts dut intervenir et instituer des mesures
de contrôle. »
Or les auteurs étrangers ont fait de très
louables efforts. Bernard Shaw, en Angle-
terre, les héritiers d'Ibsen en Scandinavie,
lit jeune école qui suivit en Allemagne
Sudermann et Schnitzler, la
génération nouvelle des dramaturges ita-
liens menacent notre traditionnelle supré-
matie. Nous avons bien nos grands clas-
siques, mais qui ira les interpréter ? Et
puis, avouons-le, notre théâtre moderne a
besoin d'être assaini. Il serait utile, en tout
cas, comme dit M. Antoine, de provoquer
'éclosion d'oeuvres véritablement signifi-
catives de notre génie. Il faut pour cela
de la volonté, du temps et des subventions.
NI. Léon Bérard est homme à avoir là-
dessus un programme et aussi une volonté.
Pour la propagande cinématographique,
l'effort coûterait moins de talent, de temps
et d'argent. Le cinéma a révélé sa puis-
sance et conquis la foule. Il peut être une
école ou salutaire ou déplorable. En dehors
de quelques films de guerre et de quelques
essais heroïques ou scientifiques, nous n'a-
vons à offrir au public que des mièvreries
ridicules, des scènes de pitres burlesques,
des mélos invraisemblables où le public se
passionne autant pour le criminel que pour
le policier. Quelques firmes réagissent en-
fin. Elles peuvcnt propager des idées so-
ciales et politiques. On ne saurait ap-
porter trop de zèle à la diffusion des ban-
des destinées à exporter dans le monde la
culture française. Il importe que le gou-
vernement et le üsc fassent le possible
pour aider et ne pas contrarier une si utile
propagande.
OCTAVE AUBERT.
LE NOUVEL AMBASSADEUR D'ITALIE
Nous publions cl-con-
tre, la photographie de
M. le comte Sforza, an-
cien ministre des Af-
faires étrangères d'Ita-
lie, qui vient d'être
nommé ambassadeur
d'Italie en France, en
remplacement de JI.
Bonln-Longare.
LA SITUATION
Les deux méthodes
LA paix par la victoire, une paix solide
et durable, garantie contre tout re-
tour de la violence par des sanctions
internationales appropriées.
C'est en ces termes que M. Briand indi-
quait le but poursuivi par la France le
14 septembre 191C, c'est-à-dire avant nue
mosphure européenne. Néanmoins, même
le traité de Versailles en mains, nous avons
le droit, ayant gagné la paix par la vic-
toire, de prétendre ci un* paix indéfectible
et garantie par des sanctions interalliées.
Après des amputations de créances, nous
voici au pacte de garantie. 31. Lloyd Geor
voulait que cetle affaire particulière fût
traitée dans des conférences internalio-
nales; M. Raymond Poincaré est partisan
des méthodes diplomatiques traditionnelles.
Nous avons eu l'occasion de dire le mal
que nous pensions des con/érences où la
diplomatie se fait du haut des grandes ter-
rasses des palaces ou des casinos. Dans ces
réunions confuses, où l'intervention des
interprètes allonge et embrouille les discus-
sions, tout en donnant des avantages au
hardi manœuvrier qui est arrivé avec un
plan préparé ci l'auance et des complicités
bienveillantes dans l'assemblée, on aboutit
fatalement ci des transactions, des solu-
ticns provisoires, et le brnit des râteaux
des croupiers et des orchestres nègres ne
semble disposer personne ci maintenir gra-
vement et fermement le droit.
Oui, on a eu raison de le dire, si le sys-
tème des conversations des chefs du gou-
vernement devait prévaloir, il eût fallu
tenir les conférences au milieu des dévasta-
tions et de la tragique gloire de Verdun.
Alors, muetle et terrible, la justice eût pré-
sidé arrz entrevues des hommes d'Etat.
M. Lloyd George, qui est un orateur aux
multiples ressources et l'imagination fé-
conde et désordonnée, fait savoir par-des-
sus les toits qu'il n'approuve pas les mé-
(/)odes diplomatiques anciennes et qui. re-
mnrquons-le, aboutirent si heureusement à
Ia conclusion de l'Entente cordiale. blais si
,Il. Lloyd George, orateur anrbulant et pro-
téï/orme, regrette et vante la diplomatie
des plages et des casinos et des stations
assez benies du ciel pour avoir un terrain
propice au Jeu du golf, il reconnaît dans
son discoures la légitimité des réparations
exigées par la France en exécution du
traité de Versailles.
Voilà qrri nous tuf fit. De cet accord, les
diplomates exercés peuuent tirer toutes les
conséquences justes et nécessaires.
P.-O. DOLBEHT.
AU CONSEIL DE GUERRE
La deuxième audience
du procès Vilgrain
Les témoins sont entendus
Nancy, 24 janvier. La deuxième audience
du procès Vilgrain est ouverte à 8 heures du
matin. L'on continue aussitôt l'audition des
témoins commencée hier soir.
Deux dépoôitions sont à retenir au milieu
de celles qui se succèdent. Ces dépositions
sont celles du motocycliste Lliulllier et du
général do Pouydraguin la première, dé,-
favorable, et la seconde, nu contraire, net-
tement favorable à l'accusé.
Lhuilller est un homme gros, d'une tren-
taine d'années, exerçant la profession de mé-
canicien.
Le 22 août 1914, dit-il, on m'envoya porter
un pli en revenant, j'aperçus un lieutenant
à côté d'une voiture, sur le bord de la route.
Il était à quelques mètres de son automobile.
Il me dit qu'il avait été blessé par un
homme habillé en soldat français q;.ri s'était
enfui. Nous avons regardé dans la direction
qu'il avait indiquée, puis nous sommes des-
cendus ensemble jusqu'à Faulx-Saint-Pierre. »
Le président pose une série de questions
au témoin
,NI. Luuiluer. J'ai eu l'impression que
l'attentat devait être assez récent. Nous som-
mes restes ensemble, M. Vilgrain et moi, un
quart d'heure je n'ai jamais vu l'agresseur.
D'abord, mon colonel, ce n'était pas à moi,
simple soldat, à poser des questions a. un
lieutenant. fUt-Il blessé.
La main du lieutenant, comment était-
elle ? demande le colonel Prunier.
NI. Lhuillier. je ne me souviens pas si
elle était emballée (stc) ou non.
En ce qui concerne l'heure, M. Lhuillier
croit qu'il pouvait être entre quatre et cinq
heures du soir. Quant aux soldats qui lui an-
noncèrent qu'un officier venait d'être blessé,
il n'y prêta guèM attention.
J'allais, dit-il, à une vitesse de 15 kilo-
mètres à l'heure. On me cria « Attention
un officier a è\A blessé par un espion ou
quelque chose comme cela. C'est tout.
il. Lhuillier ne se souvient pas que le lieu-
tenant Vilgrain lui ait demandé son nom.
Le général de Pouydraguin dépose
Nancy., 24 janvier. La déposition du géné-
rai de Pouydraguin succède a diverses autres
lesquelles, après celle du motocycliste LhuU-
lier, ne présentaient qu'un médiocre intérêt.
Le général qui est actuellement gouverneur
militaire de Strasbourg, était à l'hôpital de
Dijon, lorsqu'il vit M. Vilgrain guéri d'une
blessure reçue à la main. NI. Vilgratn lui fit
le récit de son attentat. M. Vilgrain à ce mo-
ment-13, à Dijon, instruisait les recrues dans
la ville.
« L'idée de mutilation ne m'est jamais ve-
nue dit le général Pouydraguin, du reste,
les bois, je le -,ils, gnniiillaient d'espions, no-
tamment le bois de Faulx.
< Un acte de mutilation de la part de M.
Vilgrsin, me parait et m'aurait paru à ce mo-
ment-la. tout à fait invraisemblable. Un hom-
me dans la situation de NI. Vilgrain n'avait
pas à se mutiler pour se faire évacuer. Maiia-
de comme il l'était déjà, je ne le vois pas fai-
sant l'acte qu'on lui reproche. Du reste, je
pense qu'au ravitaillement, 11 a rendu plus de
services au pays qu'en demeurant alrte dans
un vague Dépit ».
Cette déposition faite d'une voix posée, très
nette, produit une grande sensation.
A une question du commissaire du gouver-
nement, le général Pouvdraguin déclare qu'à
son avis, l'accusation établie contre NI. Vil-
grain ne repose pas sur des bases bien soli-
des (Sensation).
Vous me demandez mon opinion, ajoute
le général, je vous la donne.
L'andience de l'après-midi
Après deux témoignages sans importance,
on entend divers médecins, le docteur Lejeu-
ne de Nogent-sur-Marne, qui examina la bles-
sure de M. Vilgrain.
NI. Vilgrain lui déclara Je ne désire pas
être évacué sur Nancy P. Le docteur Lejeuue
répondit que c'était cependant nécessaire et
que quinze jours après, il serait guéri et
pourrait reprendre son service.
Mon impression, ajoute le docteur Le-
jeune, c'est- que le 'lieutenant Vilgrain ne dé-
sirait pas être évacué. Le docteur ajoute qu'il
ne se souvient pas d'avoir vu une tache noi-
râtre autour de la blessure.
Le docteur Perrens, de Bordeaux, qui fai-
sait l'intérim comme aide-major de première
classe au 269e régiment d'infallterie, et le doc-
teur Lecatelliex viennent à la barre.
Ce qui nous a surtout préc>ccui>és, déclare
le docteur Lecatellier, ce fut de rechercher
l'assaillant de NI. Vilgrain.
Le Conseil ayant décidé d'entendre les es-
perts, on introduit le docteur Hamel, médecin
légiste, d Nancy, qui examina la blessure ù
la main de NI. Viîgrain, NI. Edmond Bayle.
directeur de l'identité judiciaire qui fut char-
gé de l'examen de la culotte transpercée par
une balle, puis le docteur Paul, médecin lé-
giste, qui, en 1921, fut chargé d'examiner les
pièces Il conviction,
Un soldat, qui a revêtu la culotte perforée
de M. Vilgrain, sert aux démonstrations des
experts.
Le docteur Paul montre qu'il faudrait a
celui qui aurait voulu éviter le tatouage du
coup de feu sur la main, la connaissance par-
faite et pour ainsi dire médico-légale du stra-
tagème nécessaire pour cacher <\ une certar-
ne façon sa main derrière deux plis de la
culotte. Les experts appellent tatouage les
grains de poudre brûlés que l'on découvre
autour d'une plaie provoquée par un coup
de feu ff bout portant. Une longue discussion
sur ces derniers points s'anKage
Après la déposition de M. Henri Mangin,
maire de Nancy et Bâtonnier de l'ordre des
Avocats de cette ville, qui vient dire toute
son estime pour M. Vilgrain, la sulte des dé-
bats est renvoyée demain matin.
UN GRAVE DANGER A L'HORIZON
La Russie et l'Allemagne
feront à Gênes
cause commune
« TRAVAILLONS AU RELÈVEMENT
DE LA RUSSIE », DIT LE
CHANCELIER WIRTH
PARIS, 24 janvier Le correspondant parti-
culier de l'Information à Berlin, télégra-
phie
Beru.i, 24 janvier. D'une source diploma-
tique sûre, j'apprends que le délégué des So-
viets, Kreslirinsky, propose au gouvernement
allemand de conclure avant la Conférence de
Gênes, un accord Allemands et Russes se
défendraient mutuellement ù cette Conférence.
•%
Ce n'est pas la première fois que ce son
de cloche frappe nus oreilles. En invitant les
Soviets et l'Allemagne à la Conférence de
Gênes, nous avons rendu inévitable le conci-
liabule entre les gouvernements des deux
grands Etats qui se considèrent à juste droit,
quoique pour des raisons différentes, co:urne
les grands vaincus de la guerre. Attendons-
nous à voir l'Allemagne épauler, a Gènes, la
Russie et celle-ci seconder les vues da ceux
qui, pourtant, lui ont imposé la paix honteuse
de Brest-LitowsW. (Mais Brest-Litowsk est si
loin 1)
On voit poindre là un danger grave. Les
raisons de sentiment, de ressentiment si l'on
veut ne sont pas seules à pousser la Russie
dans les bras de ses voisins de l'Ouest. Ceux-
ci fournissaient à son industrie, avant 1914,
des ingénieurs et des contremaîtres. La Rus-
sie de I9i2, désorganisée, désarticulée par le
régime barbare dos Soviets, a plus que ja-
mais besoin d'ingénieurs et. de contremaîtres;
il lui faut, en pliw, des banquiers. C'est à
l'Allemagne qu'elle demandera ce matériel
humain
Un exposé confidentiel
Berlin, 24 janvier. La commission parle-
mentaire des Affaires étrangères s'est reunie
lundi après-midi sous la présidence de l'an-
cien chancelier Hermann Muller pour discuter
de la reprise des relations avec la Russie. Le
docteur WirtH a fait un exposé confidentiel
de la situation.
.'Notre intérêt, a-t-il déclaré après cet ex-
pose, est de travailler au relèvement écono-
mique de la Russie. Flu^pvite nous pourrons
nous mettre à l'œuvre, mieux cela vaudra
pour nous. L'Allemagne ne cherche aucun
monopole et désire, au contraire, collaborer
avec les autres nations ».
Daru, la discussion qui suivit et qui est te-
nue également, secrète, les représentants de
tous les partis se montrèrent partisans du
développement, des relations économique
avec lu Russie.
Le point de vue italien
Rome, 24 janvier. M. Bev1one, sous-secré-
taire d'Etat à la présidence, exposant il Turin
la politique du cabinet Bonomi, a déclaré
a L'Italie veut défendre ses droits tout en
respectant ceux des autres nations. Le prin-
cipe essentiel dont s'inspire actuellement sa
politique est que la fortune des vainqueurs
du conftit mondial est étroitement liée celle
des vaincus. Pour la reconstruction écono-
mlque de l'Europe, il est indispensable d'uti-
liser tous les pays producteurs, y compris
l'Allemagne et la" Russie ».
CHOSES & GENS
Benoît XV
.Te n'al pas besoin deétait un homme éminent. Quand at-on vu qu'un
Pape ne soit pas. par le caractère et l'lntelllgence,
un homme considérable Au fond. U n'y a pats
société plus démocratique. au sens où nous l'en-
tendons, que l'Eglise de Roine. Elle va chercheur
le mérite où elle le trouve, sans jamais s'occuper
de la naissance. C'est ainsi qu'elle élit les papes
pour ce qu'ils valent, qu'ils soient d'une haute
lignée comte Pecct comme Léon XIII. marquis
dolla Chtesa comme Benoît XV, ou fils d'un hum-
ble cabaretlcr de campagne M. Sarto, comme
Ple X, dont les sœurs tricotaient des bas, & lon-
gueur de journée, près de leur frère, au palais
du Vatican.
Benoît XV. Nul. au point de vue français,
n'a été plus calomnié que lui pendant des an-
nées. Il est trop tôt de dire ce qu'il a fait pour
la cause de la paix, en particulier pour la Fran-
ce. En attendant mieux, un trait va le perdre
tout entier.
Le pape avalt un neveu, auquel Il lient de
laisser sa fortune personnelle, Lorsque l'Italie
déclara la guerre à" l'Allemagne, se rangeant du
côté de l'Entente, c'est-à-dire du coté de la
France, ce neveu était étudiait en médecine.
Benoît XV l'aimait beaucoup et le recevait avec
grand plaisir.
Un jour, au cours de 1915. le Pape voit arriver
le comte délia Chlesa habillé en soldat.
Tu es militaire
Sans doute.
Bien, très bien. Mais quel est cet uniforme t
Celui d'infirmier. Nous avons formé à la
Faculté une ambulance et, ne pouvant partir
comme médecin, puisque le n'ai Das mes grade».
Je pars comme Infirmier.
I.e Pape, un moment, regarda le Jeune homme
d'un air sévère, puis
Monsieur, dit-il, U ne sied pas qu'un délia
Cblesa serve son pays comme Infirmier.
Mais.
Non, non. Pas en temps de guerre et de
Péril. Je tiens absolument à te le dire
Le Jeun* homme pâlit et se retira Quand U
se représenta, quelques Jours plus tard, Il avait
la tenue grl» de ltnïanterle. S. la.
APRÈS LA MORT DU PAPE
Le Vatican prépare
le Conclave 1
Il s'ouvrirait le 2 février
Roue, 24 janvier. Le cardinal camertin»
gue prend ses disposition pour la convoca-
tion du Conclave qut aura lieu après que les
neuf jours de deuil officiel de l'Eglise auront
pris fln. Il est probable que le Conclave s'ou
vrira le 2 lévrier.
Le prince (-liijji, maréchal du Conclave et
descendant, du lameiix banquier Cnigi, ami
de Juins Il, le fastueux constructeur de la
PaTiiesine, dont lp fils iM.-ik lui aussi
à ceindu la tiare sous te nom d'Alexandra
VII, le prince Clii.i, ilf-.rf>nd;mt de cette il-
lustre lignée, a pris en main la direction des
services du Vatican et i.-Vst lui désormais qui
sera charsré tie veitler sur la sécurité des car-
dinaux pendant les séances du Conclave d'où
sonira le nouvel élu. 1:1. lui également qui
devra assurer le secret, le vins ntisolu pendant
que se tiendront les solennelles assises, car
duraut tout le temps où ies cardinaux seront
réunis an Vatican pour élire le successeur de
Benoit XV, les portes du palais des Papes
demeureront hermétiquement closes et nul
n'aura le droit d'en franchir le seuil.
La cérémonie funèbre
à Saint-Pierre de Rome
Rome, 24 janvier. Ce matin a commenoèt
par une messe solennelle IL Saint-Pierre-de-
Home, la neuvaine des cérémonies funèbres.
Dans la chapelle du Saint-Sacrement, où est
exposé le corps du Pape, les prélats intimes
de Benoît XV ont célébré d'autres messers.
A 10 Il. 30, dans la salle du Consistoire du
Vatican, la Congrégation des cardinaux s'est
Tcunie sous la présidence du camerlingue,
Mgr Gasparri. Demain, la date de l'inhuma-
1 :on sera décidée. A Saint-Pierre. les travaux
préparatoires ont commencé en vue de la
descente du cercueil dans les grottes du Vati-
can.
Les papiers de Benoît XV
ROME. 24 janvier. Le l'a e se affirme que
le cardinal-camerlingue Gasparri, asslsté du
cardinal Vannutelli et du notaire du Sncré-
Collège, a procède il l'examen sommaire des
papiers qui se trouvaient dans le bureau
privé du pape.
D'un commun accord, toutes les pièces rela.
tives à îles affaires en cours ont été retl-
rées et transmises aux bureaux compétente.
Les autres papier, et documents ont été mis
sous scellés et le pape futur décidera de
l'usage qui devra en être fait.
Parmi ]es documents s'en trouvent tm cer-
tain nombre qut sont relatifs il la période
de la ptierrn, notamment la correstionrtanct
échangée entre Benoît XV et le roi d'Espagne,
cou cm? ni mit la libération des prisonniers et
le secours il leur porter.
Cette collect.ton de documents a été envoyé*
aux archives vaticines, dnns les dossiers se-
crête.
Le départ des cardinaux français
PARIS. 24 janvier. Le Gouvernement fran-
çais a mis un wagon spécial la disposi-
tion de l'archevêque de Paris et îles cardi-
naux qui partiront mercredi pcu:r Rome.
d la nonciature de Paris
PARIS. 24 lanvlei. Les visites ofnciPlie>
ont continue tout l'après-midi d'hier à la
nonciature avenue Kléber.
Différenties personnalités se sont fait ins-
crire sur le registre de l'hôtel. NI. Aristide
Briand a ei*oyé une lettre à Mgr Cerretti
pour lui exprimer toutes ses condoléances.
Parmi les personnalités venues, il faut Te-
marquer NI. de Lasteyrie, ministre des Finan-
ces M. Raoul Péret, président de la Cham-
bre le maréchal Foch, le général Pau.
A. -r.A
ON S'OCCUPE
DES FONCTIONNAIRES
MOBILISÉS
»••
PARIS, 24 janvier. L'ordre du jour avaü
une apparence bien calme la discussiou
d'une série taltrs avantages aux fonctionnaires et ex·
fonctionnaires mol;iii>es. El cependant, sans
êii;e un habitue du Palais-Uouilion, on pou-
vait prévoir que cette série de propositions,
signées par des coteries concurrentes, sou-
veut rivales et inspirées, de ci, de là, par;
des préoccupations electoialee. n'Irait pas
sans entiainer un peu d'agitation.
M. Barthe ouvre le bal vigoureusement, en
afflrmant que l on a oublié tout simplement
les fonctionnaires des P. T. et des llnance»
qui ont servi dans le Trésor et Postes.
.NI. Charles Bertrand appelle la loi qui vient
une loi de justice et de réparation. Mais il
regrette qu on n'ait pas étendu le projet aux
fonctionnaires communaux et département
taux.
M. Rognon demande l'extension de la loi
à toutes les administrations et aux bénéfi-
ciaires des retraites ouvr;ères, 1\1 Henri Le-
mire veut bien, mais pas pour les ouvriers
de l'arrière. Un 1 applaudit ou bieu on pro-
teste, suivant les bancs.
ni. de Lasteyrie, ministre des Finances, es-
time que le projet de la Commission est aussi
bienveillant cru'il faut.
La bataille devient plus apte avec M. About
qui a déposé un amendement précis, éten.
d-ajit le bénéfice de la loi aux fonctionnaire*
des départements, des communies et des 4tupi
blissements publics. Mais la Commissiola et,
Emunatl DESGRÉES DU LAU
JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN
l'Ui, TAI^ÉQRAJ'HIQTJH
SPliOI-AX.
ANNONCES
lui« tant reçues
dttaa noi Bureaux
ARENES
J», tue du Frt-IoU*
A PARIS
M, Bd ̃ontmartr»
et dan» toatoa les
Agocu de PufcUclté
MERCREDI
25
JANVIER
1925
Oonv. S. Paul
ABONWtMENTB
Six mol». 24 £
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Un moi». L 50
On l'atout lui
Banaux dane posta.
jâ» ANXËEj
1S CENTIMES
tV 739o|
TÉLÉPHONE Administration 1.87 Rédaction 2.4», 1.K
Airmt TMgrapkiqtu OUCLA1R-RENNES
La propagande française
par le théâtre et le cinéma
•-&••> • o»
Môme chez nos alliés, il importe
que nous fassions connaître
c'est-à-dire aimer
la France
Le Sénat, à titre d'indication, voulait
réduire nos crédits destinés à la propa-
gande. En réalité, ces crédits devraient
être décuplés pour résister à la propagande
de nos rivaux, de nos concurrents et de
nos calomniateurs. Il nous est arrivé ici
d'entretenir le lecteur de la nécessité de la
propagande de nos agents consulaires, de
nos attachés commerciaux dont le nombre
devrait être considérablement augmenté,
de nos représentants de commerce et de
nos établissements bancaires à l'étranger.
Il est une autre propagande aussi im-
portante, plus importante au point de vue
moral et politique. C'est celle dont s'oc-
cupe dans la revue France et Vlonde le
grand artiste Antoine, ancien directeur du
Théâtre Libre et ancien directeur du
Théâtre de l'Odéon. M. Antoine nous dé-
montre la nécessité d'observer pius atten-
tivement, ù côté de l'activité économique,
les initiatives artistiques, les mouvements
de l'opinion étrangères à notre endroit, et
l'urgence d'une enquête permanente sur
tout ce qui se passe hors de chez nous,
« afin d'être sans cesse en mesure de neu-
traliser de dangereuses propagandes dont
nous méconnûmes trop les dangers. »
Au moment de la terrible guerre, nous
avons constaté avec une stupeur naïve et
douloureuse que les Allemands avaient em-
poisonné le inonde par leurs calomnies et
dénaturé avec uu cynisme patient et opi-
niâtre l'opinion des nations sur les idees
et les mœurs françaises et sur notre idéal
national. Souvent notre frivolité superfi-
cielle avait fourni à nos ennemis des argu-
ments qui donnaient une apparence de rai-
son à leurs accusations perfides.
Aidons la justice immanente
La forte organisation de nos adversaires,
leur longue persévérance dans l'œuvre de
diffamation et d'abaissement avaient mo-
ralement isolé la France. Il fallut son ad-
mirable décision, son sublime héroïsme,
pour détruire chez ceux qui n'avaient pas
une âme neutre ou lâche, les résultats
d'une campagne longue, habile et perverse.
Il fallut d'abord parer au grand danger.
Puis, vérs la fin du grantl conflit, commen-
cèrent à fonctionner nos services de pro-
pagande.
Tsiche formidable, car les vaincus ont
redoublé d'activité. Nous avons dit ici
que les ovations magnifiques faites aux
grands chefs de la guerre en Amérique ne
nous semblaient pas susceptibles de pro-
curer à la France des résultats en rapport
avec l'éclat de ces manifestations émou-
vantes et grandioses. L'enthousiasme est
une chose; l'économique est une autre
chose. L'attitude des gouvernements avant
la Conférence de Gênes nous donnera rai-
son, nous en avons sincèrement la crainte.
Mais nous avons le droit de compter sur
la justice immanente des choses, si nous ai-
dons la justice immanente par des efforts et
des initiatives qui, sans cesse, plaideront la
cause de la France victorieuse, généreuse,
pleine de bon sens et de justice, devant
les peuples, devant les auditoires de confé-
rences, devant les spectateurs des grands
théâtres du monde entier.
Même chez nos alliés, il faut que nos
illustres auteurs et nos célèbres acteurs
fassent comprendre la France, c'est-à-dire
la fassent aimer.
Nous avons le livre. M. Antoine a raison
de dire qu'il pourrait être efficace. Mais
quelles entraves à sa diffusion avec les
problèmes du change et les questions du
transport 1 Il nous reste le cinéma et le
théâtre dont nos ennemis ont su si habile-
ment jouer.
Notre théâtre
Le théâtre, demande M. Antoine, peut-il
servir à une reprise de notre expansion ?
Comment susciter des œuvres nouvelles
inspirées et conçues pour développer au
dehors notre action intellectuelle ? V Dans
les deux ou trois cas où l'on tenta d'uti-
liser le répertoire pour des troupes en-
voyées en Espagne, dans les pavs Scandi-
naves, en Suisse, même en Rhénanie, on
n'a pas toujours réussi à composer des pro-
grammes ayant le caractère et la portée
nécessaires. En Espagne, notamment, on
exporta fâcheusement certaines pièces
dont l'esprit et les tendances furent exploi-
tés contre nous; nos mœurs, nos peintures
contemporaines. trop souvent spéciales,
demeurèrent inaccessibles à des auditoires
étrangers et causèrent un scandale si évi-
dent que notre sous-secrétariat des Beaux-
Arts dut intervenir et instituer des mesures
de contrôle. »
Or les auteurs étrangers ont fait de très
louables efforts. Bernard Shaw, en Angle-
terre, les héritiers d'Ibsen en Scandinavie,
lit jeune école qui suivit en Allemagne
Sudermann et Schnitzler, la
génération nouvelle des dramaturges ita-
liens menacent notre traditionnelle supré-
matie. Nous avons bien nos grands clas-
siques, mais qui ira les interpréter ? Et
puis, avouons-le, notre théâtre moderne a
besoin d'être assaini. Il serait utile, en tout
cas, comme dit M. Antoine, de provoquer
'éclosion d'oeuvres véritablement signifi-
catives de notre génie. Il faut pour cela
de la volonté, du temps et des subventions.
NI. Léon Bérard est homme à avoir là-
dessus un programme et aussi une volonté.
Pour la propagande cinématographique,
l'effort coûterait moins de talent, de temps
et d'argent. Le cinéma a révélé sa puis-
sance et conquis la foule. Il peut être une
école ou salutaire ou déplorable. En dehors
de quelques films de guerre et de quelques
essais heroïques ou scientifiques, nous n'a-
vons à offrir au public que des mièvreries
ridicules, des scènes de pitres burlesques,
des mélos invraisemblables où le public se
passionne autant pour le criminel que pour
le policier. Quelques firmes réagissent en-
fin. Elles peuvcnt propager des idées so-
ciales et politiques. On ne saurait ap-
porter trop de zèle à la diffusion des ban-
des destinées à exporter dans le monde la
culture française. Il importe que le gou-
vernement et le üsc fassent le possible
pour aider et ne pas contrarier une si utile
propagande.
OCTAVE AUBERT.
LE NOUVEL AMBASSADEUR D'ITALIE
Nous publions cl-con-
tre, la photographie de
M. le comte Sforza, an-
cien ministre des Af-
faires étrangères d'Ita-
lie, qui vient d'être
nommé ambassadeur
d'Italie en France, en
remplacement de JI.
Bonln-Longare.
LA SITUATION
Les deux méthodes
LA paix par la victoire, une paix solide
et durable, garantie contre tout re-
tour de la violence par des sanctions
internationales appropriées.
C'est en ces termes que M. Briand indi-
quait le but poursuivi par la France le
14 septembre 191C, c'est-à-dire avant nue
mosphure européenne. Néanmoins, même
le traité de Versailles en mains, nous avons
le droit, ayant gagné la paix par la vic-
toire, de prétendre ci un* paix indéfectible
et garantie par des sanctions interalliées.
Après des amputations de créances, nous
voici au pacte de garantie. 31. Lloyd Geor
voulait que cetle affaire particulière fût
traitée dans des conférences internalio-
nales; M. Raymond Poincaré est partisan
des méthodes diplomatiques traditionnelles.
Nous avons eu l'occasion de dire le mal
que nous pensions des con/érences où la
diplomatie se fait du haut des grandes ter-
rasses des palaces ou des casinos. Dans ces
réunions confuses, où l'intervention des
interprètes allonge et embrouille les discus-
sions, tout en donnant des avantages au
hardi manœuvrier qui est arrivé avec un
plan préparé ci l'auance et des complicités
bienveillantes dans l'assemblée, on aboutit
fatalement ci des transactions, des solu-
ticns provisoires, et le brnit des râteaux
des croupiers et des orchestres nègres ne
semble disposer personne ci maintenir gra-
vement et fermement le droit.
Oui, on a eu raison de le dire, si le sys-
tème des conversations des chefs du gou-
vernement devait prévaloir, il eût fallu
tenir les conférences au milieu des dévasta-
tions et de la tragique gloire de Verdun.
Alors, muetle et terrible, la justice eût pré-
sidé arrz entrevues des hommes d'Etat.
M. Lloyd George, qui est un orateur aux
multiples ressources et l'imagination fé-
conde et désordonnée, fait savoir par-des-
sus les toits qu'il n'approuve pas les mé-
(/)odes diplomatiques anciennes et qui. re-
mnrquons-le, aboutirent si heureusement à
Ia conclusion de l'Entente cordiale. blais si
,Il. Lloyd George, orateur anrbulant et pro-
téï/orme, regrette et vante la diplomatie
des plages et des casinos et des stations
assez benies du ciel pour avoir un terrain
propice au Jeu du golf, il reconnaît dans
son discoures la légitimité des réparations
exigées par la France en exécution du
traité de Versailles.
Voilà qrri nous tuf fit. De cet accord, les
diplomates exercés peuuent tirer toutes les
conséquences justes et nécessaires.
P.-O. DOLBEHT.
AU CONSEIL DE GUERRE
La deuxième audience
du procès Vilgrain
Les témoins sont entendus
Nancy, 24 janvier. La deuxième audience
du procès Vilgrain est ouverte à 8 heures du
matin. L'on continue aussitôt l'audition des
témoins commencée hier soir.
Deux dépoôitions sont à retenir au milieu
de celles qui se succèdent. Ces dépositions
sont celles du motocycliste Lliulllier et du
général do Pouydraguin la première, dé,-
favorable, et la seconde, nu contraire, net-
tement favorable à l'accusé.
Lhuilller est un homme gros, d'une tren-
taine d'années, exerçant la profession de mé-
canicien.
Le 22 août 1914, dit-il, on m'envoya porter
un pli en revenant, j'aperçus un lieutenant
à côté d'une voiture, sur le bord de la route.
Il était à quelques mètres de son automobile.
Il me dit qu'il avait été blessé par un
homme habillé en soldat français q;.ri s'était
enfui. Nous avons regardé dans la direction
qu'il avait indiquée, puis nous sommes des-
cendus ensemble jusqu'à Faulx-Saint-Pierre. »
Le président pose une série de questions
au témoin
,NI. Luuiluer. J'ai eu l'impression que
l'attentat devait être assez récent. Nous som-
mes restes ensemble, M. Vilgrain et moi, un
quart d'heure je n'ai jamais vu l'agresseur.
D'abord, mon colonel, ce n'était pas à moi,
simple soldat, à poser des questions a. un
lieutenant. fUt-Il blessé.
La main du lieutenant, comment était-
elle ? demande le colonel Prunier.
NI. Lhuillier. je ne me souviens pas si
elle était emballée (stc) ou non.
En ce qui concerne l'heure, M. Lhuillier
croit qu'il pouvait être entre quatre et cinq
heures du soir. Quant aux soldats qui lui an-
noncèrent qu'un officier venait d'être blessé,
il n'y prêta guèM attention.
J'allais, dit-il, à une vitesse de 15 kilo-
mètres à l'heure. On me cria « Attention
un officier a è\A blessé par un espion ou
quelque chose comme cela. C'est tout.
il. Lhuillier ne se souvient pas que le lieu-
tenant Vilgrain lui ait demandé son nom.
Le général de Pouydraguin dépose
Nancy., 24 janvier. La déposition du géné-
rai de Pouydraguin succède a diverses autres
lesquelles, après celle du motocycliste LhuU-
lier, ne présentaient qu'un médiocre intérêt.
Le général qui est actuellement gouverneur
militaire de Strasbourg, était à l'hôpital de
Dijon, lorsqu'il vit M. Vilgrain guéri d'une
blessure reçue à la main. NI. Vilgratn lui fit
le récit de son attentat. M. Vilgrain à ce mo-
ment-13, à Dijon, instruisait les recrues dans
la ville.
« L'idée de mutilation ne m'est jamais ve-
nue dit le général Pouydraguin, du reste,
les bois, je le -,ils, gnniiillaient d'espions, no-
tamment le bois de Faulx.
< Un acte de mutilation de la part de M.
Vilgrsin, me parait et m'aurait paru à ce mo-
ment-la. tout à fait invraisemblable. Un hom-
me dans la situation de NI. Vilgrain n'avait
pas à se mutiler pour se faire évacuer. Maiia-
de comme il l'était déjà, je ne le vois pas fai-
sant l'acte qu'on lui reproche. Du reste, je
pense qu'au ravitaillement, 11 a rendu plus de
services au pays qu'en demeurant alrte dans
un vague Dépit ».
Cette déposition faite d'une voix posée, très
nette, produit une grande sensation.
A une question du commissaire du gouver-
nement, le général Pouvdraguin déclare qu'à
son avis, l'accusation établie contre NI. Vil-
grain ne repose pas sur des bases bien soli-
des (Sensation).
Vous me demandez mon opinion, ajoute
le général, je vous la donne.
L'andience de l'après-midi
Après deux témoignages sans importance,
on entend divers médecins, le docteur Lejeu-
ne de Nogent-sur-Marne, qui examina la bles-
sure de M. Vilgrain.
NI. Vilgrain lui déclara Je ne désire pas
être évacué sur Nancy P. Le docteur Lejeuue
répondit que c'était cependant nécessaire et
que quinze jours après, il serait guéri et
pourrait reprendre son service.
Mon impression, ajoute le docteur Le-
jeune, c'est- que le 'lieutenant Vilgrain ne dé-
sirait pas être évacué. Le docteur ajoute qu'il
ne se souvient pas d'avoir vu une tache noi-
râtre autour de la blessure.
Le docteur Perrens, de Bordeaux, qui fai-
sait l'intérim comme aide-major de première
classe au 269e régiment d'infallterie, et le doc-
teur Lecatelliex viennent à la barre.
Ce qui nous a surtout préc>ccui>és, déclare
le docteur Lecatellier, ce fut de rechercher
l'assaillant de NI. Vilgrain.
Le Conseil ayant décidé d'entendre les es-
perts, on introduit le docteur Hamel, médecin
légiste, d Nancy, qui examina la blessure ù
la main de NI. Viîgrain, NI. Edmond Bayle.
directeur de l'identité judiciaire qui fut char-
gé de l'examen de la culotte transpercée par
une balle, puis le docteur Paul, médecin lé-
giste, qui, en 1921, fut chargé d'examiner les
pièces Il conviction,
Un soldat, qui a revêtu la culotte perforée
de M. Vilgrain, sert aux démonstrations des
experts.
Le docteur Paul montre qu'il faudrait a
celui qui aurait voulu éviter le tatouage du
coup de feu sur la main, la connaissance par-
faite et pour ainsi dire médico-légale du stra-
tagème nécessaire pour cacher <\ une certar-
ne façon sa main derrière deux plis de la
culotte. Les experts appellent tatouage les
grains de poudre brûlés que l'on découvre
autour d'une plaie provoquée par un coup
de feu ff bout portant. Une longue discussion
sur ces derniers points s'anKage
Après la déposition de M. Henri Mangin,
maire de Nancy et Bâtonnier de l'ordre des
Avocats de cette ville, qui vient dire toute
son estime pour M. Vilgrain, la sulte des dé-
bats est renvoyée demain matin.
UN GRAVE DANGER A L'HORIZON
La Russie et l'Allemagne
feront à Gênes
cause commune
« TRAVAILLONS AU RELÈVEMENT
DE LA RUSSIE », DIT LE
CHANCELIER WIRTH
PARIS, 24 janvier Le correspondant parti-
culier de l'Information à Berlin, télégra-
phie
Beru.i, 24 janvier. D'une source diploma-
tique sûre, j'apprends que le délégué des So-
viets, Kreslirinsky, propose au gouvernement
allemand de conclure avant la Conférence de
Gênes, un accord Allemands et Russes se
défendraient mutuellement ù cette Conférence.
•%
Ce n'est pas la première fois que ce son
de cloche frappe nus oreilles. En invitant les
Soviets et l'Allemagne à la Conférence de
Gênes, nous avons rendu inévitable le conci-
liabule entre les gouvernements des deux
grands Etats qui se considèrent à juste droit,
quoique pour des raisons différentes, co:urne
les grands vaincus de la guerre. Attendons-
nous à voir l'Allemagne épauler, a Gènes, la
Russie et celle-ci seconder les vues da ceux
qui, pourtant, lui ont imposé la paix honteuse
de Brest-LitowsW. (Mais Brest-Litowsk est si
loin 1)
On voit poindre là un danger grave. Les
raisons de sentiment, de ressentiment si l'on
veut ne sont pas seules à pousser la Russie
dans les bras de ses voisins de l'Ouest. Ceux-
ci fournissaient à son industrie, avant 1914,
des ingénieurs et des contremaîtres. La Rus-
sie de I9i2, désorganisée, désarticulée par le
régime barbare dos Soviets, a plus que ja-
mais besoin d'ingénieurs et. de contremaîtres;
il lui faut, en pliw, des banquiers. C'est à
l'Allemagne qu'elle demandera ce matériel
humain
Un exposé confidentiel
Berlin, 24 janvier. La commission parle-
mentaire des Affaires étrangères s'est reunie
lundi après-midi sous la présidence de l'an-
cien chancelier Hermann Muller pour discuter
de la reprise des relations avec la Russie. Le
docteur WirtH a fait un exposé confidentiel
de la situation.
.'Notre intérêt, a-t-il déclaré après cet ex-
pose, est de travailler au relèvement écono-
mique de la Russie. Flu^pvite nous pourrons
nous mettre à l'œuvre, mieux cela vaudra
pour nous. L'Allemagne ne cherche aucun
monopole et désire, au contraire, collaborer
avec les autres nations ».
Daru, la discussion qui suivit et qui est te-
nue également, secrète, les représentants de
tous les partis se montrèrent partisans du
développement, des relations économique
avec lu Russie.
Le point de vue italien
Rome, 24 janvier. M. Bev1one, sous-secré-
taire d'Etat à la présidence, exposant il Turin
la politique du cabinet Bonomi, a déclaré
a L'Italie veut défendre ses droits tout en
respectant ceux des autres nations. Le prin-
cipe essentiel dont s'inspire actuellement sa
politique est que la fortune des vainqueurs
du conftit mondial est étroitement liée celle
des vaincus. Pour la reconstruction écono-
mlque de l'Europe, il est indispensable d'uti-
liser tous les pays producteurs, y compris
l'Allemagne et la" Russie ».
CHOSES & GENS
Benoît XV
.Te n'al pas besoin de
Pape ne soit pas. par le caractère et l'lntelllgence,
un homme considérable Au fond. U n'y a pats
société plus démocratique. au sens où nous l'en-
tendons, que l'Eglise de Roine. Elle va chercheur
le mérite où elle le trouve, sans jamais s'occuper
de la naissance. C'est ainsi qu'elle élit les papes
pour ce qu'ils valent, qu'ils soient d'une haute
lignée comte Pecct comme Léon XIII. marquis
dolla Chtesa comme Benoît XV, ou fils d'un hum-
ble cabaretlcr de campagne M. Sarto, comme
Ple X, dont les sœurs tricotaient des bas, & lon-
gueur de journée, près de leur frère, au palais
du Vatican.
Benoît XV. Nul. au point de vue français,
n'a été plus calomnié que lui pendant des an-
nées. Il est trop tôt de dire ce qu'il a fait pour
la cause de la paix, en particulier pour la Fran-
ce. En attendant mieux, un trait va le perdre
tout entier.
Le pape avalt un neveu, auquel Il lient de
laisser sa fortune personnelle, Lorsque l'Italie
déclara la guerre à" l'Allemagne, se rangeant du
côté de l'Entente, c'est-à-dire du coté de la
France, ce neveu était étudiait en médecine.
Benoît XV l'aimait beaucoup et le recevait avec
grand plaisir.
Un jour, au cours de 1915. le Pape voit arriver
le comte délia Chlesa habillé en soldat.
Tu es militaire
Sans doute.
Bien, très bien. Mais quel est cet uniforme t
Celui d'infirmier. Nous avons formé à la
Faculté une ambulance et, ne pouvant partir
comme médecin, puisque le n'ai Das mes grade».
Je pars comme Infirmier.
I.e Pape, un moment, regarda le Jeune homme
d'un air sévère, puis
Monsieur, dit-il, U ne sied pas qu'un délia
Cblesa serve son pays comme Infirmier.
Mais.
Non, non. Pas en temps de guerre et de
Péril. Je tiens absolument à te le dire
Le Jeun* homme pâlit et se retira Quand U
se représenta, quelques Jours plus tard, Il avait
la tenue grl» de ltnïanterle. S. la.
APRÈS LA MORT DU PAPE
Le Vatican prépare
le Conclave 1
Il s'ouvrirait le 2 février
Roue, 24 janvier. Le cardinal camertin»
gue prend ses disposition pour la convoca-
tion du Conclave qut aura lieu après que les
neuf jours de deuil officiel de l'Eglise auront
pris fln. Il est probable que le Conclave s'ou
vrira le 2 lévrier.
Le prince (-liijji, maréchal du Conclave et
descendant, du lameiix banquier Cnigi, ami
de Juins Il, le fastueux constructeur de la
PaTiiesine, dont lp fils iM.-ik lui aussi
à ceindu la tiare sous te nom d'Alexandra
VII, le prince Clii.i, ilf-.rf>nd;mt de cette il-
lustre lignée, a pris en main la direction des
services du Vatican et i.-Vst lui désormais qui
sera charsré tie veitler sur la sécurité des car-
dinaux pendant les séances du Conclave d'où
sonira le nouvel élu. 1:1. lui également qui
devra assurer le secret, le vins ntisolu pendant
que se tiendront les solennelles assises, car
duraut tout le temps où ies cardinaux seront
réunis an Vatican pour élire le successeur de
Benoit XV, les portes du palais des Papes
demeureront hermétiquement closes et nul
n'aura le droit d'en franchir le seuil.
La cérémonie funèbre
à Saint-Pierre de Rome
Rome, 24 janvier. Ce matin a commenoèt
par une messe solennelle IL Saint-Pierre-de-
Home, la neuvaine des cérémonies funèbres.
Dans la chapelle du Saint-Sacrement, où est
exposé le corps du Pape, les prélats intimes
de Benoît XV ont célébré d'autres messers.
A 10 Il. 30, dans la salle du Consistoire du
Vatican, la Congrégation des cardinaux s'est
Tcunie sous la présidence du camerlingue,
Mgr Gasparri. Demain, la date de l'inhuma-
1 :on sera décidée. A Saint-Pierre. les travaux
préparatoires ont commencé en vue de la
descente du cercueil dans les grottes du Vati-
can.
Les papiers de Benoît XV
ROME. 24 janvier. Le l'a e se affirme que
le cardinal-camerlingue Gasparri, asslsté du
cardinal Vannutelli et du notaire du Sncré-
Collège, a procède il l'examen sommaire des
papiers qui se trouvaient dans le bureau
privé du pape.
D'un commun accord, toutes les pièces rela.
tives à îles affaires en cours ont été retl-
rées et transmises aux bureaux compétente.
Les autres papier, et documents ont été mis
sous scellés et le pape futur décidera de
l'usage qui devra en être fait.
Parmi ]es documents s'en trouvent tm cer-
tain nombre qut sont relatifs il la période
de la ptierrn, notamment la correstionrtanct
échangée entre Benoît XV et le roi d'Espagne,
cou cm? ni mit la libération des prisonniers et
le secours il leur porter.
Cette collect.ton de documents a été envoyé*
aux archives vaticines, dnns les dossiers se-
crête.
Le départ des cardinaux français
PARIS. 24 janvier. Le Gouvernement fran-
çais a mis un wagon spécial la disposi-
tion de l'archevêque de Paris et îles cardi-
naux qui partiront mercredi pcu:r Rome.
d la nonciature de Paris
PARIS. 24 lanvlei. Les visites ofnciPlie>
ont continue tout l'après-midi d'hier à la
nonciature avenue Kléber.
Différenties personnalités se sont fait ins-
crire sur le registre de l'hôtel. NI. Aristide
Briand a ei*oyé une lettre à Mgr Cerretti
pour lui exprimer toutes ses condoléances.
Parmi les personnalités venues, il faut Te-
marquer NI. de Lasteyrie, ministre des Finan-
ces M. Raoul Péret, président de la Cham-
bre le maréchal Foch, le général Pau.
A. -r.A
ON S'OCCUPE
DES FONCTIONNAIRES
MOBILISÉS
»••
PARIS, 24 janvier. L'ordre du jour avaü
une apparence bien calme la discussiou
d'une série taltrs avantages aux fonctionnaires et ex·
fonctionnaires mol;iii>es. El cependant, sans
êii;e un habitue du Palais-Uouilion, on pou-
vait prévoir que cette série de propositions,
signées par des coteries concurrentes, sou-
veut rivales et inspirées, de ci, de là, par;
des préoccupations electoialee. n'Irait pas
sans entiainer un peu d'agitation.
M. Barthe ouvre le bal vigoureusement, en
afflrmant que l on a oublié tout simplement
les fonctionnaires des P. T. et des llnance»
qui ont servi dans le Trésor et Postes.
.NI. Charles Bertrand appelle la loi qui vient
une loi de justice et de réparation. Mais il
regrette qu on n'ait pas étendu le projet aux
fonctionnaires communaux et département
taux.
M. Rognon demande l'extension de la loi
à toutes les administrations et aux bénéfi-
ciaires des retraites ouvr;ères, 1\1 Henri Le-
mire veut bien, mais pas pour les ouvriers
de l'arrière. Un 1 applaudit ou bieu on pro-
teste, suivant les bancs.
ni. de Lasteyrie, ministre des Finances, es-
time que le projet de la Commission est aussi
bienveillant cru'il faut.
La bataille devient plus apte avec M. About
qui a déposé un amendement précis, éten.
d-ajit le bénéfice de la loi aux fonctionnaire*
des départements, des communies et des 4tupi
blissements publics. Mais la Commissiola et,
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