Titre : La Diplomatie : revue bi-mensuelle internationale / René Bréviaire, directeur ; Pierre Robbe, rédacteur en chef
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-05-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757680q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 984 Nombre total de vues : 984
Description : 05 mai 1897 05 mai 1897
Description : 1897/05/05 (A1,N1). 1897/05/05 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463835q
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-278189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2013
LA DIPLOMATIE
l'accueil enthousiaste que Sa Majesté trouvera à Saint-Péters-
bourg. »
Le comte Mouravief a été décoré de la grand'-croix de l'ordre
de Saint-Etienne, M. Witte de la grand'-croix de l'ordre de Léo-
pold, en brillants, et plusieurs autres ministres de l'ordre de la
Couronne de Fer.
Le Times du 15 avril publie une longue correspondance du
Caire sur les tribunaux mixtes d'Egypte. Cet article vise une modi-
fication profonde d'attributions des tribunaux mixtes, et fait même
prévoir que, si les négociations entre les quatorze puissances inté-
ressées ne pouvaient aboutir aux modifications souhaitées, l'Egypte
pourrait se refuser nettement à continuer le système des tribunaux
mixtes.
Ce sont les articles 9 et II de la charte constitutive de ces tribu-
naux dont l'écrivain du Times demande la modification ou tout au
moins une interprétation étroite. L'article 9 limite expressément
la compétence de ces tribunaux aux différends civils et commer-
ciaux s'élevant entre indigènes et entre étrangers de nationalités
différentes. Il n'y a donc aucun doute, dit l'écrivain anglais, que
les organisateurs de ce système n'ont jamais eu l'intention de doter
ces tribunaux d'un pouvoir de contrôle sur les lois de l'Etat et sur
l'exercice de la souveraineté.
Pourtant l'article 10 soumet le gouvernement égyptien, l'admi-
nistration, les daïras du khédive et de la famille khédiviale à la
juridiction de ces tribunaux sur l'instance de tout étranger. Mais il
ne prouve que mieux, suivant l'opinion du Times, que la base de
juridiction des tribunaux mixtes est la différence de nationalité
entre les parties.
L'article 11, tout en donnant juridiction dans le cas où un acte
d'administration a fait tort aux droits acquis d'un étranger en vertu
du Code civil, déclare que les tribunaux mixtes sont incompétents
« pour interpréter ni arrêter l'exécution d'une mesure administra-
tive ». C'est cet article surtout auquel le rédacteur du Times vou-
drait qu'on donnât une définition plus précise, ou qu'il préférerait
même voir remodeler entièrement.
COSMOPOLIS.
-- "--- c~3ra~S~D~~ML--———————
QUESTIONS DIPLOMATIQUES
A CUBA. ,
Malgré tout ce que l'on a publié à ce sujet, aussi bien
dans une partie de la presse espagnole que dans celle
d'autres pays, il est absolument certain que la situation de
Cuba et des Philippines s'est beaucoup améliorée depuis
l'année dernière. On peut aujourd'hui, sans tomber dans un
optimisme exagéré, prévoir, à bref délai, la fin des deux
guerres coloniales qui affligeaient les amis de l'Espagne.
Aux Philippines, la chose n'est pas discutable. Les
rebelles ont été battus, chassés des positions qu'ils
occupaient dans la province de Cavité. Les soumissions
dépassent vingt-cinq mille et il ne reste plus que des
bandes sans force, même sans espoir, qui cherchent tout
au plus à échapper au châtiment qu'elles redoutent.
A Cuba, depuis la mort de Maceu, l'insurrection a perdu
son plus ferme soutien. Si Maximo Gomez se cache encore
dans les forêts du Camaguey, on sait par le récit de
témoins oculaires, notamment par les lettres que publiait
récemment le New-York Herald, peu suspect de partialité,
qu'il ne commande plus qu'à quelques centaines d'insurgés,
mécontents et fatigués pour la plupart, et qu'il retient par
la terreur. Son impuissance était déjà démontrée par ce
fait qu'il n'avait pu ou osé se porter au secours de Maceo
quand celui ci, véritablement en danger, réclamait des
secours qui ne vinrent jamais.
Le général Weyler affirme que les quatre provinces de
l'Ouest, Pinar del Rio, la Havane, Matanzas et Las Villas,
les plus riches de l'île, sont quasi pacifiées, c'est-à-dire
qu'il n'y reste plus aucune force insurgée digne de ce nom,
mais seulement des groupes détachés que l'on pourchasse
sans relâche. Une pacification absolue est difficile dans les
premiers jours qui suivent une guerre acharnée, et l'on ne
peut empêcher quelques isolés de se dissimuler à la faveur
d'un terrain accidenté et propice.
Mais ce qui démontre la vérité des affirmations du
général Weyler, c'est que, dans ces provinces, jadis
dévastées par des incendies continuels, la récolte de la
canne s'effectue, évidemment contre la volonté des derniers
rebelles, et sans que ceux-ci puissent s'y opposer en
aucune manière.
Jamais on n'a espéré vaincre les insurgés en bataille
rangée, pas plus que la France ne peut le faire avec
les pirates tonkinois ou les fahavalos de Madagascar. Mais,
grâce à des mesures énergiques, la guerre proprement
dite a cessé et chaque jour l'action des troupes ressemble
davantage à celle d'une gendarmerie.
Les représentants américains ou parisiens de l'insur-
rection annoncent naturellement une recrudescence des
hostilités, mais les faits les contredisent. Un symptôme
surtout paraît très rassurant : les soumissions, rares
autrefois, se multiplient, on les compte par centaines, et
c'est évidemment de cette manière que doit finir tô; ou
tard cette guerre de partisans qui refusent tout combat et
n'ont jamais remporté aucune victoire ; sur ce dernier
point nous nous en rapportons encore au correspondant
du New-York Herald, dont les lettres étaient datées du
camp de Maximo Gomez.
On fait grand bruit des expéditions flibustières envoyées
à Cuba par les Etats -Unis. Il est certain qu'elles ont été
pour beaucoup dans la durée de la guerre ; mais les troupes
espagnoles s'emparent chaque jour d'armes, de munitions,
de matériel, et l'on peut juger, par les sacrifices de
l'Espagne, de la grandeur de l'effort que les insurgés
devraient faire pour continuer la lutte.
La nouvelle attitude des Etats-Unis a d'ailleurs décon-
certé les espérances de l'insurrection et nous sommes
autorisés à dire que le Gouvernement espagnol considère
l'insurrection sinon comme absolument terminée, du
moins comme frappée du coup mortel.
René BRÉVIAIRE.
LES LIVRES NOUVEAUX
« N'importe, si ruiné, si délabré, si émietté qu'il soit, mal-
gré ses trous béants, l'énorme lézarde qui l'a fendu en deux
et qui a jeté à terre, dans un pêle-mêle de décombres, les
colonnes écroulées et les chapiteaux brisés, le Parthénon reste
la plus belle demeure que les hommes aient construite, pour
y abriter l'effigie visible de Dieu. Il est l'idéal de la perfection
logique. Jamais peut-être l'esprit humain n'a remporté sur le
désordre des choses une plus belle victoire, que le jour où il
a conçu cet équilibre stable, où il a atteint la beauté non par
un furtif éclair d'imagination et de fantaisie, mais par l'effort
de la pensée, la précision du calcul, par la splendeur de cette
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l'accueil enthousiaste que Sa Majesté trouvera à Saint-Péters-
bourg. »
Le comte Mouravief a été décoré de la grand'-croix de l'ordre
de Saint-Etienne, M. Witte de la grand'-croix de l'ordre de Léo-
pold, en brillants, et plusieurs autres ministres de l'ordre de la
Couronne de Fer.
Le Times du 15 avril publie une longue correspondance du
Caire sur les tribunaux mixtes d'Egypte. Cet article vise une modi-
fication profonde d'attributions des tribunaux mixtes, et fait même
prévoir que, si les négociations entre les quatorze puissances inté-
ressées ne pouvaient aboutir aux modifications souhaitées, l'Egypte
pourrait se refuser nettement à continuer le système des tribunaux
mixtes.
Ce sont les articles 9 et II de la charte constitutive de ces tribu-
naux dont l'écrivain du Times demande la modification ou tout au
moins une interprétation étroite. L'article 9 limite expressément
la compétence de ces tribunaux aux différends civils et commer-
ciaux s'élevant entre indigènes et entre étrangers de nationalités
différentes. Il n'y a donc aucun doute, dit l'écrivain anglais, que
les organisateurs de ce système n'ont jamais eu l'intention de doter
ces tribunaux d'un pouvoir de contrôle sur les lois de l'Etat et sur
l'exercice de la souveraineté.
Pourtant l'article 10 soumet le gouvernement égyptien, l'admi-
nistration, les daïras du khédive et de la famille khédiviale à la
juridiction de ces tribunaux sur l'instance de tout étranger. Mais il
ne prouve que mieux, suivant l'opinion du Times, que la base de
juridiction des tribunaux mixtes est la différence de nationalité
entre les parties.
L'article 11, tout en donnant juridiction dans le cas où un acte
d'administration a fait tort aux droits acquis d'un étranger en vertu
du Code civil, déclare que les tribunaux mixtes sont incompétents
« pour interpréter ni arrêter l'exécution d'une mesure administra-
tive ». C'est cet article surtout auquel le rédacteur du Times vou-
drait qu'on donnât une définition plus précise, ou qu'il préférerait
même voir remodeler entièrement.
COSMOPOLIS.
-- "--- c~3ra~S~D~~ML--———————
QUESTIONS DIPLOMATIQUES
A CUBA. ,
Malgré tout ce que l'on a publié à ce sujet, aussi bien
dans une partie de la presse espagnole que dans celle
d'autres pays, il est absolument certain que la situation de
Cuba et des Philippines s'est beaucoup améliorée depuis
l'année dernière. On peut aujourd'hui, sans tomber dans un
optimisme exagéré, prévoir, à bref délai, la fin des deux
guerres coloniales qui affligeaient les amis de l'Espagne.
Aux Philippines, la chose n'est pas discutable. Les
rebelles ont été battus, chassés des positions qu'ils
occupaient dans la province de Cavité. Les soumissions
dépassent vingt-cinq mille et il ne reste plus que des
bandes sans force, même sans espoir, qui cherchent tout
au plus à échapper au châtiment qu'elles redoutent.
A Cuba, depuis la mort de Maceu, l'insurrection a perdu
son plus ferme soutien. Si Maximo Gomez se cache encore
dans les forêts du Camaguey, on sait par le récit de
témoins oculaires, notamment par les lettres que publiait
récemment le New-York Herald, peu suspect de partialité,
qu'il ne commande plus qu'à quelques centaines d'insurgés,
mécontents et fatigués pour la plupart, et qu'il retient par
la terreur. Son impuissance était déjà démontrée par ce
fait qu'il n'avait pu ou osé se porter au secours de Maceo
quand celui ci, véritablement en danger, réclamait des
secours qui ne vinrent jamais.
Le général Weyler affirme que les quatre provinces de
l'Ouest, Pinar del Rio, la Havane, Matanzas et Las Villas,
les plus riches de l'île, sont quasi pacifiées, c'est-à-dire
qu'il n'y reste plus aucune force insurgée digne de ce nom,
mais seulement des groupes détachés que l'on pourchasse
sans relâche. Une pacification absolue est difficile dans les
premiers jours qui suivent une guerre acharnée, et l'on ne
peut empêcher quelques isolés de se dissimuler à la faveur
d'un terrain accidenté et propice.
Mais ce qui démontre la vérité des affirmations du
général Weyler, c'est que, dans ces provinces, jadis
dévastées par des incendies continuels, la récolte de la
canne s'effectue, évidemment contre la volonté des derniers
rebelles, et sans que ceux-ci puissent s'y opposer en
aucune manière.
Jamais on n'a espéré vaincre les insurgés en bataille
rangée, pas plus que la France ne peut le faire avec
les pirates tonkinois ou les fahavalos de Madagascar. Mais,
grâce à des mesures énergiques, la guerre proprement
dite a cessé et chaque jour l'action des troupes ressemble
davantage à celle d'une gendarmerie.
Les représentants américains ou parisiens de l'insur-
rection annoncent naturellement une recrudescence des
hostilités, mais les faits les contredisent. Un symptôme
surtout paraît très rassurant : les soumissions, rares
autrefois, se multiplient, on les compte par centaines, et
c'est évidemment de cette manière que doit finir tô; ou
tard cette guerre de partisans qui refusent tout combat et
n'ont jamais remporté aucune victoire ; sur ce dernier
point nous nous en rapportons encore au correspondant
du New-York Herald, dont les lettres étaient datées du
camp de Maximo Gomez.
On fait grand bruit des expéditions flibustières envoyées
à Cuba par les Etats -Unis. Il est certain qu'elles ont été
pour beaucoup dans la durée de la guerre ; mais les troupes
espagnoles s'emparent chaque jour d'armes, de munitions,
de matériel, et l'on peut juger, par les sacrifices de
l'Espagne, de la grandeur de l'effort que les insurgés
devraient faire pour continuer la lutte.
La nouvelle attitude des Etats-Unis a d'ailleurs décon-
certé les espérances de l'insurrection et nous sommes
autorisés à dire que le Gouvernement espagnol considère
l'insurrection sinon comme absolument terminée, du
moins comme frappée du coup mortel.
René BRÉVIAIRE.
LES LIVRES NOUVEAUX
« N'importe, si ruiné, si délabré, si émietté qu'il soit, mal-
gré ses trous béants, l'énorme lézarde qui l'a fendu en deux
et qui a jeté à terre, dans un pêle-mêle de décombres, les
colonnes écroulées et les chapiteaux brisés, le Parthénon reste
la plus belle demeure que les hommes aient construite, pour
y abriter l'effigie visible de Dieu. Il est l'idéal de la perfection
logique. Jamais peut-être l'esprit humain n'a remporté sur le
désordre des choses une plus belle victoire, que le jour où il
a conçu cet équilibre stable, où il a atteint la beauté non par
un furtif éclair d'imagination et de fantaisie, mais par l'effort
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