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- Neuvièmes Actualités du Pharo. III e de couv
LUTTE CONTRE LA TRYPANOSOMIASE HUMAINE AFRICAINE :
LA BOUCLE BOUCLEE ?
J. JANNIN, F.J. Louis, P. LUCAS, P.P. SIMARRO
Med. Trop. 2001 ; 61 : 437-440
RESUME. L'histoire naturelle de la maladie du sommeil est cyclique. Une première épidémie est décrite au XIXo siècle, qui
fit des ravages dans les populations, laissa des régions entières désertées et s'éteignit spontanément, faute de nouvelles victimes
à faire. Les grands travaux de la période coloniale et les mouvements de populations associés ont été la cause d'une nouvelle
épidémie au début des années vingt, qui prit une telle ampleur qu'il apparut vite nécessaire de prendre des mesures exceptionnelles :
Jamot obtint une totale autonomie politique, administrative et financière, ce qui lui permit d'appliquer avec succès le nouveau
concept des équipes mobiles. Cette autonomie et cette stratégie de lutte, dite verticale, conduisirent à l'élimination de la mala-
die du sommeil comme problème de santé publique à l'orée des années soixante. S'ensuit alors une période de désintérêt. La
lutte contre la maladie du sommeil exige de maintenir des équipes spécialisées, dont le faible rendement est percu comme trop
onéreux. Toutes les structures de lutte disparaissent les unes après les autres, laissant à la maladie le champ libre pour une nou-
velle extension. En 1995, elle est revenue au niveau des années vingt, dans l'indifférence générale. La maladie est devenue un
exemple caricatural d'affection négligée : peu de personnels compétents, peu de tests diagnostiques, peu de médicaments effi-
caces, peu de structures de lutte opérationnelles. Il faut attendre 2001 et l'établissement d'un partenariat public-privé pour que
l'optimisme revienne : on peut désormais restructurer des équipes, réhabiliter des locaux, distribuer gratuitement tous les médi-
caments, susciter une recherche sur de nouveaux médicaments. Qui plus est, en lançant l'initiative PATTEC, les gouvernements
des Etats africains concernés par la maladie ont montré leur intérêt nouveau pour cette affection. Pour autant, la bataille n'est
pas gagnée car les efforts à fournir sont considérables et le temps est compté. La gageure est d'importance.
MOTS-CLES - Trypanosomiase humaine africaine - Afrique - Santé publique - Equipes mobiles - Stratégies de lutte.
CONTROL OF HUMAN AFRICAN TRYPANOSOMIASIS: BACK TO SQUARE ONE
ABSTRACT. The natural history of sleeping sickness is cyclic. The first epidemic outbreak in the 19th century devastated the popu-
lation and resolved spontaneously for lack of victims. Intensive development during the colonial period and the movement of popu-
lation that it spawned led to another epidemic in the early 1920s that reached such severe proportions that drastic steps had to be
taken. At that time, Jamot was given complete political, administrative, and financial freedom to combat the disease. This program
led to the development of the mobile team concept and so-called vertically structured vector control strategy and was so success-
ful that sleeping sickness ceased to be considered as a major public health problem at the beginning of the 1960s. In the ensuing
years sleeping sickness was largely neglected. Monitoring the disease required specialized teams that were no longer considered
as cost-effective. One by one the measures that had been implemented to control the disease disappeared, thus setting the scene
for a new outbreak grew. In 1995, the incidence of sleeping sickness reached the same levels as in the 1920s. The current situation
is a classic example of a neglected disease with a paucity of competent specialists, diagnostic tests, effective drugs, and operational
facilities. It was not until 2001 that new hope appeared thanks to a combined public- and private-sector initiative allowing restruc-
turing of treatment teams, renovation of facilities, free distribution of drugs, and research to develop new therapeutic agents. Also
thanks to the PATTEC initiative, the governments of the African affected nations are showing new in interest in sleeping sickness.
However the battle is far from won and much effort will be required. Time is running out and the stakes are high.
KEY WORDS. Human African trypanosomiasis - Africa - Public health - Mobile teams - Control strategies.
L
a trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du som-
meil, est transmise à l'homme par les glossines, ou
mouches tsé-tsé. Lors de la piqûre d'une mouche infectée, le
trypanosome, parasite unicellulaire flagellé, est injecté à
l'homme, se multiplie dans le sang et les ganglions et dans
un premier temps provoque des signes généraux tels que
- Travail du Bureau CDS/CSR (J.J., médecin de santé publique), OMS,
Genève, Suisse, Bureau OMS CDS/CSR d'appui à la lutte et à la sur-
veillance de la trypanosomiase humaine africaine en Afrique Centrale
(F.J.L., médecin biologiste; P.L., Ingénieur), Yaoundé, Cameroun et du
Centro Control Tripanosomiasis (P.P.S., médecin de santé publique),
Fundaciô CIDOB, Bata, Guinée Equatoriale.
- Correspondance: J. JANNIN, OMS CDS/CSR, avenue Appia, 1211 Genève
27, Suisse. Fax: + 41 22 791 3779. e-mail : janninj@who.ch •
- Article sollicité.
fièvre, prurit, maux de tête, ainsi qu'une hypertrophie des gan-
glions de la base du cou. Cette adénopathie, décrite par
Winterbottom en 1793, constituait depuis longtemps déjà une
raison majeure de refus d'acheter les esclaves qui en étaient
porteurs. Cette première phase de la maladie, dite phase lym-
phatico-sanguine, dure quelques semaines à quelques mois,
selon le parasite en cause. Dans un deuxième temps, le para-
site traverse la barrière hémo-méningée : sa présence dans le
système nerveux central constitue la deuxième phase de l'af-
fection, ou phase méningo-encéphalitique. Cette phase se
caractérise par des troubles neurologiques complexes, asso-
ciant à des degrés variables : troubles du cycle éveil-sommeil,
de l'équilibre, de la coordination, de la parole et troubles psy-
chiatriques. L'évolution se fait vers un un état de cachexie
conduisant au coma puis à la mort, inéluctable sans traitement.
Médecine Tropicale. 2001 a 61 « 4 - m
LA BOUCLE BOUCLEE ?
J. JANNIN, F.J. Louis, P. LUCAS, P.P. SIMARRO
Med. Trop. 2001 ; 61 : 437-440
RESUME. L'histoire naturelle de la maladie du sommeil est cyclique. Une première épidémie est décrite au XIXo siècle, qui
fit des ravages dans les populations, laissa des régions entières désertées et s'éteignit spontanément, faute de nouvelles victimes
à faire. Les grands travaux de la période coloniale et les mouvements de populations associés ont été la cause d'une nouvelle
épidémie au début des années vingt, qui prit une telle ampleur qu'il apparut vite nécessaire de prendre des mesures exceptionnelles :
Jamot obtint une totale autonomie politique, administrative et financière, ce qui lui permit d'appliquer avec succès le nouveau
concept des équipes mobiles. Cette autonomie et cette stratégie de lutte, dite verticale, conduisirent à l'élimination de la mala-
die du sommeil comme problème de santé publique à l'orée des années soixante. S'ensuit alors une période de désintérêt. La
lutte contre la maladie du sommeil exige de maintenir des équipes spécialisées, dont le faible rendement est percu comme trop
onéreux. Toutes les structures de lutte disparaissent les unes après les autres, laissant à la maladie le champ libre pour une nou-
velle extension. En 1995, elle est revenue au niveau des années vingt, dans l'indifférence générale. La maladie est devenue un
exemple caricatural d'affection négligée : peu de personnels compétents, peu de tests diagnostiques, peu de médicaments effi-
caces, peu de structures de lutte opérationnelles. Il faut attendre 2001 et l'établissement d'un partenariat public-privé pour que
l'optimisme revienne : on peut désormais restructurer des équipes, réhabiliter des locaux, distribuer gratuitement tous les médi-
caments, susciter une recherche sur de nouveaux médicaments. Qui plus est, en lançant l'initiative PATTEC, les gouvernements
des Etats africains concernés par la maladie ont montré leur intérêt nouveau pour cette affection. Pour autant, la bataille n'est
pas gagnée car les efforts à fournir sont considérables et le temps est compté. La gageure est d'importance.
MOTS-CLES - Trypanosomiase humaine africaine - Afrique - Santé publique - Equipes mobiles - Stratégies de lutte.
CONTROL OF HUMAN AFRICAN TRYPANOSOMIASIS: BACK TO SQUARE ONE
ABSTRACT. The natural history of sleeping sickness is cyclic. The first epidemic outbreak in the 19th century devastated the popu-
lation and resolved spontaneously for lack of victims. Intensive development during the colonial period and the movement of popu-
lation that it spawned led to another epidemic in the early 1920s that reached such severe proportions that drastic steps had to be
taken. At that time, Jamot was given complete political, administrative, and financial freedom to combat the disease. This program
led to the development of the mobile team concept and so-called vertically structured vector control strategy and was so success-
ful that sleeping sickness ceased to be considered as a major public health problem at the beginning of the 1960s. In the ensuing
years sleeping sickness was largely neglected. Monitoring the disease required specialized teams that were no longer considered
as cost-effective. One by one the measures that had been implemented to control the disease disappeared, thus setting the scene
for a new outbreak grew. In 1995, the incidence of sleeping sickness reached the same levels as in the 1920s. The current situation
is a classic example of a neglected disease with a paucity of competent specialists, diagnostic tests, effective drugs, and operational
facilities. It was not until 2001 that new hope appeared thanks to a combined public- and private-sector initiative allowing restruc-
turing of treatment teams, renovation of facilities, free distribution of drugs, and research to develop new therapeutic agents. Also
thanks to the PATTEC initiative, the governments of the African affected nations are showing new in interest in sleeping sickness.
However the battle is far from won and much effort will be required. Time is running out and the stakes are high.
KEY WORDS. Human African trypanosomiasis - Africa - Public health - Mobile teams - Control strategies.
L
a trypanosomiase humaine africaine, ou maladie du som-
meil, est transmise à l'homme par les glossines, ou
mouches tsé-tsé. Lors de la piqûre d'une mouche infectée, le
trypanosome, parasite unicellulaire flagellé, est injecté à
l'homme, se multiplie dans le sang et les ganglions et dans
un premier temps provoque des signes généraux tels que
- Travail du Bureau CDS/CSR (J.J., médecin de santé publique), OMS,
Genève, Suisse, Bureau OMS CDS/CSR d'appui à la lutte et à la sur-
veillance de la trypanosomiase humaine africaine en Afrique Centrale
(F.J.L., médecin biologiste; P.L., Ingénieur), Yaoundé, Cameroun et du
Centro Control Tripanosomiasis (P.P.S., médecin de santé publique),
Fundaciô CIDOB, Bata, Guinée Equatoriale.
- Correspondance: J. JANNIN, OMS CDS/CSR, avenue Appia, 1211 Genève
27, Suisse. Fax: + 41 22 791 3779. e-mail : janninj@who.ch •
- Article sollicité.
fièvre, prurit, maux de tête, ainsi qu'une hypertrophie des gan-
glions de la base du cou. Cette adénopathie, décrite par
Winterbottom en 1793, constituait depuis longtemps déjà une
raison majeure de refus d'acheter les esclaves qui en étaient
porteurs. Cette première phase de la maladie, dite phase lym-
phatico-sanguine, dure quelques semaines à quelques mois,
selon le parasite en cause. Dans un deuxième temps, le para-
site traverse la barrière hémo-méningée : sa présence dans le
système nerveux central constitue la deuxième phase de l'af-
fection, ou phase méningo-encéphalitique. Cette phase se
caractérise par des troubles neurologiques complexes, asso-
ciant à des degrés variables : troubles du cycle éveil-sommeil,
de l'équilibre, de la coordination, de la parole et troubles psy-
chiatriques. L'évolution se fait vers un un état de cachexie
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