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MANIFESTATIONS CUTANEO-MUQUEUSES
APRES UN SEJOUR SOUS LES TROPIQUES
J-J. MORAND, E. LIGHTBURN, C. CHOUC
* Travail du Service de Dermatologie, ( J-J.M., Spécialiste du SSA ; E.L., Assistant du SSA; C.C., Spécialiste du SSA, Chef de Service) Hôpital d'Instruction
des Armées Laveran, 13998 Marseille Armées' Fax : +33 (0) 4 9161 75 04 -
Med. Trop. 2001; 61 : 117-130
L
es voyages en zone tropicale et/ou dans
fIes pays en développement sont de plus
en plus fréquents, dans le cadre d'activités
professionnelles ou associatives ou de
séjours touristiques. Or l'incidence des
Pathologies notamment infectieuses y est
importante. Les symptômes apparaissent
sur place ou au retour, parfois après un long
délai d'incubation, rendant plus difficile le
diagnostic. Les dermatoses représentent
avec la fièvre et les diarrhées, les premières
causes de consultation au retour de voyage.
Si l'on élargit ce cadre aux manifestations
cutanéo-muqueuses associées ou révéla-
trices d'infections et aux dermatoses
bénignes, piqûres d'insectes notamment,
elles sont largement prédominantes (1-3).
Une étude prospective de 269 patients
consultant au retour de voyage pour une
dermatose, montre que 53 d'entre elles
sont liées à une maladie tropicale d'impor-
tation (Tableau I) (4).
L'approche sémiologique est la plus
pragmatique et les principaux cadres syn-
dromiques qui motivent une consultation
et/ou une hospitalisation sont schémati-
quement l'exanthème fébrile, les manifes-
tations génitales à type d'ulcération ou de
brûlures mictionnelles après un rapport
sexuel non protégé, le prurit diffus ou loca-
lisé avec ou sans lésions cutanées, les pyo-
dermites ou les nodules s'ulcérant ou
s'abcédant secondairement avec ou sans
notion de piqûre ou de morsure, enfin les
placards érythémato-squameux ou les
plaques indurées.
Plus didactique, la démarche diagnos-
tique selon l'agent pathogène est pourtant
plus artificielle car elle n'est possible
qu'après mise en évidence biologique du
germe ou traitement d'épreuve.
L'exanthème fébrile
La manifestation cutanéo-muqueuse la
plus importante à diagnostiquer sans délai
est l'exanthème fébrile en raison des affec-
tions létales et à haut risque épidémiolo-
gique qu'il peut révéler (5). La démarche
diagnostique d'un exanthème est avant tout
probabiliste. Elle est guidée par le contexte
Tableau 1 - Dermatoses observées au retour de voyage chez 269 touristes français consul-
tant à Paris de 1991 à 1993 (4).
Diagnostic N
Larva migrans cutanée 67 24,9
Pyodermites 48 17,8
Prurigo 26 9,7
Myiases furonculoïdes 25 9,3
Tungose (puce-chique) 17 6,3
Urticaire aiguë 16 5,9
Exanthème fébrile 11 4,1
Leishmaniose cutanée localisée 8 3
Gale 6 2,2
Blessures superficielles (envenimation, blessures marines, piqûres d'arthropodes) 5 1,9
Exacerbation de dermatose préexistante 5 1,9
Maladies sexuellement transmissibles 4 1,5
Divers 17 6,3
Indéterminé 9 3,3
Total 269 100
épidémique, a fortiori en collectivité mili-
taire ou scolaire, et l'épidémiologie locale
des maladies infectieuses éruptives ; par le
lieu de séjour et les activités sur place (bai-
gnade, alimentation) ; par l'âge du malade ;
par l'analyse des facteurs de risque du
patient (multipartenariat, homosexualité,
toxicomanie), du statut vaccinal et du degré
d'immunité (infections opportunistes) ; par
la notion de prise médicamenteuse (chi-
mioprophylaxie), de vaccination et évi-
demment par le tableau clinique et biolo-
gique.
Il faut avant toute chose évaluer la gra-
vité de l'exanthème, mesurée sur son éten-
due et sa rapidité d'extension, sur la pré-
sence éventuelle d'un purpura ou de signes
hémorragiques, sur l'importance de la
fièvre et sa tolérance, le chiffre de pression
artérielle et les fréquences cardiaque et res-
piratoire, l'état de conscience, la diurèse.
Ces critères déterminent la décision d'hos-
pitalisation.
Les étiologies sont principalement
virales et médicamenteuses. L'aspect cli-
nique de l'exanthème, a globalement une
faible valeur prédictive de l'étiologie
(Fig. 1), à l'exception de certains tableaux
cliniques assez stéréotypés. L'aspect de
l'érythème de type roséoliforme, morbilli-
forme ou scarlatiniforme (Encart) oriente
tout de même la démarche étiologique. Les
infections cosmopolites, rougeole et rubéole
notamment, peuvent bien entendu survenir
également outre-mer et notamment en col-
lectivité d'adultes (6). Les lésions derma-
tologiques de la primo-infection VIH sont
très polymorphes. Elle doit être évoquée en
présence d'une éruption maculopapuleuse
non prurigineuse et en présence d'érosions
génitales ou buccales (7). Quant à la
syphilis, elle reste la grande simulatrice et
la roséole, les plaques muqueuses ou les
syphilides palmo-plantaires sont parfois
méconnues (Fig. 2-6). Si elle est devenue
rare en France, elle reste endémique dans
Médecine Tropicale e 2001 e 61 e 2 e IIi)
APRES UN SEJOUR SOUS LES TROPIQUES
J-J. MORAND, E. LIGHTBURN, C. CHOUC
* Travail du Service de Dermatologie, ( J-J.M., Spécialiste du SSA ; E.L., Assistant du SSA; C.C., Spécialiste du SSA, Chef de Service) Hôpital d'Instruction
des Armées Laveran, 13998 Marseille Armées' Fax : +33 (0) 4 9161 75 04 -
Med. Trop. 2001; 61 : 117-130
L
es voyages en zone tropicale et/ou dans
fIes pays en développement sont de plus
en plus fréquents, dans le cadre d'activités
professionnelles ou associatives ou de
séjours touristiques. Or l'incidence des
Pathologies notamment infectieuses y est
importante. Les symptômes apparaissent
sur place ou au retour, parfois après un long
délai d'incubation, rendant plus difficile le
diagnostic. Les dermatoses représentent
avec la fièvre et les diarrhées, les premières
causes de consultation au retour de voyage.
Si l'on élargit ce cadre aux manifestations
cutanéo-muqueuses associées ou révéla-
trices d'infections et aux dermatoses
bénignes, piqûres d'insectes notamment,
elles sont largement prédominantes (1-3).
Une étude prospective de 269 patients
consultant au retour de voyage pour une
dermatose, montre que 53 d'entre elles
sont liées à une maladie tropicale d'impor-
tation (Tableau I) (4).
L'approche sémiologique est la plus
pragmatique et les principaux cadres syn-
dromiques qui motivent une consultation
et/ou une hospitalisation sont schémati-
quement l'exanthème fébrile, les manifes-
tations génitales à type d'ulcération ou de
brûlures mictionnelles après un rapport
sexuel non protégé, le prurit diffus ou loca-
lisé avec ou sans lésions cutanées, les pyo-
dermites ou les nodules s'ulcérant ou
s'abcédant secondairement avec ou sans
notion de piqûre ou de morsure, enfin les
placards érythémato-squameux ou les
plaques indurées.
Plus didactique, la démarche diagnos-
tique selon l'agent pathogène est pourtant
plus artificielle car elle n'est possible
qu'après mise en évidence biologique du
germe ou traitement d'épreuve.
L'exanthème fébrile
La manifestation cutanéo-muqueuse la
plus importante à diagnostiquer sans délai
est l'exanthème fébrile en raison des affec-
tions létales et à haut risque épidémiolo-
gique qu'il peut révéler (5). La démarche
diagnostique d'un exanthème est avant tout
probabiliste. Elle est guidée par le contexte
Tableau 1 - Dermatoses observées au retour de voyage chez 269 touristes français consul-
tant à Paris de 1991 à 1993 (4).
Diagnostic N
Larva migrans cutanée 67 24,9
Pyodermites 48 17,8
Prurigo 26 9,7
Myiases furonculoïdes 25 9,3
Tungose (puce-chique) 17 6,3
Urticaire aiguë 16 5,9
Exanthème fébrile 11 4,1
Leishmaniose cutanée localisée 8 3
Gale 6 2,2
Blessures superficielles (envenimation, blessures marines, piqûres d'arthropodes) 5 1,9
Exacerbation de dermatose préexistante 5 1,9
Maladies sexuellement transmissibles 4 1,5
Divers 17 6,3
Indéterminé 9 3,3
Total 269 100
épidémique, a fortiori en collectivité mili-
taire ou scolaire, et l'épidémiologie locale
des maladies infectieuses éruptives ; par le
lieu de séjour et les activités sur place (bai-
gnade, alimentation) ; par l'âge du malade ;
par l'analyse des facteurs de risque du
patient (multipartenariat, homosexualité,
toxicomanie), du statut vaccinal et du degré
d'immunité (infections opportunistes) ; par
la notion de prise médicamenteuse (chi-
mioprophylaxie), de vaccination et évi-
demment par le tableau clinique et biolo-
gique.
Il faut avant toute chose évaluer la gra-
vité de l'exanthème, mesurée sur son éten-
due et sa rapidité d'extension, sur la pré-
sence éventuelle d'un purpura ou de signes
hémorragiques, sur l'importance de la
fièvre et sa tolérance, le chiffre de pression
artérielle et les fréquences cardiaque et res-
piratoire, l'état de conscience, la diurèse.
Ces critères déterminent la décision d'hos-
pitalisation.
Les étiologies sont principalement
virales et médicamenteuses. L'aspect cli-
nique de l'exanthème, a globalement une
faible valeur prédictive de l'étiologie
(Fig. 1), à l'exception de certains tableaux
cliniques assez stéréotypés. L'aspect de
l'érythème de type roséoliforme, morbilli-
forme ou scarlatiniforme (Encart) oriente
tout de même la démarche étiologique. Les
infections cosmopolites, rougeole et rubéole
notamment, peuvent bien entendu survenir
également outre-mer et notamment en col-
lectivité d'adultes (6). Les lésions derma-
tologiques de la primo-infection VIH sont
très polymorphes. Elle doit être évoquée en
présence d'une éruption maculopapuleuse
non prurigineuse et en présence d'érosions
génitales ou buccales (7). Quant à la
syphilis, elle reste la grande simulatrice et
la roséole, les plaques muqueuses ou les
syphilides palmo-plantaires sont parfois
méconnues (Fig. 2-6). Si elle est devenue
rare en France, elle reste endémique dans
Médecine Tropicale e 2001 e 61 e 2 e IIi)
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