LE PENSEUR 307
féliter, lui dit M. Jules Claretie dans la Préface du
livre, d'avoir élevé à votre ville natale ce monument lit-
téraire,, artistique à la fois et historique. Notre France
devrai t avoir, en ses coins les plus ignorés, un lettré pour
faire connaître son « pays » à la grande patrie. Pézenas
est illustre. Les ombres de Montmorency et de Conti se
dressent devant son panorama, et dans la boutique légen-
daire du barbier Gély semble toujours assis le spectre
glorieux de Molière. » Dans l'Introduction qui suit la
Préface, M. Charles Ponsonailhe ajoute : « Toutes les
Sociétés de Défense de nos richesses nationales vous doi-
vent un tribut de reconnaissance. » Et c'est justice de
louer ainsi un tel ouvrage, qui se recommande mieux
encore par lui-même que ne sauraient le recommander
tous les éloges.
Grâce à la reconstitution, minutieuse et grandiose tout
ensemble, poursuivie si consciencieusement, si passion-
nément par M. Alliés, grâce aux dessins inédits de M.Geor-
ges Maury et aux compositions de MM. Injalbert, Jean-
niot, J. Costa, E. Beaume, Rixens, J. Saliez, L. Delbeke,
grâce à une précieuse profusion de portraits, vues, plans,
chartes, estampes, accompagnant le texte au recto et au
verso de chaque feuillet ou sur des planches séparées,
nous voyons surgir, lumineuse, colorée, vivante,active,en
sa curieuse et séduisante physionomie d'autrefois, la cité
dont s'éprirent Nicolas Poussin, Salvator Rosa, l'original
paysagiste Pillement, et tant d'autres peintres, tant d'au-
tres poètes ou prosateurs.
La voici qui,devant nous, se déroule à ciel ouvert,dans
sa large plaine fertile arrosée par la Peyne et par l'Hé-
rault,entre les coteaux de Saint-Antoine, de Saint-Siméon,
de Saint-Martin, de Graves, d'Aumes, de Castellau, de
Conas, parmi les prairies, les futaies, les charmilles, les
vergers, les vignes, les jardins, les haies d'aubépine, les
tonnelles, les coquets pavillons, les grangeots et les gran-
gettes, avec ses églises, ses couvents, ses clochers, ses
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