Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1911-02-12
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 12 février 1911 12 février 1911
Description : 1911/02/12 (Numéro 4404). 1911/02/12 (Numéro 4404).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k642803b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2008
DOUZIEME ANNEE. Ne 4404
Journal Républicain Quotidien
de la Bretagne ft de l'Ouest
ADMINISTRATION A REDACTION.
38,Rue du Pre-Botte.RENNES
12 FEVRIER
Adresse
Directeur Politique
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
Adresser toute la correspondance et abonnements
M. l'Administrateur, Rennes
01 S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE
LES MANUSCRITS NE SON7 PAS RENDUS
ABONNEMENTS
Unau Six mois
Ofr.
HORS 14 7
(Union postale). 30 10
TARIP DES INSERTIONS
ANNONCES (Dernière page) 1aligne
RECLAMES Dernière colonne de la 5' page).
FAITS DIVERS (Dernière heure) 3 a
(BROMIQUES (Chronique locale)
10 a
Les Annonces sont reçues
A P IRIS, à l'AGENCE HAVAS, 8. place de la Bourse, et la C01PA.
GRIE GENERALE DE PUBLICITÉ, John F. Jones à Ci,, 31 bis.
Faubourg Montmartr».
A NANTES, à l'AGENCE HAVAS, 3, Place Félii-Fourniir.
A RENNES, aux Bureaux du Journal.
UN CONTE PAR SEMAINE
£e secret
de Maître CorntHe
..lattre OorniUe était un vieux meu-
nier, vivant depuis soixante ans dans la
farine et enragé pour aon état. L'installa-
tion des minoteries l'avait rendu comme
fou. Pendant huit jours, on le vit courir
par le village, ameutant le monde autour
de lui et criant de toutes ses forces qu'on
voulait empoisonner la Provence avec la
farine des minotiers. N'allez pas là-bas,
disait-il ces brigands-là, pour faire le
{tain, se servent de la vapeur, qui est une
invention du diable, tandis que moi je tra-
vaille avec le mistral et la tramontane, qui
sont la respiration du bon Dieu. » Et il
trouvait comme cela une foule de belles pa-
roles à la louange des moulins à vent, mais
personne ne les écoutait
Alors, de maJe rage. le vieux s'enferma
dans son moulin et vécut tout seul comme
une bête farouche. Il ne voulut pas même
garder près de lui sa petite-fille, Vivette,
une enfant de quinze ans, qui, depuis la
mort de ses parents, n'avait plus que son
fjrand au monde. La pauvre petite fut
obligée de gagner sa vie et de se louer un
peu partout dans les mas pour la moisson,
les magnans ou les olivades. Et pourtant
son grand-père avait l'air de bien l'aimer,
cette enfant-là. Il lui arrivait souvent de
faire ses quatre lieues à pied par le grand
solsil pour aller la voir au mas où elle tra-
vaillait. et quand il était près d'elle, il pas-
sait des heures entières à la regarder en
pleurant.
Dans le pays on pensait que le vieux
meunier, en renvoyant Vivette, avait agi
par «varice et cela ne lui faisait pas hon-
neur de laisser sa petite-fille ainsi traîner
d'une t'arme & l'autre, exposée aux bruts.
lités des vallcs et A toutes les misères des
jeunesses en condition. On trouvait très
mal aussi qu'un homme du renom de mal-
tre Cornille, et qui, jusque-là, s'était res-
pecté, s'en allât maintenant par les rues
comme un vrai bohémien, pieds nus, le
bonnet troué, la taillole en lambeaux. Le
fait est que le dimanche, lorsque noue le
voyions entrer à la messe, nous avions
honte pour lui, nous autres les vieux et
Cornille le sentait si bien qu'iJ n'osait plus
venir s'asseoir sur le banc d'oeuvre. Tou-
jours il restait au fond de l'élise, près du
bénitier, avec les pauvres.
Dans la vie de maire Cornille il y avait
quelque chose qui n'était pas olair Depuia
longtemps pereonne, au viUajie ne lui por-
bait plus de blé, et pourtant les ailes de
¡Son moulin allaient toujours leur train
comme devant. Le soir, on rencontrait
par les chemins le vieux meunier poussant
devant lui son âne chargé de gros sacs de
farine.
Bonnes vêpres, maître Cornille lui
nriaient les paysans ça va donc toujours.
la meunerie ?
Toujours, mes enfants, répondait le
vieux d'un air gaillard. Dieu merci, ce
n'est pas l'ouvrage qui nous manque.
Alors, si on lui demandait d'où diable
pouvait venir tant d'ouvrage, il se mettait
un doigt sur les lèvres et répondait grave-
ment Motus je travaille pour l'expor-
tation. » Jamais on n'en put tirer davan-
tage.
Quand à mettre le nez dans son moulin,
il n'y fallait pas songer. La petite Vivette
plle-meme n'y entrait pas.
Lorsqu'on passait devant, on voyait la
porte toujours fermée, les grosses ailes
toujours en mouvement, le vieil Ane brou-
tan1 le gazon de la plateforme, et un grand
chat maigre qui prenait le soleil sur le re-
bord de la fenêtre et vous regardait d'un
air méchant.
Tout cela sentait le mystère et faisait
beaucoup jaser le monde. Chacun expli-
quait à sa façon le secret de mattre Cor-
nille, mais le bruit général était qu'il y
avait dans ce moulin-là plus de sacs d'écus
que de sacs de farine.
A la longue pourtant tout se découvrit
voici comment
En faisant danser la jeunesse avec mon
fifre, je m'aperçus un beau jour que l'aîné
de mes garçons et la petite vivette s'étaient
rendus amoureux l'un de l'autre. Au fond
je n'en fus pas fâché, parce qu'après tout
le nom de Camille était en honneur chez
nous, et puis ce joli petit passereau de Vi-
vette m'aurait fait plaisir à voir trotter
dans ma maison. Seulement, comme nos
amoureux avaient souvent occasion d'être
ensemble, je voulus régie*- l'affaire tout
de suite, et je montai jusqu'au moulins pour
en toucheur deux mots au grand-père. Ah
le vieux sorcieT Il faut voir de quelle
mapière il me reçut Impossible de lui faire
ouwir sa porte. Je lui expliquai mes rai-
sons, tant bien que mal, à travers le trou
de la serrure et tout le temps que je par-
lais, il y avait ce coquin de chat maigre
qui soufflait comme un diable au-dessus
de ma tête.
Le vieux ne me donna pas le temps de
finir. et me crie fort malhonnêtement de
retourner à ma flûte que, si j'étais pressé
<1e marier mon garçon, je pouvais bien
aller chercher des filles la minoter'c.
Pensez que le sang ne montait d'entendre
ces mauvaises paroles mais j'eue tout de
même awwz de sap»asf pour me contenir,
et. laissant oe vieux fou à sa meule, le'
mins annoncer aux enfants ma v>c.n
venue. Cea pauvres agneaux ne pouvaient
pas y croire ils me demandèrent comme
une grâce de monter tous deux ensemble
au mouiin, pour parler au grand-père.
Je n'eus pas le courage de refuser, et prrt
voilà mes amoureux partis.
Tout juste comme ils arrivaient là-haut,
Sialtre Cornille venait de sortir. La porte
était fermée il. double tour mais le vieux
bonhomme, en partant, avait laissé son
ichelle de.hors, et tout de suite l'idée vint
aux enfants d'entrer par la fenêtre, voir
un peu ce qu'il y avait dans ce fameux
moulin.
Chose singulière la chambre de la
meule était vide. Pas un sac, pas un
«jrain de blé pas la moindre farine aux
murs ni sur les toiles d'araignée. On ne
sentait pas mkme oette bonne odeur chaude
de froment écrasé qui embaume dans les
moulins. L'arbre de couche était couvert
it poussière, et le grand chat maigre dor-
La pièce du bas avait le même air de
misère et d'abandon un mauvais lit,
quelques guenilles, un morceau de pain
sur une marche d'escalier, et puis dans un
coin trois ou quatre sacs crevés d'où cou-
laient des gravats et de la terre blanche.
C'était là le secret de maître Cornille
C'était ce plàtras qu'il promenait le soir
par les routes pour sauver l'honneur du
moulin et faire croire qu'on y faisait de la
farine. Pauvre moulin Pauvre Cornille 1
Depuis longtemps les minotiers leur avaient
enlevé leur dernière pratique. Les ailes
vivaient toujours, mais la meule tournait
à vide.
Les enfants revinrent tout en larmes, me
conter ce qu'ils avaient vu. J'eus le cceur
crevé de. les entendre. Sans perdre une
minute, je mourus chez les voisins, je. leur
dis la chose en deux mots, et nous convîn-
mes qu'il fallait, sur l'heure, porter au
moulin de Cornille tout ce qu'il y avait de
froment dans les maisons. Sitôt dit, sitôt
fait. Tout le village se met en route, et
nous arrivons la-haut avec une procession
d'ànes chargés de blé, du vrai blé, ce-
lui-là
Le moulin était grand ouvert. Devant
la porte, maître Cornille, assis sur un sac
de plâtre, pleurait, la tête dans ses mains.
Il venait de .'apercevoir, en rentrant, que
pendant son absence on avait pénétré chez
lui et surpris son triste secret.
Pauvre de, moi disait-il. Maintenant,
je n'ai plus qu'à mourir. Le moulin est
déshonoré.
Et il sanglotait à fendre l'âme, appelant
son moulin par toutes sortes de noms, lui
parlant comme à une personne véritable.
A ce moment, les ânes arrivent sur la
plate-forme, et nous nous mettons tous à
crier bien fort comme au beau temps des
meuniers
Ohé du moulin Ohé mettre Cor-
nille
Et voilà les sacs qui s'entassent devant
la porte et le beau grain roux qui se ré.
pand par terre, de tous côtés.
Maître Cornille nuvrait de grands veux.
Il avait pris du blé dans le creux de sa
vieille main et il disait, riant et pleurant
à 1a fois
C'est du blé Seigneur Dieu Du
bon blé Laissez-moi, que je le regarde.
Puis, se tournant vers nous
Ah je savais bien que vous me re-
viendriez. Tous ces minotiers sont des
voleurs.
Nous voulions l'emporter en triomphe au
village.
Non, non, mes enfants il faut avant
tout que j'aille donner à manger à mon
moulin. Pense» donc il y a bi longtemps
qu'il ne s'est rien mis sous la dent
Et nous avione tous des larmes dans les
yeux de voir le pauvre vieux se démener
de droite et de gauche, éventrant les sacs,
surveillant la meule, tandis que le grain
s'écrasait et que la fine poussière de fro-
ment s'envolait au plafond.
C'est une justice à nous rendre à par-
tir de ce jour-la, jamais nous ne lassâmes
le vieux meunier manquer d'ouvrage. Puis,
un matin, maître Cornille mourut, et los
ailes de notre dernier moulin cessèrent de
virer, pour toujours cette fois. Cornille
mort, personne ne prit sa suite. Que vou-
lez-vous, monsieur tout a une fin en
ce monde, et il faut croire que le temps
des moulins à vent était passé comme celui
des coches sur le Rhône, des parlements
et des jaquettes à grandes fleurs.
Alphona* BaUDET.
BROUILLE
de rrjirjistres
M. André Lefèvre maintient
• sa démission
Paris, 11 février. On sait que M. André Le-
fèvre s'est démis, il y a quelques jours, de ses
fonctions de sous-secrétaire a Etat aux Finan-
oes, alin de pouvoir se présenter devant le jury
au retient procès d'Aix, sans cire revêtu du ca-
ractère officiel résultant des fonctions gouverne-
mentades. Cette démission ne constituait qu'une
simple formalité et M. André Lafevre n'avait
p:us qu'à occuper de nouveau son poste de sous-
secrôlairc qu'on lui avait offert de reprendre pu-
rement et simplement.
IL DEMANDE DES ATTRIBUTIONS
PLUS LARGES
Mais NI. André Lefèvre a voulu profiter do
la circonstance pour demander que J'on préci-
ait et que Ion élargit ses attributions qull ju-
geait insufllsantes et mal délimitées dans les
conditions où i. les avait acceptées la première
fois. D a fait part de ce désir au président du
Conseil, dans une entrevue nu'il a eue avec lui
hier soir.
Ils ont entendu que la question tût soumise
au ministre des finances et au gouvernement
tout entier.
M. Lefévre n'a pas assisté ce matin au Con-
seil des ministres. A l'heure actuelle, la ques-
tion n'est pas encore tranchée. A la fin de la
journée, .\t. André LefévTe doit s'entretenir avec
le ministre des Finances et c'est après cette
conférence qu'on saura s'il conserve ou non ses
fonctions de sous-secrétaire d Etat.
LA BROUILLE
A la vérité, il y a eu désaccord mtro M. André
Lrfèvro et fe ministre des flnsnoss, .M. Klolz,
dewwçord qui romonte aux première jours du
oaMnot Uriand et qui eut pour origine un inci-
dent de couloirs assez vif.
M. Lefévre avait été lo seul membre du cabi-
net à voter contre une proposition de loi adopté
par la Chambre, comportant création d une
Chambre tu* commerce à Salon. Cette création
portait atteinte à la Chambre de commerce déjà
existante à Aix-en-Provence, circonscription de
M..André Lefèvre.
M. KJotz ayant reproché son sous-secrétaire
d'Etat son attitude en cette circonstance, il eut
des propos aigres-doux échangés et M. Briand
dut user de son autorité pour réconcilier le
ministre et le sous-secrétaire d'Etat.
Cette réconciliation n'a jamais été bien com-
plète et ies pourparlers engagés au)ourpour la réintégration de M. LeTèvre se ressen-
tent de cette mésentente.
IL 8'EN VA DEFINITIVEMENT
PARIS, 11 février. L'aocoro na pas pu se
faire entre MM. Klotz et André Lefèvre, je mi-
nistre des Finances n'ayant pas consenti à ce
que le décret réglant les attributions du sous-
secrétaire d'Etat de eon département soit mo-
difié.
M. lièvre ne sera Du remplacé
L'UTILISATION DE L'AÉROPLANE EN MER
§la
ECLAIREURS
D'ESCADRES
Les expériences
de l'Américain Ely
Comme nous l'avons annoncé depuis quelque temps, K
aviateurs américains .Mac Curdy et Ely, encouragés par les
Compagnies maritimes, font des expériences marines. Ils
veulent arriver à pouvoir prendre leur vol en m •••m' ,-i
navire et A y atterrir avec .facilité. Ré-
cemment l'aviateur Ely a fait une expé-,
rience qui semble décisive.
Lors d'un premier essai, effectué en
décembre, il était parti uu croiseur et
avait rejoint le rivage. Celte fois, il a fait
i'nller et le retour.
Il faut espérer que semblables tenteront nos aviateurs. Il est
même regrettable que nous ayons été
devancés dans cette voie par les Améri-
cains. Pourquoi lé lieutenant de vaisseau
L'yassou. les enseignas Lnfon et Cou-
neau n'étudieraient-ils point cette appli-
cation de l'aviation ? Et pourquoi, tou-
jours à propos de l'aéroplane marin,
après l'immortelle traversée de la Man-
cho de Blériot, n'organiserait-on pas.
en 1911. la ivurso \ice-Tunis en trois
étapes Nice-nord de ;1\ Corse, Cotvu'-siui
de la Sardaigne et SardaigncTunls ? V.:<
1909, 1a traversée. de 1a Manche en 191
la traversée de la Méd>lelles le prdlude pour lî>12 dc la lrnve:
de l'AUantiaue ?
Nos clichés représentent l'aéroplane atterrissant sur le pont du Peiiovivunia et, en
haut les marins assistant à l'expérience
Trois accidents
sur l'O.mE.
UNE LOCOMOTIVE
DERAILLE
Niort, 11 février. -Ce matin, vers 3 heu-
res, la locomotive d'un train de marchan-
dises venant de Thouars a déraillé à l'en-
trée de la gare de Niort. Il n'y a pas d'ac-
cident de personne.
UN ATTELAGE SE BRISE
PARIS, 11 février. Ce matin, à 9 h. 37,
au moment où le train venant de la Ga-
renne-Bezon stoppait, devant la station des
Vallées, l'attelage réunissant deux wagons
de 2" classe s'est rompu. Une réparation
provisoire a été effectuée sur-le-champ, et
le convoi a pu reprendre sa marche. Mais
le frein fonctionnant mal, les voyageurs
ont été effroyablement secoués à chaque ar-
rêt.
UN TAMPONNEMENT
Caen. 11 février. Cette nuit, vers 2 heu-
res le train de marchandises 2438, venant
de Cherbourg, a heurté près du pont de
Louvigny, à un kilomètre de la gare de
Caen, le train de minerai 7438, venant de
Flers. La locomotive du train tamponneur
et son tender ont été renversés. Deux four-
gons sont complètement broyés, trois wa-
gons sont sérieusement endommagés. Le
chauffeur et le mécanicien ont pu sauter à
terre en temps utile et sont indemnes,
~BliB I lA PESTE
KHARBINE
avait 40.000 habitants
il en reste 4.000
Saint-Pétersbourg, 11 février. Les té-
Mgrammes annoncent qu'il ne reste que
4.000 habitants sur les 40.000 que comptait
le faubourg de Foudsiadian à Kharbine.
Les autres ont succombé à la peste ou
ont foi la peste.
Les soldats chinois continuent à farder
étroitement Foutsiadian, et fusillent sans
marci les Chinois qui cherchent aban-
donner la ville contaminé»
UNE BONNE PRISE
«J'ai déjà tué deux
agents, il faut que
j'en tue quatre.»
Paris, 11 février. Au cours d'une ra-
fle faite dans la cour de la gare Saint-Louis
à Marseille, les agents voulurent s'empa-
rer d'un individu suspect, qui, doué d'une
force herculéenne, se dégagea, blessant un
des policiers, et voulut faire usage des deux
révolvers qu'il portait sur lui.
Mais les agents purent le maltriser, et
l'entraînèrent au poste, tandis qu'il criait
J'ai déjà tué deux agents. Il faut que j'en
tue quatre.
L'identité de ce malfaiteur a pu être
établie. C'est un nommé Auguste Blumard,
âgé de 40 ans. Il a déclaré venir de Gênes
dans l'intention de tuer un apache con-
nu sous le sobriquet de ci le giron de Saint-
Maurent». Le casier judiciaire de Blumard
est orné de 16 condamnations, dont une
à la peine de mort, pour insulte envers un
supérieur, prononcée pendant son service
militaire. Il avait bénéficié d'une grâce.
QUE LES AGENTS
SE DEFENDENT!
Une circulaire le leur recommande
PARI., 11 février. La circulaire suivante a
6té aurossée IL loua les agenta de police
« En prôsonm des ngrossioiut dirigeai en ces
derniers temps contre plusieurs agent, de la
force publique, 60it en service, soit hors du ser-
vice, le préfet de police leur recommande à tous
de se mettre à môme de défendre leur vie, le
cas échéant.
u Le directeur de la police municipale,
« Touny. »
LES OBSÈQUES D'UNE VICTIME
Les obsèques de l'agent Perrin auront lieu
lundi, à dix heures. Le corps sera transporté
du commissariat de JoinvUle-le-Pont Il la préfec-
ture de police, où se formera le cortège qui se
rendra ensuite à Notre-Dame. Le convoi se ren-
dra au cimetière Montparnasse, où des discours
aeront prononcés devant le caveau des victimes
du devoir.
L'inhumation.aura lieu à Ivry-sur-Seine, dans
un caveau de famille.
L'attenta de Sainte.Colombe la victime
devient {oll*.
LA CATASTROPHE DE GOURIN
♦«♦
MORT TERRIBLE DANS LA NUIT
Malgré l'admirable dévouement des
sauveteurs, on ne pourra retirer les
cadavres que dans trois jours
Goirin, Il février. (De notre envotfé spé-
cial.) La catastrophe de l'ardoisière de
Guernanic a produit dans toute la région
une émotion^considérable. Elle fait cinq
veuves et onze orphelins.
Déjà le 20 décembre dernier, un éboule-
ment se produisit, qui conta la vie au car-
rier Thcpauf. Cet accident eut lieu dnns la
même ca r:\6rc-rjue
Nous avon3 dit. hier que parmi les ou-
vriers qui se trouvaient dr service de nuit
dans la carrière de Guern.ini<\ deux
avnicnt pu Être snnvrs ce sont les nom-
més' Le Naour et Le Goff. Détail finsulicr
Le Naour, un des rleux rescapées avait déjà
été blessé dans l'accident du 20 décembre
il avait réussi se sauver. Cet accident
était survenu il. la suite d'un coup de mine.
Quelque temps après l'explosion, et alors
qu'on ne s'attendait pas à la chute de nou-
veaux blocs, des p;crres se détacheront et
tombèrent sur trois ouvriers. L'un d'eux,
Thépaut, comme nous le disons plus haut,
fut tué, mnis lrs deux autres. Dinasquet et
Le Naour ne furent que blesses.
L'AOOIDLNT
Vendredi matin, vers une heure et d^mie,
huit ouvriers, sous la conduite du contre-
maître Le Goff, étaient descendus dans la
carrière de Guernanic pour travailler.
Cette carrière est à ciel ouvert en forme
de cuvette, d'une profondeur d'environ 35
mètres avec un diamètre au fond de 25 à
30 mètres. On y accède par des échelles
collées au roc presque à pic. Les matériaux
sont remontés par un treuil à vapeur.
Les ouvriers étaient à l'ouvrage depuis
une demi-heure lorsqu'un éboulement d'un
filon énorme se produisit,.les ensevelissant
en pnrtie. Ls mécanirvn .Jaffrê était, a sa
mnchine ce moment. En entendant du
hmil, il ae précipita au b_.w\i de la carrière,
p appâta, -et une voix lui râpendit. N'écou-
tant alors que son courage, dans la nuit
.noire et sans lumière, ii se précipita au se-
cou:·s de son camarade.
Arrivé au fond de la carrière, il trouva
les nommas Le Goff et Li Naour nffoJôs, nr
sachant p!us ce qu'ils faisaient. Il les aida
il remonter leur surexcitation était tfllrî
qu'ils sVnf-.iirrnt des nu'ils
nrrviTPnt au haut do lYcholle. et aujour-
d'hui encore ils ne sont pas complètement
remis de leur terrible commotion.
pjscenrlant ensuite avec son fils cette
fois, entendit une voix c'était celle
du nommé Jean CorveH«\ H2 ans. veuf,
sans enfants, habitant Mottref. Le malheu-
reux était en partie enseveli. Avec son tils,
Jaffré ,lutta pendant une heure, arrachant
une à une les niorres qui le recouvraient.
Ils parvinrent h sortir le malheureux ou-
vrier de sa triste position. Ils le remontè-
rent par l'échelle.
Le courage de ces deux hommes a été
admirable. Il a émerveille tous ceux qui
ont vu et su l'effort qui a été accompli par
eux.
LES SECOURS
Dès que la catastrophe a été connue, les
sauveteurs arrivèrent. On réussit dans la
matinée à dégager Ricard. Celui-ci devait
être baissé, lorsque l'éboulement se pro-
duisit, car son corps était dans un état
presque indescriptible. Les jambes étaient
entrées dans la poitrine et la tête était
écrasée.
Le malheureux était méconnaissable
c'est seulement à ses effets qu'on a pu sa.
voir lequel des ouvriers on avait retiré. Au
moment de l'accident, il devait être baissé
et puiser de l'eau un seau a été trouvé
près de son cadavre.
On continua A travailler pour sortir Vs
quatre autres malheureux qui sont encore
ensevelis. Etant donné qu'ils sont recou-
verts d'une couche de :00 mètra cubes
de pierres environ et que les ouvriers, oc-
cupés à ce travail, ne peuvent enlever on
.moyenne que 50 mètres cube* par jour, ce
n'est que dans 3 à 4 jours qu'oll pourra
les retrouver.
Le carrier CorveUec, que le mécanicien Jaf-
fré a réussi à retirer de Sous les décembres,
est toujours dans un état grave. iz docteur
Hervcou ne peut actuellement se prononcer
sur son état. Corvellec est soigné chez M. Jaf-
fré. a quelque distance de la carrière. Il est
étendu sur la lit de celui-ci, la tfite complète-
ment enveloppée de linges. En raison de bon
état grave, il n'a pu être interroge.
L'ENQUETE DU PARQUET
Le parquet de Pontiey, composé du procu-
reur de la Hépublimif, ;NI. Simonin, et du juge
d'instruction, Vt. Lehuérou-Kérizel. est arrivé
ce mat;n sur les lieux. Il a ouvert une enquête
sur les causes de la catastrophe, qui sont ac-
tuellement inconnus. Le brigadier ac gendar-
merie de Gourin assistait le parquet dans son
enquête.
Le propriétaire exploitant de l'ardoisière, M.
Corentin Conan, déclare que toutes les précau-
tions avaient été prises pour éviter cette ca-
tastrophe.
Un ingénieur des Vtines, M. Bolo, est égale-
ment arrivé cette nnit la carrière.
Voici l'identiUJ dfs victimes François On('.
mener, 28 ana, de Courin Le Gucn. ii ans.
de Gnurin Trcosan, des GVes-du-Nord Jean
S:ottet, 23 ans, de Saint-Goazec '.Finistère.
Yvwr-Mari« Cochennec, 42 ans. de Motreft (Fi-
nistère).
Tous étaient mariés, Quémener depuis le 15
janvier seulement.
Cette après-midi, à 3 heures, ont eu lien
les obsèques du carrier François tocard. 5t
nns, marié et pi;re de six enfants il habitait
Gourin. Une rhi-mhrpuw. nffluenee a>si?tail A
la eércjuorùe. Tout le cJorgé de Gourin a con-
tiirt le malheureux ouvrier jusqu'à sa dernière
ile.in'ure. On remnrciiuiit dans le cortège M.
t.i-îa, sous-préfet de Pontivy, \t. Postoltcc, no-
tiire, <*t de nombreux «.wneoiltos municipaux.
.NI. Gola a prononce un discours sur la
tnmt*1.
POUR LES FAMILLES DES VICTIMES
Ni. Brard. dfputé de Pantin'. a r^:u de M.
Briand la dépèche suivante
Il Président du conseil 4 M. Brard. député
de Pontivy.
« Par décision de ce jour, j'accorde premiers
secours nécessaire aux familles victimes car-
rières de. Guernanic.
Aristide Briand.
M. PUECH FAIT FAIRE UNE ENQUÉTE
PARis. 11 février. Dès çu'il a eu connat»
sanoe de la catastrophe de Guernanic. NI.
Puech. ministre des Travaux publics, a chargé
un haut fonctionnaire de son ministère de se
rendre sur le lieu de l'accident et de porter aux
familles des victimes l'expression douloureuse
de la sympathie du ministre.
Ce haut fonctionnaire a été en outre invita
par M. Puech à présenter d'urgence un rapport
sur l'accident et à se renseigner auprès des au-
torités locales sur la situation des familles dee
victimes.
LE CRIME DE MONT5UR5
♦«♦
L'assassin Chevalier comparaît
devant le juge d'instruction
La croix indigue la rue du crime
LAVAL, 11 février. Chevalier, l'assassin de
Monteurs, a comparu hier devant NI. Vallot,
juge d'instruction, qui i'a de nouveau interroge.
11 a renouvelé ses aveux.
L'Ouest-Eclair, dans son précédent numéro, a
relaté le crime dans tous ses détails.
Nous avons pu apercevoir l'assassin, au mo-
ment où on le conduisait à l'instruction. U est
de petite taille, coiffé d'un chapeau mou et rien
dans sa physionomie ne trahit le criminel en-
durci.
Chevalier ayant agi seul, sans complice. il
est possible que l'affaire vienne devant la Cour
d'assises do la Mayenne dont la session ouvrira
Je 8 avril prochain.
Le bruU ayant oouru dana le ¡public que Qw-
va.lier était le neveu de la victime, nous pou-
vons affirmer qu'il n'en est rien ot que l'assas-
sin n'a aucun lien do parenté avec la veuve
Marchais.
L'émotion est très grande dans le pays.
UNE GALERIE S'EFFONDRE
Bruxelles. 11 février. Un accident
(est produit aujourd'hui au cours de tra-
vaux de démolition à l'exposition de Bru-
relias. Une galerie en bois de la section al-
lemand* s'est effondrée. Un ouvrier a été
tué sur le coup, dieux autres sont mourants
et huit grièvement bleaeée.
Journal Républicain Quotidien
de la Bretagne ft de l'Ouest
ADMINISTRATION A REDACTION.
38,Rue du Pre-Botte.RENNES
12 FEVRIER
Adresse
Directeur Politique
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
Adresser toute la correspondance et abonnements
M. l'Administrateur, Rennes
01 S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE
LES MANUSCRITS NE SON7 PAS RENDUS
ABONNEMENTS
Unau Six mois
Ofr.
HORS 14 7
(Union postale). 30 10
TARIP DES INSERTIONS
ANNONCES (Dernière page) 1aligne
RECLAMES Dernière colonne de la 5' page).
FAITS DIVERS (Dernière heure) 3 a
(BROMIQUES (Chronique locale)
10 a
Les Annonces sont reçues
A P IRIS, à l'AGENCE HAVAS, 8. place de la Bourse, et la C01PA.
GRIE GENERALE DE PUBLICITÉ, John F. Jones à Ci,, 31 bis.
Faubourg Montmartr».
A NANTES, à l'AGENCE HAVAS, 3, Place Félii-Fourniir.
A RENNES, aux Bureaux du Journal.
UN CONTE PAR SEMAINE
£e secret
de Maître CorntHe
..lattre OorniUe était un vieux meu-
nier, vivant depuis soixante ans dans la
farine et enragé pour aon état. L'installa-
tion des minoteries l'avait rendu comme
fou. Pendant huit jours, on le vit courir
par le village, ameutant le monde autour
de lui et criant de toutes ses forces qu'on
voulait empoisonner la Provence avec la
farine des minotiers. N'allez pas là-bas,
disait-il ces brigands-là, pour faire le
{tain, se servent de la vapeur, qui est une
invention du diable, tandis que moi je tra-
vaille avec le mistral et la tramontane, qui
sont la respiration du bon Dieu. » Et il
trouvait comme cela une foule de belles pa-
roles à la louange des moulins à vent, mais
personne ne les écoutait
Alors, de maJe rage. le vieux s'enferma
dans son moulin et vécut tout seul comme
une bête farouche. Il ne voulut pas même
garder près de lui sa petite-fille, Vivette,
une enfant de quinze ans, qui, depuis la
mort de ses parents, n'avait plus que son
fjrand au monde. La pauvre petite fut
obligée de gagner sa vie et de se louer un
peu partout dans les mas pour la moisson,
les magnans ou les olivades. Et pourtant
son grand-père avait l'air de bien l'aimer,
cette enfant-là. Il lui arrivait souvent de
faire ses quatre lieues à pied par le grand
solsil pour aller la voir au mas où elle tra-
vaillait. et quand il était près d'elle, il pas-
sait des heures entières à la regarder en
pleurant.
Dans le pays on pensait que le vieux
meunier, en renvoyant Vivette, avait agi
par «varice et cela ne lui faisait pas hon-
neur de laisser sa petite-fille ainsi traîner
d'une t'arme & l'autre, exposée aux bruts.
lités des vallcs et A toutes les misères des
jeunesses en condition. On trouvait très
mal aussi qu'un homme du renom de mal-
tre Cornille, et qui, jusque-là, s'était res-
pecté, s'en allât maintenant par les rues
comme un vrai bohémien, pieds nus, le
bonnet troué, la taillole en lambeaux. Le
fait est que le dimanche, lorsque noue le
voyions entrer à la messe, nous avions
honte pour lui, nous autres les vieux et
Cornille le sentait si bien qu'iJ n'osait plus
venir s'asseoir sur le banc d'oeuvre. Tou-
jours il restait au fond de l'élise, près du
bénitier, avec les pauvres.
Dans la vie de maire Cornille il y avait
quelque chose qui n'était pas olair Depuia
longtemps pereonne, au viUajie ne lui por-
bait plus de blé, et pourtant les ailes de
¡Son moulin allaient toujours leur train
comme devant. Le soir, on rencontrait
par les chemins le vieux meunier poussant
devant lui son âne chargé de gros sacs de
farine.
Bonnes vêpres, maître Cornille lui
nriaient les paysans ça va donc toujours.
la meunerie ?
Toujours, mes enfants, répondait le
vieux d'un air gaillard. Dieu merci, ce
n'est pas l'ouvrage qui nous manque.
Alors, si on lui demandait d'où diable
pouvait venir tant d'ouvrage, il se mettait
un doigt sur les lèvres et répondait grave-
ment Motus je travaille pour l'expor-
tation. » Jamais on n'en put tirer davan-
tage.
Quand à mettre le nez dans son moulin,
il n'y fallait pas songer. La petite Vivette
plle-meme n'y entrait pas.
Lorsqu'on passait devant, on voyait la
porte toujours fermée, les grosses ailes
toujours en mouvement, le vieil Ane brou-
tan1 le gazon de la plateforme, et un grand
chat maigre qui prenait le soleil sur le re-
bord de la fenêtre et vous regardait d'un
air méchant.
Tout cela sentait le mystère et faisait
beaucoup jaser le monde. Chacun expli-
quait à sa façon le secret de mattre Cor-
nille, mais le bruit général était qu'il y
avait dans ce moulin-là plus de sacs d'écus
que de sacs de farine.
A la longue pourtant tout se découvrit
voici comment
En faisant danser la jeunesse avec mon
fifre, je m'aperçus un beau jour que l'aîné
de mes garçons et la petite vivette s'étaient
rendus amoureux l'un de l'autre. Au fond
je n'en fus pas fâché, parce qu'après tout
le nom de Camille était en honneur chez
nous, et puis ce joli petit passereau de Vi-
vette m'aurait fait plaisir à voir trotter
dans ma maison. Seulement, comme nos
amoureux avaient souvent occasion d'être
ensemble, je voulus régie*- l'affaire tout
de suite, et je montai jusqu'au moulins pour
en toucheur deux mots au grand-père. Ah
le vieux sorcieT Il faut voir de quelle
mapière il me reçut Impossible de lui faire
ouwir sa porte. Je lui expliquai mes rai-
sons, tant bien que mal, à travers le trou
de la serrure et tout le temps que je par-
lais, il y avait ce coquin de chat maigre
qui soufflait comme un diable au-dessus
de ma tête.
Le vieux ne me donna pas le temps de
finir. et me crie fort malhonnêtement de
retourner à ma flûte que, si j'étais pressé
<1e marier mon garçon, je pouvais bien
aller chercher des filles la minoter'c.
Pensez que le sang ne montait d'entendre
ces mauvaises paroles mais j'eue tout de
même awwz de sap»asf pour me contenir,
et. laissant oe vieux fou à sa meule, le'
mins annoncer aux enfants ma v>c.n
venue. Cea pauvres agneaux ne pouvaient
pas y croire ils me demandèrent comme
une grâce de monter tous deux ensemble
au mouiin, pour parler au grand-père.
Je n'eus pas le courage de refuser, et prrt
voilà mes amoureux partis.
Tout juste comme ils arrivaient là-haut,
Sialtre Cornille venait de sortir. La porte
était fermée il. double tour mais le vieux
bonhomme, en partant, avait laissé son
ichelle de.hors, et tout de suite l'idée vint
aux enfants d'entrer par la fenêtre, voir
un peu ce qu'il y avait dans ce fameux
moulin.
Chose singulière la chambre de la
meule était vide. Pas un sac, pas un
«jrain de blé pas la moindre farine aux
murs ni sur les toiles d'araignée. On ne
sentait pas mkme oette bonne odeur chaude
de froment écrasé qui embaume dans les
moulins. L'arbre de couche était couvert
it poussière, et le grand chat maigre dor-
La pièce du bas avait le même air de
misère et d'abandon un mauvais lit,
quelques guenilles, un morceau de pain
sur une marche d'escalier, et puis dans un
coin trois ou quatre sacs crevés d'où cou-
laient des gravats et de la terre blanche.
C'était là le secret de maître Cornille
C'était ce plàtras qu'il promenait le soir
par les routes pour sauver l'honneur du
moulin et faire croire qu'on y faisait de la
farine. Pauvre moulin Pauvre Cornille 1
Depuis longtemps les minotiers leur avaient
enlevé leur dernière pratique. Les ailes
vivaient toujours, mais la meule tournait
à vide.
Les enfants revinrent tout en larmes, me
conter ce qu'ils avaient vu. J'eus le cceur
crevé de. les entendre. Sans perdre une
minute, je mourus chez les voisins, je. leur
dis la chose en deux mots, et nous convîn-
mes qu'il fallait, sur l'heure, porter au
moulin de Cornille tout ce qu'il y avait de
froment dans les maisons. Sitôt dit, sitôt
fait. Tout le village se met en route, et
nous arrivons la-haut avec une procession
d'ànes chargés de blé, du vrai blé, ce-
lui-là
Le moulin était grand ouvert. Devant
la porte, maître Cornille, assis sur un sac
de plâtre, pleurait, la tête dans ses mains.
Il venait de .'apercevoir, en rentrant, que
pendant son absence on avait pénétré chez
lui et surpris son triste secret.
Pauvre de, moi disait-il. Maintenant,
je n'ai plus qu'à mourir. Le moulin est
déshonoré.
Et il sanglotait à fendre l'âme, appelant
son moulin par toutes sortes de noms, lui
parlant comme à une personne véritable.
A ce moment, les ânes arrivent sur la
plate-forme, et nous nous mettons tous à
crier bien fort comme au beau temps des
meuniers
Ohé du moulin Ohé mettre Cor-
nille
Et voilà les sacs qui s'entassent devant
la porte et le beau grain roux qui se ré.
pand par terre, de tous côtés.
Maître Cornille nuvrait de grands veux.
Il avait pris du blé dans le creux de sa
vieille main et il disait, riant et pleurant
à 1a fois
C'est du blé Seigneur Dieu Du
bon blé Laissez-moi, que je le regarde.
Puis, se tournant vers nous
Ah je savais bien que vous me re-
viendriez. Tous ces minotiers sont des
voleurs.
Nous voulions l'emporter en triomphe au
village.
Non, non, mes enfants il faut avant
tout que j'aille donner à manger à mon
moulin. Pense» donc il y a bi longtemps
qu'il ne s'est rien mis sous la dent
Et nous avione tous des larmes dans les
yeux de voir le pauvre vieux se démener
de droite et de gauche, éventrant les sacs,
surveillant la meule, tandis que le grain
s'écrasait et que la fine poussière de fro-
ment s'envolait au plafond.
C'est une justice à nous rendre à par-
tir de ce jour-la, jamais nous ne lassâmes
le vieux meunier manquer d'ouvrage. Puis,
un matin, maître Cornille mourut, et los
ailes de notre dernier moulin cessèrent de
virer, pour toujours cette fois. Cornille
mort, personne ne prit sa suite. Que vou-
lez-vous, monsieur tout a une fin en
ce monde, et il faut croire que le temps
des moulins à vent était passé comme celui
des coches sur le Rhône, des parlements
et des jaquettes à grandes fleurs.
Alphona* BaUDET.
BROUILLE
de rrjirjistres
M. André Lefèvre maintient
• sa démission
Paris, 11 février. On sait que M. André Le-
fèvre s'est démis, il y a quelques jours, de ses
fonctions de sous-secrétaire a Etat aux Finan-
oes, alin de pouvoir se présenter devant le jury
au retient procès d'Aix, sans cire revêtu du ca-
ractère officiel résultant des fonctions gouverne-
mentades. Cette démission ne constituait qu'une
simple formalité et M. André Lafevre n'avait
p:us qu'à occuper de nouveau son poste de sous-
secrôlairc qu'on lui avait offert de reprendre pu-
rement et simplement.
IL DEMANDE DES ATTRIBUTIONS
PLUS LARGES
Mais NI. André Lefèvre a voulu profiter do
la circonstance pour demander que J'on préci-
ait et que Ion élargit ses attributions qull ju-
geait insufllsantes et mal délimitées dans les
conditions où i. les avait acceptées la première
fois. D a fait part de ce désir au président du
Conseil, dans une entrevue nu'il a eue avec lui
hier soir.
Ils ont entendu que la question tût soumise
au ministre des finances et au gouvernement
tout entier.
M. Lefévre n'a pas assisté ce matin au Con-
seil des ministres. A l'heure actuelle, la ques-
tion n'est pas encore tranchée. A la fin de la
journée, .\t. André LefévTe doit s'entretenir avec
le ministre des Finances et c'est après cette
conférence qu'on saura s'il conserve ou non ses
fonctions de sous-secrétaire d Etat.
LA BROUILLE
A la vérité, il y a eu désaccord mtro M. André
Lrfèvro et fe ministre des flnsnoss, .M. Klolz,
dewwçord qui romonte aux première jours du
oaMnot Uriand et qui eut pour origine un inci-
dent de couloirs assez vif.
M. Lefévre avait été lo seul membre du cabi-
net à voter contre une proposition de loi adopté
par la Chambre, comportant création d une
Chambre tu* commerce à Salon. Cette création
portait atteinte à la Chambre de commerce déjà
existante à Aix-en-Provence, circonscription de
M..André Lefèvre.
M. KJotz ayant reproché son sous-secrétaire
d'Etat son attitude en cette circonstance, il eut
des propos aigres-doux échangés et M. Briand
dut user de son autorité pour réconcilier le
ministre et le sous-secrétaire d'Etat.
Cette réconciliation n'a jamais été bien com-
plète et ies pourparlers engagés au)our
tent de cette mésentente.
IL 8'EN VA DEFINITIVEMENT
PARIS, 11 février. L'aocoro na pas pu se
faire entre MM. Klotz et André Lefèvre, je mi-
nistre des Finances n'ayant pas consenti à ce
que le décret réglant les attributions du sous-
secrétaire d'Etat de eon département soit mo-
difié.
M. lièvre ne sera Du remplacé
L'UTILISATION DE L'AÉROPLANE EN MER
§la
ECLAIREURS
D'ESCADRES
Les expériences
de l'Américain Ely
Comme nous l'avons annoncé depuis quelque temps, K
aviateurs américains .Mac Curdy et Ely, encouragés par les
Compagnies maritimes, font des expériences marines. Ils
veulent arriver à pouvoir prendre leur vol en m •••m' ,-i
navire et A y atterrir avec .facilité. Ré-
cemment l'aviateur Ely a fait une expé-,
rience qui semble décisive.
Lors d'un premier essai, effectué en
décembre, il était parti uu croiseur et
avait rejoint le rivage. Celte fois, il a fait
i'nller et le retour.
Il faut espérer que
même regrettable que nous ayons été
devancés dans cette voie par les Améri-
cains. Pourquoi lé lieutenant de vaisseau
L'yassou. les enseignas Lnfon et Cou-
neau n'étudieraient-ils point cette appli-
cation de l'aviation ? Et pourquoi, tou-
jours à propos de l'aéroplane marin,
après l'immortelle traversée de la Man-
cho de Blériot, n'organiserait-on pas.
en 1911. la ivurso \ice-Tunis en trois
étapes Nice-nord de ;1\ Corse, Cotvu'-siui
de la Sardaigne et SardaigncTunls ? V.:<
1909, 1a traversée. de 1a Manche en 191
la traversée de la Méd>l
de l'AUantiaue ?
Nos clichés représentent l'aéroplane atterrissant sur le pont du Peiiovivunia et, en
haut les marins assistant à l'expérience
Trois accidents
sur l'O.mE.
UNE LOCOMOTIVE
DERAILLE
Niort, 11 février. -Ce matin, vers 3 heu-
res, la locomotive d'un train de marchan-
dises venant de Thouars a déraillé à l'en-
trée de la gare de Niort. Il n'y a pas d'ac-
cident de personne.
UN ATTELAGE SE BRISE
PARIS, 11 février. Ce matin, à 9 h. 37,
au moment où le train venant de la Ga-
renne-Bezon stoppait, devant la station des
Vallées, l'attelage réunissant deux wagons
de 2" classe s'est rompu. Une réparation
provisoire a été effectuée sur-le-champ, et
le convoi a pu reprendre sa marche. Mais
le frein fonctionnant mal, les voyageurs
ont été effroyablement secoués à chaque ar-
rêt.
UN TAMPONNEMENT
Caen. 11 février. Cette nuit, vers 2 heu-
res le train de marchandises 2438, venant
de Cherbourg, a heurté près du pont de
Louvigny, à un kilomètre de la gare de
Caen, le train de minerai 7438, venant de
Flers. La locomotive du train tamponneur
et son tender ont été renversés. Deux four-
gons sont complètement broyés, trois wa-
gons sont sérieusement endommagés. Le
chauffeur et le mécanicien ont pu sauter à
terre en temps utile et sont indemnes,
~BliB I lA PESTE
KHARBINE
avait 40.000 habitants
il en reste 4.000
Saint-Pétersbourg, 11 février. Les té-
Mgrammes annoncent qu'il ne reste que
4.000 habitants sur les 40.000 que comptait
le faubourg de Foudsiadian à Kharbine.
Les autres ont succombé à la peste ou
ont foi la peste.
Les soldats chinois continuent à farder
étroitement Foutsiadian, et fusillent sans
marci les Chinois qui cherchent aban-
donner la ville contaminé»
UNE BONNE PRISE
«J'ai déjà tué deux
agents, il faut que
j'en tue quatre.»
Paris, 11 février. Au cours d'une ra-
fle faite dans la cour de la gare Saint-Louis
à Marseille, les agents voulurent s'empa-
rer d'un individu suspect, qui, doué d'une
force herculéenne, se dégagea, blessant un
des policiers, et voulut faire usage des deux
révolvers qu'il portait sur lui.
Mais les agents purent le maltriser, et
l'entraînèrent au poste, tandis qu'il criait
J'ai déjà tué deux agents. Il faut que j'en
tue quatre.
L'identité de ce malfaiteur a pu être
établie. C'est un nommé Auguste Blumard,
âgé de 40 ans. Il a déclaré venir de Gênes
dans l'intention de tuer un apache con-
nu sous le sobriquet de ci le giron de Saint-
Maurent». Le casier judiciaire de Blumard
est orné de 16 condamnations, dont une
à la peine de mort, pour insulte envers un
supérieur, prononcée pendant son service
militaire. Il avait bénéficié d'une grâce.
QUE LES AGENTS
SE DEFENDENT!
Une circulaire le leur recommande
PARI., 11 février. La circulaire suivante a
6té aurossée IL loua les agenta de police
« En prôsonm des ngrossioiut dirigeai en ces
derniers temps contre plusieurs agent, de la
force publique, 60it en service, soit hors du ser-
vice, le préfet de police leur recommande à tous
de se mettre à môme de défendre leur vie, le
cas échéant.
u Le directeur de la police municipale,
« Touny. »
LES OBSÈQUES D'UNE VICTIME
Les obsèques de l'agent Perrin auront lieu
lundi, à dix heures. Le corps sera transporté
du commissariat de JoinvUle-le-Pont Il la préfec-
ture de police, où se formera le cortège qui se
rendra ensuite à Notre-Dame. Le convoi se ren-
dra au cimetière Montparnasse, où des discours
aeront prononcés devant le caveau des victimes
du devoir.
L'inhumation.aura lieu à Ivry-sur-Seine, dans
un caveau de famille.
L'attenta de Sainte.Colombe la victime
devient {oll*.
LA CATASTROPHE DE GOURIN
♦«♦
MORT TERRIBLE DANS LA NUIT
Malgré l'admirable dévouement des
sauveteurs, on ne pourra retirer les
cadavres que dans trois jours
Goirin, Il février. (De notre envotfé spé-
cial.) La catastrophe de l'ardoisière de
Guernanic a produit dans toute la région
une émotion^considérable. Elle fait cinq
veuves et onze orphelins.
Déjà le 20 décembre dernier, un éboule-
ment se produisit, qui conta la vie au car-
rier Thcpauf. Cet accident eut lieu dnns la
même ca r:\6rc-rjue
Nous avon3 dit. hier que parmi les ou-
vriers qui se trouvaient dr service de nuit
dans la carrière de Guern.ini<\ deux
avnicnt pu Être snnvrs ce sont les nom-
més' Le Naour et Le Goff. Détail finsulicr
Le Naour, un des rleux rescapées avait déjà
été blessé dans l'accident du 20 décembre
il avait réussi se sauver. Cet accident
était survenu il. la suite d'un coup de mine.
Quelque temps après l'explosion, et alors
qu'on ne s'attendait pas à la chute de nou-
veaux blocs, des p;crres se détacheront et
tombèrent sur trois ouvriers. L'un d'eux,
Thépaut, comme nous le disons plus haut,
fut tué, mnis lrs deux autres. Dinasquet et
Le Naour ne furent que blesses.
L'AOOIDLNT
Vendredi matin, vers une heure et d^mie,
huit ouvriers, sous la conduite du contre-
maître Le Goff, étaient descendus dans la
carrière de Guernanic pour travailler.
Cette carrière est à ciel ouvert en forme
de cuvette, d'une profondeur d'environ 35
mètres avec un diamètre au fond de 25 à
30 mètres. On y accède par des échelles
collées au roc presque à pic. Les matériaux
sont remontés par un treuil à vapeur.
Les ouvriers étaient à l'ouvrage depuis
une demi-heure lorsqu'un éboulement d'un
filon énorme se produisit,.les ensevelissant
en pnrtie. Ls mécanirvn .Jaffrê était, a sa
mnchine ce moment. En entendant du
hmil, il ae précipita au b_.w\i de la carrière,
p appâta, -et une voix lui râpendit. N'écou-
tant alors que son courage, dans la nuit
.noire et sans lumière, ii se précipita au se-
cou:·s de son camarade.
Arrivé au fond de la carrière, il trouva
les nommas Le Goff et Li Naour nffoJôs, nr
sachant p!us ce qu'ils faisaient. Il les aida
il remonter leur surexcitation était tfllrî
qu'ils sVnf-.iirrnt des nu'ils
nrrviTPnt au haut do lYcholle. et aujour-
d'hui encore ils ne sont pas complètement
remis de leur terrible commotion.
pjscenrlant ensuite avec son fils cette
fois, entendit une voix c'était celle
du nommé Jean CorveH«\ H2 ans. veuf,
sans enfants, habitant Mottref. Le malheu-
reux était en partie enseveli. Avec son tils,
Jaffré ,lutta pendant une heure, arrachant
une à une les niorres qui le recouvraient.
Ils parvinrent h sortir le malheureux ou-
vrier de sa triste position. Ils le remontè-
rent par l'échelle.
Le courage de ces deux hommes a été
admirable. Il a émerveille tous ceux qui
ont vu et su l'effort qui a été accompli par
eux.
LES SECOURS
Dès que la catastrophe a été connue, les
sauveteurs arrivèrent. On réussit dans la
matinée à dégager Ricard. Celui-ci devait
être baissé, lorsque l'éboulement se pro-
duisit, car son corps était dans un état
presque indescriptible. Les jambes étaient
entrées dans la poitrine et la tête était
écrasée.
Le malheureux était méconnaissable
c'est seulement à ses effets qu'on a pu sa.
voir lequel des ouvriers on avait retiré. Au
moment de l'accident, il devait être baissé
et puiser de l'eau un seau a été trouvé
près de son cadavre.
On continua A travailler pour sortir Vs
quatre autres malheureux qui sont encore
ensevelis. Etant donné qu'ils sont recou-
verts d'une couche de :00 mètra cubes
de pierres environ et que les ouvriers, oc-
cupés à ce travail, ne peuvent enlever on
.moyenne que 50 mètres cube* par jour, ce
n'est que dans 3 à 4 jours qu'oll pourra
les retrouver.
Le carrier CorveUec, que le mécanicien Jaf-
fré a réussi à retirer de Sous les décembres,
est toujours dans un état grave. iz docteur
Hervcou ne peut actuellement se prononcer
sur son état. Corvellec est soigné chez M. Jaf-
fré. a quelque distance de la carrière. Il est
étendu sur la lit de celui-ci, la tfite complète-
ment enveloppée de linges. En raison de bon
état grave, il n'a pu être interroge.
L'ENQUETE DU PARQUET
Le parquet de Pontiey, composé du procu-
reur de la Hépublimif, ;NI. Simonin, et du juge
d'instruction, Vt. Lehuérou-Kérizel. est arrivé
ce mat;n sur les lieux. Il a ouvert une enquête
sur les causes de la catastrophe, qui sont ac-
tuellement inconnus. Le brigadier ac gendar-
merie de Gourin assistait le parquet dans son
enquête.
Le propriétaire exploitant de l'ardoisière, M.
Corentin Conan, déclare que toutes les précau-
tions avaient été prises pour éviter cette ca-
tastrophe.
Un ingénieur des Vtines, M. Bolo, est égale-
ment arrivé cette nnit la carrière.
Voici l'identiUJ dfs victimes François On('.
mener, 28 ana, de Courin Le Gucn. ii ans.
de Gnurin Trcosan, des GVes-du-Nord Jean
S:ottet, 23 ans, de Saint-Goazec '.Finistère.
Yvwr-Mari« Cochennec, 42 ans. de Motreft (Fi-
nistère).
Tous étaient mariés, Quémener depuis le 15
janvier seulement.
Cette après-midi, à 3 heures, ont eu lien
les obsèques du carrier François tocard. 5t
nns, marié et pi;re de six enfants il habitait
Gourin. Une rhi-mhrpuw. nffluenee a>si?tail A
la eércjuorùe. Tout le cJorgé de Gourin a con-
tiirt le malheureux ouvrier jusqu'à sa dernière
ile.in'ure. On remnrciiuiit dans le cortège M.
t.i-îa, sous-préfet de Pontivy, \t. Postoltcc, no-
tiire, <*t de nombreux «.wneoiltos municipaux.
.NI. Gola a prononce un discours sur la
tnmt*1.
POUR LES FAMILLES DES VICTIMES
Ni. Brard. dfputé de Pantin'. a r^:u de M.
Briand la dépèche suivante
Il Président du conseil 4 M. Brard. député
de Pontivy.
« Par décision de ce jour, j'accorde premiers
secours nécessaire aux familles victimes car-
rières de. Guernanic.
Aristide Briand.
M. PUECH FAIT FAIRE UNE ENQUÉTE
PARis. 11 février. Dès çu'il a eu connat»
sanoe de la catastrophe de Guernanic. NI.
Puech. ministre des Travaux publics, a chargé
un haut fonctionnaire de son ministère de se
rendre sur le lieu de l'accident et de porter aux
familles des victimes l'expression douloureuse
de la sympathie du ministre.
Ce haut fonctionnaire a été en outre invita
par M. Puech à présenter d'urgence un rapport
sur l'accident et à se renseigner auprès des au-
torités locales sur la situation des familles dee
victimes.
LE CRIME DE MONT5UR5
♦«♦
L'assassin Chevalier comparaît
devant le juge d'instruction
La croix indigue la rue du crime
LAVAL, 11 février. Chevalier, l'assassin de
Monteurs, a comparu hier devant NI. Vallot,
juge d'instruction, qui i'a de nouveau interroge.
11 a renouvelé ses aveux.
L'Ouest-Eclair, dans son précédent numéro, a
relaté le crime dans tous ses détails.
Nous avons pu apercevoir l'assassin, au mo-
ment où on le conduisait à l'instruction. U est
de petite taille, coiffé d'un chapeau mou et rien
dans sa physionomie ne trahit le criminel en-
durci.
Chevalier ayant agi seul, sans complice. il
est possible que l'affaire vienne devant la Cour
d'assises do la Mayenne dont la session ouvrira
Je 8 avril prochain.
Le bruU ayant oouru dana le ¡public que Qw-
va.lier était le neveu de la victime, nous pou-
vons affirmer qu'il n'en est rien ot que l'assas-
sin n'a aucun lien do parenté avec la veuve
Marchais.
L'émotion est très grande dans le pays.
UNE GALERIE S'EFFONDRE
Bruxelles. 11 février. Un accident
(est produit aujourd'hui au cours de tra-
vaux de démolition à l'exposition de Bru-
relias. Une galerie en bois de la section al-
lemand* s'est effondrée. Un ouvrier a été
tué sur le coup, dieux autres sont mourants
et huit grièvement bleaeée.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.25%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.25%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"Domaines impériaux de l'île de Sainte-Hélène : Bâtiments de Longwood Old House, plans des étages et du rez-de-chaussée / Mareschal, garde de 1ère classe du Génie /ark:/12148/btv1b10119622b.highres Indo-Chine : carte de la mission Pavie (Revue et complétée en 1909 et 1913) / dressée sous les auspices du Ministre des affaires étrangères et du Ministre des colonies sous la direction de M. Pavie ; par MM. les Capitaines Cupet, Friquegnon, De Malglaive et Seauve ; gravé par R. Hausermann /ark:/12148/btv1b10116765p.highres
- Auteurs similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"Domaines impériaux de l'île de Sainte-Hélène : Bâtiments de Longwood Old House, plans des étages et du rez-de-chaussée / Mareschal, garde de 1ère classe du Génie /ark:/12148/btv1b10119622b.highres Indo-Chine : carte de la mission Pavie (Revue et complétée en 1909 et 1913) / dressée sous les auspices du Ministre des affaires étrangères et du Ministre des colonies sous la direction de M. Pavie ; par MM. les Capitaines Cupet, Friquegnon, De Malglaive et Seauve ; gravé par R. Hausermann /ark:/12148/btv1b10116765p.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k642803b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k642803b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k642803b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k642803b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k642803b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k642803b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k642803b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest