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MINISTÈRE
DES
FAIRES ÉTRANGÈRES
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1 N°1652
Lundi 17 janvier 1921
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — Il est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
SSE ALLEMANDE. — La France et la ques-
ion du charbon (Deutsche Allgemeine
Zeltung). — Le trône de Hongrie
(Tan/tu'ïte\r Zeitung). — La crise mi-
nistérielle en France (Koelnische Zei-
ttlng). — L'Allemagne et le Sinn-Fein
eutsche Allgemeine Zeitung).
nESSE ANGLAISE. — La situation en Asie-
Mineure et en Arménie (A. Beaumont
dns Daily Telegraph). — La crise mi-
nistérielle en France (Times ; A.-G.
G [ardiner] dans Daily News).
l' AUTRICHIENNE. — L'aide financière à
,, Autriche : la mission de M. Tannery
eues Wiener Tagblatt).
HOLLANDAISE. — La crise ministé-
lelie en France (Nieuwe Courant, Stan-
daard).
,SE ITALIENNE. - L'Entente et h Traité
de Sèvres (V. Gayda. dans Messaggero).
"7 crise ministérielle en France
(Idea Nazionale, Stampa).
------- >♦-
POLITIQUE GÉNÉRALE
ET DIPLOMATIE
LE TRAITE DE VERSAILLES
LA FRANCE ET LA QUESTION DU
d ON. — La décision de la Commis-
sion de Reparations d'exiger plus de char-
bon de l'Allemagne, c'esit-à-dire 2 millions
de tonnes es pour le mois de février, donc
pour 28 jours ne vient pas à coup sûr de ce
(je cQa en France ou en Belgique pénurie
de charbon. Il. Le correspondant .à Paris de
es Press a, en effet, câblé à Lon-
J avait en France environ 12 à 15
millions de tonnes en réserve. Il nous est
possible aujourd'hui de jeter un regard: der.
rière les coulisses de l'admiinistration des
eV\le a.' e France. Le Black Diamond,
revue americame pour les questions char-
v\le Organe très intéressant au point
de vue poitique reproche aux Français
ciir I! leurs contrats, en refusant de
"11 ~t-i ivraison de charbon commandé
Ce charhon était en route, si
bien qu'a son arrivée, 1,1 a fallu le vendre
au dessous du prix fixé. Or, leS! négociants
am éricain Prudents, avaient demandé la
garantie du Gouvernement français et cette
garantie avait été donné, il est vrai non
par écrit, mais oralement. Le. prix convenu
était de 18 dollars la tonne. Auparavant
déjà, la Chambre de Commerce de Roubaix
avait commandé une grande quantité de
charbon américain au prix de 30 dollars la
tonne, la Société du Gaz de Bordeaux éga-
lement. Maintenant, on refuse en France
de prendre livraison de ce charbon.
Si la France n'a plus besoin de charbon
américain, c'est que l'Allemagne lui en livre
plus qu'il ne lui en faut. La conséquence de
cette politique charbonnière de la France
est que ses grosses réserves en charbon,
augmentées encore tü\u fait que l'industrie
française en consomme bien moins par
suite de la situation précaire où elle se
trouve, met un arrêt à l'importation des
charbons anglais dont le prix est extrême-
ment élevé.
L'attitude de la France vise très nette-
ment à amener la déroute sur le marché
international du charbon.
Or, par suite des clauses du traité de
paix, plus la France parvient à faire dimi-
nuer le prix d'exportation du charbon an-
glais, plus le charbon allemand qu'elle re-
çoit est bon marché. La politique charbon-
nière de la France est donc, en réalité, une
politique financière. — (E. H.).
DEUTSCHE ALLGEMEINE ZEITUNG,
14.1. matin.
——— ———
LE PROBLÈME TURC
L'ENTENTE ET LE TRAITE DE
SEVRES. — Tandis qu'elle ne refuse pas de
traiter et de s'accorder avec les Allemands
et les Russes, l'Angleterre n'accepte au-
cune des raisons invoquées par les Turcs
et refuse une revision tempérée du Traité
de Sèvres, qui reste l'aiguillon de la ré-
bellion nationaliste turque. L'Angleterre est
engagée aujourd'hui dans une partie déci-
sive qui a pour enjeu la victoire ou l'écrou-
lement de sa domination mondiale, avec
l'islamisme. Elle pense pouvoir la gagner
encore en tenant divisés les peuples mu-
sulmans d'Asie et d'Afrique, et en pacifiant
chacun, d'eux grâce à un compromis des-
tiné à satisfaire ses aspirations nationales
immédiates. Seuls la Turquie et Musta-
pha Kemal se mettent en travers de ce
projet. La Turquie. peut devenir. le le-
vier de la révolte musulmane universelle.
Il s'agit donc de supprimer la Turquie in-
dépendante, en la démembrant et en l'em-
pêchant de vivre.
La protection que le gouvernement de
Lloyd George accorde à nouveau à la Grèce,
après le retour de Constantin, qui étonne la
France, n'est qu'un épisode du développe-
ment logique de la politique anglaise. Tant
que la Grèce tient et ne s'est pas brisé les
os, quelles que soient sa politique et sa
constitution, elle représentes toujours un
instrument anti-turc, bon pour défendre le
Traité de Sèvres.
Or, la vitalité grecque n'est qu'un vain mot et
au contraire, la renaissance turque est un fait
dont il faut tenir compte.
La paix ne renaitra pas en Turquie tant
qu'on n'aura pas revisé le Traité de Sèvres
et que les Grecs n'auront pas complètement
évacué l'Asie-Mineure : Smyrne et les dé-
troits. Telle est la thèse italienne, et elle
sera soutenue à Paris par le comte Sforza,
avec les égards qu'il faudra.
On accuse en France l'Italie — Temps et
Journal des Débats — de favoriser ouverte-
ment la résistance de Mustapha Kemal, et
de lui fournir des armes et des munitions.
L'accusation est fausse. Il y a eu des rap-
ports personnels d'amitié entre le comte
Sforza et Mustapha Kemal, et il y a un vif
esprit de conciliation en Italie envers les
Turcs : mais la politique italienne est
loyale, elle veut la paix et non pas la
guerre.
La thèse italienne est aujourd'hui sou-
tenue vigoureusement par la France, après
les rudes expériences de l'épuisante gué-
rilla de Cilicie ef les difficultés croissantes
en Syrie.
La voix de l'Italie et de la France, pays
méditerranéens, devrait bien avoir du poids
dans la solution d'un problème qui géogra-
phiquement est méditerranéen avant tout.
— Virginio Gayda.
MESSAGGERO, 14.1.
LA SITUATION EN ASIE MINEURE ET
EN ARMENIE. — De Brindisi : Je reviens
de Smyrne, de Thrace et de Constantinoplle
où j'ai voulu me rendre, compte des consé-
quences qu'ont eues les récents événements
d'Athènes sur l'importante population grec-
que de ces régions et sur la situation géné-
rale en dehors de la Grèce. Le calme a suc-
cédé aux excitations à la révolte et aux trou-
bles des premiers jours ; les gens de Smyr-
ne, de Constantinople, de Thrace, attendent.
Il n'est plus question de savoir ce que sera
la politique grecque, puisque le nouveau
gouvernement a déclaré qu'il ne changerait
rien à la politique de M. Venizelos ; et il
s'agit seulement de savoir si le gouverne-
ment d'Athènes pourra appliquer cette poli-
tique.
La tâche sera beaucoup plus ardue pour
le cabinet actuel sous Constantin, qu'elle ne
l'était pour M. Venizelos, parce qu'il est
privé du secours moral et financier promis
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