BULLETIN DE L'AGENCE GENERALE DES COLONIES
DISCOURS PRONONCÉ
PAR
M. ALBERT SARRAUT
MINISTRE DES COLONIES
à l'ouverture des cours de l'École coloniale,
le 5 novembre 1923.
MES AMIS,
J'ai franchi, une fois de plus, le seuil de cette maison pour
vous porter, à l'heure où vos labeurs vont reprendre, le salut
affectueux de votre ancien. Je ne suis pas ici par devoir, ou par
servitude d'État, et votre accueil m'a prouvé que vous l'entendez
bien ainsi. D'autres réflexes, auprès de vous, réchauffent mon
cœur et ma parole, en accordant nos vibrations sympathiques à
travers l'écran des hiérarchies. Et certes! je conviens que si
j'accours encore en celte École, c'est d'abord, d'un élan instinctif,
pour retrouver en vous la jeune image de mon passé, la vision
nostalgique de l'existence coloniale, et tous mes beaux souvenirs
de vie robuste parmi la jungle, dans l'amplitude de l'espoir qui
dilate la poitrine devant ces vastes desseins que, demain, vous
allez continuer. Oui, il y a de cela ! Mais il n'y a pas que cela
dans la pensée qui me conduit vers vous ; car, chef responsable
d'une grande œuvre à laquelle vous dédiez vos destins, je sens
comme un besoin d'encourager vos ferveurs, d'éprouver vos
forces, d'affermir vos muscles, de vous sentir en pleine forme
pour l'action, et de savoir surtout, oui surtout, que vous êtes
prêts à faire votre tâche comme je veux que vous la fassiez, afin
qu'elle donne tous ses fruits, — magnifiques, nombreux, durables.
L'ampleur de l'œuvre et de ses devoirs.
Ce sont là de grands mots. Ils n'exagèrent pas. C'est qu'en
vérité quelque chose d'immense sera bientôt confié à vos soins.
C'est tout un avenir, à la fois national et universel, qui, large-
ment, reposera sur vos épaules. Un tel propos, sans doute, éton-
nerait l'homme de la rue, qui ne sait pas encore, comme aussi
Bull. 191 69
DISCOURS PRONONCÉ
PAR
M. ALBERT SARRAUT
MINISTRE DES COLONIES
à l'ouverture des cours de l'École coloniale,
le 5 novembre 1923.
MES AMIS,
J'ai franchi, une fois de plus, le seuil de cette maison pour
vous porter, à l'heure où vos labeurs vont reprendre, le salut
affectueux de votre ancien. Je ne suis pas ici par devoir, ou par
servitude d'État, et votre accueil m'a prouvé que vous l'entendez
bien ainsi. D'autres réflexes, auprès de vous, réchauffent mon
cœur et ma parole, en accordant nos vibrations sympathiques à
travers l'écran des hiérarchies. Et certes! je conviens que si
j'accours encore en celte École, c'est d'abord, d'un élan instinctif,
pour retrouver en vous la jeune image de mon passé, la vision
nostalgique de l'existence coloniale, et tous mes beaux souvenirs
de vie robuste parmi la jungle, dans l'amplitude de l'espoir qui
dilate la poitrine devant ces vastes desseins que, demain, vous
allez continuer. Oui, il y a de cela ! Mais il n'y a pas que cela
dans la pensée qui me conduit vers vous ; car, chef responsable
d'une grande œuvre à laquelle vous dédiez vos destins, je sens
comme un besoin d'encourager vos ferveurs, d'éprouver vos
forces, d'affermir vos muscles, de vous sentir en pleine forme
pour l'action, et de savoir surtout, oui surtout, que vous êtes
prêts à faire votre tâche comme je veux que vous la fassiez, afin
qu'elle donne tous ses fruits, — magnifiques, nombreux, durables.
L'ampleur de l'œuvre et de ses devoirs.
Ce sont là de grands mots. Ils n'exagèrent pas. C'est qu'en
vérité quelque chose d'immense sera bientôt confié à vos soins.
C'est tout un avenir, à la fois national et universel, qui, large-
ment, reposera sur vos épaules. Un tel propos, sans doute, éton-
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