Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1906-05-01
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 01 mai 1906 01 mai 1906
Description : 1906/05/01 (Numéro 3341). 1906/05/01 (Numéro 3341).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/11/2008
2
I/Onest-Fciafr
mais devant M. le juge d'instruction Jollint,
pour des faits auxquels je n'étaispas mêlé,
sans arriver a savoir si j'étais cité comme
témoin ou comme inculpé.
Au petits convsnt du Grand-Orient, qui
t'est ouvert le 19 mars dernier, je sais per-
tlnemment qu'on s'est particulièrement oc-
cupé de ma personne et qu'on a exprimé
l'opinion qu'il fallait surtout marcher con-
tre la me de OreneUa.
A cette époque, le Grand-Orient préten-
dait être nous 1p croup d'un chambarde-
ment. On obtint de M. [Avine des agents
et un cycliste en civil Peur parer à tous les
événements. Bideçain avait, disait-on,
learni les plans et l'abbé Teunnentin était
famé du complot. Nayant jumais rien
oomploté de ce genre, je n'avais pas à me
préoccuper de cette invention.
Ces détails, que je pourrais préciser et
tempêter. sent de nature à orienter les
honnêtes gens pour mivre les fils d'une in-
trtoie qui finirn en fumée comme elle la
mérite,
Je répète que l'Association antimaçonnl-
,que a été uniquement fondée et voici
tee termes de notre déclaration 1 la préfec-
ture de police, pour ̃ étudier et faire
a connaître par 'n nropagande écite .et
parlée, l'influence sociale, cliilo^ophique
et pnlitkrie de la Frnnc-Maçonnerie et
autres sociétés sf»"rM.ea m.
L'Association .intimnconnique n'est ja-
)nais sortie de ce programme.
J. TOUBMKNTLN.
Le a Matin bat en retraite
Devant la netteté de ce démenti, notre
bcnoît confrère bat nrudemment en re-
traite dans ces termes
M. l'abbé Tnurmmtin peut continuer à ré-
péter jusqu'il satiété qu'on n'a rien saisi
chez lui. Mettons qu'on n'ail tien saisi
La justice, n'a pas loviovrs besoin dp pmti-
quer tmc saisie pour qu'en rcmctte certains
papiers entre scs mains.
A la bonne heure 1 Mais alors nui
prouve l'authenticité des dites fiches.?
k Le terrible M. Audou2rd
Versailles, 30 avril. Les préten-
Clues « fiches cléneaJes» publiées avant-
hier matin avaient causé un grand
émoi dans la ville de Versailles, d'ordi-
naire si paisible dans les salons, dans
les cafés, on discute sur l'authenticité
de ces documents, on se demande sur-
toui ce qu'est Y A vent-Garde royaliste, j
Eh bien t ccttx association, qui avait
son siège 31, rue de Vergennes, n'exis-
te que de nom, et le professeur l'hala-
mas, qui avait fait avant-hier une con-
férence contradictoire à ce sujct, confé-
rence au cours de laquelle M. Léon,
directeur du Petit Versaillais, lui mon-
tra la façon peu sérieuse dont les « fi-
ehes cléricales Il furent écrites, va se
voir obligé de reconnaître que l'nvance-
ment des officiers francs-maçons n'est
pas encore compromis pour cette fois.
Au prétendu ;it;ge de l'Avant-Garde
royaliste, où nous nous sommes pré-
sentés, ce n'est pas M. Audouard qui
est venu répondre à nos questions, mais
bien son ancien professeur, M. Leurs,
9u i, dans une villa isolée, tient une
institution' privée pour la préparation
aux examens du baccalauréat.
Vous me voyez, nuus dit-il, profondé-
jnc: ennuyé de Luule celle histoire c'est
ridicule que moi, professeur, je suis mêlé à
cela; j'ai eu, en elÎel, chez moi, pendant
deux ans, oniuine éiùve M. Audouard, qui
est aujourd'hui àgé de dix-neuf ans. C'est
un exBilé qui éprouve un perpétuel besoin
de se melire en avant. Depuis que je le con-
nais, il ne cesse de fonder des œuvres de
Chmilti, des associations de tuute sorte.
u ii y a. environ deux mois, voyant que
ne pouvais rien eu faire, je l'ai renvoyé
& M. M. de son tuteur, qui l'a ins-
tallé à Paris.
A quelle date est-il devenu président
de l' « Avant-Garde ruyaliste 1
Au commencement de l'année der-
nière. renaît (le quitter une cerUune œu-
vre de Saint-Benoit; il se mit tout à ooup en
tête uc se lance- dans la politique. Je com-
meuçai par le railler doucement il fonda
quand môme sa ligue, dont il est, je crois
bien, le président et le seul membre; lit fai-
re un grand nombre de cachets, des papiers
à en-tùle, et se lit expédier des brochures
de propagande, très heureux de l'impor- i
tance qu'il se donnait ainsi.
» C'est vers le mois de décembre dernier
qu'il irua^a de combattre le système des
fiches maçonniques au moycu ue « contre-
fiches u rédigées par lui. Il prcnait tout
simplement les noms de quelques oiliciers
de la garnison dont il avait «nient' parier
et leur constituait un dossier fantaisiste sur
le modèle de ceux du Crand UneuL j
Mais à qui les envoyait-il
Je vous avouerai que je ne m'en suis
guère ocup3.
Ces riches ont-elles été saisies dans les
papiers qui se trouvaient chez vous ?
i'cul-wvre. D'ailleurs, comme beaucoup
de ses semblables. M. Audouaid se dénon-
çait lui-même; il amenait quelquefois ici des
policiers, à mou ^raml mùconUulement.
Déjà, en février 190G, ni. Durain, ins-
pecteur de la police à Versailles, est venu
perquisitionner il mon domicile. Celle fois,
on m'a débarrassé de mes papiers absurdes
et du monceau de brochures qui encom-
braient les chambres de mes élèves.
n Je vois venir la f;n de mes ennuis je
n'ai pius qu'à ine rendre, ce soir, à la nou-
velle conférence Thalamas pour remettre
les choses au point et éviter que l'on essaie
encore d'exploiter cette gaminerie. Il
Et M. Leurs nous remet la note rectifica-
tive suivante qu'il envoie aux journaux qui,
hier matin, ont donné des détails sur les
perquisitions opérées à son domicile
« A la suite de l'article paru dans le Ma- 1
tin du 29 avril.. sons la rubrique Fiches )
cléricales n, M. Leurs, professeur, 81, rue
de Vergonnoe, & Versailles, nous prie de
déclarer que son ex-élève, M. Audouard,
n'est plus chez lui et qu'il a toujours désap-
prouvé la façon dont ce jeune homme s'oc-
cupait de politique au détriment de sa pré-
paration au baccalauréat
AU CAFÉ DU GLOnE
Adrcssrz-moi les lettres importantes
au café du Globe, en face de la gare rive
drnite c'est là que V Avant-Garde tient ses
assises, disait naguère à qui voulait l'enten-
dre M. Audouard.
il i1 recevait bien quelques lettres,
nons a déclaré le propriétaire du café je
croyais que c'était sérieux et j'aurais été
bien heureux d'abriter chez moi une réu-
nion de gens du parti royaliste mais M.
Audonard est bien le seul membre de sa
ligue que j'aie jamais vu.
Comment le Matin il s'est fait rouler
Pari;, 30 avril. M. V. Cornitrlion,
du Solca, qui a vu M. Audouard lui-,
même, raconte d'après ce dernier ce qui
a dû se passer.
Les fiches ont été communiquées à notre
confrère par un homme qui fut, pendant
«rtielqrie temps, accepté dans les réunions
royalistes. Mais on ne tarda pas à se con-
vaincre que c'était un policier et on le mit
il. la porte de partout. C'est sa vengeance
qu'il nous sert dans le (1 Matin Il.
M. Audouard est un jeune homme de
vingt ans, très impulsif et trop peu réflé-
chi. n s'était lié avec ce policier alors que
celui-ci était accepta.
Un beau jour, le mouchard dit au jeunes
homme Vous devriez bien m'aider je
dois envoler à l'abbé Tourmentin des fl-
cbes sur les officiers francs-maçons de
Versailles.
Audouard accepta, car il savait que
l'abbé Tourmentin dirigcait une Ligue dont
le but était de fournir des renseignements
sur les candidats francs-maçons.
Sous la dictée du policier, il écrivit les
lettres publiées par le Matin Il.
Or, e( c'est le nogid de l'affaire, Il ces fi-
ches ne sont jamais parvenues a l'abbé
l'ourmentin, qui ignore le nom d'AudouarO
et celui du policier.
Celui-ci les avait gardées par devers lui,
dans l'espoir de compromettre un jour Au-
douard, royaliste militant.
Lettre ouverte à M. CSemenceau j
M. l'amiral de Cuvcrville adresse à i
M. Clemenceau la lettre ci-après i
Monsieur le ministre,
Le Secrétaire général de l'Association An-
lîmaçonnique de France, dont j'ai l'honneur
d'être le président, m'informe que, le 27
avril, à cinq heures du matin, une perquisi-
tion a été faite, 42, rue de Grenelle, au siè-
ge de l'Association. Quatre serrures ont été
crochetées par un serrurier réquisitionné à
cet effet. Les recherches n'ont eu d'autre ré-
sultat que de faire constater que la caisse
était à peu près vide.
L'Association Antimaçonnique est une as-
social.ion décimée elle cnmbat au grand
jour la secte maçonnique Il laquelle revient
pour la plus grande part la responsabilité
des désordres et des troubles qui agitent le
pavs.
Chercher à impliquer l'Association Anli- j
maçonnique dans les faits de grèves du
Nord et du Pas-de-Calais est, assurément,
une Il amère plaisanterie )1; quoi qu'il en
soit, il ne me déplatt pas de constater que
le Il collègue il qui déposait naguère sur le
bureau du Sénat une proposition de loi
ayant pour ohjet de faire respecter la liber-
té et le domicile des citoyens, donne aujour-
d'hui, comme ministre, l'exemple de leur
viulation sous le plus invraisemblable des
prétextes. L'opinion publique appréciera. |
Vice-amiral de Cuverville,
Sénateur,
Président dc l'Association Antimaçonnique
de Frarcce.
La NoO-Seche (Côtes-du-Nord), 28 avril 130C.
DANS LES DEPARTEMENTS
Une arrestation dans le Nord
Val anciennes, 30 avril. Le par-
quet s'est occupé pendant la plus gran-
de partie dc la journée du dépouille-
ment et du classement des papiers sai-
sis dans les dernières perquisitions re-
latives aux menées révolutionnaires
qui se sont manifestées pendant la grè-
ve qui vient de s'achever.
Une arrestation importante a été opé-
rée dans l'après-midi. Sur un mandat
d'amener décerné par M. Gober[, juge
d'instruction, M. Musmier, commissai-
re de police à Condé, a arrêté M. le
docteur Tanche, de Vieux-Condé, qui
aurait pris une part très active au mou-
vement gréviste. Le docteur Tanche est
inculpé d'entraves à la liberté du tra-
vail et de bris de clôture. De plus, des
présomptions graves de menées révolu-
tionnaires pèseraient sur lui. Une per-
quisition a été faite à son domicile et
une volumineuse correspondance a été
saisie et d6posée au parciuet.
Le docteur-Tanche a été conduit à
Valenciennes dans un fourgon militai-
re escorté par la gendarmerie de Con-
dé. •
II a été écroué à six heures du soir,
après avoir subi un premier interroga-
toire devant le juge d'instruction. Rien
n'a transpiré de ses déclarations.
LE PREMIER MAI
Le service d'ordre
Paris, 30 avriL Les troupes seront au-
jsurd'hui consignées tous les agents de
police prendront leur service ce soir à mi-
nuit et ne le quitteront qu'après-demain, à
une heure du matin.
Les colonels des troupes arrivées à Pa-
ris ont été convoqués par le préfet de po-
Uce qui leur a donné des instructions pour
occuper les principaux points stratégiques
de la capitale.
Demain matin, à quatre heures, deux
paquets de cartouches seront distribuées à
chaque homme.
Dans la banlieue
Paris, 30 avril. Comme à Paris, d'im-
port.antes mesures d'ordre ont été prises
dans la banlieue.
A Vincennes, à Charenton, & Joinville,
chaque commissaire disposera de 200 hom-
mes de troupes, fantassins et cavaliers.
La bombe du pont d'Argenteuil
Paris, 30 avril. L'enquête continue à
Argenteuil, sous la direction de M. Bois-
sières, commissaire de surveillance admi-
nistrative. Jusqu'à présent, aucun- nou-
venu témoignage n'a éclairé l'instruction.
M. Fleury, juge d'instruction chargé de
l'affaire, se rendra aujourd'hui à Argen-
teuil pour recueillir de nouvelles déposi-
tions.
La gare d'Argenteuil est occupée militai-
rement et le pont gardé par quatre senti-
nelles baïonnette au canon.
DANS LES DÉPARTEMENTS
Chez les mineurs du Nord
Lens, 30 avril. On compte que la jour-
née du 1" mai sera très calm3 dans le bas-
sin houiller, tant en raison des mesures
énergiques qui sont prises que de la lassi-
tude très grande quon constate chez les
mineurs.
Dans les réunions publiques, les ouvriers
mineurs votent la continuation de la grève,
mais isolément ils sont décidés à la reprise
du travail, et si les dirigeantes des syndi-
cats, au lieu de continuer a prêcher la résis-
tance, conseillaient une reprise, le travail
deviendrait presqu'auseilot général.
Ce qui ressort dea conversations des mi-
neurs pris isolément, c'est que tous se plai-
gnent des privations qu'ils endurent. Les
fournisseurs se font prier pour livrer leurs
marchandises, beaucoup n'ayant pas com-
plètement payé les arriérés des dernières
grèves.
L'augmentation des descentes effectuées
ce matin, sur la journée de samedi, est une
indication très nette sur l'attitude des ou-
vriers et on pense, dans les milieux bien
informés, que mercredi matin on constatera
une reprise sensible qui ne fera que s'ac-
centuer rapidement.
LES GREVES
M. Barthou et les facteurs
Paris, 30 avril. M. Barthou, accompa-
gné de M. Ladmirault, chef de son secréta-
riat particulier, s'est rendu ce matin à la
recette principale des postes de Paris. Il a
été reçu à son arrivic par M. Joyeux, di-
recteur dea postes de la Seine, qui l'a con-
duit dans le nrand hall de distribution où
étaient groupés 2.000 facteurs (le lettres et
des imprimés, ainsi que des délégations des
différents services de la recette principale.
liépondant à Ni. Serres qui lui avait
adressé une allocution, M. Barthou n'a pas
dissimulé qu'il devrait rester irréductible à
l'égard de ceux qui ont élaboré, organisé et
ex;;spc. ce mouvement, en lui donnant un
caractère révolutionnaire; mais qu'il répon-
dra par des mesures individuelles de clé-
mence aux appels pressants que lui ont
adressé les associations des agents, sous-
agents et ouvriers des postes et télégraphes.
Il a parlé ensuite des améliorations qu'il
compta apporter au service.
Les mineurs du Nord
Douai, 30 avril. A la suite de l'entente
intervenue hier entre patrons et ouvriers,
à la sous-préfecture de Douai, la reprise du
travail est générale aujourd'hui aux mines
d'Ani che, où l'on compte ù peine 450 ab-
sences sur un effectif de 4.000 ouvriers.
Il faut encore tenir compte qu'un certain
ncr.iiK-3 de grévistes n'ont peut-être pas
été informés en temps voulu de la décision
prae et qu'ils seront rentrés demain au
A la compagnie de l'Escarpelle, qui est
le centre de la résistance, la reprise est
moins accentuée. On compte 500 descentes
environ sur un effectif de 2.000 mineurs.
LE SILLON
Pie X et le Sillon de Bretagne
Vendredi dernier, notre ami Michel
Even, président du Silfon de Breta-
gne, a été reçu en audience privée par
Pic X. Mgr Vaneufville l'accompagnait.
Le Souverain Pontife a accueilli Mi-
chel Even avec beaucoup de bienveil-
lance, manifestant un intérêt très vif
au récit que notre ami lui faisait de
l'action du Sillon en Bretagne.
Pie X a béni ensuite affectueusement
Michel Even et, dans sa personne, a-t-il
ajouté, tous les camarades du Sillon.
AUX COLONIES
SITUATION GRAVE A LA GUADELOUPE
New-York, S0 avril. On télégraphie de
La Pointo-à-Pitre (Guadeloupe) au New
York Herald n
La situation est extrêmement inquiétante.
De graves événements se produisent par-
tout. L'anarchie est complète à La Basse-
Terre.
M. Gerville-r.éache a fui cette ville, se re-
l fugiant aux Trois-Rivières, chez M. Vignes.
Son arrivée n |1|'<1 suivie de nouveaux trou-
bles. Des coups de fusil ont été tirés et la
troupe, attaquée, a chargé à la baïonnette.
De nombreux habitants ont été blesséa
par une bande de forcenés s'intitulant Il bri-
gade volante u. On dit dans 111e que ces
individus agissent sous la direction de la
municipalité et avec l'a* nation du gou-
verneur. Les gens paisi s sont attaqués
et leurs demeures saccadées et pillées. Le
nouveau procureur générnl, M. Artaud, dé-
barquant du paquebot, assista il. ces scènes
de désordre.
Le consul d'Angleterre, accompagné d'un
officier du vapeur Il Parima n, fut poursuivi
hier dans la ville et attaqué par une bande
armée de gourdins. Le consul s'enfuit. Son
compatmon fut à moitié assommé et griève-
ment blessé.
De graves émeutes se sont produites il.
Duval. Ces deux centres industriels furent
attaqués par une foule d'individus récla-
manl leur salaire. Le personnel fut maltrai-
té et le matériel endommagé. Les directeurs
furent cernés dans leurs demeures, des-
quelles ils ne purent sortir qu'avec l'aide
des gendarmes. Le bruit circule qu'il y au-
ra une émeute générale lors de l'élection
législative. Les deux partis politiques s'ar-
ment et des scènes sanglantes sont à pré-
voir.
Informations
DANS LE%)' ADMINISTRATES
POSTES ET TELEGRAPHES. Sont
nommés surnuméraires, les postulants dont
les noms suivent MM. Boutin, Leray, à
riantes, Pouvreau, Cazeaux. à la ligne de
l'Ouest.
Sont nommés facteurs de ville des pos-
tes à Vitré, M. Maignan, facteur local il
Argentré-du-Plessis; à Quimper, M. Collet,
ex-sergent rengagé, et NI. Le Guyadcr, gar-
dien de bureau à Quimper.
Sont nommés facteurs locaux ou ruraux
à Touvois (Loire-Inférieure), M. Baril il
Brissac (Maine-et-Lire), M. Gérigner; aux
Pieux NI. Bourçet; à Saint-Lô,
M. Menant; il. Krnée (Mayenne), M. David.
TRAVAUX PUBLICS. M. dc Cadou-
dal, ex-adjudant au 814 régiment territorial
d'infanterie à Nantes, est nommé commis
de 4' classe des ponts et chaussées, en Al-
gérie.
DOUANES. M. Sellier, receveur il. Re-
don, est promu sur place à un traitement
supérieur.
ENREGISTREMENT. M. Courtin, rece-
veur Moulins-lingilbert (Nièvre), est nom-
mé r«ceve»ir à Daoulas en remplacement de
M. Hémery de Goascaradec, non acceptant,
et dont l.i nomination est rapportée.
CONTRIBUTIONS INDIRECTES. Un
concours pour l'emp!oi de préposé des con-
tributions indirectes aura lieu, au chef-lieu
..e chaque département, le 21 juin prochain.
Les postulants doivent être Agés de 20 ans
au moins et de 25 ans au plus. Toutefois,
pour ceux qui justifient de services militai-
res ou civils pouvant entrer dans la liqui-
dation d'une pension de --traite, la limite de
25 ans est reculée d'une durée égale il celle
des années de service sans pouvoir dépasser
30 ans,
DANS L'ARMÉE
CORPS DE SANTE COLONIAL. L'offi-
cier d'administration de 2° clas. lCerguen af-
fecté a Brest, est désigné pour l'administra-
tion cenlrale des colonies.
RENGAGEMENTS. Les candidats aux
emplois de rengagés sont informés qu'il
existe des vacances auxquelles il sera pour-
vu le 13 mai, dans les corps suivants
70° d'infant. il. Vitré 8° bat. de chasseurs
à pied à Amiens 17" bat. de chasseurs à
pied ii Rambervilliers 30° rég. d'art, Or-
léans C bat. d'artillerie à pied à Tout
10° escadrondutrain des équipages il. Fou-
gères 17' escadron de la même armc à Li-
moges 14e escadron de la même armc, il.
Lyon 4° section de commis et ouvriers au
Mans 23" section d'infirmiers militaires à
Troyes.
ECOLE POLYTECHNIQUE, Les com-
positions écrites pour l'admission il. l'école
polytechniquo auront lieu les 5, 6, 7, 8, 9
juin.
Poste militaire
Les solutions sont insérées le lundi. rcn-
seignements absolument gratuits.- Adresser
les demandes M. IUmus. à l'Ouest-Eclair,
en ioiflv.anl un timbre de 0.25 pour (rais de
rcciicrthes.
Jacob et Louis. Vous êtes dispensé de
cette période de réserve. Aucuu ordre d'ap-
pel ne vous sera en voyô, si ce n'est par er-
reur. et, dans ce cas, le retrait eu sera opé-
ré sur votre demande rappelant vos servi-
ces.
B. D. C. la Probablement en octobre;
2° Vous pouvez en faire immédiatement la
demande par l'intermédiaire de la gendar-
marie, peut-être réussirez-voua 30 Au prin-
temps 1907 ou tout au moins à la première
convocation de l'année.
Un abonné. Vous pourrez bénéficier de
l'envoi en congé après un an de service, si
vous êtes entré depuis votre incorporation
dans un des cas de dispense prévus par 1 ar-
ticle 21 (aîné d'orphelins, fils de veuve, fie-
re de militaire, etc.); par l'article 22 (soutien
insdispensable de famille).
Un bleu. 1" Uui, si vous voulez, raais
il sera surtout tenu compte de vos connais-
sances et de vos aptituues; 2" Parmi les mi-
.litaires affectés à l'infanterie. Les hommes
du service auxiliaire sont pris de préfé-
rence 3° Non.
B. T. Il La prime de 200 francs vous
sera payée lors de votre arrivée au corps et
non dès la signature de l'acte d'engagement;
2° Vous n'y aurez droit qu'à partir de votre <
troisième année de service. f
L. 1» Jusqu'à 3G ans dans les trou-
pes coloniales. L'interruption de service ne
doit pas être supérieure il trois ans pour
l'admission à la gendarmerie; 2° Adressez-
vous au commandant de la gendarmerie de
votre résidence et présentez-lui votre livret,
votre certificat de bonne conduite et un cer-
tificat de bonnes vie et mœurs.
U. P. le Oui, mais par voie d'engage-
ment pour trois ans; 2° Vous vous présen-
terez au bureau de recrutement avec acte
de naissance, extrait du casier judiciaire,
certificat de bonnes vie et moeurs et certifi-
cat d'inscription sur les tableaux de recen-
sement de votre classe; 3° En tout temps,
jusqu'au le- octobre.
J. C. le Vous pourrez contracter cet
engagement & toute époque de l'année; 2° Si
vous m'en croyez, vous ne vous engagerez
que pour trois ans, sauf à sipner un renga-
gement lorsque vous aurez accompli un an
de service.
Un ajusteur. Les primes de travail sont
supprimées. Elles sont remplacées par des
distribuions de vin.
A. B. 98. 1° Le 26' bataillon a Vincen-
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Au Parc des Princes
La réunion d'hier
Parts, °0 avril. Le match Friol-Van den
Born n'a pas fourni la bolle lutte que l'on es-
porait.. Dans la première manche, le Belge s'est
I.'iiàsO surprendre par un démarrage adroit de
Fric) qui, plongeant IL la cordo dans le dernier
virnge, lui a pris trois longueurs, qu'il n'a pu
rattraper. Vun den Rorn, visiblenrent démora-
lisé, n'a môme pas cherché ù lutter dans la se-
conde mancho.
En demi-fond, Darragon a brillamment enle-
vé la course de l'heure. Huixlicnpé "u début fie
la course par un incident qui le distançait de
prcs d'un tour,il a réussi à rattrnppcr et (l'iibler
la plupart rtr> s<\i concurTents avant la dernière
heure écoulée. Lcrçeou. qui a tenu la tête pen-
dant une partie de la course s'est montré très
courag'jux, et Darragon n'a pu passer que dif-
Nouvelles diverses
tlier a eu lieu il. Tours le match Kramer-Jac-
que!in. L'Américain a facilement triomphé clins
les deux manchcs do l'ex'-champion na!ijna).
A Roanne, Schilling a fait une excellente im-
pression sur le public en triomphnnt de Du-
pré et d'IJllcça.ird.
Aujourd'hui aura lieu il. Roubaix une gran-
de bataille de vitesse, dans laquelle Kramer
sera au! prises avec' Friol et Van den Born.
Laval
JAMBE BRISEE. Hier à 9 heures du
matin. Mme Métairie, agoo de G8 ni^a, ha-
bilant rue Basse-dcs-Bouchers, a fait une
chute dnns son escalier et s'est brisée une
jambe. On a conduit la blessée b l'hôpital.
ETAT-CIVIL. Naissances. Gaston Du-
raud, Aiméo Neveu, Albert Cousin.
Pultlkaiions de mariages. Albert Courcel-
lé et ïhéi-èse Thomas Jules Scwicot, et Clémen-
tine Gaignan Paul Fournier et Marie Métayer.
Mariages. Auguste Greilé, et Armantiir.e
Poupin Henri Marin eL Eugénie tëoudier Mû-
rie Uumont et llooulio Lebrcc.
Décès. Victorine Drouilleaii, veuve Cabin,
55 aus Marguerite Gencslay, 1 mois.
Chailland
VOL. Depuis quelque temps, M. n^bi-
neau, fermier il la Basse-Chanière, en Chai
lan.i, constatait la disparition d'un certain
nombre de ses volailles. Il déposa, ces
jourj-ci, une plainte contre un de ses voi-
sins.
Celui-ci, interrogé par les gendarmes, re-
connut avoir tué en effet un certain nombre
de poules; mais il déclara pour sa défense,
que ces volailles venaient dans sa cour.
Aumeville-Lestre
UN CRIME DE CHEMINEAU. Un in-
dividu se disant raccommodeur de para-
pluies et sa femme arrivaient dans la soi-
rée il Aumeville-Lestre; après plusieurs sta-
tions dans les débits, ils se présentèrent
chez M. Godefroy, entrepreneur et débitant
de tabac, en demandant pour deux sous de
tabac.
Est-il bien pesé ? demanda 1 homme.
Oui, répondit le débitant.
le. Si vous n'en voulez pas tel que, Ialsses-
L'homme sortit en même temps crue l'un
des onvriers de Godefroy. Celui-ci s'en allait
se coucher sa journée de maçon faite. la
femme Dorléans. mécontente, se mit A t'in-
jurier et lui lança une pierre dans le dos.
Vieille g. dit le ienre homme.
Rénete nn peu dit fWlénns et aussitôt
il le frappa de deux coups de couteau, l'un à
la poitrine, l'autre à la cuisse. Le sang cou-
la à flots.
Aux cris de la victime, M. Oodefroy s(,r!it
et appela ses autres ouvriers afin d'arrêter
le meurtrier, en même temps qu'on cournit
prévenir le maréchal des locis de gendar-
merie. Le docteur Debains, appelé, «M.na
ses soins au blessé, mais tout fut i'.uti'e,
car ce dernier expirait vers 4 heures au ma-
tin.
La victime est un jenne homme rie 18 à
19 ans, nommé Etienne Fouré, natif .le t a-
ramé. Il était depuis quelques noie ch»»
M. f.odefroy, comme ouvrier maçr.n.
Très doux et très rangé, personne n'o li-
rait pu prévoir pour lui cette mort 'ernb'e.
Quant au meurtrier, il se présentait ifez
M. Home!, maire, et demandait il
en menaçant. Arrêté presqu aussitôt oar de
courageux habitants, il était remis intre les
mains des gendarmes vers 3 heures dn
matin.
Il a déclaré se nommer DorFéans.
ILLE = ET -VILAINE
VITRE
VOL. Un malfaiteur s'est introduit par
escalade dans le hantmr de NI. Leduliv, ï.ir
dinier au I3as-Pcnt, et a emporté divrra ef-
fels et une bassine en cuivre. On recherche
l'auteur du vcl.
Ch£t;llon-en-Vsn Jetais
VOL. ;\1. Le Dret-n, cultivateur, a 415
victime d'un vol de 23 francs et de divers
objets, commis en plein jour pur doux in-
dividus se disant déhanchés dc la verrerie
do Fougères. L'un peut avoir ià ans et est
cuiffé d'un chapeau nuir l'autre peut .ivnir
17 il 18 ans, et porîe une casquette rle cyclis-
te. Ils sont rcciifrchéa.
La Guerrhe
BRIS DE CARREAU. M. Hervé, mnr.%
chal-ferrant au [ii «osier, est en mnuvnis
termes avec sa voisine, Aille Oninl. SVIant
rencontrés, ils se sont dit des
sj sont gifnés, et Mlle Gérrd'a brisô un
carreau à la croisée de la maison de son
voisin. Elle s'est blessée a la miiin.
Le PerLre
UN AMOUREUX PEU CHANCKIjX.
Auguste Garderiau, 43 ans, domestique au
Pertre, actuellement sans placo, renrvnlru
la fi'inmo Hressain et prit drs consomma-
lion: avec clle à l'uuber»?} Lccomte. A9h.
du soir, étant ivre, il n'iitia cct OlaUi^e-
ment et alla se coucher sur un las lie Duiile
où il s'ondermit peu après, il s'a-
perçut de la disparition de sa monirc et
d'une somme de M francs. Sa cuinpatîn'ï
avait aussi disparu, mais on la retrouva et
elle déclara que le plaignant luiavait fait CI.
deau de DO centimes et que, mécnntenie, ella
avait pris 40 francs dans snn pantalon,
mais pas la montre qu'un a découvert dnns
la paill.?.
ArnMéc, la femme Bressain a comparu
devant le tribunal correclinnnel qui l'a con-
damnée à deux mois de pris-n.
LO U VIGN 8-DE-DA 13
UN MEURTRE
Samedi soir, vers sept heures et dem;e,
un voyageur venait demander i'iio5t>.tuliio
pour la nuil à la ferme de la Croix-iiiance,
celui-ci, une discussion s'éleva en-
tre lco deux hommes cl le fermier lit soir-
tir tc trimardeur en 5 armant, parait-il,
d'une fourche.
En arrivant sur la route, le voyageur
sortit un couteau de sa poche et a'nC
que le fermier ait eu le tempes de se uefen-
dre, il lui donnait un violent coup dj celle
arme.
La lame trancha net l'artère caroii le du
malheureux PerreL Le côté gauche de la
gorge était complètement sectionne. Le
fermier lit deux ou trois pas vers sa fem·
me, qui était accourue, croyant empêcher
la rixe, et il s'affaissa pour ne plus se re-
lever.
Le docteur llaudet, de Louvigné, appe-
lé immédiatement, ne put que constater le
décès. Profitant de l'arrivée des témoins,
le meurtrier sciait enfui. Il n'a pas été ar-
rfilo jusqu'ici.
Lo juge de paix et les gendarmes de
Chàteaubourg ont fait les premières cons-
tatations dans la nuit. Le meurtrier était
vêtu d'un pantalon de velours et d'un pa-
letot de cuir.
Ernest Perrel était père de trois enfants.
Il était le lits de l'ancien maire dj Louvi-
gné de Bais. Lui-même était conseiller
municipal depuis de 25 ans. Il était
âgé de 3G environ. Le meurtrier doit avoir
de 25 a 30 ans.
Le parquet de Vitré s'est transporté sur
les lieux.
Sur des renseignements transmis par la
gendarmerie et recueillis près d'ouvriers
qui signalèrent que le meurtrier portait
au cou des traces de teinture d'iode, ce
dernier a été arrêté hier matin a Ernée
(Mayenne).
de toile blanche causait avec un jeune
homme également vêtu de noir.
La jeune femme était grande et élé-
gante. Le jeune homme paraissait souf-
freteux et débile.
Eh bien, docteur, comment sont-
ils ce matin
Positivement, la femme va un peu
mieux mais l'homme est toujours
bien mal.
Vous ne redoutez cependant pas
une catastrophe subite
Pour l'officier ?. Ma foi 1 je ne
sais que vous dire Cet érlat d'obr.s
qui lui a labouré le ventre l'a mis dans
un état effroyable. Non. je me de-
mande comment il peut résister avec
une plaie de cette étendue. de cette
profondeur. Le fer a coupé, arraché,
mâché. C'est épouvantable.
Quel dommage. un beau gar-
Tout jeune.
Vous le croyez donc perdu 1.
Je ne dis pas précisément cela, la
nature a tant de mystérieux ressorte.
Mais, voyez-vous, madame, quand lts
médecms parlent de la nature, cVst
que, pour leur part, ils ne savent plis
que faire de leur pauvre science
Et la femme t
Oh 1 là, je commence h nrendie
•epoir. J'ai trouvé moins de fièvre
Oui, ce matin, la peau n'est jeas
aussi brûlante.
Comment a-t-elle passé la nuit ?
Elle a encore beaucoup
jours les mêmes mots qu'elle
deux noms de femme Marie-Aniie. %la-
rie-Louise. et puis enore :m tiocrgi ̃•?
qu'elle appelle à chaque instant Fllc
a dû éprouver, au moment où alle a £ïo
frappée, une terrible commotion mo-
rale.
Et vous n'avez toujours, sur cette
pauvre créatuie, aucun rensercDcumul,
aucune indication ?.
Rien. A l'ambulance d'Héricourt
on l'a mentionnée n inconnue sur le
champ de bataille D. Dans ses poches,
il y avait quelques bijoux et une cer-
taine somme d argent, quelques cen-
iaines de francs. Son costume est celui
d'une Alsacienne. Quand elle parle,
en délirant, elle a bien, en effet, race
de Mulhouse. Je n'en sais pas davan-
tage.
Je rrois que vous ne serez pas
longtemps avant d'en apprendre plus
logtemps. Ou je me trompe bien, ou,
d'ici à ce soir, elle aura au moins quel-
ques moments de calme et de lucidité.
Je ne quitterai pas l'ambulance de
toute la journée. Je serai donc tout de
suite informée.
« Et surtout, prenez garde de fati-
guer la blessée en la laissant trop par-
ler.
Oui, je sais, je sais.
Et une potion calmante au besoin.
Je reviendrai cet après-midi.
Le docteur sortit. 11 boitait. Incapable
de suivre une colonne en marche, trop
débile pour affronter les fatigues de la
mobilisation, il faisait cependant, lui
aussi, son devoir.
Depuis le commencement de îa guer-
re, il se dévouait aux blessés de l'ambu-
lance de la Barolière, et la noble fem-
me qui avait ouvert son château aux
victimes de cette effroyable tuerie et
qui leur consacrait ses jours et ses nuits
avait trouvé en lui le plus utile et le
plus expérimenté des auxiliaires.
Il se nommait Philippe Raynaud. Il
appartenait à une riche famille de la
Bourgogne. Il était atteint d'une infir-
mité qui lui rendait la marche pénible
c.'était une double excuse pour passer
sa vie dans l'oisiveté.
Mais il n'en avait pas jugé ainsi.
Il avait profité de sa fortune pour tra-
vailler davantage et avec plus do fruit.
Estimant qu'il y a partout à apprendre
et qu'il est bon de se rendre compte de
ce qui se passe plus loin que les bornes
de son village, il avait couru les Univer-
sités allemandes et les hôpitaux an-
Il était revenu de ces voyages avec
des idée? qui semblaient alors quelque
peu téméraires aux représentants de
la science officielle, mais qui parais-
saient merveilleuses à csux que le doc
teur Philippe Raynaud soulageait en
appliquant ces idées téméraires.
Quand nos soldats français prison-
niers en Allemagne écrivaient terri-
fiés que là-bas on avait la barbarie
de jeter dans des bains froids les pau-
vres malheureux atteints de la fièvre
typhoïde, le docteur Raynaud, aux ex-
clamations de ses confrères, répondait
tranquillement
Vous savez que depuis quelque
temps j'ai aussi opéré de cette façon
dans des cas absolument désespérés
et que je m'en suis admirablement
trouvé.
Et il ajoutait
Nous n'avrns qu'un tort en Fran-
ce, c'est de croire que tou tce que nous
ignorons ce sont des inutilités ou des
sottises. Quand on a un peu voyagé à
l'étranger, on revient de cette opinion.
On en revient parfois même un peu
plus vite qu'il ne faudrait pour la sau-
vegarde de notre amour-propre.
Et, plus tristement, il concluait
D'ailleurs, ce n'est pas au moment
où cette désastreuse guerre donne le
coup de gr&ce & nos plus chères, à nos
plus grandes illusions, ce n'est pas à j
ie moment qu'il y a besoin de mettre
le doigt sur notre plaie. Ello est béante.
et Dieu veuillo qu'elle ne soit pas mor-
telle.
Son infirmité, on l'a dit plus haut,
l'avait empêché de partir. Mais à l'am-
bulance du château de la Barolière il
pouvait plus utilement encore que
sur les champs de bataille -payer sa
dette à son pays et aux malheu-
reux que de lugubres convois rappor-
taient mutilés, agonisants, il donnait,
sans compter, tout son temps, tout son
dévouement, toute sa science.
Depuis vingt jours, il luttait contre la
blessure qui avait terrassée cette fem-
me inconnue depuis vingt jours il
suivrait, heure par heure le travail de
la vie hésitante.
Mais enfin, maintenant, il se sentait
vainqueur et il prévoyait. pour le jour
mëme, un réveil de l'esprit dans ce
corps ranimé.
Le tact du praticien n'avait pas, d'ail-
leurs, été mis en défaut. Vers le milieu
de la journée, dans le silence de la vas-
te orangerie que ne troublait qu'à de ra-
res intervalles la plainte d'un blessé sor-
tant de sa somnolente torpeur pour de-
mander à boire ou pour se retourner sur
son lit de souffrance, Catherine, toute
baignée de sueur ouvrit des jeux qui,
cette fois, n'étaient plus hallucinés par
les visions du délire.
D'abord, comme tous ceux qui s'éveil-
lent d'un long sommeil, elle s'imagina
être au milieu des siens, chez elle,
dans sa maison, dans son lit.
Mais non.. Cette couchette toute blan-
che, ce n'était pas son grand lit aux
courtines de toile peinte à la mode d'Al-
sace. Ce n'était pas non plus le grabat
de la masure du bois des Schlittes.
Où était-elle donc ?. Où étaient les
enfants ?.
Et comme elle essayait de tourner la
tête pour les chercher du regard, une
violente douleur lui déchira la poitri-
ne.
Elle porta la main à son cœur oppres-
sé. Les bandages d'un pansement l'en-
veloppaient jusqu'à la ceinture.
Et puis elle percevait maintenant cet-
te odeur fade et nauséabonde. cette o-
deur qui persiste, malgré la proprete ta
plus minutieuse, dans les salles où il
y a des blessés. où on fait des panse-
ments.
Mais je suis dans un hôpital.
Pourquoi m'a-t-on portée ici 2. Où a-
t-on mis les petits i
I/Onest-Fciafr
mais devant M. le juge d'instruction Jollint,
pour des faits auxquels je n'étaispas mêlé,
sans arriver a savoir si j'étais cité comme
témoin ou comme inculpé.
Au petits convsnt du Grand-Orient, qui
t'est ouvert le 19 mars dernier, je sais per-
tlnemment qu'on s'est particulièrement oc-
cupé de ma personne et qu'on a exprimé
l'opinion qu'il fallait surtout marcher con-
tre la me de OreneUa.
A cette époque, le Grand-Orient préten-
dait être nous 1p croup d'un chambarde-
ment. On obtint de M. [Avine des agents
et un cycliste en civil Peur parer à tous les
événements. Bideçain avait, disait-on,
learni les plans et l'abbé Teunnentin était
famé du complot. Nayant jumais rien
oomploté de ce genre, je n'avais pas à me
préoccuper de cette invention.
Ces détails, que je pourrais préciser et
tempêter. sent de nature à orienter les
honnêtes gens pour mivre les fils d'une in-
trtoie qui finirn en fumée comme elle la
mérite,
Je répète que l'Association antimaçonnl-
,que a été uniquement fondée et voici
tee termes de notre déclaration 1 la préfec-
ture de police, pour ̃ étudier et faire
a connaître par 'n nropagande écite .et
parlée, l'influence sociale, cliilo^ophique
et pnlitkrie de la Frnnc-Maçonnerie et
autres sociétés sf»"rM.ea m.
L'Association .intimnconnique n'est ja-
)nais sortie de ce programme.
J. TOUBMKNTLN.
Le a Matin bat en retraite
Devant la netteté de ce démenti, notre
bcnoît confrère bat nrudemment en re-
traite dans ces termes
M. l'abbé Tnurmmtin peut continuer à ré-
péter jusqu'il satiété qu'on n'a rien saisi
chez lui. Mettons qu'on n'ail tien saisi
La justice, n'a pas loviovrs besoin dp pmti-
quer tmc saisie pour qu'en rcmctte certains
papiers entre scs mains.
A la bonne heure 1 Mais alors nui
prouve l'authenticité des dites fiches.?
k Le terrible M. Audou2rd
Versailles, 30 avril. Les préten-
Clues « fiches cléneaJes» publiées avant-
hier matin avaient causé un grand
émoi dans la ville de Versailles, d'ordi-
naire si paisible dans les salons, dans
les cafés, on discute sur l'authenticité
de ces documents, on se demande sur-
toui ce qu'est Y A vent-Garde royaliste, j
Eh bien t ccttx association, qui avait
son siège 31, rue de Vergennes, n'exis-
te que de nom, et le professeur l'hala-
mas, qui avait fait avant-hier une con-
férence contradictoire à ce sujct, confé-
rence au cours de laquelle M. Léon,
directeur du Petit Versaillais, lui mon-
tra la façon peu sérieuse dont les « fi-
ehes cléricales Il furent écrites, va se
voir obligé de reconnaître que l'nvance-
ment des officiers francs-maçons n'est
pas encore compromis pour cette fois.
Au prétendu ;it;ge de l'Avant-Garde
royaliste, où nous nous sommes pré-
sentés, ce n'est pas M. Audouard qui
est venu répondre à nos questions, mais
bien son ancien professeur, M. Leurs,
9u i, dans une villa isolée, tient une
institution' privée pour la préparation
aux examens du baccalauréat.
Vous me voyez, nuus dit-il, profondé-
jnc: ennuyé de Luule celle histoire c'est
ridicule que moi, professeur, je suis mêlé à
cela; j'ai eu, en elÎel, chez moi, pendant
deux ans, oniuine éiùve M. Audouard, qui
est aujourd'hui àgé de dix-neuf ans. C'est
un exBilé qui éprouve un perpétuel besoin
de se melire en avant. Depuis que je le con-
nais, il ne cesse de fonder des œuvres de
Chmilti, des associations de tuute sorte.
u ii y a. environ deux mois, voyant que
ne pouvais rien eu faire, je l'ai renvoyé
& M. M. de son tuteur, qui l'a ins-
tallé à Paris.
A quelle date est-il devenu président
de l' « Avant-Garde ruyaliste 1
Au commencement de l'année der-
nière. renaît (le quitter une cerUune œu-
vre de Saint-Benoit; il se mit tout à ooup en
tête uc se lance- dans la politique. Je com-
meuçai par le railler doucement il fonda
quand môme sa ligue, dont il est, je crois
bien, le président et le seul membre; lit fai-
re un grand nombre de cachets, des papiers
à en-tùle, et se lit expédier des brochures
de propagande, très heureux de l'impor- i
tance qu'il se donnait ainsi.
» C'est vers le mois de décembre dernier
qu'il irua^a de combattre le système des
fiches maçonniques au moycu ue « contre-
fiches u rédigées par lui. Il prcnait tout
simplement les noms de quelques oiliciers
de la garnison dont il avait «nient' parier
et leur constituait un dossier fantaisiste sur
le modèle de ceux du Crand UneuL j
Mais à qui les envoyait-il
Je vous avouerai que je ne m'en suis
guère ocup3.
Ces riches ont-elles été saisies dans les
papiers qui se trouvaient chez vous ?
i'cul-wvre. D'ailleurs, comme beaucoup
de ses semblables. M. Audouaid se dénon-
çait lui-même; il amenait quelquefois ici des
policiers, à mou ^raml mùconUulement.
Déjà, en février 190G, ni. Durain, ins-
pecteur de la police à Versailles, est venu
perquisitionner il mon domicile. Celle fois,
on m'a débarrassé de mes papiers absurdes
et du monceau de brochures qui encom-
braient les chambres de mes élèves.
n Je vois venir la f;n de mes ennuis je
n'ai pius qu'à ine rendre, ce soir, à la nou-
velle conférence Thalamas pour remettre
les choses au point et éviter que l'on essaie
encore d'exploiter cette gaminerie. Il
Et M. Leurs nous remet la note rectifica-
tive suivante qu'il envoie aux journaux qui,
hier matin, ont donné des détails sur les
perquisitions opérées à son domicile
« A la suite de l'article paru dans le Ma- 1
tin du 29 avril.. sons la rubrique Fiches )
cléricales n, M. Leurs, professeur, 81, rue
de Vergonnoe, & Versailles, nous prie de
déclarer que son ex-élève, M. Audouard,
n'est plus chez lui et qu'il a toujours désap-
prouvé la façon dont ce jeune homme s'oc-
cupait de politique au détriment de sa pré-
paration au baccalauréat
AU CAFÉ DU GLOnE
Adrcssrz-moi les lettres importantes
au café du Globe, en face de la gare rive
drnite c'est là que V Avant-Garde tient ses
assises, disait naguère à qui voulait l'enten-
dre M. Audouard.
il i1 recevait bien quelques lettres,
nons a déclaré le propriétaire du café je
croyais que c'était sérieux et j'aurais été
bien heureux d'abriter chez moi une réu-
nion de gens du parti royaliste mais M.
Audonard est bien le seul membre de sa
ligue que j'aie jamais vu.
Comment le Matin il s'est fait rouler
Pari;, 30 avril. M. V. Cornitrlion,
du Solca, qui a vu M. Audouard lui-,
même, raconte d'après ce dernier ce qui
a dû se passer.
Les fiches ont été communiquées à notre
confrère par un homme qui fut, pendant
«rtielqrie temps, accepté dans les réunions
royalistes. Mais on ne tarda pas à se con-
vaincre que c'était un policier et on le mit
il. la porte de partout. C'est sa vengeance
qu'il nous sert dans le (1 Matin Il.
M. Audouard est un jeune homme de
vingt ans, très impulsif et trop peu réflé-
chi. n s'était lié avec ce policier alors que
celui-ci était accepta.
Un beau jour, le mouchard dit au jeunes
homme Vous devriez bien m'aider je
dois envoler à l'abbé Tourmentin des fl-
cbes sur les officiers francs-maçons de
Versailles.
Audouard accepta, car il savait que
l'abbé Tourmentin dirigcait une Ligue dont
le but était de fournir des renseignements
sur les candidats francs-maçons.
Sous la dictée du policier, il écrivit les
lettres publiées par le Matin Il.
Or, e( c'est le nogid de l'affaire, Il ces fi-
ches ne sont jamais parvenues a l'abbé
l'ourmentin, qui ignore le nom d'AudouarO
et celui du policier.
Celui-ci les avait gardées par devers lui,
dans l'espoir de compromettre un jour Au-
douard, royaliste militant.
Lettre ouverte à M. CSemenceau j
M. l'amiral de Cuvcrville adresse à i
M. Clemenceau la lettre ci-après i
Monsieur le ministre,
Le Secrétaire général de l'Association An-
lîmaçonnique de France, dont j'ai l'honneur
d'être le président, m'informe que, le 27
avril, à cinq heures du matin, une perquisi-
tion a été faite, 42, rue de Grenelle, au siè-
ge de l'Association. Quatre serrures ont été
crochetées par un serrurier réquisitionné à
cet effet. Les recherches n'ont eu d'autre ré-
sultat que de faire constater que la caisse
était à peu près vide.
L'Association Antimaçonnique est une as-
social.ion décimée elle cnmbat au grand
jour la secte maçonnique Il laquelle revient
pour la plus grande part la responsabilité
des désordres et des troubles qui agitent le
pavs.
Chercher à impliquer l'Association Anli- j
maçonnique dans les faits de grèves du
Nord et du Pas-de-Calais est, assurément,
une Il amère plaisanterie )1; quoi qu'il en
soit, il ne me déplatt pas de constater que
le Il collègue il qui déposait naguère sur le
bureau du Sénat une proposition de loi
ayant pour ohjet de faire respecter la liber-
té et le domicile des citoyens, donne aujour-
d'hui, comme ministre, l'exemple de leur
viulation sous le plus invraisemblable des
prétextes. L'opinion publique appréciera. |
Vice-amiral de Cuverville,
Sénateur,
Président dc l'Association Antimaçonnique
de Frarcce.
La NoO-Seche (Côtes-du-Nord), 28 avril 130C.
DANS LES DEPARTEMENTS
Une arrestation dans le Nord
Val anciennes, 30 avril. Le par-
quet s'est occupé pendant la plus gran-
de partie dc la journée du dépouille-
ment et du classement des papiers sai-
sis dans les dernières perquisitions re-
latives aux menées révolutionnaires
qui se sont manifestées pendant la grè-
ve qui vient de s'achever.
Une arrestation importante a été opé-
rée dans l'après-midi. Sur un mandat
d'amener décerné par M. Gober[, juge
d'instruction, M. Musmier, commissai-
re de police à Condé, a arrêté M. le
docteur Tanche, de Vieux-Condé, qui
aurait pris une part très active au mou-
vement gréviste. Le docteur Tanche est
inculpé d'entraves à la liberté du tra-
vail et de bris de clôture. De plus, des
présomptions graves de menées révolu-
tionnaires pèseraient sur lui. Une per-
quisition a été faite à son domicile et
une volumineuse correspondance a été
saisie et d6posée au parciuet.
Le docteur-Tanche a été conduit à
Valenciennes dans un fourgon militai-
re escorté par la gendarmerie de Con-
dé. •
II a été écroué à six heures du soir,
après avoir subi un premier interroga-
toire devant le juge d'instruction. Rien
n'a transpiré de ses déclarations.
LE PREMIER MAI
Le service d'ordre
Paris, 30 avriL Les troupes seront au-
jsurd'hui consignées tous les agents de
police prendront leur service ce soir à mi-
nuit et ne le quitteront qu'après-demain, à
une heure du matin.
Les colonels des troupes arrivées à Pa-
ris ont été convoqués par le préfet de po-
Uce qui leur a donné des instructions pour
occuper les principaux points stratégiques
de la capitale.
Demain matin, à quatre heures, deux
paquets de cartouches seront distribuées à
chaque homme.
Dans la banlieue
Paris, 30 avril. Comme à Paris, d'im-
port.antes mesures d'ordre ont été prises
dans la banlieue.
A Vincennes, à Charenton, & Joinville,
chaque commissaire disposera de 200 hom-
mes de troupes, fantassins et cavaliers.
La bombe du pont d'Argenteuil
Paris, 30 avril. L'enquête continue à
Argenteuil, sous la direction de M. Bois-
sières, commissaire de surveillance admi-
nistrative. Jusqu'à présent, aucun- nou-
venu témoignage n'a éclairé l'instruction.
M. Fleury, juge d'instruction chargé de
l'affaire, se rendra aujourd'hui à Argen-
teuil pour recueillir de nouvelles déposi-
tions.
La gare d'Argenteuil est occupée militai-
rement et le pont gardé par quatre senti-
nelles baïonnette au canon.
DANS LES DÉPARTEMENTS
Chez les mineurs du Nord
Lens, 30 avril. On compte que la jour-
née du 1" mai sera très calm3 dans le bas-
sin houiller, tant en raison des mesures
énergiques qui sont prises que de la lassi-
tude très grande quon constate chez les
mineurs.
Dans les réunions publiques, les ouvriers
mineurs votent la continuation de la grève,
mais isolément ils sont décidés à la reprise
du travail, et si les dirigeantes des syndi-
cats, au lieu de continuer a prêcher la résis-
tance, conseillaient une reprise, le travail
deviendrait presqu'auseilot général.
Ce qui ressort dea conversations des mi-
neurs pris isolément, c'est que tous se plai-
gnent des privations qu'ils endurent. Les
fournisseurs se font prier pour livrer leurs
marchandises, beaucoup n'ayant pas com-
plètement payé les arriérés des dernières
grèves.
L'augmentation des descentes effectuées
ce matin, sur la journée de samedi, est une
indication très nette sur l'attitude des ou-
vriers et on pense, dans les milieux bien
informés, que mercredi matin on constatera
une reprise sensible qui ne fera que s'ac-
centuer rapidement.
LES GREVES
M. Barthou et les facteurs
Paris, 30 avril. M. Barthou, accompa-
gné de M. Ladmirault, chef de son secréta-
riat particulier, s'est rendu ce matin à la
recette principale des postes de Paris. Il a
été reçu à son arrivic par M. Joyeux, di-
recteur dea postes de la Seine, qui l'a con-
duit dans le nrand hall de distribution où
étaient groupés 2.000 facteurs (le lettres et
des imprimés, ainsi que des délégations des
différents services de la recette principale.
liépondant à Ni. Serres qui lui avait
adressé une allocution, M. Barthou n'a pas
dissimulé qu'il devrait rester irréductible à
l'égard de ceux qui ont élaboré, organisé et
ex;;spc. ce mouvement, en lui donnant un
caractère révolutionnaire; mais qu'il répon-
dra par des mesures individuelles de clé-
mence aux appels pressants que lui ont
adressé les associations des agents, sous-
agents et ouvriers des postes et télégraphes.
Il a parlé ensuite des améliorations qu'il
compta apporter au service.
Les mineurs du Nord
Douai, 30 avril. A la suite de l'entente
intervenue hier entre patrons et ouvriers,
à la sous-préfecture de Douai, la reprise du
travail est générale aujourd'hui aux mines
d'Ani che, où l'on compte ù peine 450 ab-
sences sur un effectif de 4.000 ouvriers.
Il faut encore tenir compte qu'un certain
ncr.iiK-3 de grévistes n'ont peut-être pas
été informés en temps voulu de la décision
prae et qu'ils seront rentrés demain au
A la compagnie de l'Escarpelle, qui est
le centre de la résistance, la reprise est
moins accentuée. On compte 500 descentes
environ sur un effectif de 2.000 mineurs.
LE SILLON
Pie X et le Sillon de Bretagne
Vendredi dernier, notre ami Michel
Even, président du Silfon de Breta-
gne, a été reçu en audience privée par
Pic X. Mgr Vaneufville l'accompagnait.
Le Souverain Pontife a accueilli Mi-
chel Even avec beaucoup de bienveil-
lance, manifestant un intérêt très vif
au récit que notre ami lui faisait de
l'action du Sillon en Bretagne.
Pie X a béni ensuite affectueusement
Michel Even et, dans sa personne, a-t-il
ajouté, tous les camarades du Sillon.
AUX COLONIES
SITUATION GRAVE A LA GUADELOUPE
New-York, S0 avril. On télégraphie de
La Pointo-à-Pitre (Guadeloupe) au New
York Herald n
La situation est extrêmement inquiétante.
De graves événements se produisent par-
tout. L'anarchie est complète à La Basse-
Terre.
M. Gerville-r.éache a fui cette ville, se re-
l fugiant aux Trois-Rivières, chez M. Vignes.
Son arrivée n |1|'<1 suivie de nouveaux trou-
bles. Des coups de fusil ont été tirés et la
troupe, attaquée, a chargé à la baïonnette.
De nombreux habitants ont été blesséa
par une bande de forcenés s'intitulant Il bri-
gade volante u. On dit dans 111e que ces
individus agissent sous la direction de la
municipalité et avec l'a* nation du gou-
verneur. Les gens paisi s sont attaqués
et leurs demeures saccadées et pillées. Le
nouveau procureur générnl, M. Artaud, dé-
barquant du paquebot, assista il. ces scènes
de désordre.
Le consul d'Angleterre, accompagné d'un
officier du vapeur Il Parima n, fut poursuivi
hier dans la ville et attaqué par une bande
armée de gourdins. Le consul s'enfuit. Son
compatmon fut à moitié assommé et griève-
ment blessé.
De graves émeutes se sont produites il.
Duval. Ces deux centres industriels furent
attaqués par une foule d'individus récla-
manl leur salaire. Le personnel fut maltrai-
té et le matériel endommagé. Les directeurs
furent cernés dans leurs demeures, des-
quelles ils ne purent sortir qu'avec l'aide
des gendarmes. Le bruit circule qu'il y au-
ra une émeute générale lors de l'élection
législative. Les deux partis politiques s'ar-
ment et des scènes sanglantes sont à pré-
voir.
Informations
DANS LE%)' ADMINISTRATES
POSTES ET TELEGRAPHES. Sont
nommés surnuméraires, les postulants dont
les noms suivent MM. Boutin, Leray, à
riantes, Pouvreau, Cazeaux. à la ligne de
l'Ouest.
Sont nommés facteurs de ville des pos-
tes à Vitré, M. Maignan, facteur local il
Argentré-du-Plessis; à Quimper, M. Collet,
ex-sergent rengagé, et NI. Le Guyadcr, gar-
dien de bureau à Quimper.
Sont nommés facteurs locaux ou ruraux
à Touvois (Loire-Inférieure), M. Baril il
Brissac (Maine-et-Lire), M. Gérigner; aux
Pieux NI. Bourçet; à Saint-Lô,
M. Menant; il. Krnée (Mayenne), M. David.
TRAVAUX PUBLICS. M. dc Cadou-
dal, ex-adjudant au 814 régiment territorial
d'infanterie à Nantes, est nommé commis
de 4' classe des ponts et chaussées, en Al-
gérie.
DOUANES. M. Sellier, receveur il. Re-
don, est promu sur place à un traitement
supérieur.
ENREGISTREMENT. M. Courtin, rece-
veur Moulins-lingilbert (Nièvre), est nom-
mé r«ceve»ir à Daoulas en remplacement de
M. Hémery de Goascaradec, non acceptant,
et dont l.i nomination est rapportée.
CONTRIBUTIONS INDIRECTES. Un
concours pour l'emp!oi de préposé des con-
tributions indirectes aura lieu, au chef-lieu
..e chaque département, le 21 juin prochain.
Les postulants doivent être Agés de 20 ans
au moins et de 25 ans au plus. Toutefois,
pour ceux qui justifient de services militai-
res ou civils pouvant entrer dans la liqui-
dation d'une pension de --traite, la limite de
25 ans est reculée d'une durée égale il celle
des années de service sans pouvoir dépasser
30 ans,
DANS L'ARMÉE
CORPS DE SANTE COLONIAL. L'offi-
cier d'administration de 2° clas. lCerguen af-
fecté a Brest, est désigné pour l'administra-
tion cenlrale des colonies.
RENGAGEMENTS. Les candidats aux
emplois de rengagés sont informés qu'il
existe des vacances auxquelles il sera pour-
vu le 13 mai, dans les corps suivants
70° d'infant. il. Vitré 8° bat. de chasseurs
à pied à Amiens 17" bat. de chasseurs à
pied ii Rambervilliers 30° rég. d'art, Or-
léans C bat. d'artillerie à pied à Tout
10° escadrondutrain des équipages il. Fou-
gères 17' escadron de la même armc à Li-
moges 14e escadron de la même armc, il.
Lyon 4° section de commis et ouvriers au
Mans 23" section d'infirmiers militaires à
Troyes.
ECOLE POLYTECHNIQUE, Les com-
positions écrites pour l'admission il. l'école
polytechniquo auront lieu les 5, 6, 7, 8, 9
juin.
Poste militaire
Les solutions sont insérées le lundi. rcn-
seignements absolument gratuits.- Adresser
les demandes M. IUmus. à l'Ouest-Eclair,
en ioiflv.anl un timbre de 0.25 pour (rais de
rcciicrthes.
Jacob et Louis. Vous êtes dispensé de
cette période de réserve. Aucuu ordre d'ap-
pel ne vous sera en voyô, si ce n'est par er-
reur. et, dans ce cas, le retrait eu sera opé-
ré sur votre demande rappelant vos servi-
ces.
B. D. C. la Probablement en octobre;
2° Vous pouvez en faire immédiatement la
demande par l'intermédiaire de la gendar-
marie, peut-être réussirez-voua 30 Au prin-
temps 1907 ou tout au moins à la première
convocation de l'année.
Un abonné. Vous pourrez bénéficier de
l'envoi en congé après un an de service, si
vous êtes entré depuis votre incorporation
dans un des cas de dispense prévus par 1 ar-
ticle 21 (aîné d'orphelins, fils de veuve, fie-
re de militaire, etc.); par l'article 22 (soutien
insdispensable de famille).
Un bleu. 1" Uui, si vous voulez, raais
il sera surtout tenu compte de vos connais-
sances et de vos aptituues; 2" Parmi les mi-
.litaires affectés à l'infanterie. Les hommes
du service auxiliaire sont pris de préfé-
rence 3° Non.
B. T. Il La prime de 200 francs vous
sera payée lors de votre arrivée au corps et
non dès la signature de l'acte d'engagement;
2° Vous n'y aurez droit qu'à partir de votre <
troisième année de service. f
L. 1» Jusqu'à 3G ans dans les trou-
pes coloniales. L'interruption de service ne
doit pas être supérieure il trois ans pour
l'admission à la gendarmerie; 2° Adressez-
vous au commandant de la gendarmerie de
votre résidence et présentez-lui votre livret,
votre certificat de bonne conduite et un cer-
tificat de bonnes vie et mœurs.
U. P. le Oui, mais par voie d'engage-
ment pour trois ans; 2° Vous vous présen-
terez au bureau de recrutement avec acte
de naissance, extrait du casier judiciaire,
certificat de bonnes vie et moeurs et certifi-
cat d'inscription sur les tableaux de recen-
sement de votre classe; 3° En tout temps,
jusqu'au le- octobre.
J. C. le Vous pourrez contracter cet
engagement & toute époque de l'année; 2° Si
vous m'en croyez, vous ne vous engagerez
que pour trois ans, sauf à sipner un renga-
gement lorsque vous aurez accompli un an
de service.
Un ajusteur. Les primes de travail sont
supprimées. Elles sont remplacées par des
distribuions de vin.
A. B. 98. 1° Le 26' bataillon a Vincen-
nes 2° Les facilités sont les mêmes dans
ces corps.
E. B. Vannes, Un colléaien Phn, P. R.
père d'un soldat. Lundi.
La Vie Sportive
E1PPISMB
Courses à Saint-Cloud
Pmx OH la PAUMELLE. 3, 4 et 5 ans, 3.000
fr., 2.500 m. l' CM lo sa (3\ à i\f. W. Davis;
2* Lumineuse à M. Vanderbilt 3' Donopola,
M. Cunnington.
PnLx us LA BATAILLE. 3 ans, 1.601 m., 5.000
francs. I" SakUara, à M. Ed. Blanc 2* Bel-
ntnr, il M. Vanderbilt 3' Cassandre, Il M. E-
phnssi.
Prix cR Roi So'.Eit,. am, 2.000 m .20.000
francs. l' Moulins-ta-Mnrelic, h M. J. I ':u.x;
à M. Woodlard.
Pi>ik DES Giaif.uls. 3 et 4 ans, 1.300 m.,
2.000 fr. 1* Tombola, n M. Yeil-Picard 2'
Pergralus, à M. A. Bonnet 3' Janvier, a NI.
Ephrussi.
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V Le Prodigue, il M. Pzifor C Arlicte-1',
M. Williams Yves, il. NI. Le Goniilc.
Pmx DES PsupiiEns. 3 ans. i.<*<<) tr., 1.5(10
m. 1" Iras, a M. Ed. flanc 2'7>i/ri? à NI.
Vunderbilt 3' Tramonlaiie, il M. Veil-Picard.
CYCLISME
Au Parc des Princes
La réunion d'hier
Parts, °0 avril. Le match Friol-Van den
Born n'a pas fourni la bolle lutte que l'on es-
porait.. Dans la première manche, le Belge s'est
I.'iiàsO surprendre par un démarrage adroit de
Fric) qui, plongeant IL la cordo dans le dernier
virnge, lui a pris trois longueurs, qu'il n'a pu
rattraper. Vun den Rorn, visiblenrent démora-
lisé, n'a môme pas cherché ù lutter dans la se-
conde mancho.
En demi-fond, Darragon a brillamment enle-
vé la course de l'heure. Huixlicnpé "u début fie
la course par un incident qui le distançait de
prcs d'un tour,il a réussi à rattrnppcr et (l'iibler
la plupart rtr> s<\i concurTents avant la dernière
heure écoulée. Lcrçeou. qui a tenu la tête pen-
dant une partie de la course s'est montré très
courag'jux, et Darragon n'a pu passer que dif-
Nouvelles diverses
tlier a eu lieu il. Tours le match Kramer-Jac-
que!in. L'Américain a facilement triomphé clins
les deux manchcs do l'ex'-champion na!ijna).
A Roanne, Schilling a fait une excellente im-
pression sur le public en triomphnnt de Du-
pré et d'IJllcça.ird.
Aujourd'hui aura lieu il. Roubaix une gran-
de bataille de vitesse, dans laquelle Kramer
sera au! prises avec' Friol et Van den Born.
Laval
JAMBE BRISEE. Hier à 9 heures du
matin. Mme Métairie, agoo de G8 ni^a, ha-
bilant rue Basse-dcs-Bouchers, a fait une
chute dnns son escalier et s'est brisée une
jambe. On a conduit la blessée b l'hôpital.
ETAT-CIVIL. Naissances. Gaston Du-
raud, Aiméo Neveu, Albert Cousin.
Pultlkaiions de mariages. Albert Courcel-
lé et ïhéi-èse Thomas Jules Scwicot, et Clémen-
tine Gaignan Paul Fournier et Marie Métayer.
Mariages. Auguste Greilé, et Armantiir.e
Poupin Henri Marin eL Eugénie tëoudier Mû-
rie Uumont et llooulio Lebrcc.
Décès. Victorine Drouilleaii, veuve Cabin,
55 aus Marguerite Gencslay, 1 mois.
Chailland
VOL. Depuis quelque temps, M. n^bi-
neau, fermier il la Basse-Chanière, en Chai
lan.i, constatait la disparition d'un certain
nombre de ses volailles. Il déposa, ces
jourj-ci, une plainte contre un de ses voi-
sins.
Celui-ci, interrogé par les gendarmes, re-
connut avoir tué en effet un certain nombre
de poules; mais il déclara pour sa défense,
que ces volailles venaient dans sa cour.
Aumeville-Lestre
UN CRIME DE CHEMINEAU. Un in-
dividu se disant raccommodeur de para-
pluies et sa femme arrivaient dans la soi-
rée il Aumeville-Lestre; après plusieurs sta-
tions dans les débits, ils se présentèrent
chez M. Godefroy, entrepreneur et débitant
de tabac, en demandant pour deux sous de
tabac.
Est-il bien pesé ? demanda 1 homme.
Oui, répondit le débitant.
le. Si vous n'en voulez pas tel que, Ialsses-
L'homme sortit en même temps crue l'un
des onvriers de Godefroy. Celui-ci s'en allait
se coucher sa journée de maçon faite. la
femme Dorléans. mécontente, se mit A t'in-
jurier et lui lança une pierre dans le dos.
Vieille g. dit le ienre homme.
Rénete nn peu dit fWlénns et aussitôt
il le frappa de deux coups de couteau, l'un à
la poitrine, l'autre à la cuisse. Le sang cou-
la à flots.
Aux cris de la victime, M. Oodefroy s(,r!it
et appela ses autres ouvriers afin d'arrêter
le meurtrier, en même temps qu'on cournit
prévenir le maréchal des locis de gendar-
merie. Le docteur Debains, appelé, «M.na
ses soins au blessé, mais tout fut i'.uti'e,
car ce dernier expirait vers 4 heures au ma-
tin.
La victime est un jenne homme rie 18 à
19 ans, nommé Etienne Fouré, natif .le t a-
ramé. Il était depuis quelques noie ch»»
M. f.odefroy, comme ouvrier maçr.n.
Très doux et très rangé, personne n'o li-
rait pu prévoir pour lui cette mort 'ernb'e.
Quant au meurtrier, il se présentait ifez
M. Home!, maire, et demandait il
en menaçant. Arrêté presqu aussitôt oar de
courageux habitants, il était remis intre les
mains des gendarmes vers 3 heures dn
matin.
Il a déclaré se nommer DorFéans.
ILLE = ET -VILAINE
VITRE
VOL. Un malfaiteur s'est introduit par
escalade dans le hantmr de NI. Leduliv, ï.ir
dinier au I3as-Pcnt, et a emporté divrra ef-
fels et une bassine en cuivre. On recherche
l'auteur du vcl.
Ch£t;llon-en-Vsn Jetais
VOL. ;\1. Le Dret-n, cultivateur, a 415
victime d'un vol de 23 francs et de divers
objets, commis en plein jour pur doux in-
dividus se disant déhanchés dc la verrerie
do Fougères. L'un peut avoir ià ans et est
cuiffé d'un chapeau nuir l'autre peut .ivnir
17 il 18 ans, et porîe une casquette rle cyclis-
te. Ils sont rcciifrchéa.
La Guerrhe
BRIS DE CARREAU. M. Hervé, mnr.%
chal-ferrant au [ii «osier, est en mnuvnis
termes avec sa voisine, Aille Oninl. SVIant
rencontrés, ils se sont dit des
sj sont gifnés, et Mlle Gérrd'a brisô un
carreau à la croisée de la maison de son
voisin. Elle s'est blessée a la miiin.
Le PerLre
UN AMOUREUX PEU CHANCKIjX.
Auguste Garderiau, 43 ans, domestique au
Pertre, actuellement sans placo, renrvnlru
la fi'inmo Hressain et prit drs consomma-
lion: avec clle à l'uuber»?} Lccomte. A9h.
du soir, étant ivre, il n'iitia cct OlaUi^e-
ment et alla se coucher sur un las lie Duiile
où il s'ondermit peu après, il s'a-
perçut de la disparition de sa monirc et
d'une somme de M francs. Sa cuinpatîn'ï
avait aussi disparu, mais on la retrouva et
elle déclara que le plaignant luiavait fait CI.
deau de DO centimes et que, mécnntenie, ella
avait pris 40 francs dans snn pantalon,
mais pas la montre qu'un a découvert dnns
la paill.?.
ArnMéc, la femme Bressain a comparu
devant le tribunal correclinnnel qui l'a con-
damnée à deux mois de pris-n.
LO U VIGN 8-DE-DA 13
UN MEURTRE
Samedi soir, vers sept heures et dem;e,
un voyageur venait demander i'iio5t>.tuliio
pour la nuil à la ferme de la Croix-iiiance,
celui-ci, une discussion s'éleva en-
tre lco deux hommes cl le fermier lit soir-
tir tc trimardeur en 5 armant, parait-il,
d'une fourche.
En arrivant sur la route, le voyageur
sortit un couteau de sa poche et a'nC
que le fermier ait eu le tempes de se uefen-
dre, il lui donnait un violent coup dj celle
arme.
La lame trancha net l'artère caroii le du
malheureux PerreL Le côté gauche de la
gorge était complètement sectionne. Le
fermier lit deux ou trois pas vers sa fem·
me, qui était accourue, croyant empêcher
la rixe, et il s'affaissa pour ne plus se re-
lever.
Le docteur llaudet, de Louvigné, appe-
lé immédiatement, ne put que constater le
décès. Profitant de l'arrivée des témoins,
le meurtrier sciait enfui. Il n'a pas été ar-
rfilo jusqu'ici.
Lo juge de paix et les gendarmes de
Chàteaubourg ont fait les premières cons-
tatations dans la nuit. Le meurtrier était
vêtu d'un pantalon de velours et d'un pa-
letot de cuir.
Ernest Perrel était père de trois enfants.
Il était le lits de l'ancien maire dj Louvi-
gné de Bais. Lui-même était conseiller
municipal depuis de 25 ans. Il était
âgé de 3G environ. Le meurtrier doit avoir
de 25 a 30 ans.
Le parquet de Vitré s'est transporté sur
les lieux.
Sur des renseignements transmis par la
gendarmerie et recueillis près d'ouvriers
qui signalèrent que le meurtrier portait
au cou des traces de teinture d'iode, ce
dernier a été arrêté hier matin a Ernée
(Mayenne).
de toile blanche causait avec un jeune
homme également vêtu de noir.
La jeune femme était grande et élé-
gante. Le jeune homme paraissait souf-
freteux et débile.
Eh bien, docteur, comment sont-
ils ce matin
Positivement, la femme va un peu
mieux mais l'homme est toujours
bien mal.
Vous ne redoutez cependant pas
une catastrophe subite
Pour l'officier ?. Ma foi 1 je ne
sais que vous dire Cet érlat d'obr.s
qui lui a labouré le ventre l'a mis dans
un état effroyable. Non. je me de-
mande comment il peut résister avec
une plaie de cette étendue. de cette
profondeur. Le fer a coupé, arraché,
mâché. C'est épouvantable.
Quel dommage. un beau gar-
Tout jeune.
Vous le croyez donc perdu 1.
Je ne dis pas précisément cela, la
nature a tant de mystérieux ressorte.
Mais, voyez-vous, madame, quand lts
médecms parlent de la nature, cVst
que, pour leur part, ils ne savent plis
que faire de leur pauvre science
Et la femme t
Oh 1 là, je commence h nrendie
•epoir. J'ai trouvé moins de fièvre
Oui, ce matin, la peau n'est jeas
aussi brûlante.
Comment a-t-elle passé la nuit ?
Elle a encore beaucoup
jours les mêmes mots qu'elle
deux noms de femme Marie-Aniie. %la-
rie-Louise. et puis enore :m tiocrgi ̃•?
qu'elle appelle à chaque instant Fllc
a dû éprouver, au moment où alle a £ïo
frappée, une terrible commotion mo-
rale.
Et vous n'avez toujours, sur cette
pauvre créatuie, aucun rensercDcumul,
aucune indication ?.
Rien. A l'ambulance d'Héricourt
on l'a mentionnée n inconnue sur le
champ de bataille D. Dans ses poches,
il y avait quelques bijoux et une cer-
taine somme d argent, quelques cen-
iaines de francs. Son costume est celui
d'une Alsacienne. Quand elle parle,
en délirant, elle a bien, en effet, race
de Mulhouse. Je n'en sais pas davan-
tage.
Je rrois que vous ne serez pas
longtemps avant d'en apprendre plus
logtemps. Ou je me trompe bien, ou,
d'ici à ce soir, elle aura au moins quel-
ques moments de calme et de lucidité.
Je ne quitterai pas l'ambulance de
toute la journée. Je serai donc tout de
suite informée.
« Et surtout, prenez garde de fati-
guer la blessée en la laissant trop par-
ler.
Oui, je sais, je sais.
Et une potion calmante au besoin.
Je reviendrai cet après-midi.
Le docteur sortit. 11 boitait. Incapable
de suivre une colonne en marche, trop
débile pour affronter les fatigues de la
mobilisation, il faisait cependant, lui
aussi, son devoir.
Depuis le commencement de îa guer-
re, il se dévouait aux blessés de l'ambu-
lance de la Barolière, et la noble fem-
me qui avait ouvert son château aux
victimes de cette effroyable tuerie et
qui leur consacrait ses jours et ses nuits
avait trouvé en lui le plus utile et le
plus expérimenté des auxiliaires.
Il se nommait Philippe Raynaud. Il
appartenait à une riche famille de la
Bourgogne. Il était atteint d'une infir-
mité qui lui rendait la marche pénible
c.'était une double excuse pour passer
sa vie dans l'oisiveté.
Mais il n'en avait pas jugé ainsi.
Il avait profité de sa fortune pour tra-
vailler davantage et avec plus do fruit.
Estimant qu'il y a partout à apprendre
et qu'il est bon de se rendre compte de
ce qui se passe plus loin que les bornes
de son village, il avait couru les Univer-
sités allemandes et les hôpitaux an-
Il était revenu de ces voyages avec
des idée? qui semblaient alors quelque
peu téméraires aux représentants de
la science officielle, mais qui parais-
saient merveilleuses à csux que le doc
teur Philippe Raynaud soulageait en
appliquant ces idées téméraires.
Quand nos soldats français prison-
niers en Allemagne écrivaient terri-
fiés que là-bas on avait la barbarie
de jeter dans des bains froids les pau-
vres malheureux atteints de la fièvre
typhoïde, le docteur Raynaud, aux ex-
clamations de ses confrères, répondait
tranquillement
Vous savez que depuis quelque
temps j'ai aussi opéré de cette façon
dans des cas absolument désespérés
et que je m'en suis admirablement
trouvé.
Et il ajoutait
Nous n'avrns qu'un tort en Fran-
ce, c'est de croire que tou tce que nous
ignorons ce sont des inutilités ou des
sottises. Quand on a un peu voyagé à
l'étranger, on revient de cette opinion.
On en revient parfois même un peu
plus vite qu'il ne faudrait pour la sau-
vegarde de notre amour-propre.
Et, plus tristement, il concluait
D'ailleurs, ce n'est pas au moment
où cette désastreuse guerre donne le
coup de gr&ce & nos plus chères, à nos
plus grandes illusions, ce n'est pas à j
ie moment qu'il y a besoin de mettre
le doigt sur notre plaie. Ello est béante.
et Dieu veuillo qu'elle ne soit pas mor-
telle.
Son infirmité, on l'a dit plus haut,
l'avait empêché de partir. Mais à l'am-
bulance du château de la Barolière il
pouvait plus utilement encore que
sur les champs de bataille -payer sa
dette à son pays et aux malheu-
reux que de lugubres convois rappor-
taient mutilés, agonisants, il donnait,
sans compter, tout son temps, tout son
dévouement, toute sa science.
Depuis vingt jours, il luttait contre la
blessure qui avait terrassée cette fem-
me inconnue depuis vingt jours il
suivrait, heure par heure le travail de
la vie hésitante.
Mais enfin, maintenant, il se sentait
vainqueur et il prévoyait. pour le jour
mëme, un réveil de l'esprit dans ce
corps ranimé.
Le tact du praticien n'avait pas, d'ail-
leurs, été mis en défaut. Vers le milieu
de la journée, dans le silence de la vas-
te orangerie que ne troublait qu'à de ra-
res intervalles la plainte d'un blessé sor-
tant de sa somnolente torpeur pour de-
mander à boire ou pour se retourner sur
son lit de souffrance, Catherine, toute
baignée de sueur ouvrit des jeux qui,
cette fois, n'étaient plus hallucinés par
les visions du délire.
D'abord, comme tous ceux qui s'éveil-
lent d'un long sommeil, elle s'imagina
être au milieu des siens, chez elle,
dans sa maison, dans son lit.
Mais non.. Cette couchette toute blan-
che, ce n'était pas son grand lit aux
courtines de toile peinte à la mode d'Al-
sace. Ce n'était pas non plus le grabat
de la masure du bois des Schlittes.
Où était-elle donc ?. Où étaient les
enfants ?.
Et comme elle essayait de tourner la
tête pour les chercher du regard, une
violente douleur lui déchira la poitri-
ne.
Elle porta la main à son cœur oppres-
sé. Les bandages d'un pansement l'en-
veloppaient jusqu'à la ceinture.
Et puis elle percevait maintenant cet-
te odeur fade et nauséabonde. cette o-
deur qui persiste, malgré la proprete ta
plus minutieuse, dans les salles où il
y a des blessés. où on fait des panse-
ments.
Mais je suis dans un hôpital.
Pourquoi m'a-t-on portée ici 2. Où a-
t-on mis les petits i
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