Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1903-02-21
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1903 21 février 1903
Description : 1903/02/21 (Numéro 1282). 1903/02/21 (Numéro 1282).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/10/2008
Emmanuel DESGRÉES du LOU
Directeur politique
Administration et Rédaction:
♦, rue de La Chalotals, RENNES
4arc-o spfeakîf, r«« Ssïb'-Yvi. B»ESï
(PLACE LA TOUR D'AUVERGNg)
ABONNEMENTS
1
Les non sont pas
ET L'ÉTOILE DE LA MER
JOUJEtlVAU RÉPUBLICAIN DE LA BRETAGNE ET DE L'OUEST
Derniers Télégrammes de la Nuit
Samedi 24 Février i 9O3
(Se Année.- H» 1282
Adresse télégraphique
OUEST-ECLAIR RENNES
RÉCLAMES.
franc
ON TRAITE AUSSI A
Téléphone
L'élection de Dioan
L^s catholiques et les travailleurs
Les adversaires de M. de la Bintinave
sont fort ennuyés de son adhésion u nette
et si loyale au régime républicain, et l'é
lecteur de l'icndihcn qui nous écrivait
avant hier, a très bien exposé, ici morne, les
raisons de ce ce qui
parait mettre le comble à la colère de nos
bons apôtres, c'est qu'après avoir ainsi té-
moipné de ;on respect pour les préférences
politiques de ia nation, M. de la Biminaye
a !ou, par surcroît, faire comprendre aux
électeurs qu'il oonnatt leurs ini.-ivts et
leurs et «^u^, Il e»i elu, les Imu,
bles travailleurs de la ville et de la cam-
papic trouveront en lui un défenseur aussi
persérérant qu'éclairé. A cet é^ard, le ca-
ractère fraiiHierncut progrecsi^tc et démo
cratique (le sa profession de foi Le doit
laisser suinter aucune doute -et c'est ce
que M. J" «fi.-cii'ur Boyer, du Reoeil des
Côti-s-du-Xord, ue pc:!t se résoudieà par-
donner au candidat libéral.
M. le docteur Boyer voudrait croire, et
surtout faire croira il son public,que le sens
des questions sociale, et l'esprit réforma,
leur sont le !io::opcle des politiciens anti-
cléricaux. M:i\& le programme de M. de la
Bintinaye lui pro-jve, juste à point, l'absur
dité d'une telle préiPntiou. Alors, M. Boycr
s'échauffe, s'indigne et s'emporte et, fina-
lement, tiaite Ni. de la Bintinaye de far-
ceur.
M. Boycr a tort et nous allons essayer
de lui dire pourquoi.
Quand nous lisons dans un journal
comme le Petit Rtnnais que tr les gens que
défend /'Ouest Eclair ee sont tovjours
rencontres en tracert des réforme* econo-
miques », nous n'en éprouvions aucune
eurpri·e. Voilà beau temps, en effet, que
nous avons pu vérifier, les uns et les au-
tres, à quel point NI. Jaurès disait vrai
quand il accusait le parti radical d'être
Il un parti sans idées u. Sous ce rapport,
l'organe des radicaux de Rennes ne le cèd<;
à aucune de ses coreligionnaires. li n'a pas
d'jdéet- et, chose assez curieuse, il est fier
de n'en point avoir. Ne sachant rien, ne
voulant rien apprendre, et profondément
convaincu que la joie de l'esprit et le
bonheur de la conscience se trouvent seu-
lemel.t dans l'ignorance sans limite3 et dans
la nullité totale, le Peut Rcnnnit laisse
couler les semaines et les mois sans ap
préhension, assuié qu'il est de rester tou-
jours étal à lui même dans l'expression
des plus solennelles sottises.
Mais le docteur Boyer ?. Nous avions
cru jusqu'ici qu'il avait des ambitions plus
hautes et qu'étant socialiste; il se flattait,
en tonséquence,de ne rien ignorer du mou
tenant social.
Dans le Rjctd dts Côtes du-Nord, où
trois fois par semaine, ce curé de la Répu-
blique rouge commente, pour l'édification
des instituteurs. le Syllabvs de la nouvelle
religion, il n'est question que de science et
d'esprit critique. Méthode scientifique par
ci. méthode scientifique par là, méthode
scientifique partout 1 Dans ces conditions,
comment se peut il faire que M. Boyer ait
écrit de bonne foi, propos du programme
économique de M. de La Bintinaye, les
lignes suivantes qui, on va le voir, ne sont
qu'une copie des âneries du Petit Renna.s?
Ces lois sociales pour lesquelles nous lut-
toiih depuis si longtemps et qu'il a fallu arra-
cher de haute lutte aux bourgeois coulis**
eeve l'Ugiisc ne trouveraient pas, eu ce jour,
de plus zélés délcnscuts que ceux dont toute
i'houtr
Et M. Boyer ajoute « C'est ça qui donne
une rude idée de l'cstou;ac de certaines
gens 1 »
Eh bien no.i* avons le regret de le dire
à M. Boyer, la façon dont il juge, en la
les catholiques, ne
nuus donne pas à nous, une rude idée »
de ses connaissances sociologiques, et s
jamais il lui preud taulaisie d écrire l'his-
toire sociale de la troisième République, je
demanderai, ce jour là, qu'on réhabilite et
*u'on statufie le l'ère Loriquet 1.
En attendant, l'on ne trouvera pas mau
vais qu'au moment où l'on s'efforce ainsi
de susciter contre les défenseurs de la li-
berté religieuse une légende aussi menson-
1 gère, nous dirions ce qu'il convient de dire
pour y couper court.
Les catholiques appliquant toute leur
énergie à faire échouer les réformes on
ne aurait produire, en vérité, une affir-
mation plu» directement contraire aux
faits 1
Si, depuis vingt cinq ans, la législation
ouvrière a réalisé quelques progrès en
France et ·i, présentement, les principes
de l'organisation syndicale et profession-
nelle et le droit d'interveutiou de l'Etat en
faveur des petits et des faibles ne sont plus
bérieusemenl contestés par personne, c'est,
pour la plus grande part, aux efforts per-
sé\éranis et inlassables de l'école suciale
catholique que le doivent les prolétaires.
l'endaut plus de dix ans, en effet le
Journal Officiel nous en est témoin -en
face du gouvernement hésitant et timide et
des majorités indifférentes, les de Mun,
les Freppel et les Lecour Grau maison oui
été presque seuls à la Chambre, avec trois
ou quatre socialistes, à défendre la cause
des travailleurs opprimés. Ce n'est pas
hier, c'est le 25 janvier 1881, que ces hom-
mes cininents dédaigneusemeut qualifiés-
d'utupistes par leurs collègues de la gauche
et du centre de ce centre où siégeait
alors M. Jaurès proprosaient, comme
conclusion d'un discours de M. de Muu,
un ordre du jour invitant Je gouvernement
à rcconnaitre les principes d association et
de solidarité professionnelles et à déposer
uu projet de loi sur la formation de caisses
de prévoyance contre les accidents du tra-
vail et le chômage involontaire. Les signa
taires de celle motion étaient tous des ca-
tholiques, parmi lesquels un ami de M. de
la Biminaye, le regretté Louis de Bélizal,
député des Côtes du Nord
M. Boyer s'étwune que ,NI. de la Biuti-
naye se soit déclaré, dans sa professsion de
foi, partisan déterminé des caisses de re
traites ouvrières et des assurances contre
les accidents. La surprise de notre excel-
lent docteur eût, sans doute, été moins
vive, s'il avait su que la première proposi-
tion de loi sur les retraites, déposée le
25 mai 1886, n'émanait pas des hommes
de la gauche, mais d'un évoque, Mgr Frep
pel, et de M. de Mun. De 1886 à 1903,
voilà 17 ans 1. Et les ouvriers attendent
toujours, parce qu'aujourd'hui, comme k
cette époque, la parole que M. de Mun
prononçait eu 188-1, n'a pas cessée d'être
vraie, malheureusement pour la démocra-
tie
«Quand nous vous parlons réformes,
disait il aux ministres et à leur majorité,
vous répondez cléricalisme 1 »
La loi sur les accidents du travail n'a
été vutée qu'eu 1898, douze ans après le
dépô! d'une proposition de ce méme Mgr
Frej.pel et de ce même M. de Mun, pré-
conisant l'assurance obligatoire mon
Dieu, oui monsieur Boyer, obligatoire
Et dans une au!re proposition, ces deux
représentants du cléricalisme, comme on
dit au Reced, organisaient la protection
du travail des femmes, des enfants et des
jeuucs filles. Quelques années plus tard,
quand le projet du gouvernement sur la
même question vint en discussion, l'on
peut bien dire que ce fut l'éloquence de M.
de Mun, le, amendemenls qu'il déposa et
qu'i: fit triompher, l'ardeur, enfin, qu'il ne
cessa de déployer d'un bouf à l'autre do ce
grand débat, qui imprimèrent à la loi de
181)2 ce caractère nettement social qui de-
vait en faire une véritable réforme. Et
contre qui. s'il vous plait, M. de Mua lut-
tait-ilalors'! contre un bataillon serré d'anti-
cléricaux maiichestôrien.s, qui possèdent
aujourd'hui toute la confiance de M. Boyer,
et dunt le plus intraitable était l'esclava-
giste Yves Guyot.
S'il fallait démontrer ici par le détail à
quel point sont donc mensongères les affir-
mations du R ofil, il nous serait facile de
multiplier les preuves et les témoignages.
Mais le= colonnes du journal n'y suffiraient
pas.
C'est qu'eu effet, sur le terrain des ré
formes sociales et ouvrières, on ne peut pas
faire un pas sans s'apercevoir que les ca-
tholiques ont été, depuis 1870, d'admira-
bles défricheurs. Demandez le plutôt à M.
Millerand qui n'a guère fait autre chose,
étant ministre, que de démarquer les pro-
jets de la démocratie chrétienne 1
Voilà vingt ans et plus que nous récla-
mons la création de conseils du travail, do
chambres d'agriculture et de tribunaux
permanents d'arbitrage, et que nos amis
font campagne pour la représentation na-
tionale et proportionnelle des intérêts pro-
fessionnels! Etquidouc.pendantquelesma-
jorités sectaires se dounentdes indigestions
de moines et de bonnes sœurs, qui donc ne
se lasse pas de prècher.à temps et a contre
temps, avec une fièvre d'apôtre, la consti-
tution au profit du travaillour, du bien de
famille incessible et insaisissable? C'est
un prêtre, c'est l'abbé Lemire Et c'est
lui, encore qui nos pêcheurs doivent le
dépôt d'une proposition de loi portant attri-
bution de biens collectifs aux inscrits mari-
rimes. Utopie, s'écriera-t on. Sans doutel.
mais seulement jusqu'au jour où quelque
radical socialiste sougeant qu'une loi sem-
blable rendrait son auteur populaire, re-
prendra l'idée de M. Lemire, sans eu
indiquer la provenance, et se fera de la
réclame à bon marché eu pillant les idées
de l'abbé démocrate 1.
.J'entends d'ici la voix du docteur
Boyer qui s'impatiente et me rappelle il. la
question
« Vous voilà bien loin de l'élection de
Dinan 1 »
Pas si loin que vous faites mine de le
croire. Tout ce quo je viens de dire, en
effet, n'a pas d'autre but, que de mon-
trer aux électeurs dinaunais combien
on se moque deux, quand on entre
prend de leur faire croire qu'entre l'idée
caiholique et l'idée démocralique, il existe
un abîme infranchissable. La vérité, au
contraire, c'est qu'on peut si bien le fran-
chir, et si aisément, que l'honorable M. de
la Bintfnaye, après beaucoup d'autres, n'y
a pas manqué.
Lorsqu'il demande relisez sa profes-
sion de foi le libre accès de tous toutes
les carrière, la diminution graduelle du
nombre des fonctionnaires grassement ré-
tribués, le juste sulaire pour les pécheurs
de Terre-Neuve, l'extension toujours plus
grande des syndicats agricoles et des cais-
ses rurales, l'adoption du service de deux
ans, la diminution des périodes des vingt-
huit et des treize jours, le perfectionne-
ment de l'assistance médicale gratuite et la
constitution des caisses de retraites pour
la vieillesse, que fait-il autre chose que de
continuer la tradition des catholiques so-
ciaux dont nous rappelions plus haut les
initiatives généreuses et fécondes ?
H nous semble qu'après de telles décla-
tations, les électeurs de la 1»° circonscrip-
tion de Diuan ne peuvent hésiter à lui ac-
corder leur confiance.
Vous verrez demain qu'ils la lui accor-
deront largement et sans compter les ré-
publicain- parce que son adhésion au
régime établi est trop franche, trop exempte
de tout artifice verbal, pour qu'il soit per-
mis d'en suspecter la valeur; les libéraux,
parce qu'il est le scul des trois candidats
en présence dont J'attitude il. l'égard des
persécuteurs de l'idée religieuse soit celle
d'un véritable Breton énergique et fière
les démocraies enfin, parce que M. de la
Bintinaye continuera d'être ce qu'il fut
toujours, un serviteur modeste, mais d'au-
tant plus dévoué et fidèle, des classes labo-
rieuses.
Vive La Bintinaye!
Emmanuel Dasgréea du Loû.
réponse à une objcciio;j
L'idée et la Ferme républicaines
il. et ia i :iu[i'f-
L'L'iuoa Libùrale nous [;:il une objection
Il Satis doute, dit-elie. on ne peut pas dou-
ter de ia parole de M. de la Bintinays. S'il
proclame son respect de la volonté du p.y*,
c'e^t qu'il la respecte. Mais il y a un mais
s'il Hccejiie li forma r-éi>ub!icaiuo, il n'en
accepte pis l'idée H.
Quelle idée?
On voit bien ce que M. Peigné veut ioai-
nu?: « Une <]
République est, par exemple, celle des laïci-
sations. M. de la Bintinaye n'est pas par-
tisan des laïcisations. Donc M. de la Binti-
naye n'accepte pas l'idée républicaine
.est bien cela, n'est-ce pas ?
Notre réponse sera bien simple.
Noua ne sommes pas du tout les adversaires
daparti pris des écoles de l'Etat, et ne récla-
mons pas, comme on semble l'insinuer, la
substitution d'au personnel congregunute a
un personnel laïque. ̃
Ce que nous demandon» c'eet que ce per-
sonnel l;;ïque ait larespect de lafyi religieuse
des familles, et ne se transforma pas, comme
il le fait trop souvent aujourd'hui, soit de sa
propre initiative, soit sous l'influence de ses
supérieurs, en professeur d'antiuatbolicianie.
Et ce que nous demandons encore, c'eut le
droit de faire élever uoa enfants, dana d'autrea
écoles, « nos frais, tact que les écoles de
l'Etat ne nous conviendront pas.
Mais ceci dit, nous nions énergiquement
que la laïcité ait rien il. faire avec le principe
républicain. En tant que les lois scolaires in«-
tiluent la gratuité et l'obligation, Qui, elles
sont républicaines puisque démocratiques.
Mai% pour la laïcité, non. La preuve, c'est que
dans la République des Etats Unis et dans la
République Suisse, les écoles ne sont pas laï-
ques ausens où l'entendent nos sectaires.
Il y a des écoles catholiques, des écoles
protestantes, des écoles iraëiitea, et quand il
n'y a qu'une école pour toutes les confessions,
ou enseigne la religion de la majorité des en-
fants en s'arrangeant de façon a respecter
celle de la minorité. On a, en un mot, le seno
commua, et on no tolérerait pas comme la
France qu'instituteurs ou institutrices se
aièleut de ce qui ne les regarde pas, et
disent parfois aux enfant! que leurs parents
croyants sont des brutes ou des imbéciles 1
Gâ que veut M. Baudet
Ce que laisEeraiNaire M. Rosse
1" Exemple Saint-Aubi.v-oes-Landks
Pour donner une idée de la méchanceté,
stupide des sectaires et de leurs agents,'
nous avons raconté le cas de Saint-Aubin-
des-Landes, près Rennes.
La population de Saint Aubin, parti-
culièrement honnête et laborieuse, tenait
beaucoup à ce que les enfants soient éle-
vés daus une école religieuse, et c'est son
droit.
Comme la loi qui laïcise les écoles de
l'Etat laisse encore un délai de quelques
années à l'administration, celle-ci aurait
bien pu laisser les choses en l'état. Mais
non. Histoire de froisser les habitants, on
a laïcisé leur école.
« Qu'a cela ue tienne se dirent les bra-
ves gens. L'Etat veut laïciser son école
Qu'il le fasse I Ira qui voudra. Nous, nous
allons en construire une autre où nous se-
rons chez nous. Nous ne sommes pas ri-
ches. Nous noas priverons un peu plus,
voilà tout. n
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les uns four-
nirent des matériaux, d'autres les appor
tèrent d'autres encore donnèrent leur
temps. On réussit ainsi à édifier un bâti-
ment clos et couvert, de quoi faire la classe
en mettant les enfants à l'abri.
Quant aux religieuses, comme il n'y
avait pas de quoi les loger, un propriétaire
leur offrit une chambre dans sa maison et
elles vécurent d'aumônes.
Comme on ne demandait pas mieux de
se conformer à toutes les lois, tous les
règlements imaginables, on se croyait bien
tranquille. Hé bien non.
Le préfet a envoyé l'ordre, il y a une
quinzaine de jours, aux religieuses, de dé-
guerpir dans les huit jours. Sinon il les
ferait expulser de force.
Et les religieuses sont parties 1
Et tout l'effort des braves gens de Saint-
Aubin a été perdu 1
Hé bien nous le demandons aux braves
gens de tous les partis est-ce que c'est
juste ? est-ce que c'est raisonnable ?
ce que
Voilà pourtant ceque laisserait faire M.
en s'en tarant les mains.
Et la question rcli;;ieuso ne se pose pas,
dit l'ineffable Pe it Rennais 1
La question religieuse ne se pose pas, ré-
pète V Union Libérale
2' exempie SAINT Méen
Mais voici qui est plus fort.
Le 18 août dernier, ou evpulsait à grand
renfort de gendarmerie et de troupes colo-
niales, lu dt'ini-douzaine de boune, sœurs
qui fai.-aient 1 école a Saint-Méen (Finis-
Voilà donc les bonnes sœurs hors de
chez elles. Mais où aller ? où loger ? A la
maison-mèro Oui, mais sans compter
qu'il n'y a plus de place, on va la dis-
perser aussi, la maison-mère Alors, oit'?
Chacune dans sa famille Mais beaucoup
de ces religieuses ont 40 ou 50 ans. Leur
père et mère ont disparu leurs frères et
sœurs chargés de famille ne peuvent pas
les recevoir. Où aUer ? En exil mais il
faut de l'argent pour voyager et une fois
en exil, de quoi vivre ?
Revenez donc, disent les braves gens
de Saint-Méen. Revenez-donc dans la
maison qui est à vous. Les manières de
fous du gouvernement n'en sauront rien et
vous nous rendrez grand service, à soigner
nos malades ou à garder les enfants, tan-
dis que nous serons aux champs, hommes
et femmes.
Les bonnes sœurs se décidèrent.
Aussitôt dénonciation, hurlements chez
les sectaires, et grand émoi chez le préfet,
sous-préfet et gendarmes. Et pas plus tard
qu'avant hier, un commissaire de Brest
venait signifier aux religienses d'avoir à
s'en aller, sinou qu'on enverrait, pour les
chausser, tout un régiment d'infanterie co-
loniale.
Du coup, les pauvres habitante do Saint-
Méen ont trouvé ça par trop ignoble, et ils
ont fait au commissaire de Brest, une cou
duite dont il se souviendra.
Ils ont eu tort en fait, de menacer ce
Mœrdès ils ont eu tort de lui jeter des
pierres. Mais comme on comprend nous
en appelons vous. pères et mères de tamil
le leur colrlre folle et leur indignation
Aujourd'hui,on peut impunément ne reu
nir puur le mal et on ne peut plia se réu-
nir pour le bien!
Que des femmes perdues, des filles
pourries de vices et de maladies se réunis
sent dans une maison qu'elles attirent
nos jeunes gens et les débauchent qu'elles
les poussent à l'inconduite, à la paresse,
au vol, au crime, elles le peuvent sous la
protection de la police et de la gendarmez
rie, du moment qu'elles se conforment aux
règlements de police. Elle ne constituent
pas un danger, il paraît.
Mais q'iedebonnes, braves et sainteî fem-
mes se réunissent ciuq ou six dans une
maison qu'elles vivent honnêtement,
pieusement répandre le bieu autour
d d elles soignant .'es malades, instruisant
ou gardant les enfants, consolant les affli-
gés aussitôt elles verront arriver des com
missaires et de la troupe qui les prendront
par le bras et les jeteront brutalement à
la porte de chez elles.
N'est ce pas abominable ?
Voila pourtant ce que oeut M. Baudet.
Vuila pourtant ce que laisserait faire
M. Rosse.
Oui 1 Ils parlent bien par-ci par-là de
Liberté. Mais dans des phrases d'une im
précision voulue.
Nous défions M. Baudet de
blâmer ces actes honteux du mi-
nistére Combes!
Nous défions KIM. Baudet et
Rosse de blâmer ce qui s'est
passeà Saint-Aubin-des-Landes
été Saint-Méen.
Nous ne les prenons pas en traitre. Le
Petit Bleu et l'Union Libérale OQt encore
à paraitre une fois.
Nous les défions de déclarer
nettement qu'ils blâment les per-
sécutions contre des malheureuses
femmes qui ne pensaient qu'à bien faire, et
ne savaient même pas le nom de leur per-
sécuteur)
Nous le répétons,- ce qui se pose dans
cette élection, ce n'est pas la question de
forme de gouvernement.
M. de la Bintinaye proclame hautement
son respect de la volonté du pays. Il n'y a
donc pas de question de gouvernement.
Tandis que MM. Rosse et Baudet ne
proclament pas, eux, le respect des libertés
religieuses, même comme nous l'enten-
dons, c'est-à-dire en se couformantaux toi..
et à la surveillance de l'Etat. II y a donc
une question religieuse 1
Résumons-nous
Les braves gens du pays de Dinan sont
républicairs comme nots, comme le re-
gretté M. Jjcqucmin.
Ils aiment comme nous la République,
aussi bien et même mieux que MM. Bau-
dct et Rosse. Mais ils veulent, comme
nous, que tous le. Français, qu'ils aiUcut
ou non à l'égli-e. aii-nt les mêmes moyens
de vivre et de s'instruire.
Ces pourquoi nous sommes bien tran-
quillcs
Ils iront dimanche au scrutin voier en
masse pour M. de la Bintinaye, aux cris
de
Vive la Républiqne 1
Vive la Liberté 1
A bas les proscripteurs
7bute demande de changenent d'adresse
doit élre accompagnée de O.SOen 7imbrea
Poste.
̃M. l* a. \J MX «3
IL "ôllivierT'dinIh
Il est regrettable que tous les députés de
l'oppo,ition libérale ne soient pas taillés et
l'on peut ainsi parler sur le mime patron
qne M. Ollivier, le syolpathique député de
Guiuganip.
M. Olhvier n'a pas été bien longtemps à
s apercevoir que dans une Chambre jacobine,
où la majorité demeure obstinément réfra<>
taire à toute idée généreuse, les membres de
1 opposition peuvent «"accordor f|iielr(n»» loi-
airs. Il en était de même. il yH >,a-!Hues an-
nées, des représentants soc?ij,,lt t quand
les intérêts de leors électeurs ou certaines
discussion» d'une importance excentinnnclla
ne les retenaient pas au Palais-Boàibon il.
sautaient dans le train, gagnaient la province
et consacraient leur activité et leur talent a
la propagande de l'idée révolutionnaire.
Ni. Oilivier est l'un des trop P1PP, députés
libéraux qui comprennent an. |nr muMon
de représentant du |.«upl< p-1 kl républi-
cain libéral necuuipte pas, dau.i le- CNord, de serviteur plus dévoué et pliu agis-
saut. Il ,t coin menée par donner à la 2' cir-
conscription de GtnnKamp la sienne
l'organisation intelligente et solide qui jos/»
qu ici lui avait manqué. Et pni». to at s'est élargi et, en cobim •»• -!i» quel-
ques amis vail ants corn, ^em. Us
Paturel et les Vulpion, il s'es» ";f..t.,né à ré-
pandre dans toutes ie* Côîes du Nurd la
bonne parole qui échauffe les cueurg, disci-
pline Jeu bonnes volontés et trempe les "<•©•-
rages.
Il ne faut donc pag s'étonner qn'av.nu-hier,
à Dinan, il ait accompagné M. *«. |% Binli-
naye la salle de la rue de l'Ontsi m oe u!
ci devait développer son qu'il
s y soit fait applaudir en témoignant lidarité qui unit entre eux, à l'heure de la
lutte, tous les défen-earn de l'idée religieuse
et du progrès démocratique.
Ce soir, samedi, à 8 heures, dans le même
local, M. Ollivier s'adressera plus partien-
licrement aux travailleurs diuamiau. NoM
engageons lous uos amis, les ouvrier*, à aller
l'entendre. M 0 livier, a la rliir.-rtiice de
certains charlatans, qui se croient des esprita
avancés pareo qu'ils ont eu ridée ae preudre
du galon dan* le3 tioupes radicales, sait eo
qu'il dit, connaît les questions dout il parle,
et la démocratie peut compter sur lui.
La conférence de cc soir sera donc pour i'é-
lectioo de demaiu une excellente veillée
d'armes.
Nos Dépêches
(Set-vice speci-al de l'Ouest-Eclair).
GHUJES DÉPUTES
Pari.» ?0 tévrier.
La séance est ouverte 2 l>>. pré-
sidence de M. Lockroy.
De nombreude-i rectifications au procès ver-
bal se produisent propos du vole d'hier sur
l'amendement Morlot.
M. Menler a la parole pour un fait per-
sonnel. Il proteste contre un passage du diâ-
conrs prononcé hier par le miuistre de l'agri-
culture.
M. Castlllard. De quoi vous plaignez-
vuuy Le miui3tre vous a fait de la réclame.
(Jiires).
M. Mentor reproche au ministre l'attitude
du gouvernement à record de. bouilieurs la
cru, qui snnt de bous rtiiublicaics.
M. de Baudry d'Asson. C'est de l'iu-
gralitude noire.
M. ldu;;eot ne répondaut pas. l'iacideal
est clos.
M. Baron dépuse une demande d'inter-
pellation sur la situation écouoajiquo et so-
ciale dbats du procès de Montpellier.
Cette interpellation, d'accord eutre l'autepr
et ie gouvernement, sera discutée à li fin du
omis de mars.
LE BUDGET
Toujours les bouilleurs <]On reprend la suite de la discussion de la
loi de fluances.
tii. Galpin propose un article 10 Ut auto-
risant .e- petits bouiileurj de CI <|iii, apfàa
avoir di>tihé leur réculte, voudraiaut acheter
o.x cid.es, poires, pour leur
familiale, sans puur cela perdre le di oit de
M. RouvIOP, ministre des financeq. répond
qu'il n'a pas l'intention d'einpûcher I-s bouil-
leurs d'acheter des boissons puur leur cuo-
sommation familiale. Mais il dc.-iaiv qu'il
fait des réserves, au c:is où le? dite- boissons
atmiert employées à tout autre u^age.
contre 2-i2.
M. Empereur présente un autre amen-
dement qui voudrait que les peixs de famille
ayant acheté an une tonue de raisin»
Irais pour eu taire du vin et eu dis.iller du
mare, bén^cient néanmoins des dispositions
de l'article 19 bis (amendement Morlot.)
M Gérault-Richard voudrait qu'on
FEUILLETON de l'Ouest- Eclair (_-8l
LE SERMENT
DE
Marthe Parpin
PAR
Charles de VITIS
PREMIERE PARTIE Little Ned
IX. OU MAR'l'i IE EST DÉLIÉE
DE SON SERMENT
Et il essayait de descendre du lit, trop
grand peut lui, afin de courir chercher
cette maman qui n'était pas la
Elle n'est pas là, mon petit, fit la Lor-
raine, il faut être sage, tu la verras de-
main.
-Maman,! répétait l'enlant, je veux
voir maman 1
Elle viendra, vea*-tu un gâteau ?
Et l'enfant ne détournait, refusant, bre-
douillant des mot* anglais. La stuptfaction
des enfants ne faisait qu'accroitre en l'en-
tendant, ils chuebetaient
Reproduction interdite nui journnux qui u'oi.t
fii de trtùM itrec la Soc
Qu'est-ce qu'il dit ?
Qu'est-ce que celui-là ? D'où sort-il
Il est bien habille 1
Vous autres, fit la Lorraine en fron-
çant les sources.vous nllezme faire le plai-
1 tir de vous taire et de graver dans vos ca.
i bochcs ce que je vais vo::s dire
i Le petitque voilà s'appelle Edouard .On
me l'a donné ici à garder chez moi, pour
{ quelques semaines.
} Mais vous devez le respecter et le lais-
ser bien t: antiulle c'est un enfant de
riches.
Si vous aviez le malheur de le toudier
ou de le taquiner,vous recevriez plusde la-
loches en une fois que vous n'en u'avez
reçues depuis que je vous connais.
i De plus « motus pas un mot au de-
hors sur ce petit là. Sans cela je vous ferai
passe le goût du pain. Allez.
I Ils filèrent tête bas'c, pour se limer à
ileurs occupations habituelles qui con is-
( taient à flaner et à mendier. Ils devaient
rapporte) chaque soir à leur mère une pe-
i tite somme d'argent sans quoi, ils étaient
I battus. Le métier, d'ailleurs, leur parais-
Fait plus commodedans leur nouveau quar-
I tier qu'â la Vileue.
A Ib Vilette, a part les gros bouchers et
le inonde des abattoirs, il n'y avait pas
nj 'od ̃. ir i-i: faire mais sur 1.. route de
l S^iut Clo.ul el de VçjaaiUoe, go pouvai
toujours apitoyer quelques richesétiangers
ou tâcher de leur rendre de 1- gers servi-
ces.
Le CI Strugglc for life était vraiment
plus do.j\. Ils se promottaisnt aussi de se
dédommager de la contrainte qu'on leur
imposait en profitant des reliefset des dou
cours q.is la société de ce petit Nabab, en-
t.-evu un instant, ne manquerait pas de
mettre à la portée de leunmainsetde leur
estom.ii>' rcpaccf.
On a beau avoir dix ans, huit ans, six
ans vingt quatre à eu trois C'était
leur âge, on n'en e.t pas moins homme,
c'est à dire calculateur.
Il c'avait rien moins que l'air d'un na-
bah maintenant le pauvre petit Ned 1
C'est c,u'il ne fallait pas attirer l'atten-
tion de qui ce que dit, et malgré les sup
clications, les larmes du pauvre petit, la
Lorraine 1 avait pris dans ses bras ct avait
conipitncc à le déshabiller, faisant un pa-
quet du joli vêlement marin de drap blanc
à «raudcol rouge, du béret etdo richepar-
dessus.
Puis, elle avait remplacé le linge fin et
brodé, par du linge grossier et rugueux, i
moitié déchire, le costume marin par un
costume de drap grossier et usC, et le col
par un gros cache-nez en laine iûu^c. En-
fin elle coupa les belles boucles blon
des doat Marthe Etait si ûéro d-qn'elle^
enroulait avee amour autour de ses doigts
bknes.
Le pauvre N:d maintenant brisé par sa
révolte, ne criait plus; il pleurait silencieu-
sement, et il semblait quo jamais plus, ces
sanglots, cette duttleur, ne se calmeraient.
II appelait maman, tout bas, ayant comme
peur de profaner ce nom si doux dans cette
eilai nc maison.
Ah pauvre mère I p.tuvre mère com-
me tu pleurais aussi à cet:c heure 1
Qaanil Ie3 enfants ientrun.ni au gltc, ils
n'eurent aucun relief, aucune douceur, et
ils constatent, à leur grande stupéfaction
que le petit nabab était mttamorphosé en
misérable comme eux et que Marianne le
rudoyait plus qu'eux
Mais Ned avait beau être transformé en
mendiant, il ne suivit point les autres en-
fants lorsqu'ils allaient vagabonder sur la
route.
Marianne le gardait près d'elle toute la
journée. Tristes journées, où Ned, ne ces-
sant de pleurer, réclamait impérieusement
sa mère, sa bonne, sa gouvernante il par-
lait aussi de son chcr ami Robert toute la
litanie de ses jeunes affections.
Hélas 1 appel vain. Le pauvre Ned avait
beau gémir, rien ne lui répondait que la
voix aigre de Marianne que ces pleurs cca
plaintes continuelles commençaient à las-
Il restait là des jomnees entières, le front
appu,;é coutre la vitre, regardant au luin,
attendant sa ché'e maman.
Longtemps, longtemps, il guetta, ne se
lassant pas, confiant en l'amourde ^u mère
qui saurait bien le retrouver.
Aussi, quoi cri de joie folle de délivran-
ce il poussa, lorsqu'il ;ipeiçut un jour, la
vieille nourrice Suzanne.
Avec quel* transports, qrcl délire il se
jeta dans ses bras, en s'écriant
Nourrice. euméoc moi, je veux voir
maman
Suzanne fut toute remuée du désespoir
de Ned. Clle gronda Marianne d'abord:
Pourquoi avait-on coûte ses beaux
cheveux ? Cela, elle ne l'avait pas deman-
dé.
Puis l'enfant palissait il n'était certai-
nement pas bien nourri pas bien choyé.
Etait-cela que SiuHnns avait demandé ?
Non, car elle comptait toujours le repren
dre dans quelques temps et elle le vou-
lait beau et bien portant, comua aupaia
vant.
Marianne se défendait si j'enfant avait
mauvaise mine, ce n'était pas de sa faute
à elle, il ne prenait pas l'air du tout Su-
zanne lui avait défendu de le sortir.
-Si au moins, on voulait le Irsser al-
1er surie route avec lu trois enfants iL,
différait si peu d'eux maintenant
le reconnaîtrait pas.
Non, pas cela, dit Suzanne vivement.
Enméoc-le plutôt quand tu iras f.ure des
courses mais, fais bien attention ne va
pas trop 1\ Paris,
Tu p:ux y compter est-ce que je
n'y ai pas aussi tout intérêt ?
En s'en allant, Suzanne rencontra les
trois enfants de Marianne et elle fut encore
frappée de la ressemblance d'autant plus
étonnante malmenant que leurs vêlements
étaient presque paveils.
X. LE CIMETIÈRE DE PASSY
Quelques jours apres Marianne eut be-
soin d'aller faire une course du côte da
Trocadéro. avenue Malakoff.
Elle se dit qu'à cette époque de l'année,
dans ce quartier presque désert de Passy
elle risquait fort peu d'être rencontrée et
elle se décida enmener avec elle le petit
NeJ.
Où al;ons-nous ? demanda-t-il d'une
voix douce et réoignee. •
Mais.Muruane le ht taire par uue ^laissa
moi tranquille I très sec et 1 enfant se mit
en marche, s'accrocuaat il. sa jupe, ayant
peine à la suivre.
A «MI0M
Directeur politique
Administration et Rédaction:
♦, rue de La Chalotals, RENNES
4arc-o spfeakîf, r«« Ssïb'-Yvi. B»ESï
(PLACE LA TOUR D'AUVERGNg)
ABONNEMENTS
1
Les non sont pas
ET L'ÉTOILE DE LA MER
JOUJEtlVAU RÉPUBLICAIN DE LA BRETAGNE ET DE L'OUEST
Derniers Télégrammes de la Nuit
Samedi 24 Février i 9O3
(Se Année.- H» 1282
Adresse télégraphique
OUEST-ECLAIR RENNES
RÉCLAMES.
franc
ON TRAITE AUSSI A
Téléphone
L'élection de Dioan
L^s catholiques et les travailleurs
Les adversaires de M. de la Bintinave
sont fort ennuyés de son adhésion u nette
et si loyale au régime républicain, et l'é
lecteur de l'icndihcn qui nous écrivait
avant hier, a très bien exposé, ici morne, les
raisons de ce ce qui
parait mettre le comble à la colère de nos
bons apôtres, c'est qu'après avoir ainsi té-
moipné de ;on respect pour les préférences
politiques de ia nation, M. de la Biminaye
a !ou, par surcroît, faire comprendre aux
électeurs qu'il oonnatt leurs ini.-ivts et
leurs et «^u^, Il e»i elu, les Imu,
bles travailleurs de la ville et de la cam-
papic trouveront en lui un défenseur aussi
persérérant qu'éclairé. A cet é^ard, le ca-
ractère fraiiHierncut progrecsi^tc et démo
cratique (le sa profession de foi Le doit
laisser suinter aucune doute -et c'est ce
que M. J" «fi.-cii'ur Boyer, du Reoeil des
Côti-s-du-Xord, ue pc:!t se résoudieà par-
donner au candidat libéral.
M. le docteur Boyer voudrait croire, et
surtout faire croira il son public,que le sens
des questions sociale, et l'esprit réforma,
leur sont le !io::opcle des politiciens anti-
cléricaux. M:i\& le programme de M. de la
Bintinaye lui pro-jve, juste à point, l'absur
dité d'une telle préiPntiou. Alors, M. Boycr
s'échauffe, s'indigne et s'emporte et, fina-
lement, tiaite Ni. de la Bintinaye de far-
ceur.
M. Boycr a tort et nous allons essayer
de lui dire pourquoi.
Quand nous lisons dans un journal
comme le Petit Rtnnais que tr les gens que
défend /'Ouest Eclair ee sont tovjours
rencontres en tracert des réforme* econo-
miques », nous n'en éprouvions aucune
eurpri·e. Voilà beau temps, en effet, que
nous avons pu vérifier, les uns et les au-
tres, à quel point NI. Jaurès disait vrai
quand il accusait le parti radical d'être
Il un parti sans idées u. Sous ce rapport,
l'organe des radicaux de Rennes ne le cèd<;
à aucune de ses coreligionnaires. li n'a pas
d'jdéet- et, chose assez curieuse, il est fier
de n'en point avoir. Ne sachant rien, ne
voulant rien apprendre, et profondément
convaincu que la joie de l'esprit et le
bonheur de la conscience se trouvent seu-
lemel.t dans l'ignorance sans limite3 et dans
la nullité totale, le Peut Rcnnnit laisse
couler les semaines et les mois sans ap
préhension, assuié qu'il est de rester tou-
jours étal à lui même dans l'expression
des plus solennelles sottises.
Mais le docteur Boyer ?. Nous avions
cru jusqu'ici qu'il avait des ambitions plus
hautes et qu'étant socialiste; il se flattait,
en tonséquence,de ne rien ignorer du mou
tenant social.
Dans le Rjctd dts Côtes du-Nord, où
trois fois par semaine, ce curé de la Répu-
blique rouge commente, pour l'édification
des instituteurs. le Syllabvs de la nouvelle
religion, il n'est question que de science et
d'esprit critique. Méthode scientifique par
ci. méthode scientifique par là, méthode
scientifique partout 1 Dans ces conditions,
comment se peut il faire que M. Boyer ait
écrit de bonne foi, propos du programme
économique de M. de La Bintinaye, les
lignes suivantes qui, on va le voir, ne sont
qu'une copie des âneries du Petit Renna.s?
Ces lois sociales pour lesquelles nous lut-
toiih depuis si longtemps et qu'il a fallu arra-
cher de haute lutte aux bourgeois coulis**
eeve l'Ugiisc ne trouveraient pas, eu ce jour,
de plus zélés délcnscuts que ceux dont toute
i'houtr
Et M. Boyer ajoute « C'est ça qui donne
une rude idée de l'cstou;ac de certaines
gens 1 »
Eh bien no.i* avons le regret de le dire
à M. Boyer, la façon dont il juge, en la
les catholiques, ne
nuus donne pas à nous, une rude idée »
de ses connaissances sociologiques, et s
jamais il lui preud taulaisie d écrire l'his-
toire sociale de la troisième République, je
demanderai, ce jour là, qu'on réhabilite et
*u'on statufie le l'ère Loriquet 1.
En attendant, l'on ne trouvera pas mau
vais qu'au moment où l'on s'efforce ainsi
de susciter contre les défenseurs de la li-
berté religieuse une légende aussi menson-
1 gère, nous dirions ce qu'il convient de dire
pour y couper court.
Les catholiques appliquant toute leur
énergie à faire échouer les réformes on
ne aurait produire, en vérité, une affir-
mation plu» directement contraire aux
faits 1
Si, depuis vingt cinq ans, la législation
ouvrière a réalisé quelques progrès en
France et ·i, présentement, les principes
de l'organisation syndicale et profession-
nelle et le droit d'interveutiou de l'Etat en
faveur des petits et des faibles ne sont plus
bérieusemenl contestés par personne, c'est,
pour la plus grande part, aux efforts per-
sé\éranis et inlassables de l'école suciale
catholique que le doivent les prolétaires.
l'endaut plus de dix ans, en effet le
Journal Officiel nous en est témoin -en
face du gouvernement hésitant et timide et
des majorités indifférentes, les de Mun,
les Freppel et les Lecour Grau maison oui
été presque seuls à la Chambre, avec trois
ou quatre socialistes, à défendre la cause
des travailleurs opprimés. Ce n'est pas
hier, c'est le 25 janvier 1881, que ces hom-
mes cininents dédaigneusemeut qualifiés-
d'utupistes par leurs collègues de la gauche
et du centre de ce centre où siégeait
alors M. Jaurès proprosaient, comme
conclusion d'un discours de M. de Muu,
un ordre du jour invitant Je gouvernement
à rcconnaitre les principes d association et
de solidarité professionnelles et à déposer
uu projet de loi sur la formation de caisses
de prévoyance contre les accidents du tra-
vail et le chômage involontaire. Les signa
taires de celle motion étaient tous des ca-
tholiques, parmi lesquels un ami de M. de
la Biminaye, le regretté Louis de Bélizal,
député des Côtes du Nord
M. Boyer s'étwune que ,NI. de la Biuti-
naye se soit déclaré, dans sa professsion de
foi, partisan déterminé des caisses de re
traites ouvrières et des assurances contre
les accidents. La surprise de notre excel-
lent docteur eût, sans doute, été moins
vive, s'il avait su que la première proposi-
tion de loi sur les retraites, déposée le
25 mai 1886, n'émanait pas des hommes
de la gauche, mais d'un évoque, Mgr Frep
pel, et de M. de Mun. De 1886 à 1903,
voilà 17 ans 1. Et les ouvriers attendent
toujours, parce qu'aujourd'hui, comme k
cette époque, la parole que M. de Mun
prononçait eu 188-1, n'a pas cessée d'être
vraie, malheureusement pour la démocra-
tie
«Quand nous vous parlons réformes,
disait il aux ministres et à leur majorité,
vous répondez cléricalisme 1 »
La loi sur les accidents du travail n'a
été vutée qu'eu 1898, douze ans après le
dépô! d'une proposition de ce méme Mgr
Frej.pel et de ce même M. de Mun, pré-
conisant l'assurance obligatoire mon
Dieu, oui monsieur Boyer, obligatoire
Et dans une au!re proposition, ces deux
représentants du cléricalisme, comme on
dit au Reced, organisaient la protection
du travail des femmes, des enfants et des
jeuucs filles. Quelques années plus tard,
quand le projet du gouvernement sur la
même question vint en discussion, l'on
peut bien dire que ce fut l'éloquence de M.
de Mun, le, amendemenls qu'il déposa et
qu'i: fit triompher, l'ardeur, enfin, qu'il ne
cessa de déployer d'un bouf à l'autre do ce
grand débat, qui imprimèrent à la loi de
181)2 ce caractère nettement social qui de-
vait en faire une véritable réforme. Et
contre qui. s'il vous plait, M. de Mua lut-
tait-ilalors'! contre un bataillon serré d'anti-
cléricaux maiichestôrien.s, qui possèdent
aujourd'hui toute la confiance de M. Boyer,
et dunt le plus intraitable était l'esclava-
giste Yves Guyot.
S'il fallait démontrer ici par le détail à
quel point sont donc mensongères les affir-
mations du R ofil, il nous serait facile de
multiplier les preuves et les témoignages.
Mais le= colonnes du journal n'y suffiraient
pas.
C'est qu'eu effet, sur le terrain des ré
formes sociales et ouvrières, on ne peut pas
faire un pas sans s'apercevoir que les ca-
tholiques ont été, depuis 1870, d'admira-
bles défricheurs. Demandez le plutôt à M.
Millerand qui n'a guère fait autre chose,
étant ministre, que de démarquer les pro-
jets de la démocratie chrétienne 1
Voilà vingt ans et plus que nous récla-
mons la création de conseils du travail, do
chambres d'agriculture et de tribunaux
permanents d'arbitrage, et que nos amis
font campagne pour la représentation na-
tionale et proportionnelle des intérêts pro-
fessionnels! Etquidouc.pendantquelesma-
jorités sectaires se dounentdes indigestions
de moines et de bonnes sœurs, qui donc ne
se lasse pas de prècher.à temps et a contre
temps, avec une fièvre d'apôtre, la consti-
tution au profit du travaillour, du bien de
famille incessible et insaisissable? C'est
un prêtre, c'est l'abbé Lemire Et c'est
lui, encore qui nos pêcheurs doivent le
dépôt d'une proposition de loi portant attri-
bution de biens collectifs aux inscrits mari-
rimes. Utopie, s'écriera-t on. Sans doutel.
mais seulement jusqu'au jour où quelque
radical socialiste sougeant qu'une loi sem-
blable rendrait son auteur populaire, re-
prendra l'idée de M. Lemire, sans eu
indiquer la provenance, et se fera de la
réclame à bon marché eu pillant les idées
de l'abbé démocrate 1.
.J'entends d'ici la voix du docteur
Boyer qui s'impatiente et me rappelle il. la
question
« Vous voilà bien loin de l'élection de
Dinan 1 »
Pas si loin que vous faites mine de le
croire. Tout ce quo je viens de dire, en
effet, n'a pas d'autre but, que de mon-
trer aux électeurs dinaunais combien
on se moque deux, quand on entre
prend de leur faire croire qu'entre l'idée
caiholique et l'idée démocralique, il existe
un abîme infranchissable. La vérité, au
contraire, c'est qu'on peut si bien le fran-
chir, et si aisément, que l'honorable M. de
la Bintfnaye, après beaucoup d'autres, n'y
a pas manqué.
Lorsqu'il demande relisez sa profes-
sion de foi le libre accès de tous toutes
les carrière, la diminution graduelle du
nombre des fonctionnaires grassement ré-
tribués, le juste sulaire pour les pécheurs
de Terre-Neuve, l'extension toujours plus
grande des syndicats agricoles et des cais-
ses rurales, l'adoption du service de deux
ans, la diminution des périodes des vingt-
huit et des treize jours, le perfectionne-
ment de l'assistance médicale gratuite et la
constitution des caisses de retraites pour
la vieillesse, que fait-il autre chose que de
continuer la tradition des catholiques so-
ciaux dont nous rappelions plus haut les
initiatives généreuses et fécondes ?
H nous semble qu'après de telles décla-
tations, les électeurs de la 1»° circonscrip-
tion de Diuan ne peuvent hésiter à lui ac-
corder leur confiance.
Vous verrez demain qu'ils la lui accor-
deront largement et sans compter les ré-
publicain- parce que son adhésion au
régime établi est trop franche, trop exempte
de tout artifice verbal, pour qu'il soit per-
mis d'en suspecter la valeur; les libéraux,
parce qu'il est le scul des trois candidats
en présence dont J'attitude il. l'égard des
persécuteurs de l'idée religieuse soit celle
d'un véritable Breton énergique et fière
les démocraies enfin, parce que M. de la
Bintinaye continuera d'être ce qu'il fut
toujours, un serviteur modeste, mais d'au-
tant plus dévoué et fidèle, des classes labo-
rieuses.
Vive La Bintinaye!
Emmanuel Dasgréea du Loû.
réponse à une objcciio;j
L'idée et la Ferme républicaines
il.
L'L'iuoa Libùrale nous [;:il une objection
Il Satis doute, dit-elie. on ne peut pas dou-
ter de ia parole de M. de la Bintinays. S'il
proclame son respect de la volonté du p.y*,
c'e^t qu'il la respecte. Mais il y a un mais
s'il Hccejiie li forma r-éi>ub!icaiuo, il n'en
accepte pis l'idée H.
Quelle idée?
On voit bien ce que M. Peigné veut ioai-
nu?: « Une <]
République est, par exemple, celle des laïci-
sations. M. de la Bintinaye n'est pas par-
tisan des laïcisations. Donc M. de la Binti-
naye n'accepte pas l'idée républicaine
.est bien cela, n'est-ce pas ?
Notre réponse sera bien simple.
Noua ne sommes pas du tout les adversaires
daparti pris des écoles de l'Etat, et ne récla-
mons pas, comme on semble l'insinuer, la
substitution d'au personnel congregunute a
un personnel laïque. ̃
Ce que nous demandon» c'eet que ce per-
sonnel l;;ïque ait larespect de lafyi religieuse
des familles, et ne se transforma pas, comme
il le fait trop souvent aujourd'hui, soit de sa
propre initiative, soit sous l'influence de ses
supérieurs, en professeur d'antiuatbolicianie.
Et ce que nous demandons encore, c'eut le
droit de faire élever uoa enfants, dana d'autrea
écoles, « nos frais, tact que les écoles de
l'Etat ne nous conviendront pas.
Mais ceci dit, nous nions énergiquement
que la laïcité ait rien il. faire avec le principe
républicain. En tant que les lois scolaires in«-
tiluent la gratuité et l'obligation, Qui, elles
sont républicaines puisque démocratiques.
Mai% pour la laïcité, non. La preuve, c'est que
dans la République des Etats Unis et dans la
République Suisse, les écoles ne sont pas laï-
ques ausens où l'entendent nos sectaires.
Il y a des écoles catholiques, des écoles
protestantes, des écoles iraëiitea, et quand il
n'y a qu'une école pour toutes les confessions,
ou enseigne la religion de la majorité des en-
fants en s'arrangeant de façon a respecter
celle de la minorité. On a, en un mot, le seno
commua, et on no tolérerait pas comme la
France qu'instituteurs ou institutrices se
aièleut de ce qui ne les regarde pas, et
disent parfois aux enfant! que leurs parents
croyants sont des brutes ou des imbéciles 1
Gâ que veut M. Baudet
Ce que laisEeraiNaire M. Rosse
1" Exemple Saint-Aubi.v-oes-Landks
Pour donner une idée de la méchanceté,
stupide des sectaires et de leurs agents,'
nous avons raconté le cas de Saint-Aubin-
des-Landes, près Rennes.
La population de Saint Aubin, parti-
culièrement honnête et laborieuse, tenait
beaucoup à ce que les enfants soient éle-
vés daus une école religieuse, et c'est son
droit.
Comme la loi qui laïcise les écoles de
l'Etat laisse encore un délai de quelques
années à l'administration, celle-ci aurait
bien pu laisser les choses en l'état. Mais
non. Histoire de froisser les habitants, on
a laïcisé leur école.
« Qu'a cela ue tienne se dirent les bra-
ves gens. L'Etat veut laïciser son école
Qu'il le fasse I Ira qui voudra. Nous, nous
allons en construire une autre où nous se-
rons chez nous. Nous ne sommes pas ri-
ches. Nous noas priverons un peu plus,
voilà tout. n
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les uns four-
nirent des matériaux, d'autres les appor
tèrent d'autres encore donnèrent leur
temps. On réussit ainsi à édifier un bâti-
ment clos et couvert, de quoi faire la classe
en mettant les enfants à l'abri.
Quant aux religieuses, comme il n'y
avait pas de quoi les loger, un propriétaire
leur offrit une chambre dans sa maison et
elles vécurent d'aumônes.
Comme on ne demandait pas mieux de
se conformer à toutes les lois, tous les
règlements imaginables, on se croyait bien
tranquille. Hé bien non.
Le préfet a envoyé l'ordre, il y a une
quinzaine de jours, aux religieuses, de dé-
guerpir dans les huit jours. Sinon il les
ferait expulser de force.
Et les religieuses sont parties 1
Et tout l'effort des braves gens de Saint-
Aubin a été perdu 1
Hé bien nous le demandons aux braves
gens de tous les partis est-ce que c'est
juste ? est-ce que c'est raisonnable ?
ce que
Voilà pourtant ceque laisserait faire M.
en s'en tarant les mains.
Et la question rcli;;ieuso ne se pose pas,
dit l'ineffable Pe it Rennais 1
La question religieuse ne se pose pas, ré-
pète V Union Libérale
2' exempie SAINT Méen
Mais voici qui est plus fort.
Le 18 août dernier, ou evpulsait à grand
renfort de gendarmerie et de troupes colo-
niales, lu dt'ini-douzaine de boune, sœurs
qui fai.-aient 1 école a Saint-Méen (Finis-
Voilà donc les bonnes sœurs hors de
chez elles. Mais où aller ? où loger ? A la
maison-mèro Oui, mais sans compter
qu'il n'y a plus de place, on va la dis-
perser aussi, la maison-mère Alors, oit'?
Chacune dans sa famille Mais beaucoup
de ces religieuses ont 40 ou 50 ans. Leur
père et mère ont disparu leurs frères et
sœurs chargés de famille ne peuvent pas
les recevoir. Où aUer ? En exil mais il
faut de l'argent pour voyager et une fois
en exil, de quoi vivre ?
Revenez donc, disent les braves gens
de Saint-Méen. Revenez-donc dans la
maison qui est à vous. Les manières de
fous du gouvernement n'en sauront rien et
vous nous rendrez grand service, à soigner
nos malades ou à garder les enfants, tan-
dis que nous serons aux champs, hommes
et femmes.
Les bonnes sœurs se décidèrent.
Aussitôt dénonciation, hurlements chez
les sectaires, et grand émoi chez le préfet,
sous-préfet et gendarmes. Et pas plus tard
qu'avant hier, un commissaire de Brest
venait signifier aux religienses d'avoir à
s'en aller, sinou qu'on enverrait, pour les
chausser, tout un régiment d'infanterie co-
loniale.
Du coup, les pauvres habitante do Saint-
Méen ont trouvé ça par trop ignoble, et ils
ont fait au commissaire de Brest, une cou
duite dont il se souviendra.
Ils ont eu tort en fait, de menacer ce
Mœrdès ils ont eu tort de lui jeter des
pierres. Mais comme on comprend nous
en appelons vous. pères et mères de tamil
le leur colrlre folle et leur indignation
Aujourd'hui,on peut impunément ne reu
nir puur le mal et on ne peut plia se réu-
nir pour le bien!
Que des femmes perdues, des filles
pourries de vices et de maladies se réunis
sent dans une maison qu'elles attirent
nos jeunes gens et les débauchent qu'elles
les poussent à l'inconduite, à la paresse,
au vol, au crime, elles le peuvent sous la
protection de la police et de la gendarmez
rie, du moment qu'elles se conforment aux
règlements de police. Elle ne constituent
pas un danger, il paraît.
Mais q'iedebonnes, braves et sainteî fem-
mes se réunissent ciuq ou six dans une
maison qu'elles vivent honnêtement,
pieusement répandre le bieu autour
d d elles soignant .'es malades, instruisant
ou gardant les enfants, consolant les affli-
gés aussitôt elles verront arriver des com
missaires et de la troupe qui les prendront
par le bras et les jeteront brutalement à
la porte de chez elles.
N'est ce pas abominable ?
Voila pourtant ce que oeut M. Baudet.
Vuila pourtant ce que laisserait faire
M. Rosse.
Oui 1 Ils parlent bien par-ci par-là de
Liberté. Mais dans des phrases d'une im
précision voulue.
Nous défions M. Baudet de
blâmer ces actes honteux du mi-
nistére Combes!
Nous défions KIM. Baudet et
Rosse de blâmer ce qui s'est
passeà Saint-Aubin-des-Landes
été Saint-Méen.
Nous ne les prenons pas en traitre. Le
Petit Bleu et l'Union Libérale OQt encore
à paraitre une fois.
Nous les défions de déclarer
nettement qu'ils blâment les per-
sécutions contre des malheureuses
femmes qui ne pensaient qu'à bien faire, et
ne savaient même pas le nom de leur per-
sécuteur)
Nous le répétons,- ce qui se pose dans
cette élection, ce n'est pas la question de
forme de gouvernement.
M. de la Bintinaye proclame hautement
son respect de la volonté du pays. Il n'y a
donc pas de question de gouvernement.
Tandis que MM. Rosse et Baudet ne
proclament pas, eux, le respect des libertés
religieuses, même comme nous l'enten-
dons, c'est-à-dire en se couformantaux toi..
et à la surveillance de l'Etat. II y a donc
une question religieuse 1
Résumons-nous
Les braves gens du pays de Dinan sont
républicairs comme nots, comme le re-
gretté M. Jjcqucmin.
Ils aiment comme nous la République,
aussi bien et même mieux que MM. Bau-
dct et Rosse. Mais ils veulent, comme
nous, que tous le. Français, qu'ils aiUcut
ou non à l'égli-e. aii-nt les mêmes moyens
de vivre et de s'instruire.
Ces pourquoi nous sommes bien tran-
quillcs
Ils iront dimanche au scrutin voier en
masse pour M. de la Bintinaye, aux cris
de
Vive la Républiqne 1
Vive la Liberté 1
A bas les proscripteurs
7bute demande de changenent d'adresse
doit élre accompagnée de O.SOen 7imbrea
Poste.
̃M. l* a. \J MX «3
IL "ôllivierT'dinIh
Il est regrettable que tous les députés de
l'oppo,ition libérale ne soient pas taillés et
l'on peut ainsi parler sur le mime patron
qne M. Ollivier, le syolpathique député de
Guiuganip.
M. Olhvier n'a pas été bien longtemps à
s apercevoir que dans une Chambre jacobine,
où la majorité demeure obstinément réfra<>
taire à toute idée généreuse, les membres de
1 opposition peuvent «"accordor f|iielr(n»» loi-
airs. Il en était de même. il yH >,a-!Hues an-
nées, des représentants soc?ij,,lt t quand
les intérêts de leors électeurs ou certaines
discussion» d'une importance excentinnnclla
ne les retenaient pas au Palais-Boàibon il.
sautaient dans le train, gagnaient la province
et consacraient leur activité et leur talent a
la propagande de l'idée révolutionnaire.
Ni. Oilivier est l'un des trop P1PP, députés
libéraux qui comprennent an. |nr muMon
de représentant du |.«upl< p-1 kl républi-
cain libéral necuuipte pas, dau.i le- C
saut. Il ,t coin menée par donner à la 2' cir-
conscription de GtnnKamp la sienne
l'organisation intelligente et solide qui jos/»
qu ici lui avait manqué. Et pni». to at s'est élargi et, en cobim •»• -!i» quel-
ques amis vail ants corn, ^em. Us
Paturel et les Vulpion, il s'es» ";f..t.,né à ré-
pandre dans toutes ie* Côîes du Nurd la
bonne parole qui échauffe les cueurg, disci-
pline Jeu bonnes volontés et trempe les "<•©•-
rages.
Il ne faut donc pag s'étonner qn'av.nu-hier,
à Dinan, il ait accompagné M. *«. |% Binli-
naye la salle de la rue de l'Ontsi m oe u!
ci devait développer son qu'il
s y soit fait applaudir en témoignant
lutte, tous les défen-earn de l'idée religieuse
et du progrès démocratique.
Ce soir, samedi, à 8 heures, dans le même
local, M. Ollivier s'adressera plus partien-
licrement aux travailleurs diuamiau. NoM
engageons lous uos amis, les ouvrier*, à aller
l'entendre. M 0 livier, a la rliir.-rtiice de
certains charlatans, qui se croient des esprita
avancés pareo qu'ils ont eu ridée ae preudre
du galon dan* le3 tioupes radicales, sait eo
qu'il dit, connaît les questions dout il parle,
et la démocratie peut compter sur lui.
La conférence de cc soir sera donc pour i'é-
lectioo de demaiu une excellente veillée
d'armes.
Nos Dépêches
(Set-vice speci-al de l'Ouest-Eclair).
GHUJES DÉPUTES
Pari.» ?0 tévrier.
La séance est ouverte 2 l>>. pré-
sidence de M. Lockroy.
De nombreude-i rectifications au procès ver-
bal se produisent propos du vole d'hier sur
l'amendement Morlot.
M. Menler a la parole pour un fait per-
sonnel. Il proteste contre un passage du diâ-
conrs prononcé hier par le miuistre de l'agri-
culture.
M. Castlllard. De quoi vous plaignez-
vuuy Le miui3tre vous a fait de la réclame.
(Jiires).
M. Mentor reproche au ministre l'attitude
du gouvernement à record de. bouilieurs la
cru, qui snnt de bous rtiiublicaics.
M. de Baudry d'Asson. C'est de l'iu-
gralitude noire.
M. ldu;;eot ne répondaut pas. l'iacideal
est clos.
M. Baron dépuse une demande d'inter-
pellation sur la situation écouoajiquo et so-
ciale dbats du procès de Montpellier.
Cette interpellation, d'accord eutre l'autepr
et ie gouvernement, sera discutée à li fin du
omis de mars.
LE BUDGET
Toujours les bouilleurs <]On reprend la suite de la discussion de la
loi de fluances.
tii. Galpin propose un article 10 Ut auto-
risant .e- petits bouiileurj de CI <|iii, apfàa
avoir di>tihé leur réculte, voudraiaut acheter
o.x cid.es, poires, pour leur
familiale, sans puur cela perdre le di oit de
M. RouvIOP, ministre des financeq. répond
qu'il n'a pas l'intention d'einpûcher I-s bouil-
leurs d'acheter des boissons puur leur cuo-
sommation familiale. Mais il dc.-iaiv qu'il
fait des réserves, au c:is où le? dite- boissons
atmiert employées à tout autre u^age.
contre 2-i2.
M. Empereur présente un autre amen-
dement qui voudrait que les peixs de famille
ayant acheté an une tonue de raisin»
Irais pour eu taire du vin et eu dis.iller du
mare, bén^cient néanmoins des dispositions
de l'article 19 bis (amendement Morlot.)
M Gérault-Richard voudrait qu'on
FEUILLETON de l'Ouest- Eclair (_-8l
LE SERMENT
DE
Marthe Parpin
PAR
Charles de VITIS
PREMIERE PARTIE Little Ned
IX. OU MAR'l'i IE EST DÉLIÉE
DE SON SERMENT
Et il essayait de descendre du lit, trop
grand peut lui, afin de courir chercher
cette maman qui n'était pas la
Elle n'est pas là, mon petit, fit la Lor-
raine, il faut être sage, tu la verras de-
main.
-Maman,! répétait l'enlant, je veux
voir maman 1
Elle viendra, vea*-tu un gâteau ?
Et l'enfant ne détournait, refusant, bre-
douillant des mot* anglais. La stuptfaction
des enfants ne faisait qu'accroitre en l'en-
tendant, ils chuebetaient
Reproduction interdite nui journnux qui u'oi.t
fii de trtùM itrec la Soc
Qu'est-ce qu'il dit ?
Qu'est-ce que celui-là ? D'où sort-il
Il est bien habille 1
Vous autres, fit la Lorraine en fron-
çant les sources.vous nllezme faire le plai-
1 tir de vous taire et de graver dans vos ca.
i bochcs ce que je vais vo::s dire
i Le petitque voilà s'appelle Edouard .On
me l'a donné ici à garder chez moi, pour
{ quelques semaines.
} Mais vous devez le respecter et le lais-
ser bien t: antiulle c'est un enfant de
riches.
Si vous aviez le malheur de le toudier
ou de le taquiner,vous recevriez plusde la-
loches en une fois que vous n'en u'avez
reçues depuis que je vous connais.
i De plus « motus pas un mot au de-
hors sur ce petit là. Sans cela je vous ferai
passe le goût du pain. Allez.
I Ils filèrent tête bas'c, pour se limer à
ileurs occupations habituelles qui con is-
( taient à flaner et à mendier. Ils devaient
rapporte) chaque soir à leur mère une pe-
i tite somme d'argent sans quoi, ils étaient
I battus. Le métier, d'ailleurs, leur parais-
Fait plus commodedans leur nouveau quar-
I tier qu'â la Vileue.
A Ib Vilette, a part les gros bouchers et
le inonde des abattoirs, il n'y avait pas
nj 'od ̃. ir i-i: faire mais sur 1.. route de
l S^iut Clo.ul el de VçjaaiUoe, go pouvai
toujours apitoyer quelques richesétiangers
ou tâcher de leur rendre de 1- gers servi-
ces.
Le CI Strugglc for life était vraiment
plus do.j\. Ils se promottaisnt aussi de se
dédommager de la contrainte qu'on leur
imposait en profitant des reliefset des dou
cours q.is la société de ce petit Nabab, en-
t.-evu un instant, ne manquerait pas de
mettre à la portée de leunmainsetde leur
estom.ii>' rcpaccf.
On a beau avoir dix ans, huit ans, six
ans vingt quatre à eu trois C'était
leur âge, on n'en e.t pas moins homme,
c'est à dire calculateur.
Il c'avait rien moins que l'air d'un na-
bah maintenant le pauvre petit Ned 1
C'est c,u'il ne fallait pas attirer l'atten-
tion de qui ce que dit, et malgré les sup
clications, les larmes du pauvre petit, la
Lorraine 1 avait pris dans ses bras ct avait
conipitncc à le déshabiller, faisant un pa-
quet du joli vêlement marin de drap blanc
à «raudcol rouge, du béret etdo richepar-
dessus.
Puis, elle avait remplacé le linge fin et
brodé, par du linge grossier et rugueux, i
moitié déchire, le costume marin par un
costume de drap grossier et usC, et le col
par un gros cache-nez en laine iûu^c. En-
fin elle coupa les belles boucles blon
des doat Marthe Etait si ûéro d-qn'elle^
enroulait avee amour autour de ses doigts
bknes.
Le pauvre N:d maintenant brisé par sa
révolte, ne criait plus; il pleurait silencieu-
sement, et il semblait quo jamais plus, ces
sanglots, cette duttleur, ne se calmeraient.
II appelait maman, tout bas, ayant comme
peur de profaner ce nom si doux dans cette
eilai nc maison.
Ah pauvre mère I p.tuvre mère com-
me tu pleurais aussi à cet:c heure 1
Qaanil Ie3 enfants ientrun.ni au gltc, ils
n'eurent aucun relief, aucune douceur, et
ils constatent, à leur grande stupéfaction
que le petit nabab était mttamorphosé en
misérable comme eux et que Marianne le
rudoyait plus qu'eux
Mais Ned avait beau être transformé en
mendiant, il ne suivit point les autres en-
fants lorsqu'ils allaient vagabonder sur la
route.
Marianne le gardait près d'elle toute la
journée. Tristes journées, où Ned, ne ces-
sant de pleurer, réclamait impérieusement
sa mère, sa bonne, sa gouvernante il par-
lait aussi de son chcr ami Robert toute la
litanie de ses jeunes affections.
Hélas 1 appel vain. Le pauvre Ned avait
beau gémir, rien ne lui répondait que la
voix aigre de Marianne que ces pleurs cca
plaintes continuelles commençaient à las-
Il restait là des jomnees entières, le front
appu,;é coutre la vitre, regardant au luin,
attendant sa ché'e maman.
Longtemps, longtemps, il guetta, ne se
lassant pas, confiant en l'amourde ^u mère
qui saurait bien le retrouver.
Aussi, quoi cri de joie folle de délivran-
ce il poussa, lorsqu'il ;ipeiçut un jour, la
vieille nourrice Suzanne.
Avec quel* transports, qrcl délire il se
jeta dans ses bras, en s'écriant
Nourrice. euméoc moi, je veux voir
maman
Suzanne fut toute remuée du désespoir
de Ned. Clle gronda Marianne d'abord:
Pourquoi avait-on coûte ses beaux
cheveux ? Cela, elle ne l'avait pas deman-
dé.
Puis l'enfant palissait il n'était certai-
nement pas bien nourri pas bien choyé.
Etait-cela que SiuHnns avait demandé ?
Non, car elle comptait toujours le repren
dre dans quelques temps et elle le vou-
lait beau et bien portant, comua aupaia
vant.
Marianne se défendait si j'enfant avait
mauvaise mine, ce n'était pas de sa faute
à elle, il ne prenait pas l'air du tout Su-
zanne lui avait défendu de le sortir.
-Si au moins, on voulait le Irsser al-
1er surie route avec lu trois enfants iL,
différait si peu d'eux maintenant
le reconnaîtrait pas.
Non, pas cela, dit Suzanne vivement.
Enméoc-le plutôt quand tu iras f.ure des
courses mais, fais bien attention ne va
pas trop 1\ Paris,
Tu p:ux y compter est-ce que je
n'y ai pas aussi tout intérêt ?
En s'en allant, Suzanne rencontra les
trois enfants de Marianne et elle fut encore
frappée de la ressemblance d'autant plus
étonnante malmenant que leurs vêlements
étaient presque paveils.
X. LE CIMETIÈRE DE PASSY
Quelques jours apres Marianne eut be-
soin d'aller faire une course du côte da
Trocadéro. avenue Malakoff.
Elle se dit qu'à cette époque de l'année,
dans ce quartier presque désert de Passy
elle risquait fort peu d'être rencontrée et
elle se décida enmener avec elle le petit
NeJ.
Où al;ons-nous ? demanda-t-il d'une
voix douce et réoignee. •
Mais.Muruane le ht taire par uue ^laissa
moi tranquille I très sec et 1 enfant se mit
en marche, s'accrocuaat il. sa jupe, ayant
peine à la suivre.
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