La Science pittoresque : journal hebdomadaire

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8 pages

Titre : La Science pittoresque : journal hebdomadaire

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1860-05-30

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34444428w

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 30 mai 1860 30 mai 1860

Description : 1860/05/30 (A5,N5). 1860/05/30 (A5,N5).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6375087b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4639

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 31/07/2013

t
l 1
5e année. — N° 5. DIX CENTIMES LE NUMÉRO, 30 Mai 1860.

JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE MERCREDI.

Rédacteur en chef Lucien PLATT,

BUREAUX : 5, BUE DES HALLES, A PARIS,
A l'angle de la rue de Rivoli et de la rue Saint-Denis.

ABONNEMENTS. — Paris : un an. 5 fr.
(Ecrire franco) Départements 6 —

Envoyer un mandat sur la poste, à l'ordre du Gérant. (Affranchir.)

SOMMAIRE. — Les sentiments des animaux. — Les cliemins à roulettes. - l'es moyens do prévoir et de signaler les tempêtes. — Bulletin scientifique
— Correspondance.

LES SENTIMENTS DES ANIMAUX. ,

HJii quidam philosophe
de l'école de Descarles, fort -
inconnu maintenant et très
digne d'oubli, J.-Il Crocius,
a formulé cette ingénieuse
définition de 1 animal :
« machine hydraulico-
» pneumatique. » Pour
beaucoup, je ne voudrais
pas qu'il ne l'eût pas don-
née. Les disciples extrava-
gants d'une école rendent
à l'esprit humain de pré-
qieux services. ils exagè-
rent les absurdités de leur
doctrine, et les rendent vi-
sibles à tous. — Personne
n'a jamais mieux critiqué,
mieux ridiculisé les idées
de Descaries sur les ani-
maux; personne ne fera
plus de tort à la métaphy-
sique du célèbre philosophe
que n'en a fait ce disciple at-
tardé, qui arrive tout ex-
près pour en recueillir et
en formuler les sottises.

Mauvais mécanicien et
plus mauvais naturaliste
encore, J. H. Crocius eut
pourtant du succès. Dans la

.tra, lui aussi, conséquent
jusqu'à 1 absurdité. Il prou-
vait par de très savants
syllogismes que les bêtes ne
sentent pas ; brûla non sen-
tir,. Ame, raison , intelli-
gence, on reiusa tout aux
animaux. Je m étonne qu'on
nt leur ait pas refusé la vie.

Les sciences naturelles
n'existaient pas ; l'anatomie
comparée, la physiologie et
leurs méthodes expérimen-
tales, tout était encore à
créer. Les sy togismes eu-
rent beau jeu; ils conti-
nuèrent de s'agiter avec
bruit; longtemps ils ef-
frayèrent le bon sens. On
les retrouve aujourd'hui
sous la poussière des biblio-
thèques, vénérables fossiles
du raisonnement, couchés
dans les in-folio qui les
ont vus naître et s'éteindre.

Je ne troublerai pas la
paix profonde de leurs tom-
beaux ; il n'est plus permis
maintenant de raisonner à
vide, et, pour tout le monde,
une bonne observation est

seconde moitié du XVIIe siècle, l'Allemagne s'était éprise des
idées de Descartes, et les poussait à l'extrême. Un nommé
J. Stahl (découvert dernièrement par M. Q. Pouchet) se mon-

plus forte que cinquante syllogismes. Contentons-nous d'qb-
server les choses sur lesquelles on a tant argumenté.

Vingt siècles d'ignorance et de préjugé nous ont habitués à

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