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- TABLE DES MATIERES.
- .......... Page(s) .......... V
- CHAPITRE PRÉLIMINAIRE
- CHAPITRE I
- .......... Page(s) .......... 11
- CHAPITRE II
- .......... Page(s) .......... 30
- CHAPITRE III
- CHAPITRE IV
- .......... Page(s) .......... 116
- CHAPITRE V
- CHAPITRE VI
- CHAPITRE VII
- .......... Page(s) .......... 327
- CHAPITRE VIII
- .......... Page(s) .......... 445
- Pour la table des noms propres et l'index bibliographique voir à la fin du second volume.
PLEIN DÉVELOPPEMENT 439
gent, docteur de Navarre et officiai de Paris, le choix des Nico-
laïtes va tomber sur Andrieux, qui est dans la maturité de l'âge
et sur lequel un événement tragique vient d'appeler l'attention.
C'était en décembre 1782. Andrieux, supérieur du séminaire
de Laon, était depuis quelque temps bien inquiet. Dans son trou-
peau, il se trouvait certainement une brebis galeuse1. Au com-
mencement de l'été, on lui a volé deux cents livres ; au 29 no-
vembre, il a trouvé la serrure de sa porte forcée, et un bout
de clé cassée, resté dans cette serrure, atteste les mauvais des-
seins d'un inconnu. Arrive le 6 décembre. En raison des liens
qui unissent le séminaire à celui de Paris, on célèbre solen-
nellement la fête de Saint-Nicolas. C'est Andrieux lui-même qui
officie à dix heures avec de Ferrant, professeur de théologie,
comme diacre, et le séminariste Floquet comme sous-diacre. Sou-
dain, après avoir pris le précieux Sang, Andrieux éprouve unei
douleur âcre dans le gosier, douleur qui se communique à l'es-
tomac. Il demande à ce que l'on goûte le vin qui reste dans la
burette. De Saint-Aubin, clerc, qui se trouvait à portée de la
sacristie, le portier et de Ferrant, en prennent quelques gouttes
et se sentent incommodés à leur tour. Andrieux demande un
autre vin pour les ablutions. Mais des vomissements incoercibles
surviennent2; il a encore la force de donner la bénédiction, mais
il ne peut lire le dernier évangile et regagne sur-le-champ la sa-
cristie 3. Là, les vomissements continuent. En hâte, on fait venir
médecin et chirurgien. Le médecin arrive à onze heures dans
la chambre du malade 4. Andrieux est assis, pâle et décom-
posé dans un fauteuil, au coin du feu. Pour se rendre compte des
causes de la maladie, le médecin descend à la sacristie, prend
la burette où il reste deux gouttes de couleur gris cendre. En les
1. Tout le dossier de cette affaire se trouve aux Archives de l'Aisne à Laon.
B. 2754. Il comprend 116 pièces. Il provient du greffe de Laofr.
2. D'après certaines dépositions il est, par suite d'une salivation abon-
dante, obligé de cracher dans le calice, puis dans une cuvette apportée 'sur
l'autel.
3. Cette chapelle et cette sacristie se trouvaient à gauche en entrant au
séminaire par la grande porte. Elles ont été transformées depuis en un salon
et un passage. La chapelle actuelle date du XIXe siècle et a été bâtie sur
le côté libre du quadrilatère, à savoir, à droite en entrant. Voir plan, page 391.
4. « Chambre haute dominant sur une cour ». Nous croyons qu'elle sert main-
tenant encore de chambre à la supérieure des sœurs de « l'Institution Notre-
Dame pour les jeunes filles sourdes-muettes ou aveugles » qui occupent au-
jourd'hui le bâtiment. -. ---
gent, docteur de Navarre et officiai de Paris, le choix des Nico-
laïtes va tomber sur Andrieux, qui est dans la maturité de l'âge
et sur lequel un événement tragique vient d'appeler l'attention.
C'était en décembre 1782. Andrieux, supérieur du séminaire
de Laon, était depuis quelque temps bien inquiet. Dans son trou-
peau, il se trouvait certainement une brebis galeuse1. Au com-
mencement de l'été, on lui a volé deux cents livres ; au 29 no-
vembre, il a trouvé la serrure de sa porte forcée, et un bout
de clé cassée, resté dans cette serrure, atteste les mauvais des-
seins d'un inconnu. Arrive le 6 décembre. En raison des liens
qui unissent le séminaire à celui de Paris, on célèbre solen-
nellement la fête de Saint-Nicolas. C'est Andrieux lui-même qui
officie à dix heures avec de Ferrant, professeur de théologie,
comme diacre, et le séminariste Floquet comme sous-diacre. Sou-
dain, après avoir pris le précieux Sang, Andrieux éprouve unei
douleur âcre dans le gosier, douleur qui se communique à l'es-
tomac. Il demande à ce que l'on goûte le vin qui reste dans la
burette. De Saint-Aubin, clerc, qui se trouvait à portée de la
sacristie, le portier et de Ferrant, en prennent quelques gouttes
et se sentent incommodés à leur tour. Andrieux demande un
autre vin pour les ablutions. Mais des vomissements incoercibles
surviennent2; il a encore la force de donner la bénédiction, mais
il ne peut lire le dernier évangile et regagne sur-le-champ la sa-
cristie 3. Là, les vomissements continuent. En hâte, on fait venir
médecin et chirurgien. Le médecin arrive à onze heures dans
la chambre du malade 4. Andrieux est assis, pâle et décom-
posé dans un fauteuil, au coin du feu. Pour se rendre compte des
causes de la maladie, le médecin descend à la sacristie, prend
la burette où il reste deux gouttes de couleur gris cendre. En les
1. Tout le dossier de cette affaire se trouve aux Archives de l'Aisne à Laon.
B. 2754. Il comprend 116 pièces. Il provient du greffe de Laofr.
2. D'après certaines dépositions il est, par suite d'une salivation abon-
dante, obligé de cracher dans le calice, puis dans une cuvette apportée 'sur
l'autel.
3. Cette chapelle et cette sacristie se trouvaient à gauche en entrant au
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et un passage. La chapelle actuelle date du XIXe siècle et a été bâtie sur
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4. « Chambre haute dominant sur une cour ». Nous croyons qu'elle sert main-
tenant encore de chambre à la supérieure des sœurs de « l'Institution Notre-
Dame pour les jeunes filles sourdes-muettes ou aveugles » qui occupent au-
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