L'AFFERMISSEMENT DE L'ŒUVRE 199
assez les maux qui troublèrent alors l'Eglise de Paris; en 1663
t'est Claude Thévenin, vicaire général et administrateur du dio-
cèso de Paris. Enfin, en 1666 et 1669, c'est Féret lui-même, revêtu
de l'autorité de vicaire général, qui signe les procès-verbaux
d'élection1.
Cette nomenclature peut paraître sèche et l'on voudrait possé-
der sur tous les personnages qui ont conduit la Communauté des
renseignements plus circonstanciés. Malheureusement, les Nico-
laïtes n'ont point laissé d'annales et seuls, ou à peu près, les do-
cumente officiels fournissent quelques détails. Thomas le Juge
devint aveugle sur la fin de ses jours et mourut en 1663. Wiart,
son prédécesseur, esprit universel, dit un complaisant biographe,
possédant l'esprit de gouvernement, habile en médecine, meurt
en 1661, à Laon, son diocèse d'origine, où il est appelé pour éta-
blir le séminaire. Nicolas Thierry, du diocèse de Reims, entré
dans la Communauté en 1639, était bon et d'humeur gaie; il
mourut en 1665. Jean Barat, du diocèse de Toul (Vouxaye), avait
passé cinq ans à Cologne, et connaissant l'allemand, en 1643, il
était élève au séminaire Saint-Nicolas et devint grand doyen
de Saint-Dié : puis, de retour à Paris, il est pendant douze ans,
préfet du séminaire2. Très désintéressé, très intelligent, il sa-
vait pratiquer la pénitence. C'est à lui que revient, après Bour-
doise, l'honneur d'avoir donné à Saint-Nicolas, son règlement
L+ 1668). Quant au rémois Gilles Pasté, malgré, la délicatesse de
sa santé, il fut un excellent préfet du séminaire, et mourut en
167S. Debeauvais, d'Angers, entré en 1658, mourut phtisique en
1684.
Petit à petit, disparaissent les derniers compagnons de Bour-
doise. Cerné, du diocèse de Séez (+1678), avait particulièrement
réussi dans l'éducation des jeunes enfants. De plus, il avait été
chargé d'examiner les titres des ecclésiastiques qui se présen-
taient aux saints ordres à Paris. Dès 1662, il avait publié, avec
l'approbation des docteurs Dumetz et-Grandin, son : Pédagogue
des famiUes chrétiennes, où, sous la forme affectionnée en général
pcèce, avait imaginé de faire administrer le diocèse par l'entremise du
Chapitre. Cette situation, peu canonique, ne cessa qu'avec la démission
un peu forcée du Cardinal en 1662.
1. A. N. MM. 472.
2. Cf. J. Grandet. Les saints prêtres du XVIIe siècle. Paris, 2me série.
