Titre : La Voix du combattant : organe officiel ["puis" hebdomadaire] de l'Union des combattants ["puis" toutes les générations du feu, Union nationale des combattants]
Auteur : Union nationale des combattants (France). Auteur du texte
Éditeur : Union nationale des combattants (Paris)
Date d'édition : 1938-12-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34399616h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1938 31 décembre 1938
Description : 1938/12/31 (A20,N1014). 1938/12/31 (A20,N1014).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6370167c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35522
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
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Cïgareset
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'- CAISSE AU'RONOPI~E O'AMORT~55EMENT'
Sport et bon sens
Le 80 mètres,
Alfred de Musset
et le pot-au-feu.
Mlle Gaétane Boitel, championne de
France à 18 ans, de gymnastique et de di-
verses spécialités athlétiques, a fait à notre
confrère Robert Bré, de rAuto, les loua-
bks déclarations suivantes, que nous som-
mes heureux de reproduire, tant nous en
aimons la fraîcheur et le bon sens : ,
D'aussi loin que je puisse évoquer mes
souvenirs de petite fille, j'ai toujours adoré
courir. Je me demande même si je n'ai pas
couru avant de marcher. Rien d'éton-
nant, donc, qu'avec les années j'aie con-
tinué et qu'aujourd'hui je batte quelque-
fois des camarades qui, peut-être, n'ont
pas commencé à courir aussi tôt que moi.
Comme tous les gosses, je pense, j'ai
commencé à faire du sport sans le savoir.
A l'école enfantine d'Aulnay-sous-Bois,
dans les magnifiques groupes scolaires,
œuvre des Chemins de fer du Nord, j'at-
tendais avec impatience l'heure de la ré-
création. J'aimais courir, sauter, me dé-
penser.
J'ai débuté de fort bonne heure. Je
n'étais guère encore qu'un petit bout de
fille de huit ans à peine quand je fis mes
débuts de sportive pratiquante au cours
d'hébertisme du Bourget. Là, je pus m'en
donner à cœur joie. Vous connaissez le
programme de la méthode Hébert, il n'en
est pas de plus simple ni de plus com-
plet. C'est là, sous la paternelle tutelle de
l'excellent professeur Roudier, que je me
formai athlétiquement. C'est là que je con-
nus mes premières joies sportives. Aussi
longtemps que je vivrai, je n'oubliérai ja-
mais les beaux dimanches de grand soleil
que nous vivions un peu comme de jeunes
animaux ivres de liberté. La méthode Hé-
bert n'est pas si sévère.
Mon premier championnat. C'était en
1936. J'avais seize ans. Je n'avais pas en-
core quitté le cours d'hébertisme qui
m'avait appris à faire un tas de choses.
J'étais « débrouillée » athlétiquement, une
sportive sans spécialité, assez bonne à tout
faire. Mais je gardais dans mon cœur une
préférence pour la course à pied.
« Veux-tu faire avec nous les champion-
nats de la F.F.F.G.P. ? », me demanda
un jour le professeur Roudier. j'acceptai
d'enthousiasme.
Ce fut 1 occasion de mon premier titre.
J'étais championne de France de gymnas-
tique. C'est-à-dire que j'avais disputé un
tas d'épreuves qui allaient de la course à
la danse, en passant par le poids, le saut
en hauteur t-_JongueurF"Je.,laacer.cle--l.
balle et le grimper à la corde lisse.Mon pre-
mier titre ne me tourna pas la tête. Faut-
il donc attacher tant d'importance à ces
lauriers ? Je ne le crois pas. Le sport com-
porte en soi sa récompense dans la joie de
l'effort, victorieux ou non.
Puis Mlle Boitel se fait inscrire à la Fé-
dération française féminine d'athlétisme.
Les championnats de Paris de la F.P.
F.A. n'étaient plus très éloignés quand je
fis mon entrée au Stade féminin d'Auber-
villiers. Le délai ne permettait point à M.
Gajan, entraîneur de mon nouveau club,
de me faire beaucoup profiter de ses en-
seignements. C'est ainsi que je disputai la
course de haies des championnats de Pa.
ris 1937 dans ds conditions assez particu.
lières : je n'avais jamais vu une hale de
ma vie !. sauf celles qui bordent les che-
mins creux dont parle la chanson. Je pris
le départ et je courus dans un état voisin
d'une bienheureuse anesthésie mentale.
Comment je franchis ces obstacles nou,
veaux pour moi ? Au petit bonheur. Je
combinai le saut en hauteur et la course à
pied, je fermais les yeux et je croyais en
Dieu. Le plus beau de l'histoire, c'est que
je fus première. C'est certainement un des
souvenir les plus rigolos de ma carrière.
Dois-je vous parler des championnats de
France de cette année ? Oui ? Bon. Cette
fois, je me présentais mieux armée. M. Ga-
jan avait eu le temps de me faire travail-
ler au cours de la morte-saison de l'hiver
et j'étais en grande forme. C'est à cela
que je dois d'être championne de France
du 100 mètres plat, du 80 mètres haies,
et du saut en longueur. Au passage, j'avais
établi deux records de France : celui de la
longueur, avec 5 m. 41, et celui des haies,
en 12 s. 2/5.
Mon meilleur souvenir de ce dernier
France-Italie, qui nous a valu une victoire
sur nos camarades transalpines ?. Cer-
tes, je suis heureuse d'avoir contribué à
notre succès par deux victoires, celles du
80 mètres plat et du saut en longueur.
Mais ce qui m'a plu bien davantage, c'est,
notre succès d'équipe dans le relais. Passé j
la ligne d'arrivée, nous nous sommes em-
brassées comme du bon pain. Nous étions
si contentes.
Je pense que je ne trouverai pas une
meilleure chute à la partie sportive de cette
confession. Aussi, nous allons parler main-
tenant d'autre chose.
Le sport n'est pas tout dans la vie. Il
est bon d'en faire, mais pas trop n'en
faut. On peut être sportive et conserver
les qualités de la femme. La sportive exa-
cerbée m'apparaît comme un être mons-
trueux. Le sportif à tous crins aussi, d'ail-
leurs.
Je partage donc les loisirs que me lais-
sent mes fonctions d'auxiliaire à la recette
municipale de la mairie d'Aubervilliers en-
tre le sport et les occupations normales
d'une jeune fille de mon âge. J'aime la na-
tation, la bicyclette. J'aime lire aussi.
Pour être champion ou championne -
il n'est pas indispensable de n'avoir pour
tout livre de chevet qu'un traité de sport
ou un tableau de performances. J'aime les
vers d'Alfred de Musset. Mais vous allez
dire que je suis sentimentale. Et je ne le
suis pas plus qu'il n'est nécessaire.
Et puis, il y a encore une grande chose
dans la vie : la famille. Je ne suis jamais
aussi heureuse qu'en compagnie de mon
papa; de ma maman et de mon frère, qui
est en ce moment marin à Toulon. La fa-
mille ? C'est la détente, le repos indispen-
sables à tout athlète, à mon avis. Les tra-
vaux du ménage ne me rebutent pas, au
contraire. C'est un sport comme un autre
et singulièrement utile. On peut être re-
cordwoman et savoir faire le pot-au-feu.
Il n'y a pas de honte.
Et maintenant assez bavardé, vous ne
trouvez pas ? Au surplus, je veux vous
faire un aveu. Je trouve qu'on accorde
beaucoup trop d'importance aux champions
et aux championnes. Courir plus vite ou
sauter plus haut que le commun des mor-
tels, ne m'apparait pas comme un exploit.
C'est le plus souvent un don dont il faut
remercier la Providence surtout. Il y a un
tas de gens ignorés qui ont autrement de
mérite.
mérite. GAETANE BOITEL.
(recueilli par Robert Bre.)
La Vie du Mouvement
REUNION DES PRESIDENTS
DE SECTION A. C.
ET DES PRESIDENTS DE JEUNES
10 DECEMBRE 1938
Les Président de Section A. C. et les
Présidents des Sections de Jeunes
avaient été convoqués le samedi 10 dé-
cembre. les uns pour être tenus au cou-
rant des événements récents et de l'as-
semblée plénière de la Confédération
Nationale, les autres en vue de consti-
tuer le Bureau provisoire du Groupe dé-
partemental des Jeunes.
- Une cinquantaine de délégués A. C.
avaient répondu à la convocation ( com-
me le remarquait fort justement un Pré-
sident de Section, qui cependant avait
ce jour, le marché hebdomadaire dans
son bourg et n'avait pas hésité à xban-
donner son commerce) : Ce -'>r.t tou-
jours les mêmes hommes qui sn reti ru-
vent aux réunions. dans ccfe réllexlon
Su découvrais l'amertume du fidèle ca-
marade à la constatation de l'absence
d'un trop grand nombre de présidents et
de délégués.
Le président Oudiette lit le compte
rendu des derniers Conseils nationaux
de l'U.N.C. et des séances des 26 et 2.
novembre des délégués à la Confédération
Nationale.
Chacun attendait des précisions sur
l'action conjuguée de deux grands Grou-
pements A. C. et le programme de régé-
nération française.
Aiertés par les communiqués de la
grande presse, les Présidents de Section
avaient hâte de savoir afin de calme: le
malaise provoqué par def' campagnes al
rigées contre les A.C. qu'on accuse de
mener une action anti-iouvei*lieinen r ale
ou de se dérober au a.cr:¡';e que com-
mande le redressement linanoter.
Le président Oudiette apporta par la
lecture du P.-V. d'une séance de la Con-
fédération l'aliment à la discussion qu'en-
gagea aussitôt le camarade Acs:cot en
situant nettement le débat. Des échan-
ges d'idées eurent lieu entre les prési-
dents Hardy de Mamers. de Maupéou de
La Fléche, Glaume de Sainte-Jamme. le
secrétaire général du Groupe Clotteau
et le président Oudiette.
En conclusion on décida de demander
quelques précisions à Paris sur certains
points.
CREATION
DU GROUPE DEPARTEMENTAL
DES JEUNES DE LA SARTHE
Le président Oudiette et le secrétaire
général Clotteau exposèrent à tour de
rôle leurs conceptions sur la nécessité
pour les Jeunes de passer dans la phase
des réalisations et les moyens à cm-
ployer.
lA liaison doit s'établir entre les di-
verses sections constituées ou en vole
de formation.
Il est urgent de constituer le Groupe
départemental des Jeunes sur le modèle
du Groupe des A. C.
Après appel des Sections de Jeunes U
est procédé à la constitution du Bureau
provisoire du Groupe départemental des
Jeunes.
BUREAU
Président : M. Pierre Fouclier.
Vice-présidents : M. Robert Vercel-
letta et M. des Cars.
Secrétaire : M. tl'Andlgné.
Trésorier : M.Tison.
Membres : JUL de Vezins, Breton,
Rouzière.
Le président Pierre Foucher remercie
ses camarades de la marque de confian-
ce qu'ils lui témoignent. Il s'efforcera
de la mériter et de donner au Groupe de
la Sarthe l'élan et l'activité que les An-
ciens attendent des générations qui
montent et dans lesquelles ils ont mis
leurs espoirs.
Le président Oudiette invite le nou-
veau Bureau à se réunir dès après la
séance et de songer dans l'étude des
nombreuses questions qui se posent à
celle de la propagande.
a
CROUPE DE BOURGOGNE
ET FRANCHE-COMTE
Ce que pensent les Jeunes
Les Jeunes de l'U.N.C. devant les dif-
ficultés toujours plus grandes que cha-
cun éprouve à gagner sa vie et celle des
siens, devant l'incertitude du lendemain,
guerres intestines, menaces extérieures,
pensent, qu'il ne suffit pas de constater
que tout va mal. et de s'en plaindre, mais
qu'il faut sans tarder, en chercher le re.
mède. Nul n'a le droit de se désintéres-
ser des problèmes vitaux du pays : cha-
cun a sa place ici-bas et doit contribuer
selon ses facultés ou selon ses moyens
au redressement du pays.
Si le Français en tant que soldat s'est
montré un surhomme, et au cours de la
grande guerre, s'est montré un exemple
de bravoure et d'abnégation, ce même
Français doit pouvoir montrer au monde,
que. dans la Paix, 11 peut se conduire
seul et se bien conduire, et qu'il peut se
gouverner seul sans faire appel aux di-
rectives de pays étrangers.
Pour cela il suffit de vouloir et d'être
fort.
Les Jeunes de l'U. N. C. sauront se
montrer les dignes fils de leurs pères, ils
montreront l'exemple par leur travail et
par leur union. Le travail, la conscience
professionnelle, et l'union sont en effet
Ips seuls remèdes pour sortir de a crise
dans laquelle nous sommes plongés.
Hubert DERAIN.
Lettre du bout de l'An
Une année s'achève. Un maillon s'a-
joute à la chaîne des ans. Il faut le
dire avec joie, sans regret. Seule une
mélancolie bien douce doit constituer
un arrière plan à cette vision.
Cette lettre, mon cher camarade,
n'est pas écrite pour t'inciter à faire
comme ce héros de Constantin- Weyer.
Il appartient à nous, Jeunes, de voir
1 avenir, non le passé. Si nous sacri-
fions à cette rétrospective cela ne doit
pas avoir pour résultat d'émettre des
propos désabusés.
Cette année nous l'avons vécue.
Elle a été remplie de nos efforts. Cer-
tains ont été maladroits, d'autres plus
heureux. Les uns et les autres nous
serviront de guides. Une erreur est
mauvaise en soi, par le résultat qu'elle
donne immédiatement. Elle est bien
plus nocive encore si on tourne autour
d'elle. Accomplie on doit s'en éloi-
gner bien vite pour se soustraire aux
gémissements qu elle engendre. Souve-
nez-vous du poète : « Gémir, pleu-
rer. »
Nous n'avons pas le temps d'épilo-
guer. Tous nous sommes de cette élite
qui veut revivre.
Pour y parvenir il faut créer un mi-
lieu. un climat. Nous avons le milieu,
il nous suffit de le débarrasser de tou-
tes les impuretés qui l'habitent. Nous
avons entrepris ce travail. L'avons-nous
achevé ? Non. puisqu'il y a encore de
ces scories qui font tout le défaut des
aciers de cet édifice que nous construi-
sons.
Point d'arrêt. « Polissez-le sans
cesse et le repolissez » même en ce
bout de l'an où l'on veut s'arrêter pour
soutfler, il ne faut pas poser l'outil.
La tâche est trop urgente. Chaque jour
perdu est une erreur de plus. Point de
repos, point de fatigue. Un Jeune est
fait pour le travail, non pour l' oisiveté.
Un Jeune vit pour l'action, non pour
l'inertie.
Si vous avez eu, mes Jeunes, des
défaillances oubliez- les. Faites peau
neuve, et partez comme ces colons qui
s'en allaient à la recherche de l'or.
Vous allez au devant du bonheur puis-
qu'au bout de la route, à l'issue du
combat il y aura la France embellie,
toute neuve, toute fière de ses vertus
recouvrées.
A tout pêché miséricorde. Si vous
n'avez pas fait votre devoir cette an-
née, ne vous retournez surtout pas. Ce
serait perdre du temps. Il surfit que
vous le sachiez.
A quoi bon se labourer la poitrine.
La vie n'est pas une plaine. La vie est
un poème, un murmure doux et égal
parce qu'aux chutes correspondent les
ascensions, parce qu'aux douleurs vien-
nent s'ajouter les grandes joies.
Franconi vous a appris qu'il fallait
obéir. Galland vous a demandé de
donner une inpulsion nouvelle à vos ef-
forts. Enfin Raudot nous demande de
préparer les semailles futures.
Et moi je ne vous demande que ce
qui vous a déjà été demandé. J'y
ajoute ma foi, mon enthousiasme, ma
détresse de ne pas vous voir faire plus.
Elevons nos coeurs, tous, bien haut.
Nos vœux de bonne Année:
Soyez,
Restez
jeunes
de corps, de cœur, et,
surtout, d'esprit
LE PETIT NOEL DU MOUVEMENT
Vingt-cinq camarades ont inauguré, du
23 au 31 décembre, les séjours d'hiver
du « Hameau de la Jeunesse ». Nous
en rendrons compte dans notre prochain
numéro.
afin de mieux dépasser les obstacles
qui savent parfois si bien nous anéantir.
Vous tous qui avez une famille, vous
en connaissez les bontés, la tendre
quiétude.
Vous tous qui n'en avez plus ou qui
n'en avez jamais eu, vous sentez
anxieusement ce qui manque à votre
cœur.
Les uns et les autres en avant ! Les
premiers s appuieront sur leurs liens
présents, les seconds iront à la con-
quête de ce qui manque, mais tous nous
réaliserons notre rêve.
Ayez la foi, et montrez-le bien.
N'en rougissez jamais, n'avez pas peur
des sacrifices qu' elle vous demandera.
Il faut la justifier, la grandir et chacun
de vos actes peut l'aider à se fortifier.
Mais vous êtes des hommes, et vous
succomberez peut-être aux soucis de
l'heure. Vous vous sentez seuls. A ce
moment là priez, priez bien haut et re-
lisez ces vers de Longfellow, tirés du
Psaume de la Vie.
« Marche et que chaque jour te trouce
[à son aurore
Plus près du but sacré le flambeau
[ dans la main
Agis le temps est court, il se hâte et
dévore
Ce qui n'est pas réel. immortel et di-
Que ton pied mff le seui l laisse [Qin
Que ton pied sur le seuil laisse une
[molle empreinte
Et peut être, suivant tes sentiers après
[toi
Quelque esprit agité par le doute et
[la crainte
Retrouvera l'Espoir, le Courage et la
[Foi. »
Allez, Jeunes fils d'une légion ad-
mirab!e et sacrée. C'est la fin de l'an-
née qui faillit nous voir tués ; il faut
maintenant travailler encore plus. C'est
notre engagement sacré ; c' est le moyen
de retrouver l'Espoir, le Courage et la
Foi.
Metz. 25 décembre 1938.
J. LOUSTAU.
Plan et Action
i
L y a quelques semaines, Charles Galland, avec
courage défendait les planistes. Il voyait fort
justement dans un plan, tel que celui présente par les
Anciens Combattants, un cc programme de travail x. Et
il ajoutait : « Ce genre de projet exclut l'incertain,
exige la logique et l'exécution totale. Pai sa nature
même le plan commande l'action. »
La vérité de cette observation nous conduit à faire
plusieurs remarques et à nous poser diverses questions.
*
* *
Qu'un plan commande l'action, c'est certain, mais
quel doit être l'agent moteur ? Est-ce seulement l'au.
teur du plan, est-ce également le groupement qui
adopte ce plan et le déclare conforme à ses vues et à
ses piincipes, sont-ce tous ceux qui en reconnaissent la
justesse et la nécessité ?
Il semble qu'il n'y ait vraiment adhésion à une idée
que lorsqu'il il y a de la part de celui qui adhère pro-
messe d'action, volonté d'action. L'approbation
l'adhésion, sont des engagements, des actes libres à
l'origine mais qui lient ensuite l'adhérent. Autrement
quel intérêt, quelle valeur peuvent-elles en elles-mêmes
présenter ?
Nous irons même jusqu'à dire que ce sont des con-
trats, à base morale bien entendu, mais qui, pour n'être
pas juridiques, n'en lient pas moins l'individu qui les
contracte, comportant de sa part l'exécution des enga-
gements, qu'implicitement en approuvant, en adhérant,
il a promis de tenir.
La décadence de notre époque, est marquée par ce
fait, que l'homme ne respecte même plus sa propre pen-
sée, il admet que ses actes soient en contradiction fla-
grante avec ses paroles et ses écrits, bien plus il ne se
sent pas lié par eux. Il approuve ou désapprouve,
accepte ou refuse, félicite ou condamne sans se croire
engagé par les marques publiques qu'il a données de
son opinion. Trop souvent ses paroles s'expriment
d'ailleurs pas sa pensée, ce ne sont que des réflexes, des
mots subitement jetés, dans la nécessité où il se croit de
parler de choses qu'il ne connaissait point.
Mais pour ceux qui ont encore assez de respect d'eux-
mêmes, toute parole prononcée par eux les engagent.
Approuver un plan, c'est, dans la mesure où la vie leur
en laisse la liberté, promettre d'apporter leur part d'ef-
forts, et de lutte afin d'obtenir la réalisation de ce plan.
Accepter une idée, c'est la reconnnaitre juste et la
faire sienne, autrement dit lui donner dans ses actes,
dans sa vie, la place qu'elle y doit normalement tenir.
Dès lors, un plan commande l'action de tous ceux qui
l'approuvent. A plus forte raison, oblige-t-il tous les
membres d'une association qui déclare ce plan confor-
me à ses principes à en poursuivre la réalisation par
tous les moyens dont ils disposent, afin de faire passer
du papier et de l'esprit de ceux qui l'ont conçu, dans la
vie et le concret, les dispositions qu'il comporte et les
modifications qu'il implique dans l'état de choses exis-
tant.
Il n'est pas d'échappatoire, on accepte ou l'on con-
damne, on adhère ou l'on se sépare, mais si l'on a
accepté, si l'on a adhéré, on doit agir en conséquence.
Ainsi avons-nous posé un principe général qui s'ap-
plique à toutes les associations comme à tous les indivi-
dus, mais au premier chef à notre groupement et à cha-
cun d'entre nous, étant donné les buts particuliers que
nous nous sommes fixés, les. idées qui nous ont rassem-
blés et les engagements que nous avons contractés les
uns envers les autres.
•%
La deuxième remarque que je voudrais faire, con-
cerne l'action proprement dite.
Un plan, dit Charles Galland a cette qualité qu'il est
ii dur )1. L ; action que commande ce plan doit avoir un
caractère un peu différent. Elle sera dure et souple à
la fois.
Durej en ce qu'elle ne devra jamais s'écarter dans
son principe des bases, larges d'ailleurs, posées dans
le plan. Les idées commandent l'action, mais cette der-
nière se réfléchit parfois sur elles et auraient tendance
à les cc infléchir 1>. Il importe de tenir fermement la
base et de ne permettre, dans l'action aucune entorse
sur les idées et les principes fondamentaux du plan,
même pour obtenir un résultat temporairement pré-
cieux.
Mais l'action sera souple dans son ensemble : Elle
doit être « articulée » en ce sens qu'elle doit être com-
mandée de telle façon que chacun puisse y participer,
qu'elle soit adoptée à chaque région, à chaque profes-
sion, que l'initiative dans un cadre fixé en soit laissée
au plus capable, la responsabilité étant par ailleurs net-
tement définie.
L'action enfin doit être continue et non saccadée, car
si l'offensive doit surprendre, cette dernière est le résul-
tat d'une préparation longue, minutieuse et continue.
•%
Chacun avons-nous dit doit collaborer à cette action,
qui doit être dure dans sa direction, souple dans son
application et continue.
La réalisation d'un plan de la nature de celui qui
nous occupe comporte trois organes.
Un Comité de direction, avec un chef qui n'est pas
nécessairement l'auteur du plan, et qui de plus doit
être indiscuté, surtout lorsque pour l'action on groupe
de nombreuses associations et de multiples concours.
Un organe technique de préparation et de liaison,
qui, dépendant directement du Comité de direction,
prépare l'action, établit 1 'S contacts et recrute les con-
cours personnels et collectifs.
Des groupes d'action proprement dite, qui, dans une
première phase, exposent le plan dans des réunions
publiques et font traite la propagande nécessaire, et
qui, dans la seconde, constituent les agents d'exécu-
tion des ordres donnés par le Comité de direction sur
les bases étudiées et préparées par le groupe technique.
*
* *
Un plan est un programme de travail et d'action.
Etabli à un moment donné il peut être dépassé par les
événements. Mais alors deux cas se présentent.
Si les faits nouveaux révèlent que les principes sur
lesquels repose ce plan sont erronés, le devoir de ceux
qui l'avaient accepté est alors. quoiqu'il leur en puisse
coûter, de retirer leur adhésion et en en donnant publi-
quement les raisons.
Si les faits nouveaux, au contraire, n'impliquent
qu'une modification des modes d'action sans infirmer
les principes qui ont conduit à J'élaboration de ce plan,
il importe de continuer l'action sans tarder en modi-
fiant seulement les détails.
De toute façon, des hommes droits et jeunes ne peu-
vent rester liés par des engagements formels, à un plan
qui comporte des principes justes qu'ils approuvent,
mais également un action urgente et nécessaire, si
cette action n'est pas menée rapidement dans le sens
indiqué.
C'est d'après ces remarques, qu'il n'était peut-être
pas inutile de formuler, que nous examinerons prochai-
nement ce qu'est le plan des Anciens Combattants,
l'action qu'il comporte et notre devoir de jeunes de
l'U.N.C.
RAUDOT.
Sur une bonneTable WARTELL TROIS ÉTOILES
Dons une bonne Cave, CORDON BLEU
RIEN DE TEL QUE lilili 35 ANS D'ÂGE
Ne négligez
jamais
UN RHUME
avec une boîte de
H PASTILLES I
VAL DA
E xi igez tou j ours les véritables
n Boîtes VALDA.
L'ORGANISATION RÉGIONALE
Création d'une
Fédération dIle-de-France
réunissant les groupes de la Seine, Seine-et-Oise,
Seine-et-Marne, et, éventuellement, de l'Oise
Selon une idée et des désirs qui
s'étaient fait jour depuis quelque temps
déjà et à plusieurs reprises, quelques ca-
marades des sections et des groupes de la
Région Parisienne avalent, sur la sug-
gestion de notre camarade Galland, pré.
sident du Groupe des Jeunes de Seine-
et-Oise, envisagé la création d'un grou-
pement qui, sous une forme fédérale,
coordonnerait les efforts, l'organisation
et la propagande des trois groupes de la
Région Parisienne (la Seine, la Selne-et-
Oise, la Seine-et-Marne, auxquels ulté-
rieurement pourrait se joindre l'Oise) et
qui recevrait le nom de « Fédération
1 d'Ile-de-France ».
Un projet d'organisation qu'on lira
plus loin avait été soumis au cours des
semaines de novembre et de décembre
aux principaux dirigeants intéressés
(MM. Lebecq, Rossignol et Broc, Présl-
drents Anciens de la Seine, de la Seine-
et-Oise et de la Seine-et-Marne. Albert
Magnier et Paul Raoul pour les Jeunes
de la Seine, le Bureau des Jeunes de
Selne-et-Oise, Dormeau et Lebault pour
les Jeunes de Seine-et-Marne), qui tous
ont donné leur accord sur le principe
et sur le projet.
Voici ce projet :
Projet
de constitution d'une fédération
d'Ile-de-France
des groupes et sections J.U.N.C.
Exposé des motifs
Le présent projet a pour but de réunir,
à la faveur d'une unité géographique évi-
dente, et pour plus d'efficacité pratique,
les moyens jusqu'ici dispersés des diffé.
rents groupes, en ce qui concerne
la propagande,
les grandes manifestations,
les sports,
la préparation militaire,
les ceuvres (colonies de vacances,
organisation des loisirs, etc.)
les fêtes.
Organisation
La Fédération d'lle-de-France, est cons-
tituée par la réunion, sous la forme fé-
dérale, comme le nom l'indique, c'est-à-
dire sans esprit de fusion, des différents
groupes de la Région Parisienne : Seine,
Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, et, éven-
tuellement, si un groupe s'y constitue,
l'Oise.
Au sein de cette fédération, les diffé-
rents groupes conservent leur autonomie
administrative et financière, cardent leur
Bureau et leur constitution intérieure
propres.
La Fédération est administrée par un
Bureau Fédéral composé :
- d'un Président, élu ;
- de trois vice-présidents :
- d'un secrétaire ;
- d'un trésorier, élu ;
de six Commissaires aux principales
activités fédérales désignées plus haut.
Les trois vice-présidents sont recrutés
de droit parmi les présidents des départe-
ments qui n'auront pas fourni le prési-
dent fédéral.
Les six Commissaires sont désignés par
LES JEUNES
sont fiers
de porter
leur insigne
Réunion du Bureau
du 19 décembre 1938
Etaient présents : Raudot, Galland, Ma-
gnier, Mlle Luzier, Haoul, Langlois, Boi-
vin, l';irtiot, Uupouey.
lixcusés : Ssavelli..Minot, Lefmnçois.
La séance est ouverte à 19 lieures. Le
Bureau envole à Lefninçois, souifrant,
ses vœux les plus vifs de prompt rétablis-
sement.
Hnudot donne lecture d'un voeu émis
par la Semaine des Jeunes an sujet des
droits de& reliu'ieux combattants: le Bu-
reau décide de - associer à ce vœu.
Après exp°::-8 des rapports avec les Jeu-
nes de l'ii. F. et résumé des questions
concernant la création des Jeunes de la
Fidac et l'adhésion des Jeunes de l'U.N.C.,
Raudot annonce la création de deux nou-
veaux groupes en Morbihan et dans la
Sarthe.
Il est décidé de se mettre en rapport
avec les groupements de jeunes créés aux
colonies et de leur apporter l'appui de
notre mouvement. Le Bureau envisage en
suite d'étudier le problème colonial au
prochain Congrès national. qui doit SA
tenir à Arcachon, en mal 1939.
Galland précise le devis financier et les
projets d'aménagement et d'utilisation du
« Hameau de la Jeunesse » à Mégove. Il
rend compte des pourparlers e .tigiigéi
avec le Bureau des Anciens, ceux-ci ayant
manifesté l'intention de s'y intéresser. I
Baudot expose différentes queslions in-
téressant Marinier. Après réponse tir i'e-
Ini-ci et Intervention (1rs catnarmles t rr-
stîtits. le Bureau décide de renieiln' -es
décidions après avoir rtvu eoinnuiîiK.vMn
de différentes pièces. La séance eoi il \CI'
B. 2J 11, 15.
le Président, les vice-présidents, le secré-
taire et le trésorier réunis, sous réserve
de l'approbation du Conseil Fédéral, le.
quel est constitué d'office par la réunit/Il
des Bureaux départementaux.
La trésorerie fédérale est alimentée par.
des redevances globales versées par cha-
cun des différents départements au pro.
rata de leurs effectifs.
Cette trésorerie doit alimenter : 1° un
secrétariat commun aux quatre départe
ments, dont le siège sera à Paris, 18, rue
Vézelay et à la disposition des quatre
groupes et de leurs sections : 2° les dfllb
rentes activités fédérales indiquées plus
haut, savoir : la propagande, les grandes
manifestations, les sports, la préparation
militaire, les ceuvres, les fêtes.
Ce projet et ses articles essentiels ru.
rent soumis le 17 décembre 1938, à 21
heures, rue Vézelay, à une assemblée réu-
nissant les bureaux de jeunes de trois
départements, auxquels s'était joint no.
tre camarade Ladeutlle, délégué provi-
soire à la constitution du groupe de
l'Oise, en formation. Aux termes de la
convocation, cette assemblée avait d'au-
tre part :
A élire le président, le secrétaire et le
trésorier de la Fédération ; à sanctionner
la nomination immédiate de commissai-
res aux principales activités fédérales
(propagande, manifestations, sports, pré-
paration militaire, ceuvres, fêtes) ; à fixes
la date d'une grande fête (soirée artisti-
que et bal) de la Fédération, organisé*
cet hiver au profit de nos œuvres et 00-
lonies de vacances.
La Réunion
La séance eet ouverte à 21 h. 15. Char-
les Galland, qui présente les excuses ë.
MM. Lebecq, Président de la Seine, c ele
cœur avec nous », mais retenu par dea
réun io ns d e sectons,
réunions de sections; Rossignol président
de l'U.N.C. de Seine-et-Olse, appelé à Caea
par des devoirs d'amitié. mais c regret-
tant le plaisir qu'il aurait eu d'être au
milieu des jeunes au moment où ils don-
nent un exemple si utile d'Union » :
Broc, président de l'U.N.C. de Seine-et-
Marne à qui des empêchements de der-
nière heure n'ont pas permis d'apporter,
comme il l'aurait voulu, le témoignage de
sa sympathie pour ce projet de fédéra-
tion.
Sont présents : pour la Seine : Raoul.
Boisselet, Mlle Zuldermann. Girard, Bur.
nier, auxquels en fin de séance viendra
se joindre Albert Magnès, président du
groupe ; pour la Seine-et-Oise : Galland
Bolvln. Bauché. PoIrier. Mlle Schreier,
Duplessis, Vouaux ; pour la Seine-et-
Marne M. Jacques de Rufz. vice-prési-
dent du groupe de l'U.N.C. de Seine-et-
Marne. avec le bureau - des jeunes pres-
que au complet, et nos camarades Dor-
meau, Lebault. Sandax.
Après avoir rappelé l'histoire et la
raisons du projet de Fédération. Galland
en relit les articles, ainsi que la lettre de
présentation adressée par lui aux mem-
bres des bureaux respectifs. Le projet
étant approuvé et aucune réserve n'étant
faite sur ses clauses, l'assemblée passe à
la constitution du bureau fédéral. Après
le vote, qui pour les trois intéressés sa
fait à l'unanimité, le bureau fédéral est
ainsi composé :
Président : Charles Galland, président
du Groupe de Seine-et-Oise, (élu).
Vice-président : Albert Magnier, présb
dent du Groupe de la Seine.
D'office : Dormeau, président du Grou-
pe de Seine-etMarne.
Délégué i la propagande dans l'Oise :
Ladeuille, président de la Section de Mar-
gny-les-Compiégne.
Secrétaire : Beniler (Seine),
Trésorier : Poirier (Seine-et-Oise)".
Galland demande la constitution sm,.
médiate de deux commissions : & la pro-
pagande et aux fêtes ; 11 propose que no-
tre camarade Mafaraud. pionnier du
mouvement et ardent propagandiste de la
première heure, prenne la tête de l'équi-
pe de propagande qui est ainsi constituée:
Président : Mafaraud (Issy-les-Mouli-
neaux) ;
Membres : Raoul (LevaUois) ; Saverj
(Paris), J. Boivln (St-Cloud), Grlard (Pa.
ris). Dormeau (Chelles), Lebault (Vair.
sur-Mare). Escoffier, Saudax (Melun).
Commission des fêtes :
Président : Girard (Paris) ;
Membres : Boisselet (Neutlly), Mlle
Marcou (Herblay). Duplessls (Polssy).
Cette équipe devra être complétée ulté.
rieurement.
Sur la proposition de Galland, l'assem-
blée décide ensuite de résoudre de la f..
çon suivante la question des congrès de
Jeunes qui a soulevé quelques difficultée
dans certains départements ;
Il n'y aura qu'un congrès des Jeunes,
celui de la Fédération, commun aux
trois, ou quatre départements. Dans lu
départements, les Jeunes prendront part
aux congrès départementaux annuels ci..
Anciens. Ainsi seront assurés à la fols
la présence de Jeunes aux congrès des
Anciens, et la réunion massive, une fols
l'an. de tous les Jeunes de la région. La
date du prochain congrès des Jeunes de
l'Ile-de-France est fixée approximative-
ment à la fin mars. Des précisions seront
apportées ultérieurement.
A 22 h. 50 l'assemblée se sépare après
avoir fixé le bal de la Fédération aux 11
ou 18 février, selon les possibilités ; dans
la salle des fêtes du pavillon lnternatlou
nal de la Cité Universitaire.
Les dixièmes UNION NATIO-
NALE DES COMBATTANTS de
fa Loterie Nationale sont en
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Sport et bon sens
Le 80 mètres,
Alfred de Musset
et le pot-au-feu.
Mlle Gaétane Boitel, championne de
France à 18 ans, de gymnastique et de di-
verses spécialités athlétiques, a fait à notre
confrère Robert Bré, de rAuto, les loua-
bks déclarations suivantes, que nous som-
mes heureux de reproduire, tant nous en
aimons la fraîcheur et le bon sens : ,
D'aussi loin que je puisse évoquer mes
souvenirs de petite fille, j'ai toujours adoré
courir. Je me demande même si je n'ai pas
couru avant de marcher. Rien d'éton-
nant, donc, qu'avec les années j'aie con-
tinué et qu'aujourd'hui je batte quelque-
fois des camarades qui, peut-être, n'ont
pas commencé à courir aussi tôt que moi.
Comme tous les gosses, je pense, j'ai
commencé à faire du sport sans le savoir.
A l'école enfantine d'Aulnay-sous-Bois,
dans les magnifiques groupes scolaires,
œuvre des Chemins de fer du Nord, j'at-
tendais avec impatience l'heure de la ré-
création. J'aimais courir, sauter, me dé-
penser.
J'ai débuté de fort bonne heure. Je
n'étais guère encore qu'un petit bout de
fille de huit ans à peine quand je fis mes
débuts de sportive pratiquante au cours
d'hébertisme du Bourget. Là, je pus m'en
donner à cœur joie. Vous connaissez le
programme de la méthode Hébert, il n'en
est pas de plus simple ni de plus com-
plet. C'est là, sous la paternelle tutelle de
l'excellent professeur Roudier, que je me
formai athlétiquement. C'est là que je con-
nus mes premières joies sportives. Aussi
longtemps que je vivrai, je n'oubliérai ja-
mais les beaux dimanches de grand soleil
que nous vivions un peu comme de jeunes
animaux ivres de liberté. La méthode Hé-
bert n'est pas si sévère.
Mon premier championnat. C'était en
1936. J'avais seize ans. Je n'avais pas en-
core quitté le cours d'hébertisme qui
m'avait appris à faire un tas de choses.
J'étais « débrouillée » athlétiquement, une
sportive sans spécialité, assez bonne à tout
faire. Mais je gardais dans mon cœur une
préférence pour la course à pied.
« Veux-tu faire avec nous les champion-
nats de la F.F.F.G.P. ? », me demanda
un jour le professeur Roudier. j'acceptai
d'enthousiasme.
Ce fut 1 occasion de mon premier titre.
J'étais championne de France de gymnas-
tique. C'est-à-dire que j'avais disputé un
tas d'épreuves qui allaient de la course à
la danse, en passant par le poids, le saut
en hauteur t-_JongueurF"Je.,laacer.cle--l.
balle et le grimper à la corde lisse.Mon pre-
mier titre ne me tourna pas la tête. Faut-
il donc attacher tant d'importance à ces
lauriers ? Je ne le crois pas. Le sport com-
porte en soi sa récompense dans la joie de
l'effort, victorieux ou non.
Puis Mlle Boitel se fait inscrire à la Fé-
dération française féminine d'athlétisme.
Les championnats de Paris de la F.P.
F.A. n'étaient plus très éloignés quand je
fis mon entrée au Stade féminin d'Auber-
villiers. Le délai ne permettait point à M.
Gajan, entraîneur de mon nouveau club,
de me faire beaucoup profiter de ses en-
seignements. C'est ainsi que je disputai la
course de haies des championnats de Pa.
ris 1937 dans ds conditions assez particu.
lières : je n'avais jamais vu une hale de
ma vie !. sauf celles qui bordent les che-
mins creux dont parle la chanson. Je pris
le départ et je courus dans un état voisin
d'une bienheureuse anesthésie mentale.
Comment je franchis ces obstacles nou,
veaux pour moi ? Au petit bonheur. Je
combinai le saut en hauteur et la course à
pied, je fermais les yeux et je croyais en
Dieu. Le plus beau de l'histoire, c'est que
je fus première. C'est certainement un des
souvenir les plus rigolos de ma carrière.
Dois-je vous parler des championnats de
France de cette année ? Oui ? Bon. Cette
fois, je me présentais mieux armée. M. Ga-
jan avait eu le temps de me faire travail-
ler au cours de la morte-saison de l'hiver
et j'étais en grande forme. C'est à cela
que je dois d'être championne de France
du 100 mètres plat, du 80 mètres haies,
et du saut en longueur. Au passage, j'avais
établi deux records de France : celui de la
longueur, avec 5 m. 41, et celui des haies,
en 12 s. 2/5.
Mon meilleur souvenir de ce dernier
France-Italie, qui nous a valu une victoire
sur nos camarades transalpines ?. Cer-
tes, je suis heureuse d'avoir contribué à
notre succès par deux victoires, celles du
80 mètres plat et du saut en longueur.
Mais ce qui m'a plu bien davantage, c'est,
notre succès d'équipe dans le relais. Passé j
la ligne d'arrivée, nous nous sommes em-
brassées comme du bon pain. Nous étions
si contentes.
Je pense que je ne trouverai pas une
meilleure chute à la partie sportive de cette
confession. Aussi, nous allons parler main-
tenant d'autre chose.
Le sport n'est pas tout dans la vie. Il
est bon d'en faire, mais pas trop n'en
faut. On peut être sportive et conserver
les qualités de la femme. La sportive exa-
cerbée m'apparaît comme un être mons-
trueux. Le sportif à tous crins aussi, d'ail-
leurs.
Je partage donc les loisirs que me lais-
sent mes fonctions d'auxiliaire à la recette
municipale de la mairie d'Aubervilliers en-
tre le sport et les occupations normales
d'une jeune fille de mon âge. J'aime la na-
tation, la bicyclette. J'aime lire aussi.
Pour être champion ou championne -
il n'est pas indispensable de n'avoir pour
tout livre de chevet qu'un traité de sport
ou un tableau de performances. J'aime les
vers d'Alfred de Musset. Mais vous allez
dire que je suis sentimentale. Et je ne le
suis pas plus qu'il n'est nécessaire.
Et puis, il y a encore une grande chose
dans la vie : la famille. Je ne suis jamais
aussi heureuse qu'en compagnie de mon
papa; de ma maman et de mon frère, qui
est en ce moment marin à Toulon. La fa-
mille ? C'est la détente, le repos indispen-
sables à tout athlète, à mon avis. Les tra-
vaux du ménage ne me rebutent pas, au
contraire. C'est un sport comme un autre
et singulièrement utile. On peut être re-
cordwoman et savoir faire le pot-au-feu.
Il n'y a pas de honte.
Et maintenant assez bavardé, vous ne
trouvez pas ? Au surplus, je veux vous
faire un aveu. Je trouve qu'on accorde
beaucoup trop d'importance aux champions
et aux championnes. Courir plus vite ou
sauter plus haut que le commun des mor-
tels, ne m'apparait pas comme un exploit.
C'est le plus souvent un don dont il faut
remercier la Providence surtout. Il y a un
tas de gens ignorés qui ont autrement de
mérite.
mérite. GAETANE BOITEL.
(recueilli par Robert Bre.)
La Vie du Mouvement
REUNION DES PRESIDENTS
DE SECTION A. C.
ET DES PRESIDENTS DE JEUNES
10 DECEMBRE 1938
Les Président de Section A. C. et les
Présidents des Sections de Jeunes
avaient été convoqués le samedi 10 dé-
cembre. les uns pour être tenus au cou-
rant des événements récents et de l'as-
semblée plénière de la Confédération
Nationale, les autres en vue de consti-
tuer le Bureau provisoire du Groupe dé-
partemental des Jeunes.
- Une cinquantaine de délégués A. C.
avaient répondu à la convocation ( com-
me le remarquait fort justement un Pré-
sident de Section, qui cependant avait
ce jour, le marché hebdomadaire dans
son bourg et n'avait pas hésité à xban-
donner son commerce) : Ce -'>r.t tou-
jours les mêmes hommes qui sn reti ru-
vent aux réunions. dans ccfe réllexlon
Su découvrais l'amertume du fidèle ca-
marade à la constatation de l'absence
d'un trop grand nombre de présidents et
de délégués.
Le président Oudiette lit le compte
rendu des derniers Conseils nationaux
de l'U.N.C. et des séances des 26 et 2.
novembre des délégués à la Confédération
Nationale.
Chacun attendait des précisions sur
l'action conjuguée de deux grands Grou-
pements A. C. et le programme de régé-
nération française.
Aiertés par les communiqués de la
grande presse, les Présidents de Section
avaient hâte de savoir afin de calme: le
malaise provoqué par def' campagnes al
rigées contre les A.C. qu'on accuse de
mener une action anti-iouvei*lieinen r ale
ou de se dérober au a.cr:¡';e que com-
mande le redressement linanoter.
Le président Oudiette apporta par la
lecture du P.-V. d'une séance de la Con-
fédération l'aliment à la discussion qu'en-
gagea aussitôt le camarade Acs:cot en
situant nettement le débat. Des échan-
ges d'idées eurent lieu entre les prési-
dents Hardy de Mamers. de Maupéou de
La Fléche, Glaume de Sainte-Jamme. le
secrétaire général du Groupe Clotteau
et le président Oudiette.
En conclusion on décida de demander
quelques précisions à Paris sur certains
points.
CREATION
DU GROUPE DEPARTEMENTAL
DES JEUNES DE LA SARTHE
Le président Oudiette et le secrétaire
général Clotteau exposèrent à tour de
rôle leurs conceptions sur la nécessité
pour les Jeunes de passer dans la phase
des réalisations et les moyens à cm-
ployer.
lA liaison doit s'établir entre les di-
verses sections constituées ou en vole
de formation.
Il est urgent de constituer le Groupe
départemental des Jeunes sur le modèle
du Groupe des A. C.
Après appel des Sections de Jeunes U
est procédé à la constitution du Bureau
provisoire du Groupe départemental des
Jeunes.
BUREAU
Président : M. Pierre Fouclier.
Vice-présidents : M. Robert Vercel-
letta et M. des Cars.
Secrétaire : M. tl'Andlgné.
Trésorier : M.Tison.
Membres : JUL de Vezins, Breton,
Rouzière.
Le président Pierre Foucher remercie
ses camarades de la marque de confian-
ce qu'ils lui témoignent. Il s'efforcera
de la mériter et de donner au Groupe de
la Sarthe l'élan et l'activité que les An-
ciens attendent des générations qui
montent et dans lesquelles ils ont mis
leurs espoirs.
Le président Oudiette invite le nou-
veau Bureau à se réunir dès après la
séance et de songer dans l'étude des
nombreuses questions qui se posent à
celle de la propagande.
a
CROUPE DE BOURGOGNE
ET FRANCHE-COMTE
Ce que pensent les Jeunes
Les Jeunes de l'U.N.C. devant les dif-
ficultés toujours plus grandes que cha-
cun éprouve à gagner sa vie et celle des
siens, devant l'incertitude du lendemain,
guerres intestines, menaces extérieures,
pensent, qu'il ne suffit pas de constater
que tout va mal. et de s'en plaindre, mais
qu'il faut sans tarder, en chercher le re.
mède. Nul n'a le droit de se désintéres-
ser des problèmes vitaux du pays : cha-
cun a sa place ici-bas et doit contribuer
selon ses facultés ou selon ses moyens
au redressement du pays.
Si le Français en tant que soldat s'est
montré un surhomme, et au cours de la
grande guerre, s'est montré un exemple
de bravoure et d'abnégation, ce même
Français doit pouvoir montrer au monde,
que. dans la Paix, 11 peut se conduire
seul et se bien conduire, et qu'il peut se
gouverner seul sans faire appel aux di-
rectives de pays étrangers.
Pour cela il suffit de vouloir et d'être
fort.
Les Jeunes de l'U. N. C. sauront se
montrer les dignes fils de leurs pères, ils
montreront l'exemple par leur travail et
par leur union. Le travail, la conscience
professionnelle, et l'union sont en effet
Ips seuls remèdes pour sortir de a crise
dans laquelle nous sommes plongés.
Hubert DERAIN.
Lettre du bout de l'An
Une année s'achève. Un maillon s'a-
joute à la chaîne des ans. Il faut le
dire avec joie, sans regret. Seule une
mélancolie bien douce doit constituer
un arrière plan à cette vision.
Cette lettre, mon cher camarade,
n'est pas écrite pour t'inciter à faire
comme ce héros de Constantin- Weyer.
Il appartient à nous, Jeunes, de voir
1 avenir, non le passé. Si nous sacri-
fions à cette rétrospective cela ne doit
pas avoir pour résultat d'émettre des
propos désabusés.
Cette année nous l'avons vécue.
Elle a été remplie de nos efforts. Cer-
tains ont été maladroits, d'autres plus
heureux. Les uns et les autres nous
serviront de guides. Une erreur est
mauvaise en soi, par le résultat qu'elle
donne immédiatement. Elle est bien
plus nocive encore si on tourne autour
d'elle. Accomplie on doit s'en éloi-
gner bien vite pour se soustraire aux
gémissements qu elle engendre. Souve-
nez-vous du poète : « Gémir, pleu-
rer. »
Nous n'avons pas le temps d'épilo-
guer. Tous nous sommes de cette élite
qui veut revivre.
Pour y parvenir il faut créer un mi-
lieu. un climat. Nous avons le milieu,
il nous suffit de le débarrasser de tou-
tes les impuretés qui l'habitent. Nous
avons entrepris ce travail. L'avons-nous
achevé ? Non. puisqu'il y a encore de
ces scories qui font tout le défaut des
aciers de cet édifice que nous construi-
sons.
Point d'arrêt. « Polissez-le sans
cesse et le repolissez » même en ce
bout de l'an où l'on veut s'arrêter pour
soutfler, il ne faut pas poser l'outil.
La tâche est trop urgente. Chaque jour
perdu est une erreur de plus. Point de
repos, point de fatigue. Un Jeune est
fait pour le travail, non pour l' oisiveté.
Un Jeune vit pour l'action, non pour
l'inertie.
Si vous avez eu, mes Jeunes, des
défaillances oubliez- les. Faites peau
neuve, et partez comme ces colons qui
s'en allaient à la recherche de l'or.
Vous allez au devant du bonheur puis-
qu'au bout de la route, à l'issue du
combat il y aura la France embellie,
toute neuve, toute fière de ses vertus
recouvrées.
A tout pêché miséricorde. Si vous
n'avez pas fait votre devoir cette an-
née, ne vous retournez surtout pas. Ce
serait perdre du temps. Il surfit que
vous le sachiez.
A quoi bon se labourer la poitrine.
La vie n'est pas une plaine. La vie est
un poème, un murmure doux et égal
parce qu'aux chutes correspondent les
ascensions, parce qu'aux douleurs vien-
nent s'ajouter les grandes joies.
Franconi vous a appris qu'il fallait
obéir. Galland vous a demandé de
donner une inpulsion nouvelle à vos ef-
forts. Enfin Raudot nous demande de
préparer les semailles futures.
Et moi je ne vous demande que ce
qui vous a déjà été demandé. J'y
ajoute ma foi, mon enthousiasme, ma
détresse de ne pas vous voir faire plus.
Elevons nos coeurs, tous, bien haut.
Nos vœux de bonne Année:
Soyez,
Restez
jeunes
de corps, de cœur, et,
surtout, d'esprit
LE PETIT NOEL DU MOUVEMENT
Vingt-cinq camarades ont inauguré, du
23 au 31 décembre, les séjours d'hiver
du « Hameau de la Jeunesse ». Nous
en rendrons compte dans notre prochain
numéro.
afin de mieux dépasser les obstacles
qui savent parfois si bien nous anéantir.
Vous tous qui avez une famille, vous
en connaissez les bontés, la tendre
quiétude.
Vous tous qui n'en avez plus ou qui
n'en avez jamais eu, vous sentez
anxieusement ce qui manque à votre
cœur.
Les uns et les autres en avant ! Les
premiers s appuieront sur leurs liens
présents, les seconds iront à la con-
quête de ce qui manque, mais tous nous
réaliserons notre rêve.
Ayez la foi, et montrez-le bien.
N'en rougissez jamais, n'avez pas peur
des sacrifices qu' elle vous demandera.
Il faut la justifier, la grandir et chacun
de vos actes peut l'aider à se fortifier.
Mais vous êtes des hommes, et vous
succomberez peut-être aux soucis de
l'heure. Vous vous sentez seuls. A ce
moment là priez, priez bien haut et re-
lisez ces vers de Longfellow, tirés du
Psaume de la Vie.
« Marche et que chaque jour te trouce
[à son aurore
Plus près du but sacré le flambeau
[ dans la main
Agis le temps est court, il se hâte et
dévore
Ce qui n'est pas réel. immortel et di-
Que ton pied mff le seui l laisse [Qin
Que ton pied sur le seuil laisse une
[molle empreinte
Et peut être, suivant tes sentiers après
[toi
Quelque esprit agité par le doute et
[la crainte
Retrouvera l'Espoir, le Courage et la
[Foi. »
Allez, Jeunes fils d'une légion ad-
mirab!e et sacrée. C'est la fin de l'an-
née qui faillit nous voir tués ; il faut
maintenant travailler encore plus. C'est
notre engagement sacré ; c' est le moyen
de retrouver l'Espoir, le Courage et la
Foi.
Metz. 25 décembre 1938.
J. LOUSTAU.
Plan et Action
i
L y a quelques semaines, Charles Galland, avec
courage défendait les planistes. Il voyait fort
justement dans un plan, tel que celui présente par les
Anciens Combattants, un cc programme de travail x. Et
il ajoutait : « Ce genre de projet exclut l'incertain,
exige la logique et l'exécution totale. Pai sa nature
même le plan commande l'action. »
La vérité de cette observation nous conduit à faire
plusieurs remarques et à nous poser diverses questions.
*
* *
Qu'un plan commande l'action, c'est certain, mais
quel doit être l'agent moteur ? Est-ce seulement l'au.
teur du plan, est-ce également le groupement qui
adopte ce plan et le déclare conforme à ses vues et à
ses piincipes, sont-ce tous ceux qui en reconnaissent la
justesse et la nécessité ?
Il semble qu'il n'y ait vraiment adhésion à une idée
que lorsqu'il il y a de la part de celui qui adhère pro-
messe d'action, volonté d'action. L'approbation
l'adhésion, sont des engagements, des actes libres à
l'origine mais qui lient ensuite l'adhérent. Autrement
quel intérêt, quelle valeur peuvent-elles en elles-mêmes
présenter ?
Nous irons même jusqu'à dire que ce sont des con-
trats, à base morale bien entendu, mais qui, pour n'être
pas juridiques, n'en lient pas moins l'individu qui les
contracte, comportant de sa part l'exécution des enga-
gements, qu'implicitement en approuvant, en adhérant,
il a promis de tenir.
La décadence de notre époque, est marquée par ce
fait, que l'homme ne respecte même plus sa propre pen-
sée, il admet que ses actes soient en contradiction fla-
grante avec ses paroles et ses écrits, bien plus il ne se
sent pas lié par eux. Il approuve ou désapprouve,
accepte ou refuse, félicite ou condamne sans se croire
engagé par les marques publiques qu'il a données de
son opinion. Trop souvent ses paroles s'expriment
d'ailleurs pas sa pensée, ce ne sont que des réflexes, des
mots subitement jetés, dans la nécessité où il se croit de
parler de choses qu'il ne connaissait point.
Mais pour ceux qui ont encore assez de respect d'eux-
mêmes, toute parole prononcée par eux les engagent.
Approuver un plan, c'est, dans la mesure où la vie leur
en laisse la liberté, promettre d'apporter leur part d'ef-
forts, et de lutte afin d'obtenir la réalisation de ce plan.
Accepter une idée, c'est la reconnnaitre juste et la
faire sienne, autrement dit lui donner dans ses actes,
dans sa vie, la place qu'elle y doit normalement tenir.
Dès lors, un plan commande l'action de tous ceux qui
l'approuvent. A plus forte raison, oblige-t-il tous les
membres d'une association qui déclare ce plan confor-
me à ses principes à en poursuivre la réalisation par
tous les moyens dont ils disposent, afin de faire passer
du papier et de l'esprit de ceux qui l'ont conçu, dans la
vie et le concret, les dispositions qu'il comporte et les
modifications qu'il implique dans l'état de choses exis-
tant.
Il n'est pas d'échappatoire, on accepte ou l'on con-
damne, on adhère ou l'on se sépare, mais si l'on a
accepté, si l'on a adhéré, on doit agir en conséquence.
Ainsi avons-nous posé un principe général qui s'ap-
plique à toutes les associations comme à tous les indivi-
dus, mais au premier chef à notre groupement et à cha-
cun d'entre nous, étant donné les buts particuliers que
nous nous sommes fixés, les. idées qui nous ont rassem-
blés et les engagements que nous avons contractés les
uns envers les autres.
•%
La deuxième remarque que je voudrais faire, con-
cerne l'action proprement dite.
Un plan, dit Charles Galland a cette qualité qu'il est
ii dur )1. L ; action que commande ce plan doit avoir un
caractère un peu différent. Elle sera dure et souple à
la fois.
Durej en ce qu'elle ne devra jamais s'écarter dans
son principe des bases, larges d'ailleurs, posées dans
le plan. Les idées commandent l'action, mais cette der-
nière se réfléchit parfois sur elles et auraient tendance
à les cc infléchir 1>. Il importe de tenir fermement la
base et de ne permettre, dans l'action aucune entorse
sur les idées et les principes fondamentaux du plan,
même pour obtenir un résultat temporairement pré-
cieux.
Mais l'action sera souple dans son ensemble : Elle
doit être « articulée » en ce sens qu'elle doit être com-
mandée de telle façon que chacun puisse y participer,
qu'elle soit adoptée à chaque région, à chaque profes-
sion, que l'initiative dans un cadre fixé en soit laissée
au plus capable, la responsabilité étant par ailleurs net-
tement définie.
L'action enfin doit être continue et non saccadée, car
si l'offensive doit surprendre, cette dernière est le résul-
tat d'une préparation longue, minutieuse et continue.
•%
Chacun avons-nous dit doit collaborer à cette action,
qui doit être dure dans sa direction, souple dans son
application et continue.
La réalisation d'un plan de la nature de celui qui
nous occupe comporte trois organes.
Un Comité de direction, avec un chef qui n'est pas
nécessairement l'auteur du plan, et qui de plus doit
être indiscuté, surtout lorsque pour l'action on groupe
de nombreuses associations et de multiples concours.
Un organe technique de préparation et de liaison,
qui, dépendant directement du Comité de direction,
prépare l'action, établit 1 'S contacts et recrute les con-
cours personnels et collectifs.
Des groupes d'action proprement dite, qui, dans une
première phase, exposent le plan dans des réunions
publiques et font traite la propagande nécessaire, et
qui, dans la seconde, constituent les agents d'exécu-
tion des ordres donnés par le Comité de direction sur
les bases étudiées et préparées par le groupe technique.
*
* *
Un plan est un programme de travail et d'action.
Etabli à un moment donné il peut être dépassé par les
événements. Mais alors deux cas se présentent.
Si les faits nouveaux révèlent que les principes sur
lesquels repose ce plan sont erronés, le devoir de ceux
qui l'avaient accepté est alors. quoiqu'il leur en puisse
coûter, de retirer leur adhésion et en en donnant publi-
quement les raisons.
Si les faits nouveaux, au contraire, n'impliquent
qu'une modification des modes d'action sans infirmer
les principes qui ont conduit à J'élaboration de ce plan,
il importe de continuer l'action sans tarder en modi-
fiant seulement les détails.
De toute façon, des hommes droits et jeunes ne peu-
vent rester liés par des engagements formels, à un plan
qui comporte des principes justes qu'ils approuvent,
mais également un action urgente et nécessaire, si
cette action n'est pas menée rapidement dans le sens
indiqué.
C'est d'après ces remarques, qu'il n'était peut-être
pas inutile de formuler, que nous examinerons prochai-
nement ce qu'est le plan des Anciens Combattants,
l'action qu'il comporte et notre devoir de jeunes de
l'U.N.C.
RAUDOT.
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L'ORGANISATION RÉGIONALE
Création d'une
Fédération dIle-de-France
réunissant les groupes de la Seine, Seine-et-Oise,
Seine-et-Marne, et, éventuellement, de l'Oise
Selon une idée et des désirs qui
s'étaient fait jour depuis quelque temps
déjà et à plusieurs reprises, quelques ca-
marades des sections et des groupes de la
Région Parisienne avalent, sur la sug-
gestion de notre camarade Galland, pré.
sident du Groupe des Jeunes de Seine-
et-Oise, envisagé la création d'un grou-
pement qui, sous une forme fédérale,
coordonnerait les efforts, l'organisation
et la propagande des trois groupes de la
Région Parisienne (la Seine, la Selne-et-
Oise, la Seine-et-Marne, auxquels ulté-
rieurement pourrait se joindre l'Oise) et
qui recevrait le nom de « Fédération
1 d'Ile-de-France ».
Un projet d'organisation qu'on lira
plus loin avait été soumis au cours des
semaines de novembre et de décembre
aux principaux dirigeants intéressés
(MM. Lebecq, Rossignol et Broc, Présl-
drents Anciens de la Seine, de la Seine-
et-Oise et de la Seine-et-Marne. Albert
Magnier et Paul Raoul pour les Jeunes
de la Seine, le Bureau des Jeunes de
Selne-et-Oise, Dormeau et Lebault pour
les Jeunes de Seine-et-Marne), qui tous
ont donné leur accord sur le principe
et sur le projet.
Voici ce projet :
Projet
de constitution d'une fédération
d'Ile-de-France
des groupes et sections J.U.N.C.
Exposé des motifs
Le présent projet a pour but de réunir,
à la faveur d'une unité géographique évi-
dente, et pour plus d'efficacité pratique,
les moyens jusqu'ici dispersés des diffé.
rents groupes, en ce qui concerne
la propagande,
les grandes manifestations,
les sports,
la préparation militaire,
les ceuvres (colonies de vacances,
organisation des loisirs, etc.)
les fêtes.
Organisation
La Fédération d'lle-de-France, est cons-
tituée par la réunion, sous la forme fé-
dérale, comme le nom l'indique, c'est-à-
dire sans esprit de fusion, des différents
groupes de la Région Parisienne : Seine,
Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, et, éven-
tuellement, si un groupe s'y constitue,
l'Oise.
Au sein de cette fédération, les diffé-
rents groupes conservent leur autonomie
administrative et financière, cardent leur
Bureau et leur constitution intérieure
propres.
La Fédération est administrée par un
Bureau Fédéral composé :
- d'un Président, élu ;
- de trois vice-présidents :
- d'un secrétaire ;
- d'un trésorier, élu ;
de six Commissaires aux principales
activités fédérales désignées plus haut.
Les trois vice-présidents sont recrutés
de droit parmi les présidents des départe-
ments qui n'auront pas fourni le prési-
dent fédéral.
Les six Commissaires sont désignés par
LES JEUNES
sont fiers
de porter
leur insigne
Réunion du Bureau
du 19 décembre 1938
Etaient présents : Raudot, Galland, Ma-
gnier, Mlle Luzier, Haoul, Langlois, Boi-
vin, l';irtiot, Uupouey.
lixcusés : Ssavelli..Minot, Lefmnçois.
La séance est ouverte à 19 lieures. Le
Bureau envole à Lefninçois, souifrant,
ses vœux les plus vifs de prompt rétablis-
sement.
Hnudot donne lecture d'un voeu émis
par la Semaine des Jeunes an sujet des
droits de& reliu'ieux combattants: le Bu-
reau décide de - associer à ce vœu.
Après exp°::-8 des rapports avec les Jeu-
nes de l'ii. F. et résumé des questions
concernant la création des Jeunes de la
Fidac et l'adhésion des Jeunes de l'U.N.C.,
Raudot annonce la création de deux nou-
veaux groupes en Morbihan et dans la
Sarthe.
Il est décidé de se mettre en rapport
avec les groupements de jeunes créés aux
colonies et de leur apporter l'appui de
notre mouvement. Le Bureau envisage en
suite d'étudier le problème colonial au
prochain Congrès national. qui doit SA
tenir à Arcachon, en mal 1939.
Galland précise le devis financier et les
projets d'aménagement et d'utilisation du
« Hameau de la Jeunesse » à Mégove. Il
rend compte des pourparlers e .tigiigéi
avec le Bureau des Anciens, ceux-ci ayant
manifesté l'intention de s'y intéresser. I
Baudot expose différentes queslions in-
téressant Marinier. Après réponse tir i'e-
Ini-ci et Intervention (1rs catnarmles t rr-
stîtits. le Bureau décide de renieiln' -es
décidions après avoir rtvu eoinnuiîiK.vMn
de différentes pièces. La séance eoi il \CI'
B. 2J 11, 15.
le Président, les vice-présidents, le secré-
taire et le trésorier réunis, sous réserve
de l'approbation du Conseil Fédéral, le.
quel est constitué d'office par la réunit/Il
des Bureaux départementaux.
La trésorerie fédérale est alimentée par.
des redevances globales versées par cha-
cun des différents départements au pro.
rata de leurs effectifs.
Cette trésorerie doit alimenter : 1° un
secrétariat commun aux quatre départe
ments, dont le siège sera à Paris, 18, rue
Vézelay et à la disposition des quatre
groupes et de leurs sections : 2° les dfllb
rentes activités fédérales indiquées plus
haut, savoir : la propagande, les grandes
manifestations, les sports, la préparation
militaire, les ceuvres, les fêtes.
Ce projet et ses articles essentiels ru.
rent soumis le 17 décembre 1938, à 21
heures, rue Vézelay, à une assemblée réu-
nissant les bureaux de jeunes de trois
départements, auxquels s'était joint no.
tre camarade Ladeutlle, délégué provi-
soire à la constitution du groupe de
l'Oise, en formation. Aux termes de la
convocation, cette assemblée avait d'au-
tre part :
A élire le président, le secrétaire et le
trésorier de la Fédération ; à sanctionner
la nomination immédiate de commissai-
res aux principales activités fédérales
(propagande, manifestations, sports, pré-
paration militaire, ceuvres, fêtes) ; à fixes
la date d'une grande fête (soirée artisti-
que et bal) de la Fédération, organisé*
cet hiver au profit de nos œuvres et 00-
lonies de vacances.
La Réunion
La séance eet ouverte à 21 h. 15. Char-
les Galland, qui présente les excuses ë.
MM. Lebecq, Président de la Seine, c ele
cœur avec nous », mais retenu par dea
réun io ns d e sectons,
réunions de sections; Rossignol président
de l'U.N.C. de Seine-et-Olse, appelé à Caea
par des devoirs d'amitié. mais c regret-
tant le plaisir qu'il aurait eu d'être au
milieu des jeunes au moment où ils don-
nent un exemple si utile d'Union » :
Broc, président de l'U.N.C. de Seine-et-
Marne à qui des empêchements de der-
nière heure n'ont pas permis d'apporter,
comme il l'aurait voulu, le témoignage de
sa sympathie pour ce projet de fédéra-
tion.
Sont présents : pour la Seine : Raoul.
Boisselet, Mlle Zuldermann. Girard, Bur.
nier, auxquels en fin de séance viendra
se joindre Albert Magnès, président du
groupe ; pour la Seine-et-Oise : Galland
Bolvln. Bauché. PoIrier. Mlle Schreier,
Duplessis, Vouaux ; pour la Seine-et-
Marne M. Jacques de Rufz. vice-prési-
dent du groupe de l'U.N.C. de Seine-et-
Marne. avec le bureau - des jeunes pres-
que au complet, et nos camarades Dor-
meau, Lebault. Sandax.
Après avoir rappelé l'histoire et la
raisons du projet de Fédération. Galland
en relit les articles, ainsi que la lettre de
présentation adressée par lui aux mem-
bres des bureaux respectifs. Le projet
étant approuvé et aucune réserve n'étant
faite sur ses clauses, l'assemblée passe à
la constitution du bureau fédéral. Après
le vote, qui pour les trois intéressés sa
fait à l'unanimité, le bureau fédéral est
ainsi composé :
Président : Charles Galland, président
du Groupe de Seine-et-Oise, (élu).
Vice-président : Albert Magnier, présb
dent du Groupe de la Seine.
D'office : Dormeau, président du Grou-
pe de Seine-etMarne.
Délégué i la propagande dans l'Oise :
Ladeuille, président de la Section de Mar-
gny-les-Compiégne.
Secrétaire : Beniler (Seine),
Trésorier : Poirier (Seine-et-Oise)".
Galland demande la constitution sm,.
médiate de deux commissions : & la pro-
pagande et aux fêtes ; 11 propose que no-
tre camarade Mafaraud. pionnier du
mouvement et ardent propagandiste de la
première heure, prenne la tête de l'équi-
pe de propagande qui est ainsi constituée:
Président : Mafaraud (Issy-les-Mouli-
neaux) ;
Membres : Raoul (LevaUois) ; Saverj
(Paris), J. Boivln (St-Cloud), Grlard (Pa.
ris). Dormeau (Chelles), Lebault (Vair.
sur-Mare). Escoffier, Saudax (Melun).
Commission des fêtes :
Président : Girard (Paris) ;
Membres : Boisselet (Neutlly), Mlle
Marcou (Herblay). Duplessls (Polssy).
Cette équipe devra être complétée ulté.
rieurement.
Sur la proposition de Galland, l'assem-
blée décide ensuite de résoudre de la f..
çon suivante la question des congrès de
Jeunes qui a soulevé quelques difficultée
dans certains départements ;
Il n'y aura qu'un congrès des Jeunes,
celui de la Fédération, commun aux
trois, ou quatre départements. Dans lu
départements, les Jeunes prendront part
aux congrès départementaux annuels ci..
Anciens. Ainsi seront assurés à la fols
la présence de Jeunes aux congrès des
Anciens, et la réunion massive, une fols
l'an. de tous les Jeunes de la région. La
date du prochain congrès des Jeunes de
l'Ile-de-France est fixée approximative-
ment à la fin mars. Des précisions seront
apportées ultérieurement.
A 22 h. 50 l'assemblée se sépare après
avoir fixé le bal de la Fédération aux 11
ou 18 février, selon les possibilités ; dans
la salle des fêtes du pavillon lnternatlou
nal de la Cité Universitaire.
Les dixièmes UNION NATIO-
NALE DES COMBATTANTS de
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