REVUE DU VRAI ET DU BEAU
C'est ainsi que C. B. Lothrop présente ici : Patrick Henry
avec une bouteille d'extrait de gin sous le bras ; la Jeune fille
instruite, réduite à l'état de machine pensante, et le Clown
Jeff, accompagné de son inénarrable quadrupède Aspirine.
C. B. Lothrop commença ses études artistiques en suivant les
cours de Thomas Aikens, à l'Académie des Beaux-Arts de Pen-
sylvanie. En 1910, elle faisait partie de la classe de modelage
de Dominique à la Grande Chaumière, à Paris, et continua
ses recherches à la Ligue des Etudiants d'Art de New-York.
dans l'atelier d'esquisse de Frank Du Mond.
La caricature et le dessin ont toujours particulièrement in-
téressé l'artiste. Elle s'est seulement manifestée à l'Exposition
des Humoristes Américains et au Salon des Indépendants, où
ses « bonshommes » ont toujours reçu l'accueil favorable qu'ils
méritent.
Il faut donc encourager C. B. Lothrop à suivre une voie pour
laquelle elle parait admirablement douée et dans laquelle elle
est certainement appelée à faire, avec éclat, œuvre originale
et personnelle.
Mlle MARGARET SAMPSON
Deux beaux paysages de Mlle Sampson, Rochers, Cohasset,
et Paysage décoratif, ont longtemps retenu mon attention au
Salon des Indépendants de New-York ; œuvres d'une excellente
facture. Rochers, d'un art vigoureux et expressif, est très
évocateur de sites abrupts. Paysage décoratif, d'une très heu-
reuse composition, est rendu dans des tonalités fort harmo-
nieuses, savamment fondues et estompées. - Les deux œuvres
révèlent chez leur auteur une belle conception de l'art pictu-
ral, un talent souple et une grande sûreté de main. Mlle
Sampson, qui, jusqu'à présent, a surtout fait du pastel,
n'aborda l'art qu'après avoir brillamment terminé ses études
à l'Ecole Normale. Elle suivit alors les cours de l'Ecole d'Art
Pratique de Boston, dirigée par M. Ray A. Davidson, puis
elle s'occupa, pendant un an et demi, d'art commercial à
New-York. Son exposition aux Indépendants de New-York est
sa première manifestation artistique ; c'est là un très heu-
reux début.
Mlle Sampson compte venir passer l'été à l'école de Fon-
tainebleau, pour y étudier tout spécialement le paysage. Et
j'attends, avec un vif intérêt, les expositions que l'artiste se
propose de faire, au printemps prochain, à Paris, Boston et
New-York. Je suis sûre qu'elle y affirmera, avec éclat, son
beau tempérament artistique, ses complètes connaissances
techniques, ainsi que ses belles qualités de coloriste, de force
et de charme qui donnent à ses œuvres une très particulière
saveur. CARL WILHELMSON
C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé une œuvre
de Carl Wilhelmson à l'Exposition de Pittsburgh. Sa toile
Sisters, peinture sensible, d'une facture essentiellement per-
sonnelle et d'un métier très sûr le montre en grand progrès.
Déjà il exposa avec un beau succès en France, en 1900, obtenant
mention et médaille, mais c'est en Suède, son pays natal,
que son art devait se développer dans toute sa plénitude et
recevoir sa consécration définitive. Un peintre de cette enver-
gure mérite d'être suivi avec la plus grande attention ; Carl
Wilhelmson est loin d'avoir dit son dernier mot.
Comte CHABRIER.
Exposition de Turin
MICHELE GUERRISI
Un excellent Portrait d'homme d'une formule noble et sé-
rieuse, et une exquise Tête de lemme traduite avec beaucoup
de charme et de grâce, se recommandent, à l'Exposition de
Turin, de l'estimable signature de Michele Guerrisi.
Celui-ci, né en Calabre, en 1893, étudia à l'Académie de
Tête d'une Victoire (fragment d'une statue),
par Michele Guerrisi
Naples, où il remporta le diplôme du premier prix pour la
sculpture.
A la suite d'un concours, il est actuellement professeur d'his-
toire de l'Art à l'Académie des Beaux-Arts de Turin.
Entre temps, Michele Guerrisi a pris part à quinze Exposi-
tions Nationales et Internationales ; puis exécuta plusieurs
monuments (commandes obtenues après concours) à la mé-
Mèduse (Biennale de Rome 192a). statue décorative
pour une fontaine, par Michele Guerrisi
-la-
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