Titre : Patriote algérien : paraissant les mardi et samedi / directeur-gérant M. Vidal-Chalom
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1890-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32833915w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2430 Nombre total de vues : 2430
Description : 30 mars 1890 30 mars 1890
Description : 1890/03/30 (A5,N401). 1890/03/30 (A5,N401).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63588528
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87303
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/10/2012
N° 401 Cinquième année. CINQ CENTIMES - Efimanche 30 Mars 18J0
LE MÊ H Tà BUNiU Ti E ii iRMiiU EuBHIiEiJ!)i!<
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE. 8 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 Diverses, 0,35 Réclames, 1 fr,
Le PATRIOTE n'a traité avec AIME AGENCE
ALGER, LE 29 MARS 1890
îa ta nPpCpMMCP
la Loi contre la Presse
Les bureaux de la Chambre ont pro-
cédé mardi dernier à la nomination de
la Commissien de onze membres chargés
d'examiner la loi sur la presse récemment
votée par le Sénat.
On sait que cette loi a pour objet de
rendre aux tribunaux correctionneJs-
c'est-à-dire à des juges nommés par le
gouvernement la connaissance des dé-
lits d'injure, d'outrage et de diffamation
commis par la voie de la presse contre
le président de la République, les mi-
nistres, les membres des deux Chambres
et toutes les personnes chargées d'un
service ou d'un mandat public, délits
qui, d'après la loi du 29 juillet 18S1,
sont actuellement passibles de la cour
d'assises.
C'est donc la liberté de la presse elle-
même qui était en jeu.
La Chambre s'est déclarée très caté.
>^T0pea»nt contre "Ce projet. ,,-.. Neuf bureaux sur onze se sont pro-
noncés contre cette loi odieuse et ont
nommé des commissaires hostiles au
projet.
Voici en quels termes notre confrère
Edmond Bazire de l'Intransigeant
apprécie ce vote :
La composition de la commission
chargée d'examiner la loi contre la
presse ne répond guère aux espérances
des apôtres de la répression. Sur onze
membres, elle n'en compte qu'un qui
admette le texte sénatorial. Un autre
l'amende et neuf le repoussent intégra-
lement. C'est un maigre succès pour les
Marcel Barthe et les Joseph Reinach ;
on peut même ajouter que c'est pour
eux un enterrement de première classe.
La Chambre a compris combien était
dangereux le jeu qu'on l'engageait à
jouer, et, malgré toutes ses colères et
toutes ses haines, la majorité n'a pas
voulu s'exposer aux aléas des représail-
les. Il est évident, dès maintenant, que
le projet, retour du Luxembourg, n'a
aucune chance de passer : l'unique par-
tisan qu'il ait rallié, M. Philipon, ne
parait avoir ni assez d'envergure, ni
assez d'autorité pour retourner un aussi
grand nombre de collègues, dont plu-
sieurs, étant journalistes, ont assuré-
ment de bonnes raisons à opposer à son
incompétence.
Voilà donc à quel résultat piteux aura
abouti la campagne furibonde menée
depuis plusieurs mois par les énergumè-
DeS de l'opportunisme, qui voulaient se
réserver le droit de l'insulte et, en mê-
mè temps, se mettre à l'abri des ripos-
tes. Leur manœuvre tourne à leur con-
fusion. Les bureaux, informés de l'opi-
nion coUrante, ont compris l'impopula-
rité de cette politique d'arrière-garde; et
ils n'ont pas osé la consacrer par leur
vote. Il n'y a pas à les féliciter ; ils n'ont
fait que s inspirer de leurs intérêts.
Mais, par cela même, noua entrons
dans la période des conflits. Le Sénat
tient à son œuvre, et, s'il n'a pas satis -
faction, la rupture se fera entre les deux
suffrages ; le restreint ne pardonnera
pas à l'universel sa velleité d'indépen-
dance. Nous assisterons vraisemblable-
ment, dans ses séances prochaines, à
des échanges d'aigreurs. A moins que
cette ardeur ne dissimule quelque ma-
nœuvre hypocrite, et que les députés ne
témoignent de leur hostilité au système
cher aux pères conscrits qne pour y
substituer une combinaison différente,
mais analogue, cuisinée par les sémites
de la République française et autres
mauvais lieux.
Ces derniers, en effet, çnt trop d ac-
tions louches et de honteux tripotages à
cacher pour se résigner facilement à con-
server le régime actuel, et nons au-ions
tort de nous imaginer qu'ils n'intrigue-
ront pas pour compenser l'effroyable
écEêcfffiP^îêttVJ^: :y- .-.--.-:;::
Et le gouvernement lui-même ne mé
dite t-il point quelque tour de sa façon ?
M. de Freycinet n'a pas voulu se pro-
noncer carrément, la semaine dernière,
et l'on sentait bien, sous sa parole
fuyante, des arrière-pensées. Repêchera-
t-il, à la tribune, lors de la discussion,
la loi tombée à l'eau ? La laissera-t-il au
fond de la rivière ? Tout est incertain et
tout est à prévoir, surtout lorsqu'il s'agit
d'empêcher la vérité de se faire jour. »
u-. –iniTiiw .-.
iA CURÉE
Le Journal officiel vient de publier ce que
les Débats appellent spirituellement « toute
une floraison nouvelle » de directeurs, sous
directeurs, chefs, chefs-adjoints, sous-chefs
et autres secrétaires de rang varié. Com -
ment le budget peut-il payer un si nom-
breux personnel qui, depuis dix ans, s'ac-
croît sans cesse ? Nécessairement, des abus
se glissent dans le tas ; le Journal des Débats
en - déniche aussitôt un.
Un sous-chef de bureau au ministère de
la justice « délégué » dans les fonctions de
chef du cabinet du ministre du commerce.
La conclusion, c'est évidemment qu'il
existe à la place Vendôme un hureau qui
peut parfaitement se passer de sous-chef.
Il y a là, par conséquent, une économie à
faire qui est tout indiquée, et "ce n'est proba-
blement pas la seule.
D'un autre côté. le National nons apprend
qu'à peine réinstalé, M. Constans s'em-
presse de payer les services politiques et
èlectoraùx qui lui ont été rendus.
Le mouchard Alibert, le témoin de la
haute Cour, trop connu au Cercle militaire,
est nommé inspecteur des nourrices, M.
Antoine, le vétérinaire de Metz, est créé en-
treposeur des tabacs, avec 20,000 francs de
traitement.
C'est l'hallali, c'est la curée. qu'ils se
hâtent pendant que le budget peuteacora y
siffla ! ",'
Majorité Stupide
La Chambre, qui a validé le purulent
Joffrin, vient de prononcer l'annulation
de l'élection de notre ami Vacher. Ne
fallait-il pas s'y attendre ?
Déjà la majorité qui obéit au moindre
geste de Constans avait voté la nomi-
nation d'une commission d'enauête
chargée d'examiner avec toute la par-
tialité désirable les conditions de l'élec-
tion de la deuxième circonscription de
Tulle. Or, il advint que plusieurs bu-
reaux élirent des commissaires suspects
d'impartialité : vite ! la Chambre cassa
leur élection et procéda au choix de
commissaires plus sûrs.
La commission, soigneusement épu-
rée, s'en fut enquêter dans la Corrèze.
Qu'y fit-elle de sérieux ? Nous ne sau-
rions le dire, notre ami Laguerre s'étant
vu - refuser la faculté de suivre ses tra- -
vaux. Ce que nous ne pouvons ignorer
c'est qu'elle a déposé un rapport défa-
vorable dont les conclusions ont été,
hier, adoptées avec enthousiasme par
tous les constantigredins de la majorité.
Notre ami Millevoye a caractérisé
énergiquement le vote qui renvoie de-
vant les électeurs un député élu avec
une majorité de 1,500 voix, alors qu'elle
a validé MfjJjustave-Adolphe Hubbard
;0,' ;';,,",,>" "'1',': f"(,"'!',,,,
surtout 'fait justice ; des paroles impru-
dentes d'un certain Rathier : ce majori-
tard avait osé dire que les électeurs de
Tulle étaient « de pauvres ignorants, »
parce qu'ils avaient voté pour un can-
didat révisionniste.
Cè défi stupide jeté au suffrage uni-
veisel sera relevé par les électeurs qui
renverront le citoyen Vacher porter
l'expression de leur profond mépris aux
ahuris du Marais-Bourbon.
DESTRUCTION DES CRIQUETS
Un de nos confrères ayant parlé d'un
nouvel appareil pour la destruction des sau-
terelles, nous nous sommes rendu auprès
de M. Van Lennep, l'inventeur, à Alger de-
puis quelques jours.
'M. Van Lennep nous a très gracieuse-
ment donné les détails suivants sur l'appa-
reil, qui consiste, en principe, en deux lignes
de barrage, formant entre elles un angle
plus ou moins ouvert et dont le sommet est
opposé à la marche des criquets.
Le barrage lui-même consiste en feuilles
de zinc, de 0 m. 33 de hauteur, fixées sur le
sol au moyen de piquets en fer qui relient à
la fois les extrémités des deux feuilles.
Lorsque dans leur marche en avant, les
criquets rencontrent le barrage, ils chan-
gent de direction et longent les deux côtés
de l'angle sans même essayer de sauter. Ils
sont ainsi dirigés sur un certain nombre de
fosses établis à des intervalles réguliers.
Les avantages de ce système sont les sui-
vants:
lo Efficacité absolue, les criquets ne pou-
vant en aucune manière s'accumuler, à cause
de la disposition particulière du barrage
qui fàcilite l'écoulement vers les points dé-
terminés c'est-à-dire les fosses ;
2° Légèreté du matériel, vu le peu d'élé-
vation du barrage ;
30 Commodité et rapidité d'établissement,
les feuilles de zinc présentant assez. de ri-
gidité et les piquets en fer s'enfonçant fa-
cilement.
4° Indestructibilite, Les feuilles de zinc
n'étant pas plièes, leur durée est assurée,
tandis qu'il faut remplacer la toile tous les
quatre ans.
50 Economie de main d'oeuvre. Les appa-
reils, par leur facilité da pose et leurs dis-
positions particulières, ne demandent que
le dizième de la main d'oeuvre nécessaire
pour les auLres,
60 Enfin, chose très importante, ils ne
craignent pas les intempéries et fonction-
nent tout aussi bien avec l'humidité qu'avec
le soleil. Une forte rafale même ne les
dérange pas, tandis que la pluie rend im-
praticable les cypriotes, le vent les abat et
le soleil ramoilit la toile cirée au point
d'aider les criquets à les franchir.
Un comité français s'est formé pouriatro-
duire l'appareil Van Lennep en Algérie. Ce
comité a fait au gouvarnement général les
propositions suivantes : Faire fonctionner les
appareils à ses frais. A la fiq de la campa-
gne, le gouvernement paierait le comité à
raisou de cinq centimes par kilogr. de cri-
quets détruits. Tous risques et périls se-
raient à la charge du Comité.
Ces propositions nous paraissent avanta-
geuses. Le gouvernement ne risque pas
grand chose en faisant l'essai de l'appareil
Van Lennep.
Nous croyons qu'il le fera.
V.
)Iii:":"-.----.2:111 -' c.--' -11
.- Mouchards !
Le Radical de Paris dénonce au mi-
nistre de la guerre ce fait odieux, abo-
minable, que deux officiers territoriaux
seront candidats aux prochaines élec-
tions municipales, et l'invite à ne pas
leur conserver leur grade.
C'est par trop fort à !a fin ! à ce comp-
te, comme tout le monde est soldat jus-
qu'à quarante cinq ans, il faudrait, pour
faire plaisir à ces républicains genre
Reinach, s'abstenir de faire de la politi-
que, à moins que ce ne soit de la politi-
que gouvernementale.
Pendant que vous y êtes, messieurs
les opportuno-radicaux, ramenez-noas,
une bonne fois pour toute, à l'empire et
que cela finisse.
Les vétérans de la grande armée
Deux des rares vétérans de la grande armée
sont morts dans le courant du mois de
mars: l'un dans le département de l'Ardèche
et l'autre à La Suze, département de la
Sarthe. Ce dernier, nommé Jacques Péron,
était né le 19 octobre 1790. Il était donc âgé
de prés de cent ans; il avait fait les cam-
pages de 1813-i8i4-181o"
Combien reste-t-il encore de ces vieux
braves? Un de nos confrères a eu la curio-
sité de le savoir. Voici le résultat de ses
recherches.
L'effectif des anciens militaires de la Ré-
publique et du premier Empire était consi-' -,
gné sur des registres spéciaux qui furent
conservés à la grande chancellerie de la
Légion d'honneur, jusqu'en 1870.
Ces états de service avaient été établis,
en 1857, à l'occasion de la création de la
médaille de Saint-Héléne, souvenir qui fut
donné par Napoléon III à tous ceux qui
avaient été attachés, à titres divers, aux
armées de Napoléon ter, même pendant les
Cent Jours.
Les médailles de Saint Hélène étaient, en *
1857, au nombre de plus de cent mille. Les :
LE MÊ H Tà BUNiU Ti E ii iRMiiU EuBHIiEiJ!)i!<
PARAISSANT LES MARDI ET SAMEDI
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
ALGÉRIE. 8 fr. 6 fr. 12 fr.
FRANCE ET ETRANGER.. Port en sus.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, RUE CHARLES-QUINT, 5
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendus
Toute communication doit être adressée à l'Administration
INSERTIONS
Légales, 0,18 Diverses, 0,35 Réclames, 1 fr,
Le PATRIOTE n'a traité avec AIME AGENCE
ALGER, LE 29 MARS 1890
îa ta nPpCpMMCP
la Loi contre la Presse
Les bureaux de la Chambre ont pro-
cédé mardi dernier à la nomination de
la Commissien de onze membres chargés
d'examiner la loi sur la presse récemment
votée par le Sénat.
On sait que cette loi a pour objet de
rendre aux tribunaux correctionneJs-
c'est-à-dire à des juges nommés par le
gouvernement la connaissance des dé-
lits d'injure, d'outrage et de diffamation
commis par la voie de la presse contre
le président de la République, les mi-
nistres, les membres des deux Chambres
et toutes les personnes chargées d'un
service ou d'un mandat public, délits
qui, d'après la loi du 29 juillet 18S1,
sont actuellement passibles de la cour
d'assises.
C'est donc la liberté de la presse elle-
même qui était en jeu.
La Chambre s'est déclarée très caté.
>^T0pea»nt contre "Ce projet. ,,-..
noncés contre cette loi odieuse et ont
nommé des commissaires hostiles au
projet.
Voici en quels termes notre confrère
Edmond Bazire de l'Intransigeant
apprécie ce vote :
La composition de la commission
chargée d'examiner la loi contre la
presse ne répond guère aux espérances
des apôtres de la répression. Sur onze
membres, elle n'en compte qu'un qui
admette le texte sénatorial. Un autre
l'amende et neuf le repoussent intégra-
lement. C'est un maigre succès pour les
Marcel Barthe et les Joseph Reinach ;
on peut même ajouter que c'est pour
eux un enterrement de première classe.
La Chambre a compris combien était
dangereux le jeu qu'on l'engageait à
jouer, et, malgré toutes ses colères et
toutes ses haines, la majorité n'a pas
voulu s'exposer aux aléas des représail-
les. Il est évident, dès maintenant, que
le projet, retour du Luxembourg, n'a
aucune chance de passer : l'unique par-
tisan qu'il ait rallié, M. Philipon, ne
parait avoir ni assez d'envergure, ni
assez d'autorité pour retourner un aussi
grand nombre de collègues, dont plu-
sieurs, étant journalistes, ont assuré-
ment de bonnes raisons à opposer à son
incompétence.
Voilà donc à quel résultat piteux aura
abouti la campagne furibonde menée
depuis plusieurs mois par les énergumè-
DeS de l'opportunisme, qui voulaient se
réserver le droit de l'insulte et, en mê-
mè temps, se mettre à l'abri des ripos-
tes. Leur manœuvre tourne à leur con-
fusion. Les bureaux, informés de l'opi-
nion coUrante, ont compris l'impopula-
rité de cette politique d'arrière-garde; et
ils n'ont pas osé la consacrer par leur
vote. Il n'y a pas à les féliciter ; ils n'ont
fait que s inspirer de leurs intérêts.
Mais, par cela même, noua entrons
dans la période des conflits. Le Sénat
tient à son œuvre, et, s'il n'a pas satis -
faction, la rupture se fera entre les deux
suffrages ; le restreint ne pardonnera
pas à l'universel sa velleité d'indépen-
dance. Nous assisterons vraisemblable-
ment, dans ses séances prochaines, à
des échanges d'aigreurs. A moins que
cette ardeur ne dissimule quelque ma-
nœuvre hypocrite, et que les députés ne
témoignent de leur hostilité au système
cher aux pères conscrits qne pour y
substituer une combinaison différente,
mais analogue, cuisinée par les sémites
de la République française et autres
mauvais lieux.
Ces derniers, en effet, çnt trop d ac-
tions louches et de honteux tripotages à
cacher pour se résigner facilement à con-
server le régime actuel, et nons au-ions
tort de nous imaginer qu'ils n'intrigue-
ront pas pour compenser l'effroyable
écEêcfffiP^îêttVJ^: :y- .-.--.-:;::
Et le gouvernement lui-même ne mé
dite t-il point quelque tour de sa façon ?
M. de Freycinet n'a pas voulu se pro-
noncer carrément, la semaine dernière,
et l'on sentait bien, sous sa parole
fuyante, des arrière-pensées. Repêchera-
t-il, à la tribune, lors de la discussion,
la loi tombée à l'eau ? La laissera-t-il au
fond de la rivière ? Tout est incertain et
tout est à prévoir, surtout lorsqu'il s'agit
d'empêcher la vérité de se faire jour. »
u-. –iniTiiw .-.
iA CURÉE
Le Journal officiel vient de publier ce que
les Débats appellent spirituellement « toute
une floraison nouvelle » de directeurs, sous
directeurs, chefs, chefs-adjoints, sous-chefs
et autres secrétaires de rang varié. Com -
ment le budget peut-il payer un si nom-
breux personnel qui, depuis dix ans, s'ac-
croît sans cesse ? Nécessairement, des abus
se glissent dans le tas ; le Journal des Débats
en - déniche aussitôt un.
Un sous-chef de bureau au ministère de
la justice « délégué » dans les fonctions de
chef du cabinet du ministre du commerce.
La conclusion, c'est évidemment qu'il
existe à la place Vendôme un hureau qui
peut parfaitement se passer de sous-chef.
Il y a là, par conséquent, une économie à
faire qui est tout indiquée, et "ce n'est proba-
blement pas la seule.
D'un autre côté. le National nons apprend
qu'à peine réinstalé, M. Constans s'em-
presse de payer les services politiques et
èlectoraùx qui lui ont été rendus.
Le mouchard Alibert, le témoin de la
haute Cour, trop connu au Cercle militaire,
est nommé inspecteur des nourrices, M.
Antoine, le vétérinaire de Metz, est créé en-
treposeur des tabacs, avec 20,000 francs de
traitement.
C'est l'hallali, c'est la curée. qu'ils se
hâtent pendant que le budget peuteacora y
siffla ! ",'
Majorité Stupide
La Chambre, qui a validé le purulent
Joffrin, vient de prononcer l'annulation
de l'élection de notre ami Vacher. Ne
fallait-il pas s'y attendre ?
Déjà la majorité qui obéit au moindre
geste de Constans avait voté la nomi-
nation d'une commission d'enauête
chargée d'examiner avec toute la par-
tialité désirable les conditions de l'élec-
tion de la deuxième circonscription de
Tulle. Or, il advint que plusieurs bu-
reaux élirent des commissaires suspects
d'impartialité : vite ! la Chambre cassa
leur élection et procéda au choix de
commissaires plus sûrs.
La commission, soigneusement épu-
rée, s'en fut enquêter dans la Corrèze.
Qu'y fit-elle de sérieux ? Nous ne sau-
rions le dire, notre ami Laguerre s'étant
vu - refuser la faculté de suivre ses tra- -
vaux. Ce que nous ne pouvons ignorer
c'est qu'elle a déposé un rapport défa-
vorable dont les conclusions ont été,
hier, adoptées avec enthousiasme par
tous les constantigredins de la majorité.
Notre ami Millevoye a caractérisé
énergiquement le vote qui renvoie de-
vant les électeurs un député élu avec
une majorité de 1,500 voix, alors qu'elle
a validé MfjJjustave-Adolphe Hubbard
;0,' ;';,,",,>" "'1',': f"(,"'!',,,,
surtout 'fait justice ; des paroles impru-
dentes d'un certain Rathier : ce majori-
tard avait osé dire que les électeurs de
Tulle étaient « de pauvres ignorants, »
parce qu'ils avaient voté pour un can-
didat révisionniste.
Cè défi stupide jeté au suffrage uni-
veisel sera relevé par les électeurs qui
renverront le citoyen Vacher porter
l'expression de leur profond mépris aux
ahuris du Marais-Bourbon.
DESTRUCTION DES CRIQUETS
Un de nos confrères ayant parlé d'un
nouvel appareil pour la destruction des sau-
terelles, nous nous sommes rendu auprès
de M. Van Lennep, l'inventeur, à Alger de-
puis quelques jours.
'M. Van Lennep nous a très gracieuse-
ment donné les détails suivants sur l'appa-
reil, qui consiste, en principe, en deux lignes
de barrage, formant entre elles un angle
plus ou moins ouvert et dont le sommet est
opposé à la marche des criquets.
Le barrage lui-même consiste en feuilles
de zinc, de 0 m. 33 de hauteur, fixées sur le
sol au moyen de piquets en fer qui relient à
la fois les extrémités des deux feuilles.
Lorsque dans leur marche en avant, les
criquets rencontrent le barrage, ils chan-
gent de direction et longent les deux côtés
de l'angle sans même essayer de sauter. Ils
sont ainsi dirigés sur un certain nombre de
fosses établis à des intervalles réguliers.
Les avantages de ce système sont les sui-
vants:
lo Efficacité absolue, les criquets ne pou-
vant en aucune manière s'accumuler, à cause
de la disposition particulière du barrage
qui fàcilite l'écoulement vers les points dé-
terminés c'est-à-dire les fosses ;
2° Légèreté du matériel, vu le peu d'élé-
vation du barrage ;
30 Commodité et rapidité d'établissement,
les feuilles de zinc présentant assez. de ri-
gidité et les piquets en fer s'enfonçant fa-
cilement.
4° Indestructibilite, Les feuilles de zinc
n'étant pas plièes, leur durée est assurée,
tandis qu'il faut remplacer la toile tous les
quatre ans.
50 Economie de main d'oeuvre. Les appa-
reils, par leur facilité da pose et leurs dis-
positions particulières, ne demandent que
le dizième de la main d'oeuvre nécessaire
pour les auLres,
60 Enfin, chose très importante, ils ne
craignent pas les intempéries et fonction-
nent tout aussi bien avec l'humidité qu'avec
le soleil. Une forte rafale même ne les
dérange pas, tandis que la pluie rend im-
praticable les cypriotes, le vent les abat et
le soleil ramoilit la toile cirée au point
d'aider les criquets à les franchir.
Un comité français s'est formé pouriatro-
duire l'appareil Van Lennep en Algérie. Ce
comité a fait au gouvarnement général les
propositions suivantes : Faire fonctionner les
appareils à ses frais. A la fiq de la campa-
gne, le gouvernement paierait le comité à
raisou de cinq centimes par kilogr. de cri-
quets détruits. Tous risques et périls se-
raient à la charge du Comité.
Ces propositions nous paraissent avanta-
geuses. Le gouvernement ne risque pas
grand chose en faisant l'essai de l'appareil
Van Lennep.
Nous croyons qu'il le fera.
V.
)Iii:":"-.----.2:111 -' c.--' -11
.- Mouchards !
Le Radical de Paris dénonce au mi-
nistre de la guerre ce fait odieux, abo-
minable, que deux officiers territoriaux
seront candidats aux prochaines élec-
tions municipales, et l'invite à ne pas
leur conserver leur grade.
C'est par trop fort à !a fin ! à ce comp-
te, comme tout le monde est soldat jus-
qu'à quarante cinq ans, il faudrait, pour
faire plaisir à ces républicains genre
Reinach, s'abstenir de faire de la politi-
que, à moins que ce ne soit de la politi-
que gouvernementale.
Pendant que vous y êtes, messieurs
les opportuno-radicaux, ramenez-noas,
une bonne fois pour toute, à l'empire et
que cela finisse.
Les vétérans de la grande armée
Deux des rares vétérans de la grande armée
sont morts dans le courant du mois de
mars: l'un dans le département de l'Ardèche
et l'autre à La Suze, département de la
Sarthe. Ce dernier, nommé Jacques Péron,
était né le 19 octobre 1790. Il était donc âgé
de prés de cent ans; il avait fait les cam-
pages de 1813-i8i4-181o"
Combien reste-t-il encore de ces vieux
braves? Un de nos confrères a eu la curio-
sité de le savoir. Voici le résultat de ses
recherches.
L'effectif des anciens militaires de la Ré-
publique et du premier Empire était consi-' -,
gné sur des registres spéciaux qui furent
conservés à la grande chancellerie de la
Légion d'honneur, jusqu'en 1870.
Ces états de service avaient été établis,
en 1857, à l'occasion de la création de la
médaille de Saint-Héléne, souvenir qui fut
donné par Napoléon III à tous ceux qui
avaient été attachés, à titres divers, aux
armées de Napoléon ter, même pendant les
Cent Jours.
Les médailles de Saint Hélène étaient, en *
1857, au nombre de plus de cent mille. Les :
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