Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-22213
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
HISTOIRE. 43
d'être placé à côté de la Fumée de M. Cléon Galoppe. C'est du cynisme, de la trivialité, comme M. Th. Gautier en a déjà mis dans quelques-uns de ses livres. On y voit le Bon Dieu causant avec ses anges et se querellant avec le Diable, ni plus ni moins que feraient deux commères se rencontrant à la halle.
Ils se disputent l'âme d'une jolie fille qui prie dans une église, et les moyens que leur fait employer l'auteur sont aussi niais qu'inconvenans. Après cette espèce de prologue viennent quelques contes qui, je suppose, s'y rapportent, mais dont je ne dirai rien, car je n'ai pas eu le courage de les lire. Il y a quelque chose de trop repoussant dans ce mépris des idées religieuses qui n'est pas même fondé sur un athéisme sérieux, sur une incrédulité raisonnée. Ce serait perdre son temps que de soumettre à upe critique un peu détaillée de semblables écrits ; on serait sûr de ne trouver au fond du creuset qu'un peu d'encre et beaucoup de papier. En vain on voudrait y chercher une pensée ; non pas que M. Th. Gautier manque de talent et d'imagination, au contraire ses productions offrent toutes plus ou moins de traits qui font regretter le mauvais usage qu'il fait de ses facultés ; mais il paraît reculer devant le travail et n'obéir en écrivant qu'aux caprices les plus étran- ges d'un esprit bizarre et sans frein.
VIEUX MARI ET JEUNE FEMME, roman comique; par Dupuy de Salornays. -Paris, 1839. 2 vol. in-8, 15 fr. = LA ROBE ROTYGE ; par Antony Rénal. - Paris, 1839. 2 vol. in-8, 15 fr. = TOUT POUR DE L'OR; par Hippolyte Iuger. - Paris , 1839. 2 vol. iû-8, 15 fr. — JU- LIETTR, ou Une Bonne Fille; par E.-L. Guérin. - Paris, 1839.
1 vol. in-8,15fr.
Il paraît que l'auteur de VIEUX MARI ET JEUNE FEMME s'est imaginé qu'il suffisait d'inscrire sur le titre de son livre, roman comique, pour amuser ses lecteurs. En effet, rien n'est moins comique que cette longue histoire assez dégoûtante d'une jeune femme mariée à un vieux libertin. L'auteur prend bien autant qu'il peut le ton plaisant ; mais, en vérité, com- ment avoir le courage de rire d'un sujet pareil assaisonné de maints incidens du même genre ? Il ne s'y trouve du reste ni intérêt, ni style, ni talent, c'est du papier noirci pour l'épi- cier ; et les lecteurs, s'il y en a d'assez courageux pour entre- prendre une telle œuvre, seront bien surpris de voir que c'est à une femme qu'est dû ce ramassis d'horreurs et d'infamies si singulièrement décoré du nom de roman comique.
- La Robe Rouge est un tissu d'aventures romanesques
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