Presse et revues
8 pages
Titre : La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts
Éditeur : Gazette des beaux-arts (Paris)
Date d'édition : 1911-01-21
Contributeur : Houssaye, Edouard (1829-18..?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 20550 Nombre total de vues : 20550
Description : 21 janvier 1911 21 janvier 1911
Description : 1911/01/21 (A1911,N3). 1911/01/21 (A1911,N3).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6343979f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-11793
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
ET DE LA CURIOSITÉ 23
tion par la pyrogravure d'une- foule d'objets en
bois, ivoire, étoffes, cuir; à l'art du velours frappé,
à celui de la corne, de la marqueterie, du placage
et de la mosaïque. Des dessins-fort intéressants,
pouvant servir de modèles aux amateurs, complè-
tent chacun de ces chapitres.
Dans la deuxième partie, après avoir retracé
l'histoire de la bijouterie, l'auteur nous décrit tous
les procédés utilisés pour la composition et la
technique du bij ou, la ciselure et remaillage; il
étudie longuement le diamant, les pierres précieu-
ses et la sertissure. Cette partie du volume est
illustrée par des reproductions de bijoux de diffé-
rents styles, et constitue un guide sûr qui contri-
buera pour une bonne part à compléter l'éducation
praJtique des jeunes ouvriers bijoutiers.
Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler
von der Antike.bis zur Gegenwart, heraus-
gegeben von A. THIEME und F. BECKER. T. IV
(Bida-Brevoort). Leipzig, W. Engelmann, 1910.
Un vol. in-à".
Ce quatrième volume tient les promesses des
premiers, dont nous avions annoncé la publication,
et aucun dictionnaire d'artistes ne semble l'empor-
ter sur celui-ci ; il est l'œuvre d'excellents colla-
borateurs groupés sous une forte direction com-
mune. Chaque artiste y a sa notice, plus ou moins
développée suivant son importance, et toujours
précise, sans jamais aucun vain développement
littéraire et accompagnée de la plus exacte biblio-
graphie. Les noms les plus importants de ce vo-
lume sont ceux de Paris Bordonc, de Botticelli, de
Borgognone, mais les Allemands et les Français ne
sont pas moins bien traités que les Italiens de
la Renaissance, et, tandis que plusieurs colonnes
sont consacrées à Boecklin, nous trouvons sur Bou-
cher, Abraham Bosse, Bracquemond, Bonnat ou
Boulle, les renseignements les plus substantiels.
Cette publication est indispensable à toute biblio-
thèque d'art et elle en remplace beaucoup d'autres.
Woods carvings in englisch churches. I. Mi-
sericords; II. Stalls. Oxford University
Press ; London, H. Frowde. 2 vol. in-8°, illustrés
de xix-238 pages, 241 gravures et xvi-138 pages,
124 gravures.
Parmi tant de collections intéressantes créées et
publiées par l'Oxford University Press, celle qui
concerne l'art religieux en Angleterre mérite une
attention particulière. Le principal rédacteur en
est M. Francis Bond, dont la compétence en ces
matières est très connue. Les deux premiers vo-
lumes traitaient des clôtures et des fonts baptis-
maux ; les deux suivants, qui viennent de paraître,
sont relatifs aux sculptures sur bois : les trônes
épiscopaux, les sièges sacrés, les stalles, stalles
à dais somptueuses des cathédrales, humbles
stalles des églises communales font l'objet de
l'un d'entre eux; l'autre est tout entier consacré
aux miséricordes. M. Francis Bond les examine et
les classe par ordre de sujet, selon que le thème
s'en emprunte à la mythologie, à la faune, à la
légende, au roman, à l'histoire religieuse ou
profane, à l'ancien ou au nouveau testament.
Sans accorder plus d'importance qu'il ne sied
aux représentations satiriques, M. Bond rap-
pelle cependant" comment les huchiers d'AngTe-
terre tournèrent en ridicule, dans leurs ouvrages,
la chevalerie, la médecine, la musique, la danse
et même les moines. Une illustration copieuse éta-
blie avec des soins toutidocumentaires; des index ;
une table par ordre chronologique, une autre par
noms de lieux, viennent faciliter les recherches et
permettre au lecteur de tirer bénéfice des vastes
ressources d'une érudition informée et sûre.
NECROLOGIE
Samedi dernier 14 janvier est mort à Paris, à
l'âge de soixante-quatre ans, l'homme de goût et
de cœur qu'était Jules Maciet. Cette mort est un
grand deuil pour ses amis, et pour tous les ar-
tistes. Membre du Conseil des musées natio-
naux, vice-président de l'Union Centrale des
arts décoratifs, il venait d'être nommé pré-
sident de la Société des Amis du Louvre, et
quelques-uns savent quelle insistance il leur fallut
apporter pour déterminer son acquiescement. Il ne
pouvait admettre qu'aucun autre n'en fût plus
digne; sa place, disait-il, était au second plan, y
rendant des services dont il reconnaissait l'utilité,
mais dont il ne voulait pas qu'on grossît l'impor-
tance. C'est que Jules Maciet était un vrai modeste,
sachant se rendre utile, comme sachant être inti-
ment bon et généreux, sans désirer qu'on en
parlât.
Jamais homme, peut-être, ne fut plus parfaite-
ment désintéressé. C'était un amateur d'un goût
rare, mais d'une espèce bien singulière : à peine
une belle chose avait-elle, entre ses mains, satis-
fait .sa passion et sa fantaisie, qu'il la voulait dé-
poser dans .un musée public où elle pût enthou-
siasmer d'autres âmes aussi délicates que la
sienne. Le plaisir de posséder faisait place aussitôt
en lui à des sentiments d'un ordre bien plus élevé.
Donner était pour lui une joie dont il ne se lassa
jamais. Innombrables sont les cartels qui, dans
les musées du Louvre, de Carnavalet, de Dijon,
rappellent que tant de belles choses sont des dons
de Jules Maciet ; mais c'est surtout au Musée des
Arts décoratifs que sa générosité, sans relâche
s'exerça pendant plus de trente ans. Quant à l'ad-
mirable Bibliothèque de l'Union des arts déco-
ratifs, on peut dire qu'elle est son œuvre person-
nelle. Elle est unique dans le monde, par l'esprit
qui a animé ses accroissements, par ces collec-
tions considérables de documents illustrés que
Jules Maciet, d'un ciseau infatigable, découpait
dans les milliers de revues, livres ou recueils qu'il
découvrait, et qui, classés méthodiquement, for-
ment aujourd'hui les innombrables albums que
tous les artistes, artisans ou dessinateurs viennent
consulter.
Enfin, nous l'aimions pour la sûreté de son
amitié, sa bonté, sa générosité.
Gaston MIGEON.
La semaine dernière est morte à Paris une
miniaturiste distinguée, Mme Camille Isbert. -Née
en 1822, elle débuta au Salon de 1844 et depuis
lors, chaque année, exposa régulièrement des mi-
niatures appréciées, en même, temps qu'elle for-
mait un grand nombre d'élèves.
frO+C* (
tion par la pyrogravure d'une- foule d'objets en
bois, ivoire, étoffes, cuir; à l'art du velours frappé,
à celui de la corne, de la marqueterie, du placage
et de la mosaïque. Des dessins-fort intéressants,
pouvant servir de modèles aux amateurs, complè-
tent chacun de ces chapitres.
Dans la deuxième partie, après avoir retracé
l'histoire de la bijouterie, l'auteur nous décrit tous
les procédés utilisés pour la composition et la
technique du bij ou, la ciselure et remaillage; il
étudie longuement le diamant, les pierres précieu-
ses et la sertissure. Cette partie du volume est
illustrée par des reproductions de bijoux de diffé-
rents styles, et constitue un guide sûr qui contri-
buera pour une bonne part à compléter l'éducation
praJtique des jeunes ouvriers bijoutiers.
Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler
von der Antike.bis zur Gegenwart, heraus-
gegeben von A. THIEME und F. BECKER. T. IV
(Bida-Brevoort). Leipzig, W. Engelmann, 1910.
Un vol. in-à".
Ce quatrième volume tient les promesses des
premiers, dont nous avions annoncé la publication,
et aucun dictionnaire d'artistes ne semble l'empor-
ter sur celui-ci ; il est l'œuvre d'excellents colla-
borateurs groupés sous une forte direction com-
mune. Chaque artiste y a sa notice, plus ou moins
développée suivant son importance, et toujours
précise, sans jamais aucun vain développement
littéraire et accompagnée de la plus exacte biblio-
graphie. Les noms les plus importants de ce vo-
lume sont ceux de Paris Bordonc, de Botticelli, de
Borgognone, mais les Allemands et les Français ne
sont pas moins bien traités que les Italiens de
la Renaissance, et, tandis que plusieurs colonnes
sont consacrées à Boecklin, nous trouvons sur Bou-
cher, Abraham Bosse, Bracquemond, Bonnat ou
Boulle, les renseignements les plus substantiels.
Cette publication est indispensable à toute biblio-
thèque d'art et elle en remplace beaucoup d'autres.
Woods carvings in englisch churches. I. Mi-
sericords; II. Stalls. Oxford University
Press ; London, H. Frowde. 2 vol. in-8°, illustrés
de xix-238 pages, 241 gravures et xvi-138 pages,
124 gravures.
Parmi tant de collections intéressantes créées et
publiées par l'Oxford University Press, celle qui
concerne l'art religieux en Angleterre mérite une
attention particulière. Le principal rédacteur en
est M. Francis Bond, dont la compétence en ces
matières est très connue. Les deux premiers vo-
lumes traitaient des clôtures et des fonts baptis-
maux ; les deux suivants, qui viennent de paraître,
sont relatifs aux sculptures sur bois : les trônes
épiscopaux, les sièges sacrés, les stalles, stalles
à dais somptueuses des cathédrales, humbles
stalles des églises communales font l'objet de
l'un d'entre eux; l'autre est tout entier consacré
aux miséricordes. M. Francis Bond les examine et
les classe par ordre de sujet, selon que le thème
s'en emprunte à la mythologie, à la faune, à la
légende, au roman, à l'histoire religieuse ou
profane, à l'ancien ou au nouveau testament.
Sans accorder plus d'importance qu'il ne sied
aux représentations satiriques, M. Bond rap-
pelle cependant" comment les huchiers d'AngTe-
terre tournèrent en ridicule, dans leurs ouvrages,
la chevalerie, la médecine, la musique, la danse
et même les moines. Une illustration copieuse éta-
blie avec des soins toutidocumentaires; des index ;
une table par ordre chronologique, une autre par
noms de lieux, viennent faciliter les recherches et
permettre au lecteur de tirer bénéfice des vastes
ressources d'une érudition informée et sûre.
NECROLOGIE
Samedi dernier 14 janvier est mort à Paris, à
l'âge de soixante-quatre ans, l'homme de goût et
de cœur qu'était Jules Maciet. Cette mort est un
grand deuil pour ses amis, et pour tous les ar-
tistes. Membre du Conseil des musées natio-
naux, vice-président de l'Union Centrale des
arts décoratifs, il venait d'être nommé pré-
sident de la Société des Amis du Louvre, et
quelques-uns savent quelle insistance il leur fallut
apporter pour déterminer son acquiescement. Il ne
pouvait admettre qu'aucun autre n'en fût plus
digne; sa place, disait-il, était au second plan, y
rendant des services dont il reconnaissait l'utilité,
mais dont il ne voulait pas qu'on grossît l'impor-
tance. C'est que Jules Maciet était un vrai modeste,
sachant se rendre utile, comme sachant être inti-
ment bon et généreux, sans désirer qu'on en
parlât.
Jamais homme, peut-être, ne fut plus parfaite-
ment désintéressé. C'était un amateur d'un goût
rare, mais d'une espèce bien singulière : à peine
une belle chose avait-elle, entre ses mains, satis-
fait .sa passion et sa fantaisie, qu'il la voulait dé-
poser dans .un musée public où elle pût enthou-
siasmer d'autres âmes aussi délicates que la
sienne. Le plaisir de posséder faisait place aussitôt
en lui à des sentiments d'un ordre bien plus élevé.
Donner était pour lui une joie dont il ne se lassa
jamais. Innombrables sont les cartels qui, dans
les musées du Louvre, de Carnavalet, de Dijon,
rappellent que tant de belles choses sont des dons
de Jules Maciet ; mais c'est surtout au Musée des
Arts décoratifs que sa générosité, sans relâche
s'exerça pendant plus de trente ans. Quant à l'ad-
mirable Bibliothèque de l'Union des arts déco-
ratifs, on peut dire qu'elle est son œuvre person-
nelle. Elle est unique dans le monde, par l'esprit
qui a animé ses accroissements, par ces collec-
tions considérables de documents illustrés que
Jules Maciet, d'un ciseau infatigable, découpait
dans les milliers de revues, livres ou recueils qu'il
découvrait, et qui, classés méthodiquement, for-
ment aujourd'hui les innombrables albums que
tous les artistes, artisans ou dessinateurs viennent
consulter.
Enfin, nous l'aimions pour la sûreté de son
amitié, sa bonté, sa générosité.
Gaston MIGEON.
La semaine dernière est morte à Paris une
miniaturiste distinguée, Mme Camille Isbert. -Née
en 1822, elle débuta au Salon de 1844 et depuis
lors, chaque année, exposa régulièrement des mi-
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