Presse et revues
16 pages
Titre : La France littéraire, artistique, scientifique / dir. Adrien Peladan
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1858-04-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327779296
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8430 Nombre total de vues : 8430
Description : 17 avril 1858 17 avril 1858
Description : 1858/04/17 (A2,N29). 1858/04/17 (A2,N29).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63412038
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4584
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
DEUXIÈME ANNÉE. Nu 29. 17 AVRIL 1858.
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX,
hue dvpàzy, 29,
ht cliei loûs.leif
LA FRANCE
JgfjtTÊRAIKE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
Ic~C
PRIX
i»« i.'adonnkxkk r.
1 an 9 fr
6 mois &
Ayer, prilnes.
i:.
- lb ------- -- - --- --
:"-95 les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
LES GRANDS MINISTRES FHANÇAIS.
Etudes poétiques.
vu.
COLBERT.
1661-1683.
A m. Pierre Clément, membre de l'Institut.
Jetez les yeux sur ce poème ,
Il est à vous autant qu'à moi ,
Peut-être à vous plus qu'à moi-même,
Je l'avouerai de bonne foi.
Viens-je faire l'apothéose
De l'homme qui perdit Fouquet ?
Non : comme vous je me propose
De le montrer tel qu'il était.
La vérité convient aux sages :
Vos grands travaux la font aimer ;
Aussi, nourri de vos ouvrages,
Je suis heureux de la rimer.
Tous ceux qui liront le Pocte
Vont relire l'Historien;, 1) :
Après cela qu'on me répète
Que la rime ne sert à rien !
J. D. POURRAT.
Octobre 1857.
I.
Il rnnlrôlP tiui
El tout ce qu'il contrôle est fort bien rnnlrÕlé.
IMoLIÈRK.)
« Sire, je vous dois tout, mais je crois tout vous rendre
». En vous donnant Colbert. » Tu dis vrai, Mazarin ,
(1) Les lecteurs sérieux connaissent l'ouvrage de M.
P. Clément sur la Vie et l'administration de Colber t, ou-
vrage quijSelon H. I'assy,a enrichi l'histoire el la scien-
ce économique. Dan< ses Etudes historiques , Eug. For-
cade adresse à M. Clément. un reproche mal fondé.
- Il y a deux choses,«lit-il,dans le livre de M. clémcul:
une biographie et un essai d'hisioire économique. M.
Clément a trop mélé rcs deux choses qui ont souffert
à être Cllilfundlles. L'histoire économique étant le
côté essentiel de sen travail, et en même temps le plus
aride, il me semble iliie l'historien a eu raison.pour en
diminuer la sécherez» de l'encadrer sur tin fond bio-
graphique, de le iféier aux esquisses charmantes qui
recomposent la physionomie de Colbert.
Et jamais créancier n'eut le bonheur de prendre
Un trésor aussi pur dans un sac aussi plein (1).
Non : tu ne dois plus rien au pays, à ton Maître ,
Tu t'es bien acquitté ; tu peux mourir en paix ;
La France te pardonne et saura reconnaître
Le prix toujours croissant du présent que tu fais.
Egoïste génie , artisan de mensonge ,
Cette France oubliant tout ce qu'elle a souffert ,
Sur Iii Fronde et sur toi veut bien passer l'éponge,
Et d'un seul mot t'absoudre : « Il m'a donné Ctllbert. Il
Quel est donc ce Colbert ? c'est le bon sens fait homme.
Pleine d'un juste orgueil la Fr.tnce nous répond
« C'est un fils de marchand , mais c'est un économe,
C'est à lui que je dois la splendeur démon front.
Un clerc de procureur ! mais de la banqueroute
Il m'a sauvé la honte : habile à contrôler ,
Ce comptable sévère a balayé ma route
Des opulents fripons payés pour me voler (2),
Un commis de banquier! mais il fait rendre gorge (3)
A chaque serviteur qui pillait mes enfants ;
Mais il sait retremper ou remettre à la forge
Le fer de la justice émoussé par le temps (4).
C'est un homme de peu ! lui-même nous l'avoue (fi);
(I) Mazarin laissa à ses héritiers 50 millions H à
Louis XIV un ministre qui «levait régler l'Etal comm*.
wte maison particulière (l'aobé de Cho¡,.y), Mazarin mou-
rant a inspiré deux peintn's Delaroclie et M. Herbé :
le tableau de ce dernier se trouve, sous le n* 60, an
inusée de Reims.
(2) Labruyèrc a racnntc sous les noms de Sosie Sylvain
l'histoire de ces riches fripon-, Les Mémoires de Gour-
vt))e,m:)itre-(t'hôtct de La HocheCLlllcalllt, sont aussi l'o-
dyssée de ces aventureux pirates de la finance
(3) La chambre de justice, instituée en 1661 , fît
rentrer au trésor plus de 110 millions. Pour donner
une idée de l'imporlance des reslilulions, citons quel-
ques noms de ceux qui rendirent gorge : BOllllcau
restitua 2,212,032 fr. Jacquin.3,747,313 fr. ctMonnerot
plusde cinq millions.
(1) Lorsqu'on sait quelle terreur entretenaient dans
certaines provinces tes mœurs des gentilshommes et
la rapacité des agents du fisc, il est facile de compren-
dre l'ivresse avec laquelle fut accueillie la nomination
de la chambre de justice et des commissaires des
grands jours. (L. de Carné, Louis XIV et ses his-
toriens).
(5) J B. Colbert, né à Reims le 29 août 1619 , (le
M. Colbert et de Mme Pussort.no croyait pas à la no-
blesse de sa famille. Dans une instruction adressée à
Seignelai il disait : mon fils doit bien penser et faire
souvent réflexion sur ce que sa naissallce l'aurait fut
être si Dieu n'jvait pas béni mon travail.»
ON S'ABONNE
A LYON,
AUX BUREAUX,
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LA FRANCE
JgfjtTÊRAIKE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE.
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1 an 9 fr
6 mois &
Ayer, prilnes.
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:"-95 les samedis. — Reproduction interdite à moins d'une convention spéciale.
LES GRANDS MINISTRES FHANÇAIS.
Etudes poétiques.
vu.
COLBERT.
1661-1683.
A m. Pierre Clément, membre de l'Institut.
Jetez les yeux sur ce poème ,
Il est à vous autant qu'à moi ,
Peut-être à vous plus qu'à moi-même,
Je l'avouerai de bonne foi.
Viens-je faire l'apothéose
De l'homme qui perdit Fouquet ?
Non : comme vous je me propose
De le montrer tel qu'il était.
La vérité convient aux sages :
Vos grands travaux la font aimer ;
Aussi, nourri de vos ouvrages,
Je suis heureux de la rimer.
Tous ceux qui liront le Pocte
Vont relire l'Historien;, 1) :
Après cela qu'on me répète
Que la rime ne sert à rien !
J. D. POURRAT.
Octobre 1857.
I.
Il rnnlrôlP tiui
El tout ce qu'il contrôle est fort bien rnnlrÕlé.
IMoLIÈRK.)
« Sire, je vous dois tout, mais je crois tout vous rendre
». En vous donnant Colbert. » Tu dis vrai, Mazarin ,
(1) Les lecteurs sérieux connaissent l'ouvrage de M.
P. Clément sur la Vie et l'administration de Colber t, ou-
vrage quijSelon H. I'assy,a enrichi l'histoire el la scien-
ce économique. Dan< ses Etudes historiques , Eug. For-
cade adresse à M. Clément. un reproche mal fondé.
- Il y a deux choses,«lit-il,dans le livre de M. clémcul:
une biographie et un essai d'hisioire économique. M.
Clément a trop mélé rcs deux choses qui ont souffert
à être Cllilfundlles. L'histoire économique étant le
côté essentiel de sen travail, et en même temps le plus
aride, il me semble iliie l'historien a eu raison.pour en
diminuer la sécherez» de l'encadrer sur tin fond bio-
graphique, de le iféier aux esquisses charmantes qui
recomposent la physionomie de Colbert.
Et jamais créancier n'eut le bonheur de prendre
Un trésor aussi pur dans un sac aussi plein (1).
Non : tu ne dois plus rien au pays, à ton Maître ,
Tu t'es bien acquitté ; tu peux mourir en paix ;
La France te pardonne et saura reconnaître
Le prix toujours croissant du présent que tu fais.
Egoïste génie , artisan de mensonge ,
Cette France oubliant tout ce qu'elle a souffert ,
Sur Iii Fronde et sur toi veut bien passer l'éponge,
Et d'un seul mot t'absoudre : « Il m'a donné Ctllbert. Il
Quel est donc ce Colbert ? c'est le bon sens fait homme.
Pleine d'un juste orgueil la Fr.tnce nous répond
« C'est un fils de marchand , mais c'est un économe,
C'est à lui que je dois la splendeur démon front.
Un clerc de procureur ! mais de la banqueroute
Il m'a sauvé la honte : habile à contrôler ,
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Des opulents fripons payés pour me voler (2),
Un commis de banquier! mais il fait rendre gorge (3)
A chaque serviteur qui pillait mes enfants ;
Mais il sait retremper ou remettre à la forge
Le fer de la justice émoussé par le temps (4).
C'est un homme de peu ! lui-même nous l'avoue (fi);
(I) Mazarin laissa à ses héritiers 50 millions H à
Louis XIV un ministre qui «levait régler l'Etal comm*.
wte maison particulière (l'aobé de Cho¡,.y), Mazarin mou-
rant a inspiré deux peintn's Delaroclie et M. Herbé :
le tableau de ce dernier se trouve, sous le n* 60, an
inusée de Reims.
(2) Labruyèrc a racnntc sous les noms de Sosie Sylvain
l'histoire de ces riches fripon-, Les Mémoires de Gour-
vt))e,m:)itre-(t'hôtct de La HocheCLlllcalllt, sont aussi l'o-
dyssée de ces aventureux pirates de la finance
(3) La chambre de justice, instituée en 1661 , fît
rentrer au trésor plus de 110 millions. Pour donner
une idée de l'imporlance des reslilulions, citons quel-
ques noms de ceux qui rendirent gorge : BOllllcau
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(1) Lorsqu'on sait quelle terreur entretenaient dans
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de la chambre de justice et des commissaires des
grands jours. (L. de Carné, Louis XIV et ses his-
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(5) J B. Colbert, né à Reims le 29 août 1619 , (le
M. Colbert et de Mme Pussort.no croyait pas à la no-
blesse de sa famille. Dans une instruction adressée à
Seignelai il disait : mon fils doit bien penser et faire
souvent réflexion sur ce que sa naissallce l'aurait fut
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