Titre : Les Chroniques politiques et régionales : Organe mensuel de la Fédération des sections d'Action française de l'arrondissement de Villefranche, "puis" organe bimensuel de la Fédération d'Action française du Roannais et du Beaujolais, "puis" organe nationaliste
Auteur : Fédération des sections d Action française de l arrondissement de Villefranche. Auteur du texte
Auteur : Fédération d Action française du Roannais et du Beaujolais. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Cours)
Date d'édition : 1927-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327420276
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 446 Nombre total de vues : 446
Description : 01 mai 1927 01 mai 1927
Description : 1927/05/01 (A4,N4). 1927/05/01 (A4,N4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6340132b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-61175
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
n'ont pas été entendus, des textes faux leur
ont été attribués et les auteurs de ces falsi-
fications n'ont cessé d'être appuyés sans ré-
serre et complimentés sans nuances. Les
doctrines de l'A, F. ont été aussi présentées
telles que. en fllit, elles n'ont jamais été.
Pour le cas très spécial de l'un de nous, la
procédure suivie sous Pie X a été manifeste-
ment travestie, aucun des témoins les plus
sûrs, les plus qualifiés n'ayant été même
compté, Ce n'est pas cet ensemble d'insuffi-
sances, de fraudes et d'erreurs qui pourra
composer la justification ou même l'expli-
cation d'une mesure qui. s'opposant à
l'accomplissement d'un devoir, choque par
cela même la conscience et l'intelligence, le
patriotisme et la foi.
Quelle soumission denmnde-t-on dès lors ?
, Celle des âmes ? On les bouleverse, on
les déchire, puisque, du côté où elles implo-
rent habituellement la lumière, leur viennent
les ténèbres d'une injustice incompréhen-
sible. Nulle soumission intérieure n'est réali-
sable. Il lie reste d'ouvert que le parti de
l'hypocrisie servile. C'est celui où les hom-
mes de l'Action française ne peuvent pas
entrer.
Telle est la situation où ils sont placés.
Les chefs de l'A. I". auraient pu être seuls
visés et frappés: Mais c'est aux adhérents de
la Ligue. aux lecteurs du journal que l'é-
preuve est offerte. Elle n'est pas imprévue
pour eux, Déjà, dans les églises, dans les
(runes, dans les établissements d'enseigne-
ment. ils étaient l'objet d'une persécution
tenace, tantôt sournoise, et tantôt violente,
s'exerçant de préférence sur les vieillards et
sur les jeunes gens, et n'épargnant même
pas les morts. La llélation. la calomnié:, le
chantage aux intérêts matériels et au pain
quotidien, tout était mis en œuvre. Tout ce-
la sans autre effet que de violer quelques
consciences et de les indigner en augmen-
tant de nouveaux milliers d'adhérents les
effectifs île l'Action Irançaise. en accroissant
son autorité, son influence. ses alliances et
ses amitiés, l'n tel échec n'a Inalheureuse-
ment pas éclairé les instigateurs de cette
offensiw, Quelques hautes autori tés. qui la
subissaient malgré elles, ont-elles suffismn-
ment fait connaître cet échec à Rome ? Ou
leurs paroles véridiques ont-elles été noyées
dans un Ilot de fictions passionnées ?
Toujours esl-il que ceux qui ont menti en
contant au Saint-Siège que tout était fini,
que tout le monde s'était soumis, qu'il n'y
avait plus qu'une poignée de catholiques à
l'A. F.. ces imposteurs ont dû sentir la né-
cessité d'un effort désespéré pour retarder
le moment où il seront confondus par les
faits. Ils ont visé chez, nos amis, qui demeu-
raient supérieurs aux autres mellaces, ce
qu'ils savaient être le point le plus sensible
dans les nobles âmes pleines de foi : l'accès
aux sacrements.
Nos amis avaient prévu aussi qu'on les
attendait à ce détour dû temps pascal. Il est
vrai que cette délicatesse, ce scrupule sur les-
quels on a compté pour les réduire est allssi
ce qui les défend.
Leur foi catholique, à laquelle ils ont
donné tant de témoignages, sur laquelle,
seuls en France, ils se sont refusés à la
moindre cOlwession, cette foi fait corps avec
leur âme et personne ne peut la leur enlever.
Leur fidélité à l'Eglise et à sa hiérarchie sur
tout son domaine reste entière ; ils n'oublient,
ils ne diminuent absolument rien de cette
inviolable fidélité et l'épreuve la fortifiera.
Mais nulle autorité ne peut leur prescrire de
briser tles liens tout aussi sacrés que ceux de
la famille : ceux qui unissent les fils d'un
même pays pour sa défense.
Par quels motifs interpréter une telle
exigence, alors que ceux qui ont été mis en
avant sont matériellement faux ? Nous m'ons
été bien obligé de le chercher. Nous avons
du lire dans les faits publics : nous avons
vu les bénédictions envoyées à l'étrange
congrès de Bierville. oil fraternisèrent dans
l'internationalisme catholiques et francs-
maçons ; nous avons entendu le retentissant
discours du nonce apostolique à Paris faisant
l'éloge d'un Briand et de sa politique Oll lu
France est sacrifiée, et nous.apprenions 11 la
même heure que le nonce apostolique il Berlin
avait facilité l'ascension au pouvoir du parti
allemand qui tend à restaurer la grande
Allemagne ; nous avons vu en face du natio-
nalisme français condumné. les catholiques
autonomistes d'Alsace alliés aux l'ommunis-
tes contre la France, bénéficiant de singu-
lières compluisances: en même temps dans
des puhlications, dans des réunions où l'on
voyait le franc-maçon Aulard présider entre
deux prélats, nous assistions au développe-
ment audacieux des thèses les plus funestes
pour notre patrie, et ceux qui mêlent ces
manifestations à la campagne de mensonge
et de haine où l'on exige de nous une sou-
mission aveugle, sont les mêmes qui reçoivent
chaque jour les chaudes approbations de la
Sacrée Secrétairerie,
Les catholiques d'Action Française ont
assisté le cœur serré à ce spectacle angois-
sant. Ce n'est pas eux qui sont responsables
de l'alternative tragique où on les place
alljolll'd'hui, Leur conscience éclairée sur
leur devoir de catholiques et de Français
choisira en toute sérénité.
Leur choix est fait, il nous appartient de
donner aux ligueurs et aux lecteurs de
Y Action Française un avis. I>uisqu'ils ne
doivent même plus être" tolérés » dans les
groupements catholiques, nous les engageons
à -envoyer immédiatement leur démission de
tous ces groupements, quels qu'ils soient.
L'ACTION FRANÇAISE
Joseph DARNAND
Commissaire d'Action Française
Artisan de la victoire
L'Action Française est composée de jeu-
nes éphèbes et de zieilhs douairières
C'est ainsi que de ':l'Hl/,,umité'' à la "Vie
Cut/",IÙ/l/(!", en passant par l'(Em're, cer-
tains journaux informent.., et tranquillisent
leurs lecteul's, Mais ces pauvres lecteurs
apprennent un beau jour que l'rlbbé Bar-
bara. curé de Saint-Elme. frappé par le
Cardinal Andrieu pour sa fidélité à l'Action
Française est. comme par hasant. un héros
de la guerre, officier de la Légion d'Honneur.
Ces pauvres lecteurs apprennent un autre
jour, que YnA\\iAi\nt Joseph Darnand arti-
san de la llktoire" est commissaire d'Action
Française de la section de Nice. Pour de
vieilles douairères et de jeunes éphèbes, en
voilà qui sont soignés !
En juillet 1918. la 411"* armee, commandée
par le général Gouraud. sur le front de
Champagne, s'attendait à une offensive alle-
mande de grande envergure. Des renseigne-
ments concordants laissaient prévoir cette
offensive, mais le O. G. IJ'en possédait pas de
très précis. Le 10 juillet, le sergent Darnand.
de la 14 C'1', 4" 13-on du 3(56" R. I. reçu
J'ordre de préparer un coup de main dans
les lignes allemandes et de ramener des
prisonniers. Le coup de main eut lieu le 14
juillet au matin. -Derrière un barrage rou-
lant le groupe Darnand, entrainé par son
chef, pénétra dans les lignes allemandes, 11
dépassa bientôt le barrage d'artillerie et
pénétra jusqu'à la cinquième ligne alle-
mande.
Les 15 grenadiers du sergent Darnand
bloquèrent lin abri, et réussirent, après
mille péripéties tragiques, à l'amener 24
prisonniers. 24
Ce fut sur ces prisonniers que fut trouvé
le plan de l'offensive allemande (lui devait
se déclancher Iec- lendemain même. Le 14
juillet au soir, les premières lignes françaises
étaient évacuées. L'armée du général Gou-
raud résistait victorieusement à l'effort dé-
sespéré des Allemands. Cec-ux-ci, qui s'étaiellt
promis d'être à Châlons le 13 juillet, étaient
parvenu à 500 mètres de leurs lignes. On
sait que ce fut cette résistance victorieuse
de la 4 armée sur le front de Champagne
qui permit à Mangin de prendre la contre-
offensive du 1S juillet, qui devait décider de
l'issue victorieuse de la guerre.
Pendant huit ans, le fait d'armes de
Darnand resta ignoré du grand public
- Darnand était aussi modeste qu'héroïque -
Beaucoup de commissaires d'Action Fran-
çaise 11e savaient pas qu'ils avaient pour
camarade un des artisans de la .victoire.- Ce
long oubli a été réparé le 7 avril dernier.
Ce jour-là, la Croix delà Légion d'Honneur
qu'il avait si bien mérité, a été remise à
Darnand par son ancien chef, le général
Gouraud. La citation suivante accompagnait
la. croix :
Sous-officier d'élite d'ulle brai'oure hors
de pair. S'est distingué par de nombreux
coup le main, par sa hardiesse, son sang-
froid et sa réussite. Dans h coup de main
du 1-1 juillet, dont le résultat heureux de-
vait apair d'aussi brillantes conséquences
pour la -lm" armée, il commandait lin des
groupes d'attaque. Sa conduite fut à la
hauteur de sa réputation. Avec un bri"
merveilleux et une sûreté d'exécution que
lui valaient ses nombreux exploits anté-
rieurs, il entraîna son groupe jll,<4'lel- ligne ennemie. Celui-ci sous sa direc-
liO/l éclairée, réussit, non seulement à
opérer de nombreuses destructions, mais
encore à faire 24 prisonniers dont les dé-
clarations précises et concordantes ont
révélé l'heure de l'attaque allemande le 13
juillet 191 S. Le sous-officier Darnand a
été: ('Il tout point, un serviteur modèle et
UN DES ARTISANS DE .OTNE
VICTOIRE FINALE. C'est un beau
brave.
La cérémonie aux Invalides fut grandiose.
Des centaines de combattants étaient venus
aux Invalides apporter leurs témoignages
d'admiration il leur camarade Darnand. ainsi
qu'à nos amis Maurice Descllamps; qui rece-
vait la croix d'officier de la Légion d'Honneur
et Michel Aitelli, (médaille militaire).
Le soir, au Palais d'Orléans, un banquet
offert par ses camarades d'A. F. à Darnand
ainsi qu'à Deschamps et à Aitelli- réunissait
autour d'eux des centaines de ligueurs. A la
table d'honneur avaient pris phlce: Bernard
de Vesins, Charles Maurras. Maurice Pujo:
le colonel Lmllent, Maxime Réal del
Sarte, Pierre Héricourt. le commandant
Lachaud du 366" R. 1.. Nérisson, représentant
dé l'Onion Nationale des Combattants ",
Maurice Randoux. président de l'Union
Fédérale des Mutilés et Réformés", Rinet-
Valmer, président de la Ligue des Chefs de
Section, MM. Bernard et de Vassal. de
Y Association des CCI/Twrades de Combat,
Hervieu, Président de la Fédération des
Chasseurs à Pied, Léonce Lefèvre, secré-
taire général de YUnion Nationale des
Officiers de réçerze, etc etc
De nombreux discours furent prononcés.
salués par les applaudissements enthousias-
tes de l'assistance.
A la fin du banquet Bernard de Vesins lut
le télégramme suivant de Monseigneur le
Duc de Guise :
Joseph DARNAND. à l'Action Française
Bruxelles, 6 avril, 21 h. 22.
U Je suis fier et heureux de vous adresser
mes plus chaudes félicitations en y joignant
à Charles MAURRAS.
Salut T à toi, Maurras, à grand et noble Maître,
Dont le nom retentit sur l'univers entier,
Tu conserves son trône azz royal Héritier
Et notre belle France aux Français qui vont naître.
D.'aucuns ont essayé, dans leur haine farouche,
De briser ton élan par d'ignobles moyens.
Mais ton cerveau puissant en a rompu les liens,
Et ta plume, à jamais, leur fermera la bouche,
NowoJ tous qui connaissons ton ardeur héroïque.
Ton mépris de la mort, ton labeur incessant.
Sout-J voulons avec toi briser la Republique.
Ce régime inhumain qu'a rougi notre sang.
Qu'importent le danger, les armes meurtrières :
Quand on défend le Vrai le Sacrifice est beau.
Les noms de nON martyrs s'incrustent dans la pierre :
Les blc.J,JEAX DAËL.
de la terre d'exil et avec tout mon cœur
mes plus affectueuses pensées. Jean.
Ce télégramme du Prince souleva une
émotion indescriptible, un tonnerre de Vive
le Roi.
Le chant de la Royale termina cette ma-
gnifique journée de confiance inébranlable
dans l'avenir de la patrie française, malgré
toutes les combinaisons des Cardinaux Friili-
wirth et Cir.
Commerçants I
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dans les CHRONIQUES.
0
Deux poids et deux mesures
L'Autorité ecclésiastique reproche aux
catholiques d'Action Française de reconnaî-
tre comme chef politique un incroyant res-
pectueux de la religion et de l'Eglise.
-NI- ii , la même Autorité recommande aux
catholiques républicains de voter pour des
francs-maçons défenseurs de l'intangibilité
des lois laïques (Voir Mémoire confi-
dentiel").
Mais la même Autorité 11e craint pas de
s'aftichel' en public avec des francs-maçons
notoires, dans un but de pacifisme interna-
^tional et d'humanitarisme bêlant. (Voir
Bierville).
Tout dernièrement encore, le mercredi
11; mars 1927, a eu lieu à l'Institut océnogra-
phique de Paris une manifestation en laveur
de la Société des Nations. organisée par le
pontife laïque et obligatoire f,', Aulard. au
cours de laquelle ont pris la parole : Mgr.
Julien, évêque d'Arras. le Père Dieu, le
R. P. de la Brière. MM. Jules Zirnheld,
président de la Confédération des tnt-
vailleurs chrétiens. François de Menthon,
président de l'Association Catholique de la
Jeunesse française, l'inévitable Mark San-
gnier, directeur de la Jeune République et
Madame Malaterre-Sellier. Mgr. Chaptal
accompagnait Mgr. Julien,
Ce dernier fit l'apologie du Pacifisme
international.
Le Père Dieu fit l'apologie de Briand et
de "J'espl'it européen". Il enseigna "qitil
faut souffrir lorsque les Juifs sont persé-
cutés en Roumanie comme lorsque les
catholiques sont persécutés trii Mexique".
(Et lorsque les catholiques d'Actioll Française
sont persécutés, il faut se réjouir ? )
M. de Menthon qui est un "bon" jeune
homme avertit le public qu'il réalisera, lui.
la Paix universelle par l'Internationale des
jeunes. ( Et ta sœur ? )
Le R. P. de la Brière, qui a beaucoup à se
faire pardonner, exposa et approuva la poli-
tique internationale du Vatican.
Mark Sangnier. le bon apôtre, débita ses
âneries habituelles, Son public n'est pas
difficile.
Pendant le discours de M. Jules Zirnlield,
Mgr. Julien lisait "Le Peuple" organe de la
C. G. T. de M. Jouhaux, L'orateur fit une
prophétie que ses auditeurs n'attendaient
certes pas : Les guerres de peuples
n'existeront plus, mais peut-être verrons-
nous les guerres de classes
M" Malaterre-Sellier débita des gen-
tillesses à M. Aulard. approuvée par Mgr.
Julien,
Ce fut en somme une réunion" bien
consolante
Si après cela les Boches continuent à
préparer leur revanche et à s'armer encore
ils ne sont, vraiment pas gentils. ni
consolunts,
Morale : Préparez le désarmement moral
de-voti-e pays avec un" franc-maçon anticlé-
rical. vous serez béni ;
Défendez votre pays, ayez en horreur ces
parlotes humanitaires qui se terminent tou-
jours par des - milliers et des milliers de
cadavres "couchés n'oids et sanglants sur
leur terre mal délendue": collaborez, pour
sauver vos enfants, avec un incroyant res-
pectueux de l'Eglise, vous serez mis à
nndex et considéré comme péclieur public
Chez l'adversaire.
Une Réunion manquée
C'est celle que le parti communiste avait
projeté de tenir à Saint-Martin-d'Estréaux
le dimanche S avril.
Deux camarades prolétaires, les citoyens
Laporte et Follet (l'un exerçant la profes-
sion de député et l'autre aspirant à le deve-
nir) étaient venus spécialement de Paris,
non sans avoir fait escale à Cours, et autres
communes du Rhône et de la Loire. Ils
devaient dispenser la bonne parole aux
masses ouvrières et paysannes conviées à
une giTi-ande réunion publique,
A l'heure dite ils s'installent dans la salle
de réunion pour y attendre la pratique, Un
quart d'heure se passe, puis une demi-heure,
Les minutes s'ajoutent aux minlltes, et rien,
toujours rien. Heureusement la salle se
trouvait être une salle de café. Les orateurs
en quête d'auditeurs trompèrent l'attente er
buvant force apéritifs.
Ils perdirent cependant patience, et
comme ce n'était pas suffisant pour leur
amour-propre que de parler devant des
chaises, vides ils décidèrent d'un stratagème,
renouvelé de Mahomet :
Puisque les auditeurs ne viennent pas à
nous, eh ! bien nous irons à eux !
Voilà pourquoi nos hommes se retrou-
vèrent comme par hasard devant la porte
de l'église, à la sortie de la gmnd'messe,
L'un d'eux, juché sur une pierre, se mit er
devoir de racoler les fidèles.
Voyez d'ici le tableau : Les braves catho-
liques de St-Martin invités à aller recevoir,
après celle de l'Evangile du dimanche. les
lumières du "camamde" Laporte, Iwédica-
teur de l'évangile de Lénine.
Succès d'hillll'ité,
Nos orateurs réintégrèrent alors leur salle
de café. Là ils entreprirent d" "éclairer" les
consommateurs qui, entretemps s'étaient
attablés comme à l'ordinaire devant Ir.
tournée dominicate,
Laporte et Follet essayèrent de faire
passer les communistes pour de petits saints,
ennemis de toute violence. Sur l'interven-
tion d'un patriote présent ils essayèrent
même de faire accroire que dans les atten-
tats comme celui de la rue Damrémont, ou
celui plus récent de Saint-Etienne. c'étaient
eux, bons communistes, qui avaient été
attaqués par les patriotes avides de sang et
de carnage.
Voyant tout de même que les consomma-
teurs présents n'étaient pas faits pour rece-
voir des "coups de masse" tle ce calibre le
camarade Laporte changea alors de sujet.
Mais ce fut pour se faire prendre à nouveau
en flagrant délit de mensonge par un autre-
patriote de l'assistance. notre ami Alarius
Denis, qui lui posa des questions troublantes
auxllllelles il 11e put répondre.
Et comme les conversations particulières
- un instant interrompues - reprenaient leur
train dans les groupes, autour des tables, le
citoyen député rassembla ce qui lui restait
de voix pOLI" engager ceux qui compren-
nent (?) à faire ouvertement profession de
foi communiste, Un silence amusé salua cet-
te fière harangue, car apparemment tout le
monde avait compris que le camarade-dépu-
té avait hâte de mettre la porte entre lui et
son piteux échec.
C'est ce qu'il fit peu après, suivi de son état-
major, qui n'osa même pas rédiger un ordre
du jour commémorant cette belle conférence.
N'empêche que la Tribune qui ne
craint pas de se prostituer à Moscou, publia
un compte-rendu dithyrambique. où il était
dit en substance que la réunion avait eu un
grand succès et que les camelots du roi er
avaient pris la jaunisse,
J'te crois. Benoît,
Le Chroniqueur,
*
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ont été attribués et les auteurs de ces falsi-
fications n'ont cessé d'être appuyés sans ré-
serre et complimentés sans nuances. Les
doctrines de l'A, F. ont été aussi présentées
telles que. en fllit, elles n'ont jamais été.
Pour le cas très spécial de l'un de nous, la
procédure suivie sous Pie X a été manifeste-
ment travestie, aucun des témoins les plus
sûrs, les plus qualifiés n'ayant été même
compté, Ce n'est pas cet ensemble d'insuffi-
sances, de fraudes et d'erreurs qui pourra
composer la justification ou même l'expli-
cation d'une mesure qui. s'opposant à
l'accomplissement d'un devoir, choque par
cela même la conscience et l'intelligence, le
patriotisme et la foi.
Quelle soumission denmnde-t-on dès lors ?
, Celle des âmes ? On les bouleverse, on
les déchire, puisque, du côté où elles implo-
rent habituellement la lumière, leur viennent
les ténèbres d'une injustice incompréhen-
sible. Nulle soumission intérieure n'est réali-
sable. Il lie reste d'ouvert que le parti de
l'hypocrisie servile. C'est celui où les hom-
mes de l'Action française ne peuvent pas
entrer.
Telle est la situation où ils sont placés.
Les chefs de l'A. I". auraient pu être seuls
visés et frappés: Mais c'est aux adhérents de
la Ligue. aux lecteurs du journal que l'é-
preuve est offerte. Elle n'est pas imprévue
pour eux, Déjà, dans les églises, dans les
(runes, dans les établissements d'enseigne-
ment. ils étaient l'objet d'une persécution
tenace, tantôt sournoise, et tantôt violente,
s'exerçant de préférence sur les vieillards et
sur les jeunes gens, et n'épargnant même
pas les morts. La llélation. la calomnié:, le
chantage aux intérêts matériels et au pain
quotidien, tout était mis en œuvre. Tout ce-
la sans autre effet que de violer quelques
consciences et de les indigner en augmen-
tant de nouveaux milliers d'adhérents les
effectifs île l'Action Irançaise. en accroissant
son autorité, son influence. ses alliances et
ses amitiés, l'n tel échec n'a Inalheureuse-
ment pas éclairé les instigateurs de cette
offensiw, Quelques hautes autori tés. qui la
subissaient malgré elles, ont-elles suffismn-
ment fait connaître cet échec à Rome ? Ou
leurs paroles véridiques ont-elles été noyées
dans un Ilot de fictions passionnées ?
Toujours esl-il que ceux qui ont menti en
contant au Saint-Siège que tout était fini,
que tout le monde s'était soumis, qu'il n'y
avait plus qu'une poignée de catholiques à
l'A. F.. ces imposteurs ont dû sentir la né-
cessité d'un effort désespéré pour retarder
le moment où il seront confondus par les
faits. Ils ont visé chez, nos amis, qui demeu-
raient supérieurs aux autres mellaces, ce
qu'ils savaient être le point le plus sensible
dans les nobles âmes pleines de foi : l'accès
aux sacrements.
Nos amis avaient prévu aussi qu'on les
attendait à ce détour dû temps pascal. Il est
vrai que cette délicatesse, ce scrupule sur les-
quels on a compté pour les réduire est allssi
ce qui les défend.
Leur foi catholique, à laquelle ils ont
donné tant de témoignages, sur laquelle,
seuls en France, ils se sont refusés à la
moindre cOlwession, cette foi fait corps avec
leur âme et personne ne peut la leur enlever.
Leur fidélité à l'Eglise et à sa hiérarchie sur
tout son domaine reste entière ; ils n'oublient,
ils ne diminuent absolument rien de cette
inviolable fidélité et l'épreuve la fortifiera.
Mais nulle autorité ne peut leur prescrire de
briser tles liens tout aussi sacrés que ceux de
la famille : ceux qui unissent les fils d'un
même pays pour sa défense.
Par quels motifs interpréter une telle
exigence, alors que ceux qui ont été mis en
avant sont matériellement faux ? Nous m'ons
été bien obligé de le chercher. Nous avons
du lire dans les faits publics : nous avons
vu les bénédictions envoyées à l'étrange
congrès de Bierville. oil fraternisèrent dans
l'internationalisme catholiques et francs-
maçons ; nous avons entendu le retentissant
discours du nonce apostolique à Paris faisant
l'éloge d'un Briand et de sa politique Oll lu
France est sacrifiée, et nous.apprenions 11 la
même heure que le nonce apostolique il Berlin
avait facilité l'ascension au pouvoir du parti
allemand qui tend à restaurer la grande
Allemagne ; nous avons vu en face du natio-
nalisme français condumné. les catholiques
autonomistes d'Alsace alliés aux l'ommunis-
tes contre la France, bénéficiant de singu-
lières compluisances: en même temps dans
des puhlications, dans des réunions où l'on
voyait le franc-maçon Aulard présider entre
deux prélats, nous assistions au développe-
ment audacieux des thèses les plus funestes
pour notre patrie, et ceux qui mêlent ces
manifestations à la campagne de mensonge
et de haine où l'on exige de nous une sou-
mission aveugle, sont les mêmes qui reçoivent
chaque jour les chaudes approbations de la
Sacrée Secrétairerie,
Les catholiques d'Action Française ont
assisté le cœur serré à ce spectacle angois-
sant. Ce n'est pas eux qui sont responsables
de l'alternative tragique où on les place
alljolll'd'hui, Leur conscience éclairée sur
leur devoir de catholiques et de Français
choisira en toute sérénité.
Leur choix est fait, il nous appartient de
donner aux ligueurs et aux lecteurs de
Y Action Française un avis. I>uisqu'ils ne
doivent même plus être" tolérés » dans les
groupements catholiques, nous les engageons
à -envoyer immédiatement leur démission de
tous ces groupements, quels qu'ils soient.
L'ACTION FRANÇAISE
Joseph DARNAND
Commissaire d'Action Française
Artisan de la victoire
L'Action Française est composée de jeu-
nes éphèbes et de zieilhs douairières
C'est ainsi que de ':l'Hl/,,umité'' à la "Vie
Cut/",IÙ/l/(!", en passant par l'(Em're, cer-
tains journaux informent.., et tranquillisent
leurs lecteul's, Mais ces pauvres lecteurs
apprennent un beau jour que l'rlbbé Bar-
bara. curé de Saint-Elme. frappé par le
Cardinal Andrieu pour sa fidélité à l'Action
Française est. comme par hasant. un héros
de la guerre, officier de la Légion d'Honneur.
Ces pauvres lecteurs apprennent un autre
jour, que YnA\\iAi\nt Joseph Darnand arti-
san de la llktoire" est commissaire d'Action
Française de la section de Nice. Pour de
vieilles douairères et de jeunes éphèbes, en
voilà qui sont soignés !
En juillet 1918. la 411"* armee, commandée
par le général Gouraud. sur le front de
Champagne, s'attendait à une offensive alle-
mande de grande envergure. Des renseigne-
ments concordants laissaient prévoir cette
offensive, mais le O. G. IJ'en possédait pas de
très précis. Le 10 juillet, le sergent Darnand.
de la 14 C'1', 4" 13-on du 3(56" R. I. reçu
J'ordre de préparer un coup de main dans
les lignes allemandes et de ramener des
prisonniers. Le coup de main eut lieu le 14
juillet au matin. -Derrière un barrage rou-
lant le groupe Darnand, entrainé par son
chef, pénétra dans les lignes allemandes, 11
dépassa bientôt le barrage d'artillerie et
pénétra jusqu'à la cinquième ligne alle-
mande.
Les 15 grenadiers du sergent Darnand
bloquèrent lin abri, et réussirent, après
mille péripéties tragiques, à l'amener 24
prisonniers. 24
Ce fut sur ces prisonniers que fut trouvé
le plan de l'offensive allemande (lui devait
se déclancher Iec- lendemain même. Le 14
juillet au soir, les premières lignes françaises
étaient évacuées. L'armée du général Gou-
raud résistait victorieusement à l'effort dé-
sespéré des Allemands. Cec-ux-ci, qui s'étaiellt
promis d'être à Châlons le 13 juillet, étaient
parvenu à 500 mètres de leurs lignes. On
sait que ce fut cette résistance victorieuse
de la 4 armée sur le front de Champagne
qui permit à Mangin de prendre la contre-
offensive du 1S juillet, qui devait décider de
l'issue victorieuse de la guerre.
Pendant huit ans, le fait d'armes de
Darnand resta ignoré du grand public
- Darnand était aussi modeste qu'héroïque -
Beaucoup de commissaires d'Action Fran-
çaise 11e savaient pas qu'ils avaient pour
camarade un des artisans de la .victoire.- Ce
long oubli a été réparé le 7 avril dernier.
Ce jour-là, la Croix delà Légion d'Honneur
qu'il avait si bien mérité, a été remise à
Darnand par son ancien chef, le général
Gouraud. La citation suivante accompagnait
la. croix :
Sous-officier d'élite d'ulle brai'oure hors
de pair. S'est distingué par de nombreux
coup le main, par sa hardiesse, son sang-
froid et sa réussite. Dans h coup de main
du 1-1 juillet, dont le résultat heureux de-
vait apair d'aussi brillantes conséquences
pour la -lm" armée, il commandait lin des
groupes d'attaque. Sa conduite fut à la
hauteur de sa réputation. Avec un bri"
merveilleux et une sûreté d'exécution que
lui valaient ses nombreux exploits anté-
rieurs, il entraîna son groupe jll,<
liO/l éclairée, réussit, non seulement à
opérer de nombreuses destructions, mais
encore à faire 24 prisonniers dont les dé-
clarations précises et concordantes ont
révélé l'heure de l'attaque allemande le 13
juillet 191 S. Le sous-officier Darnand a
été: ('Il tout point, un serviteur modèle et
UN DES ARTISANS DE .OTNE
VICTOIRE FINALE. C'est un beau
brave.
La cérémonie aux Invalides fut grandiose.
Des centaines de combattants étaient venus
aux Invalides apporter leurs témoignages
d'admiration il leur camarade Darnand. ainsi
qu'à nos amis Maurice Descllamps; qui rece-
vait la croix d'officier de la Légion d'Honneur
et Michel Aitelli, (médaille militaire).
Le soir, au Palais d'Orléans, un banquet
offert par ses camarades d'A. F. à Darnand
ainsi qu'à Deschamps et à Aitelli- réunissait
autour d'eux des centaines de ligueurs. A la
table d'honneur avaient pris phlce: Bernard
de Vesins, Charles Maurras. Maurice Pujo:
le colonel Lmllent, Maxime Réal del
Sarte, Pierre Héricourt. le commandant
Lachaud du 366" R. 1.. Nérisson, représentant
dé l'Onion Nationale des Combattants ",
Maurice Randoux. président de l'Union
Fédérale des Mutilés et Réformés", Rinet-
Valmer, président de la Ligue des Chefs de
Section, MM. Bernard et de Vassal. de
Y Association des CCI/Twrades de Combat,
Hervieu, Président de la Fédération des
Chasseurs à Pied, Léonce Lefèvre, secré-
taire général de YUnion Nationale des
Officiers de réçerze, etc etc
De nombreux discours furent prononcés.
salués par les applaudissements enthousias-
tes de l'assistance.
A la fin du banquet Bernard de Vesins lut
le télégramme suivant de Monseigneur le
Duc de Guise :
Joseph DARNAND. à l'Action Française
Bruxelles, 6 avril, 21 h. 22.
U Je suis fier et heureux de vous adresser
mes plus chaudes félicitations en y joignant
à Charles MAURRAS.
Salut T à toi, Maurras, à grand et noble Maître,
Dont le nom retentit sur l'univers entier,
Tu conserves son trône azz royal Héritier
Et notre belle France aux Français qui vont naître.
D.'aucuns ont essayé, dans leur haine farouche,
De briser ton élan par d'ignobles moyens.
Mais ton cerveau puissant en a rompu les liens,
Et ta plume, à jamais, leur fermera la bouche,
NowoJ tous qui connaissons ton ardeur héroïque.
Ton mépris de la mort, ton labeur incessant.
Sout-J voulons avec toi briser la Republique.
Ce régime inhumain qu'a rougi notre sang.
Qu'importent le danger, les armes meurtrières :
Quand on défend le Vrai le Sacrifice est beau.
Les noms de nON martyrs s'incrustent dans la pierre :
Les blc.J,
de la terre d'exil et avec tout mon cœur
mes plus affectueuses pensées. Jean.
Ce télégramme du Prince souleva une
émotion indescriptible, un tonnerre de Vive
le Roi.
Le chant de la Royale termina cette ma-
gnifique journée de confiance inébranlable
dans l'avenir de la patrie française, malgré
toutes les combinaisons des Cardinaux Friili-
wirth et Cir.
Commerçants I
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dans les CHRONIQUES.
0
Deux poids et deux mesures
L'Autorité ecclésiastique reproche aux
catholiques d'Action Française de reconnaî-
tre comme chef politique un incroyant res-
pectueux de la religion et de l'Eglise.
-NI- ii , la même Autorité recommande aux
catholiques républicains de voter pour des
francs-maçons défenseurs de l'intangibilité
des lois laïques (Voir Mémoire confi-
dentiel").
Mais la même Autorité 11e craint pas de
s'aftichel' en public avec des francs-maçons
notoires, dans un but de pacifisme interna-
^tional et d'humanitarisme bêlant. (Voir
Bierville).
Tout dernièrement encore, le mercredi
11; mars 1927, a eu lieu à l'Institut océnogra-
phique de Paris une manifestation en laveur
de la Société des Nations. organisée par le
pontife laïque et obligatoire f,', Aulard. au
cours de laquelle ont pris la parole : Mgr.
Julien, évêque d'Arras. le Père Dieu, le
R. P. de la Brière. MM. Jules Zirnheld,
président de la Confédération des tnt-
vailleurs chrétiens. François de Menthon,
président de l'Association Catholique de la
Jeunesse française, l'inévitable Mark San-
gnier, directeur de la Jeune République et
Madame Malaterre-Sellier. Mgr. Chaptal
accompagnait Mgr. Julien,
Ce dernier fit l'apologie du Pacifisme
international.
Le Père Dieu fit l'apologie de Briand et
de "J'espl'it européen". Il enseigna "qitil
faut souffrir lorsque les Juifs sont persé-
cutés en Roumanie comme lorsque les
catholiques sont persécutés trii Mexique".
(Et lorsque les catholiques d'Actioll Française
sont persécutés, il faut se réjouir ? )
M. de Menthon qui est un "bon" jeune
homme avertit le public qu'il réalisera, lui.
la Paix universelle par l'Internationale des
jeunes. ( Et ta sœur ? )
Le R. P. de la Brière, qui a beaucoup à se
faire pardonner, exposa et approuva la poli-
tique internationale du Vatican.
Mark Sangnier. le bon apôtre, débita ses
âneries habituelles, Son public n'est pas
difficile.
Pendant le discours de M. Jules Zirnlield,
Mgr. Julien lisait "Le Peuple" organe de la
C. G. T. de M. Jouhaux, L'orateur fit une
prophétie que ses auditeurs n'attendaient
certes pas : Les guerres de peuples
n'existeront plus, mais peut-être verrons-
nous les guerres de classes
M" Malaterre-Sellier débita des gen-
tillesses à M. Aulard. approuvée par Mgr.
Julien,
Ce fut en somme une réunion" bien
consolante
Si après cela les Boches continuent à
préparer leur revanche et à s'armer encore
ils ne sont, vraiment pas gentils. ni
consolunts,
Morale : Préparez le désarmement moral
de-voti-e pays avec un" franc-maçon anticlé-
rical. vous serez béni ;
Défendez votre pays, ayez en horreur ces
parlotes humanitaires qui se terminent tou-
jours par des - milliers et des milliers de
cadavres "couchés n'oids et sanglants sur
leur terre mal délendue": collaborez, pour
sauver vos enfants, avec un incroyant res-
pectueux de l'Eglise, vous serez mis à
nndex et considéré comme péclieur public
Chez l'adversaire.
Une Réunion manquée
C'est celle que le parti communiste avait
projeté de tenir à Saint-Martin-d'Estréaux
le dimanche S avril.
Deux camarades prolétaires, les citoyens
Laporte et Follet (l'un exerçant la profes-
sion de député et l'autre aspirant à le deve-
nir) étaient venus spécialement de Paris,
non sans avoir fait escale à Cours, et autres
communes du Rhône et de la Loire. Ils
devaient dispenser la bonne parole aux
masses ouvrières et paysannes conviées à
une giTi-ande réunion publique,
A l'heure dite ils s'installent dans la salle
de réunion pour y attendre la pratique, Un
quart d'heure se passe, puis une demi-heure,
Les minutes s'ajoutent aux minlltes, et rien,
toujours rien. Heureusement la salle se
trouvait être une salle de café. Les orateurs
en quête d'auditeurs trompèrent l'attente er
buvant force apéritifs.
Ils perdirent cependant patience, et
comme ce n'était pas suffisant pour leur
amour-propre que de parler devant des
chaises, vides ils décidèrent d'un stratagème,
renouvelé de Mahomet :
Puisque les auditeurs ne viennent pas à
nous, eh ! bien nous irons à eux !
Voilà pourquoi nos hommes se retrou-
vèrent comme par hasard devant la porte
de l'église, à la sortie de la gmnd'messe,
L'un d'eux, juché sur une pierre, se mit er
devoir de racoler les fidèles.
Voyez d'ici le tableau : Les braves catho-
liques de St-Martin invités à aller recevoir,
après celle de l'Evangile du dimanche. les
lumières du "camamde" Laporte, Iwédica-
teur de l'évangile de Lénine.
Succès d'hillll'ité,
Nos orateurs réintégrèrent alors leur salle
de café. Là ils entreprirent d" "éclairer" les
consommateurs qui, entretemps s'étaient
attablés comme à l'ordinaire devant Ir.
tournée dominicate,
Laporte et Follet essayèrent de faire
passer les communistes pour de petits saints,
ennemis de toute violence. Sur l'interven-
tion d'un patriote présent ils essayèrent
même de faire accroire que dans les atten-
tats comme celui de la rue Damrémont, ou
celui plus récent de Saint-Etienne. c'étaient
eux, bons communistes, qui avaient été
attaqués par les patriotes avides de sang et
de carnage.
Voyant tout de même que les consomma-
teurs présents n'étaient pas faits pour rece-
voir des "coups de masse" tle ce calibre le
camarade Laporte changea alors de sujet.
Mais ce fut pour se faire prendre à nouveau
en flagrant délit de mensonge par un autre-
patriote de l'assistance. notre ami Alarius
Denis, qui lui posa des questions troublantes
auxllllelles il 11e put répondre.
Et comme les conversations particulières
- un instant interrompues - reprenaient leur
train dans les groupes, autour des tables, le
citoyen député rassembla ce qui lui restait
de voix pOLI" engager ceux qui compren-
nent (?) à faire ouvertement profession de
foi communiste, Un silence amusé salua cet-
te fière harangue, car apparemment tout le
monde avait compris que le camarade-dépu-
té avait hâte de mettre la porte entre lui et
son piteux échec.
C'est ce qu'il fit peu après, suivi de son état-
major, qui n'osa même pas rédiger un ordre
du jour commémorant cette belle conférence.
N'empêche que la Tribune qui ne
craint pas de se prostituer à Moscou, publia
un compte-rendu dithyrambique. où il était
dit en substance que la réunion avait eu un
grand succès et que les camelots du roi er
avaient pris la jaunisse,
J'te crois. Benoît,
Le Chroniqueur,
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