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Le 10 octobre, le régiment regagnait à peu de chose près ses
anciennes positions à Neuville-Saint-Waast. Le lendemain, on
tentait une nouvelle attaque pour s'emparer de la crête de
Vimy, cette fois sans idée de rupture du front, mais pour s'as-
surer de meilleures positions d'hiver. L'attaque, menée de fa-
çon analogue et avec des moyens inférieurs à celle du 25 sep-
tembre, échoua complètement.
C'était fini pour la saison : l'hivernage allait commencer. Il
fut particulièrement pénible, aussi bien du fait de l'ennemi que
du fait de l'hiver et de la nature des lieux.
Le terrain sur lequel l'infanterie et même l'artillerie devaient
s'organiser, venait d'être bouleversé pendant des mois de luttes.
Il fallait créer ou entretenir des kilomètres de boyaux, car les
vues de l'ennemi empêchaient de circuler autrement que par
eux dans le jour. Le sol, constitué par un limon dont l'épais-
seur atteignait parfois 5 et 6 mètres, se réduisait sous les pieds
en une boue grasse et sans fond; les parois des tranchées et
des boyaux s'effondraient en masses pâteuses. On a, vu des
abris, dont l'entrée donnait sur un boyau, se remplir de boue
liquide où des gens, circulant de nuit, trouvaient une mort
affreuse par enlisement. D'autre part, l'ennemi, qui avait été
menacé sur cette position vitale, était sur ses gardes et nous
harcelait sans cesse. On ne pouvait amener le ravitaillement,
les munitions, les matériaux de toutes sortes que de nuit. Ce
sont de véritables prodiges qu'ont accomplis les braves con-
ducteurs qui assuraient ce rude service' par des nuits noires,
sous des rafales de pluie, sous les tirs de harcèlement de l'en-
nemi, venant jusqu'aux positions à travers des terrains boueux
coupés de tranchées, semés de trous d'obus, tels que, parfois,
un caisson et six chevaux culbutaient et disparaissaient dans
l'un d'eux.
Le personnel des batteries de tir fournit un effort gigantes-
que, construisant des positions puissamment protégées, assu-
rant la garde de l'infanterie avec une vigilance jamais en dé-
faut, remplissant, parfois, ses missions sous des bombarde-
ments effroyables par obus de gros calibres, que l'ennemi ré-
glait à vue du haut de ses ballons.
Pour en donner une idée, il suffira de rappeler les deux ci-
tations obtenues coup sur coup par la 86 batterie :
La 8' batterie du 34' R. A. C., sous le commandement de son chef, le
capitaine Roche (Jean-Hugues-Gabriel). — Les 30 et 31 octobre 1915, pen-
dant une attaque allemande dirigée sur nos lignes, a été soumise à un vio-
lent bombardement d'obus de gros calibre qui a écrasé plusieurs abris et
Le 10 octobre, le régiment regagnait à peu de chose près ses
anciennes positions à Neuville-Saint-Waast. Le lendemain, on
tentait une nouvelle attaque pour s'emparer de la crête de
Vimy, cette fois sans idée de rupture du front, mais pour s'as-
surer de meilleures positions d'hiver. L'attaque, menée de fa-
çon analogue et avec des moyens inférieurs à celle du 25 sep-
tembre, échoua complètement.
C'était fini pour la saison : l'hivernage allait commencer. Il
fut particulièrement pénible, aussi bien du fait de l'ennemi que
du fait de l'hiver et de la nature des lieux.
Le terrain sur lequel l'infanterie et même l'artillerie devaient
s'organiser, venait d'être bouleversé pendant des mois de luttes.
Il fallait créer ou entretenir des kilomètres de boyaux, car les
vues de l'ennemi empêchaient de circuler autrement que par
eux dans le jour. Le sol, constitué par un limon dont l'épais-
seur atteignait parfois 5 et 6 mètres, se réduisait sous les pieds
en une boue grasse et sans fond; les parois des tranchées et
des boyaux s'effondraient en masses pâteuses. On a, vu des
abris, dont l'entrée donnait sur un boyau, se remplir de boue
liquide où des gens, circulant de nuit, trouvaient une mort
affreuse par enlisement. D'autre part, l'ennemi, qui avait été
menacé sur cette position vitale, était sur ses gardes et nous
harcelait sans cesse. On ne pouvait amener le ravitaillement,
les munitions, les matériaux de toutes sortes que de nuit. Ce
sont de véritables prodiges qu'ont accomplis les braves con-
ducteurs qui assuraient ce rude service' par des nuits noires,
sous des rafales de pluie, sous les tirs de harcèlement de l'en-
nemi, venant jusqu'aux positions à travers des terrains boueux
coupés de tranchées, semés de trous d'obus, tels que, parfois,
un caisson et six chevaux culbutaient et disparaissaient dans
l'un d'eux.
Le personnel des batteries de tir fournit un effort gigantes-
que, construisant des positions puissamment protégées, assu-
rant la garde de l'infanterie avec une vigilance jamais en dé-
faut, remplissant, parfois, ses missions sous des bombarde-
ments effroyables par obus de gros calibres, que l'ennemi ré-
glait à vue du haut de ses ballons.
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La 8' batterie du 34' R. A. C., sous le commandement de son chef, le
capitaine Roche (Jean-Hugues-Gabriel). — Les 30 et 31 octobre 1915, pen-
dant une attaque allemande dirigée sur nos lignes, a été soumise à un vio-
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