Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
SÉANCE DU 30 OCTOBRE 1925 427
aux membres de l'assemblée son mémoire intitulé Un coup d'œil sur l'esprit castrais sous la Révolution et l'Empire.
• Après quelques paroles deremerciements émus Mme Durand- Malphettes donne lecture de l'étude suivante ( i) : Par un hasard que je n'essayerai pas d'expliquer, mais pour le moins capricieux, c'est entre mes mains peu expertes en matière d'histoire que sont venus s'échouer les mémoires manuscrits, et certainement inédits, de Magloire Nayral.
Tout le monde connaît ses Biographies Castraises. Ses mé- moires sont encore ignorés du public. Ils ont été découverts dans le fatras de vieux papiers, de vieux registres que toute étude de notaire semble nécessairement traîner après elle dans ses greniers ou ses recoins perdus.
Or, ces mémoires ne sont pas sans intérêt au point de vue de l'histoire locale pour les époques de la Révolution et de l'Empire. Comme l'auteur ne manque ni d'esprit ni de cul- ture, il a bien vu, il conte avec sincérité, il juge toujours avec modération ; et ceci n'est pas sans mérite si l'on veut bien se souvenir que sa famille fut éprouvée par la Révolution.
Ecoutons Nayral : « La Révolution, dont les débuts avaient donné les plus belles espérances aux amis d'une sage liberté, n'était plus dirigée que par des hommes pervers qui profitaient de l'effer- vescence populaire pour commettre impunément des crimes atroces et pour s'enrichir des dépouilles de leurs victimes.
Aussi, voyait-on de tous côtés s'élever contre elle des résis- tances plus ou moins menaçantes dont il était difficile de prévoir les suites. Dans ces circonstances critiques, mon père fut nommé officier municipal ; il employa toute son autorité pour conserver la tranquillité dans sa commune et pour calmer les esprits irrités. Lorsque le parti qui ne voulait que trouble et désordre eut triomphé, ce parti ne put lui pardon- ner la sagesse des mesures qu'il avait prises, conjointement avec ses collègues, et mon père fut arrêté comme modéré et
(1) Le bulletin reproduit le texte publié dans le Journal du Tarn (n" des 7 et 14 nov. 1925).
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