Titre : Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat : compte rendu in-extenso
Éditeur : Journal officiel (Paris)
Date d'édition : 1914-02-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34363182v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 90598 Nombre total de vues : 90598
Description : 13 février 1914 13 février 1914
Description : 1914/02/13. 1914/02/13.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6330696q
Source : Bibliothèque du Sénat, 2012-23800
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
Journal officiel du Ii Février 1914 SÉNAT — SÉANCE DU 13 FÉVRIER Session ordinaire de 1914 151
SÉNAT
Session ordinaire de 1911.
COMPTE RENDU IN EXTENSO. — 15e SÉANCE
Séance du vendredi 13 février.
SOMMAIRE
1. — Procès-verbal.
2. — Communication relative au décès de
M. Bassinet, sénateur de la Seine. — Allocu-
tion de M. le président.
3. — .Tirage au sort des bureaux.
4. — Discussion de l'interpellation deM.Jénou-
vrier sur les causes de la catastrophe de
Melun :
MM. Jénouvrier, Dominique Delahaye, Pon-
teille, Fernand David, ministre des travaux
publics.
Ordre du jour pur et simple. — Adoption.
5. - Suite de la lre délibération sur: 1° la
proposition de loi, adoptée par la Chambre
des députés, ayant pour objet de modifier
l'article 331 du code civil et tendant à la légi-
timation des enfants adultérins ; 2° la propo-
sition de loi de MM. Catalogne et Cicéron,
tendant à modifier l'article 331 du code civil ;
3° la proposition de loi de M. Maxime Le-
comte ayant pour objet de modifier les ar-
ticles 315 et 317 du code civil ; 4° la proposi-
tion de loi de M. Reymonenq, tendant à mo-
fier les articles 63, 313 et 333 du code civil,
en ce qui concerne la légitimation des en-
gants naturels.
Disjonction de la disposition de l'article 1er
relative à l'article 313 du code civil.
Art. 1er (art. 331 du code civil). — Adoption.
Art. 2 et 3 (précédemment adoptés).
Vote sur le passage à une 2e délibération.
— Adoption.
Modification du libellé de l'intitulé de la
loi.
6. — Dépôt par M. Ilervey de deux rapports, au
nom de la-7, commission d'intérêt local, sur
deux projets de loi, adoptés par la Chambré
des députés, autorisant la perception d'une
surtaxe sur l'alcool : -
Le 1er, à l'octroi de Hendaye (Basses-Pyré-
nées) • l'octroi de Bizanos (Basses-Pyré-
Le 2e, a l'octroi de Bizanos (Basses-Pyré-
nées).
7. — Dépôt d'un rapport de M. Riotteau, au
nom de la 1re commission d'intérêt local, sur
le projet de loi, adopté par la Chambre des
députés, relatif à la vente par l'Etat à. la ville
des Sables-d'Olonne du bois de la Rudelière
dépendant de la forêt du Château d'Olonne.
8. — Règlement de l'ordre du jour.
Fixation de la prochaine séance au mardi
17 février.
PRÉSIDENCE DE M. ANTONIN DUBOST
La séance est ouverte à trois heures.
1. — PROCÈS-VERBAL
M. Faisans, l'un des secrétaires, donne
lecture du procès-verbal de la précédente
Béance.
Le procès-verbal est adopté.
, fc* — COMMUNICATION RELATIVE AU DÉCÈS DE
M. BASSINET, SÉNATEUR DE LA SEINE
1 M. le président. Mes chers collègues, j'ai
te regret de vous faire part de la mort de
'«•Bassinet, sénateur de la Seine.
On peut dire que M. Bassinet était entiè-
rement le fils de ses œuvres. Il avait com-
mencé sa vie de travail comme ouvrier
maçon et c'est à force d'énergie et de tena-
cité que de degré en degré, il était devenu
«[repreneur. (Très bien! 1res bien !)
Il servit pendant la guerre de 1870-1871, et
devint ensuite vice-président et président
du conseil général de la Seine. Entré au
Sénat en 1899, il prenait une part active à
nos travaux et intervenait parfois dans les
discussions, surtout dans celles qui intéres-
saient le département de la Seine.
M. Bassinet, qui était un vivant exemple
des possibilités ouvertes à tout travailleur
dans notre démocratie moderne, loin de
rougir de son origine, en tirait une juste
fierté (Très bien ! très bien /), et il était
resté le camarade des ouvriers au milieu
desquels il aimait à vivre. Dans le populeux
arrondissement dont il était maire, il res-
tait aussi en contact étroit avec la classe
laborieuse dont il connaissait mieux que
personne les besoins. Il remplissait les
nombreux devoirs de sa charge avec un
zèle tout particulier qui profitait à la dé-
mocratie et contribuait à répandre et à faire
aimer les opinions républicaines qui avaient
toujours été les siennes. (Applaudisse-
ments.)
Ses amis et ses collègues le regretteront.
En votre nom, j'adresse à sa famille l'ex-
pression de nos bien sincères condoléances.
(Applaudis semen ts unanimes.)
Les obsèques de notre regretté col^gue
auront lieu dimanche 15 février à dix Heures
du matin.
Il va être procédé, messieurs, au tirage au
sort de la députation chargée d'assister aux
obsèques de notre collègue M. Bassinet.
(L'opération a lieu. - Le sort désigne :
MM. Maxime Lecomte, Gabrielli, Camille
Pelletan, Courrégelongue, Potié, Chambige,
Raymond, Darbot, JeanMorel, PaulDoumer,
Bussière, Monsservin, Goy, le comte de
Pontbriand, Basire, Herriot, $abaterie, For-
tin, Cocula, Defumade, Flaissières, Petit-
jean, Lebert, Emile Chautemps, Milliard,
Chapuis.)
3. — TIRAGE AU SORT DES BUREAUX
M. le président. L'ordre du jour appelle
le tirage au sort des bureaux.
(Il est procédé à cette opération.)
4. — DISCUSSION D'UNE INTERPELLATION SUR
LA CATASTROPHE DE MELUN
M. le président. L'ordre du jour appelle
la discussion de l'interpellation de M. Jé-
nouvrier sur les causes de la catastrophe de
Melun.
La parole est à M. Jénouvrier pour déve-
lopper son interpellation.
M. Jénouvrier. Messieurs, vous me par-
donnerez certainement de retenir votre
attention pendant quelques instants, et
d'évoquer de nouveau l'angoisse que res-
sentit le pays lors de la catastrophe de
Melun.
Si, de notre débat, peuvent sortir des ré-
solutions effectives, de nature à empêcher,
dans l'avenir, de tels événements, vous pen-
serez sans doute qu'après avoir pleuré les
victimes, rendu à celles qui sont tombées
dans l'accomplissement du devoir un hom-
mage mérité, il importe de rechercher les
causes d'une pareille catastrophe et de pren-
dre, à cet égard, des mesures nécessaires.
drLe, 'histoire des progrès des chemins de fer
est pour ainsi dire, comme celle des pro-
grès de toute science, jalonnée par des
accidents et souvent, même, par pis que des
accidents. Sans remonter au temps où les
voyageurs étaient enfermés à clef dans les
compartiments de chemins de fer — catas-
trophe de Versailles, mort de Dumont
d'Urville — nous pouvons encore nous sou-
venir du temps où les déraillements étaient
fréquents, occasionnés par des véhicules
trop légers, des rails insuffisamment résis-
tants, ou des courbes de trop faible rayon.
Je m'empresse de reconnaître que les
compagnies de chemins de fer ont remédié
à la plupart de ces défauts. Elles ont étendu
le rayon des courbes, elles ont augmenté le
poids des rails dans des proportions énor-
mes. L'adhérence des véhicules et des loco-
motives à la voie ferrée est maintenant
aussi complète qu'on peut le désirer, et, en
conséquence, la sécurité, à ce point de vue,
est presque complète.
C'est, messieurs, un honneur qui revient
aux directeurs de nos compagnies de che-
mins de fer, et un hommage qu'il faut leur
rendre : les grandes administrations des
compagnies de chemins de fer de France,
disons-le bien vite — et je le dis avant de
critiquer certains agissements — sont l'hon-
neur de l'industrie française. Il suffit de
rechercher d'où viennent ces administra-
teurs, de constater leurs efforts pour recon-
naître que c'est grâce à eux que nous déte-
nons encore le record mondial de la sécu-
rité, de la vitesse et du confortable. (Très
bien !)
Nous détenons le record de la vitesse, et
c'est ici que j'insiste, notamment par ce ra-
pide Paris-Berlin qui franchit, en deux heures
quarante minutes, les 240 kilomètres qui
séparent Paris de la frontière. Mais ne nous
illusionnons pas : ce record peut nous être
enlevé; car, aujourd'hui, c'est un fait d'expé-
rience que nous ne nous contentons pas de
vivre : nous voulons vivre vite, nous vou-
lons aller plus rapidement ; et les voya-
geurs — les nationaux aussi bien que les
étrangers — ne cessent de réclamer des
compagnies de chemins de fer encore plus
de vitesse, toujours plus de vitesse.
Il en résulte que les mesures de sécurité
doivent être encore plus rigoureuses que dans
le passé. Il est un principe quasi absolu en
matière d'exploitation de chemins de fer
étant donnée la vitesse des trains, il faut
que ceux-ci ne rencontrent jamais d'obs-
tacle sur leur route, jamais d'obstacle vo-
lontaire et jamais d'obstacle imprévu ; il
faut, en second lieu — c'est sur ce point
que je me permettrai d'attirer la bienveil-
lante attention du Sénat — que si, par im-
possible, un obstacle se présente devant un
train lancé à grande vitesse, cet obstacle
soit signalé au mécanicien ; il est même
indispensable que ce dernier connaisso
l'obstacle quand même il ne voudrait pai
le connaître.
Parmi les obstacles dont la disparition
est nécessaire, il en est un que l'on doit
signaler avant tous les autres: ce sont lès
passages à niveau. Je reconnais que, dans
la plus large mesure possible, on s'efforce
de les supprimer, en faisant traverser les
voies ferrées par des voies souterraines ou
aériennes.
Ils sont, d'ailleurs, beaucoup plus dange-
reux pour les piétons qui traversent les
voies que pour les voyageurs des trains
parcourant ces voies.
Il faudrait encore faire disparaître ce que,
en langage technique, l'on appelle, d'un
mot un peu bizarre, les cisaillements, c'est-
à-dire les passages à niveau de deux, au
moins, ou de plusieurs lignes de chemin
de fer.
On peut y arriver par un procédé que les
techniciens connaissant à merveille et qui
s'apelle le saul-de-mouton, procédé dont
l'ancienne compagnie de l'Ouest nous a
donné un merveilleux exemple sur la ligne
de Versailles à Paris.
Je reconnais que la construction d'un saut
de mouton —grâce auquel les lignes, au lieu
de se croiser à niveau, passent, les unes
dessus, les autres dessous — est quelquefois
difficile.
M. Gaudin de Villaine. Et onéreuse.
M. Jénouvrier. Onéreuse, c'est vrai; mais
difficile aussi, attendu qu'il faut faire flé-
aitnAT — IN EXTENSO t T
SÉNAT
Session ordinaire de 1911.
COMPTE RENDU IN EXTENSO. — 15e SÉANCE
Séance du vendredi 13 février.
SOMMAIRE
1. — Procès-verbal.
2. — Communication relative au décès de
M. Bassinet, sénateur de la Seine. — Allocu-
tion de M. le président.
3. — .Tirage au sort des bureaux.
4. — Discussion de l'interpellation deM.Jénou-
vrier sur les causes de la catastrophe de
Melun :
MM. Jénouvrier, Dominique Delahaye, Pon-
teille, Fernand David, ministre des travaux
publics.
Ordre du jour pur et simple. — Adoption.
5. - Suite de la lre délibération sur: 1° la
proposition de loi, adoptée par la Chambre
des députés, ayant pour objet de modifier
l'article 331 du code civil et tendant à la légi-
timation des enfants adultérins ; 2° la propo-
sition de loi de MM. Catalogne et Cicéron,
tendant à modifier l'article 331 du code civil ;
3° la proposition de loi de M. Maxime Le-
comte ayant pour objet de modifier les ar-
ticles 315 et 317 du code civil ; 4° la proposi-
tion de loi de M. Reymonenq, tendant à mo-
fier les articles 63, 313 et 333 du code civil,
en ce qui concerne la légitimation des en-
gants naturels.
Disjonction de la disposition de l'article 1er
relative à l'article 313 du code civil.
Art. 1er (art. 331 du code civil). — Adoption.
Art. 2 et 3 (précédemment adoptés).
Vote sur le passage à une 2e délibération.
— Adoption.
Modification du libellé de l'intitulé de la
loi.
6. — Dépôt par M. Ilervey de deux rapports, au
nom de la-7, commission d'intérêt local, sur
deux projets de loi, adoptés par la Chambré
des députés, autorisant la perception d'une
surtaxe sur l'alcool : -
Le 1er, à l'octroi de Hendaye (Basses-Pyré-
nées) • l'octroi de Bizanos (Basses-Pyré-
Le 2e, a l'octroi de Bizanos (Basses-Pyré-
nées).
7. — Dépôt d'un rapport de M. Riotteau, au
nom de la 1re commission d'intérêt local, sur
le projet de loi, adopté par la Chambre des
députés, relatif à la vente par l'Etat à. la ville
des Sables-d'Olonne du bois de la Rudelière
dépendant de la forêt du Château d'Olonne.
8. — Règlement de l'ordre du jour.
Fixation de la prochaine séance au mardi
17 février.
PRÉSIDENCE DE M. ANTONIN DUBOST
La séance est ouverte à trois heures.
1. — PROCÈS-VERBAL
M. Faisans, l'un des secrétaires, donne
lecture du procès-verbal de la précédente
Béance.
Le procès-verbal est adopté.
, fc* — COMMUNICATION RELATIVE AU DÉCÈS DE
M. BASSINET, SÉNATEUR DE LA SEINE
1 M. le président. Mes chers collègues, j'ai
te regret de vous faire part de la mort de
'«•Bassinet, sénateur de la Seine.
On peut dire que M. Bassinet était entiè-
rement le fils de ses œuvres. Il avait com-
mencé sa vie de travail comme ouvrier
maçon et c'est à force d'énergie et de tena-
cité que de degré en degré, il était devenu
«[repreneur. (Très bien! 1res bien !)
Il servit pendant la guerre de 1870-1871, et
devint ensuite vice-président et président
du conseil général de la Seine. Entré au
Sénat en 1899, il prenait une part active à
nos travaux et intervenait parfois dans les
discussions, surtout dans celles qui intéres-
saient le département de la Seine.
M. Bassinet, qui était un vivant exemple
des possibilités ouvertes à tout travailleur
dans notre démocratie moderne, loin de
rougir de son origine, en tirait une juste
fierté (Très bien ! très bien /), et il était
resté le camarade des ouvriers au milieu
desquels il aimait à vivre. Dans le populeux
arrondissement dont il était maire, il res-
tait aussi en contact étroit avec la classe
laborieuse dont il connaissait mieux que
personne les besoins. Il remplissait les
nombreux devoirs de sa charge avec un
zèle tout particulier qui profitait à la dé-
mocratie et contribuait à répandre et à faire
aimer les opinions républicaines qui avaient
toujours été les siennes. (Applaudisse-
ments.)
Ses amis et ses collègues le regretteront.
En votre nom, j'adresse à sa famille l'ex-
pression de nos bien sincères condoléances.
(Applaudis semen ts unanimes.)
Les obsèques de notre regretté col^gue
auront lieu dimanche 15 février à dix Heures
du matin.
Il va être procédé, messieurs, au tirage au
sort de la députation chargée d'assister aux
obsèques de notre collègue M. Bassinet.
(L'opération a lieu. - Le sort désigne :
MM. Maxime Lecomte, Gabrielli, Camille
Pelletan, Courrégelongue, Potié, Chambige,
Raymond, Darbot, JeanMorel, PaulDoumer,
Bussière, Monsservin, Goy, le comte de
Pontbriand, Basire, Herriot, $abaterie, For-
tin, Cocula, Defumade, Flaissières, Petit-
jean, Lebert, Emile Chautemps, Milliard,
Chapuis.)
3. — TIRAGE AU SORT DES BUREAUX
M. le président. L'ordre du jour appelle
le tirage au sort des bureaux.
(Il est procédé à cette opération.)
4. — DISCUSSION D'UNE INTERPELLATION SUR
LA CATASTROPHE DE MELUN
M. le président. L'ordre du jour appelle
la discussion de l'interpellation de M. Jé-
nouvrier sur les causes de la catastrophe de
Melun.
La parole est à M. Jénouvrier pour déve-
lopper son interpellation.
M. Jénouvrier. Messieurs, vous me par-
donnerez certainement de retenir votre
attention pendant quelques instants, et
d'évoquer de nouveau l'angoisse que res-
sentit le pays lors de la catastrophe de
Melun.
Si, de notre débat, peuvent sortir des ré-
solutions effectives, de nature à empêcher,
dans l'avenir, de tels événements, vous pen-
serez sans doute qu'après avoir pleuré les
victimes, rendu à celles qui sont tombées
dans l'accomplissement du devoir un hom-
mage mérité, il importe de rechercher les
causes d'une pareille catastrophe et de pren-
dre, à cet égard, des mesures nécessaires.
drLe, 'histoire des progrès des chemins de fer
est pour ainsi dire, comme celle des pro-
grès de toute science, jalonnée par des
accidents et souvent, même, par pis que des
accidents. Sans remonter au temps où les
voyageurs étaient enfermés à clef dans les
compartiments de chemins de fer — catas-
trophe de Versailles, mort de Dumont
d'Urville — nous pouvons encore nous sou-
venir du temps où les déraillements étaient
fréquents, occasionnés par des véhicules
trop légers, des rails insuffisamment résis-
tants, ou des courbes de trop faible rayon.
Je m'empresse de reconnaître que les
compagnies de chemins de fer ont remédié
à la plupart de ces défauts. Elles ont étendu
le rayon des courbes, elles ont augmenté le
poids des rails dans des proportions énor-
mes. L'adhérence des véhicules et des loco-
motives à la voie ferrée est maintenant
aussi complète qu'on peut le désirer, et, en
conséquence, la sécurité, à ce point de vue,
est presque complète.
C'est, messieurs, un honneur qui revient
aux directeurs de nos compagnies de che-
mins de fer, et un hommage qu'il faut leur
rendre : les grandes administrations des
compagnies de chemins de fer de France,
disons-le bien vite — et je le dis avant de
critiquer certains agissements — sont l'hon-
neur de l'industrie française. Il suffit de
rechercher d'où viennent ces administra-
teurs, de constater leurs efforts pour recon-
naître que c'est grâce à eux que nous déte-
nons encore le record mondial de la sécu-
rité, de la vitesse et du confortable. (Très
bien !)
Nous détenons le record de la vitesse, et
c'est ici que j'insiste, notamment par ce ra-
pide Paris-Berlin qui franchit, en deux heures
quarante minutes, les 240 kilomètres qui
séparent Paris de la frontière. Mais ne nous
illusionnons pas : ce record peut nous être
enlevé; car, aujourd'hui, c'est un fait d'expé-
rience que nous ne nous contentons pas de
vivre : nous voulons vivre vite, nous vou-
lons aller plus rapidement ; et les voya-
geurs — les nationaux aussi bien que les
étrangers — ne cessent de réclamer des
compagnies de chemins de fer encore plus
de vitesse, toujours plus de vitesse.
Il en résulte que les mesures de sécurité
doivent être encore plus rigoureuses que dans
le passé. Il est un principe quasi absolu en
matière d'exploitation de chemins de fer
étant donnée la vitesse des trains, il faut
que ceux-ci ne rencontrent jamais d'obs-
tacle sur leur route, jamais d'obstacle vo-
lontaire et jamais d'obstacle imprévu ; il
faut, en second lieu — c'est sur ce point
que je me permettrai d'attirer la bienveil-
lante attention du Sénat — que si, par im-
possible, un obstacle se présente devant un
train lancé à grande vitesse, cet obstacle
soit signalé au mécanicien ; il est même
indispensable que ce dernier connaisso
l'obstacle quand même il ne voudrait pai
le connaître.
Parmi les obstacles dont la disparition
est nécessaire, il en est un que l'on doit
signaler avant tous les autres: ce sont lès
passages à niveau. Je reconnais que, dans
la plus large mesure possible, on s'efforce
de les supprimer, en faisant traverser les
voies ferrées par des voies souterraines ou
aériennes.
Ils sont, d'ailleurs, beaucoup plus dange-
reux pour les piétons qui traversent les
voies que pour les voyageurs des trains
parcourant ces voies.
Il faudrait encore faire disparaître ce que,
en langage technique, l'on appelle, d'un
mot un peu bizarre, les cisaillements, c'est-
à-dire les passages à niveau de deux, au
moins, ou de plusieurs lignes de chemin
de fer.
On peut y arriver par un procédé que les
techniciens connaissant à merveille et qui
s'apelle le saul-de-mouton, procédé dont
l'ancienne compagnie de l'Ouest nous a
donné un merveilleux exemple sur la ligne
de Versailles à Paris.
Je reconnais que la construction d'un saut
de mouton —grâce auquel les lignes, au lieu
de se croiser à niveau, passent, les unes
dessus, les autres dessous — est quelquefois
difficile.
M. Gaudin de Villaine. Et onéreuse.
M. Jénouvrier. Onéreuse, c'est vrai; mais
difficile aussi, attendu qu'il faut faire flé-
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