Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1932-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 14 juin 1932 14 juin 1932
Description : 1932/06/14 (Numéro 25352). 1932/06/14 (Numéro 25352).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k632912c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2008
N° 25.352 ■ 3t RU1-7IN . I^e n° 0,25
LA TEMPERAT URE
Hteiy à Pari» : +26°. Temps couvert.
■ Probabilités - pour aujourd'hui : Bru
meux, trois quarts couvert avec éclair-
•cles, orages.
Température : A Paris, mftxira. *+ 27".
Soleil.: Iev. 4 h. 48; couch. 20 h. 53.
' Xnile : Pr. Q. le 11; Pl. lune le 18. .
A O A
/"«H C
niïïiïPTn ^
LylUU U J lui t
Mardi 14 Juin 1932
HEURES DU MATIN:.
Édition de Paris
A PROPOS DE L'INCENDIE
; DU « GEOR GES-PH ILIPPAR »
QU'EST-CE QU'UNE
commission d'enquête '
maritime ?
Il ne faut pas s'abuser
sur l'étendue
des pouvoirs qu : elle possède
On. a pu s'étonner, en présence
des témoignages fournis par cer
tains passagers du Georges-Philip-
par, qu'une instruction judiciaire
. n'ait pas encore été ordonnée. Et
l'on se demande pourquoi. Es
sayons d'en expliquer la raison, qui
tient à l'état actuel de la réglemen
tation maritime.
' . Depuis que la loi du 17 décembre
1926, vrai monument historique, a
prononcé l'abolition des tribunaux,
dits d'exception, spéciaux à la mari-
ne marchande, la juridiction com
pétente est celle du droit commun,
à savoir celle du tribunal correc-
• tionnel. Mais ce tribunal — c 'est ce
qu'on ignore en général — n'est
apte à juger l'affaire que s'il est
saisi par un « avis conforme 3> de
l'autorité maritime locale, c'est-à-
dire de l'administrateur de l'Ins-
• cription Maritime. On sait que le
corps des administrateurs, dans les
ports de commerce, est préposé à la
surveillance de la pêche et de la na
vigation, à la tenue des matricules
et qu'il passe à bon droit pour le
tuteur des gens de mer. Si l'admi
nistrateur ne donne pas son « avis
conforme », les juges correctionnels
ne peuvent rien. A vrai dire, cette
décision par oui ou non n'est prise
par l'administrateur qu'après con
sultation de deux assistants, un ins
pecteur de la navigation et un ca
pïtaine au long cours. Telle est la
marche normale d'une information
maritime et c'ést d'après cette pro
cédure que se sont réglés depuis
1926, tous les cas de pratique cou
rante. : ^ -
Mais la' catastrophe du Georges-
Philippar, par sa gravité et ses cir
constances, sort tellement de l'ha
bitude et a si profondément inquié
té l'opinion, que le ministre chargé
de la Marine marchande,. chef du
corps des administrateurs de l'Ins
cription Maritime, a prescrit des
garanties supplémentaires. Aux
deux « assistants » dont il vient
d'être parlé s'est substituée une
• commission d'enquête, nommée par
le; ministre et composée de sept
membres choisis parmi les plus hau^
tes compétences. Et c'est cette com
mission qui, dans le sëcret le plus
absolu, depuis le 1" jilin, procède
aux. interrogatoires et s'efforce de
recueillir des ' précisions. Pourtant
l'enquête ainsi menée, il ne faut pas
l'oublier, conserve son caractère pu
rement consultatif ; destinée à
fixer l'opportunité de « l'avis con
forme », elle se borne, en principe,
à examiner dans l'hypothèse ac
tuelle, qui est celle de l'abandon du
navire, si le capitaine a exécuté
toutes les consignes et fait complè
tement son devoir. Elle n'a pas qua
lité, en cas de découverte d'un at
tentat, pour inculper le ou les au
teurs du crime. Aussi, dans un mois
• environ, lorsqu'elle aura terminé ses
travaux, il se peut que le public soit
- déçu d'en apprendre la nature toute
spéciale et de constater qu'ils n'a
boutissent pas à l'élucidation du
point capital : l'incendie est-il, ou
n'est-il pas, purement accidentel ?
Tout ceci est assez compliqué et
le paraît encore davantage. Mais il
fallait bien dire, en présence des
r commentaires publiés ici et là sur
le rôle et les attributions de la com
mission d'enquête, que cet aréopage
administratif et technique ne pos-
■ sède nullement les pouvoirs en quel
que sorte discrétionnaires qu'on lui
prête communément' et que ses in
vestigations sont forcément limi
tées au but particulier que lui as
signe le règlement, à savoir guider
l'administration de la marine mar
chande vers une décision et lui
permettre, s'il y a lieu, de saisir le
tribunal correctionnel.
On conçoit, dans ces conditions,
que l'opinion, émue d'un désastre
qui a coûté cinquante vies humaines
et la perte d'un superbe paquebot,
réclame plus de célérité, plus de lu
mière, plus d'extension à l'enquête
et souhaite qu'on arrive rapide
ment, en dehors des formules res
trictives imposées par l'application
' de la réglementation en vigueur, à
. une conclusion qui donne satisfac
tion au légitime besoin qu'a le pays
d'être complètement renseigné et
définitivement rassuré.
Jean La Veyrie.
MM. HERRIOT ET MACDONALD
sont ar rivés à Genève h ier soir
Ils avdiént quitté Paris dans la matinée
accompagnés de M. Paul-Boncour, de sir J. Simon
et des experts français et britanniques
Le départ c! En haut, de gauche à droitelord Tyrrell, MM. René Renoult, Herriot, Mac-
Donald, Paul-Boncour et-, sir John Simon qu'on aperçoit au-dessus de la tète'
de ce dernier. En bas, le président du Conseil salue.par la foule au moment du
départ du train. (Ph. P.J.)
M. Dayila. chef de la Junte
révolutionnaire chilienne
démissionne
Le colonel Grevé qui imposa
la démission de . M, Davila *
•(Voir notrç dépêche en tro.slèoie page)
- (De notre envoyé spécial) •
Genève, 13 Juin.— Il n'est pas besoin
d'être très optimiste,: ni très perspicace,
pour constater que les conférences qui
vont traiter^ à Genève et à Lausanne, du
désarmement et des réparations, furent
précédées de signes avant-coureurs du
meilleur augure. Naturellement, rien nie
dit qu'elles; s'inspireront jusqu'au bout
de cet état d'esprit;" qui se manifesta no
tamment/ lprs.i des .entretiens de. Paris.,
Mais une atmosphère est déjà créées ne
serait-ce que du côté franco-anglais. ■.
lia presse britannique,'qui ne pécha
pas toujours par, excès- de tendresse à
notre égard, découvre- tous les bienfaits
que l'on peut attendre d'une politique
amicale entre les deux pays et-d'une col
laboration basée, sinon sur une commu
nauté d'intérêts, tout au moins sur une
sympathie réciproque.
Enfin, comme les deux an^is qu'ils onti
été dans le passé, qu'ils continuent d'être
et qu'ils entendent demeurer toujours,
MM. Herriot et MacDouald, imités en?
cela par M. Paul-Boncour et sir John
Simon,- ont donné à leur entourage, au
cours du voyage de Paris à Genève, le
spectacle réconfortant de. deux» hommes -
devisant. familièrement entre eux, en
toute confiance et en toute, cordialité.;
Ensemble, ils déjeunèrent. Ensemble on
les vit prendre-le :thé' -etT: ensemble, ils
fumèrent, en se servant, l'un de la ciga
rette,; l'autre de sa fameuse pipe.
Et, quand, ils arrivèrent > à Genève,
bien malin cçjui qui aurait deviné entre
eux le moindre. sujet' de désaccord.
Dans tous les cas,, nous pouvons, affir
mer qu'ils ont; du moins, ce point de
vue commun' -aboutir - définitivement,
Tenter de relever, d'une main; l'écono
mie du monde bouleversée etv.lui .appor
ter, de l'autre;-'des gages., assurés de
paix. - ,
L'Angleterre'•te'sRrâhière,' ' doit sou
haiter avec; quelle:. : ardeur .'d'éclairer -son
horizon : -politique .«•• 'Hier, - c'étaient; pour
elle, les négociations'^ans résultat entré
Londres et ? . I?uWin; : •: demain;'sonnera
l'heure de .,"Ja,- 'Conférence ,.inter*im>pé-:
riale - d'Ottawa; si-,grosse 'pour -les- desti-:
nées' du Royaume-Uni : ;' aujourd'hui,' il
lui faut" intervenir . dans" un,'fçèlenîen(r
de cpmptes . international et préparer,
en même: teny^què cëliè^ du'fflonder: sa
propre - sécurité. r 'Si --Importantes que
soient ces deux :derrilères, questions,u on
constate ' 'qu'elles, "ne " retiennent pa,s
seules' l'attention dé>Mf "McDonald' et
de sir John'Simon.""" ,
Les. soucis de l'Angleterre
L'Angleterre en 'est arrivée aû point
où les soucis "d'ordre ftit^rieur' l'empor-
tent' presque: sur •.cëuxvd- , ordr"e : e*xtérieur.-
Elile - a hâte, d'en-finir avec.-les - uns - pour
pouvoir examiner 'ensuite lès 'autres à
tête' repesée.: C'est ^pourquoV .noas:
croyons savoir qu'au cours «Je ces-deux,
conférence, : notamiûeiit:;çelle de Lau
sanne, elle proposera -.des' solutions ter
mes, oàpables 'de mettre .le pbint final
au débat : "remise piiré-^fc -simple' de'
leurs deites; envers elle", aux -nations qui,
à leur tour, renonceraient .à. leur créan-'
ce sur l'AHemagîie. ' Teilé. sera, sans
doute, la propositiojn*-que l'Angleterre 1
fera, par l'interméaiaiTe'dè- son premier
ministre. Kle sera .vraisemblablement
suivie -sur cette Voie; par ■ l'Italie, parti
san comme elle du coup 'd!ëponge défini
tif sur- l'ardoise. ,
Quelle -sera- alors l'attitude de M.' Her-
riot ? De toute façon, ejest à ce moment-
là que nous verrons quels fruits ont porté
les entretiens • préliminaires dé: Paris' et-
les conversations familières du rapide de
Genève. Sortant de la Conférence du
Désarmement, dont les destinées sont si
intimement liées à celle des réparations,-:
M*. Herriot, qui garde une prudente ré
serve sur ; ses : intentions, - pourrait. fort
bien se montrer partisan ; d'une solution*
provisoire, quelque chose cortime une
prolongation du moratoire-Hooverce qui,
en définitive, ne changerait pas grand'-
chose à la situation actuelle.
Les Etats-Unis; eux/se tiennent à l'é
cart dej nèeDtistions de Lausanne, qui
de. i'XKî;ont; de ce fait, beaucoup-moins
un© conférence des dettes, qu'une confé
rence -des réparations. Les Etats-Unis
sont irréductibles. Le coup d'éponge pas
sé d'un geste large sur les vieux comptes
de la guerre leur apparaît comme une
libéralité inacceptable, qui se solderait
pour eux . par une perte de quelque 22
milliards.
C'est pourquoi on les sent, dans-l'om
bre, conquis- à la, cause de la France et
plus solidement ancrés encore sur leurs,
positions; qu'ils se trouvent à' leur tour!
en face,d'une situation intérieure lourde
d'inconnu, menacés par les mêmes fléaux
qui, depuis trois ans, désolent le vieux
monde, en un moment de leur histoire, en
un mot où le moindre geste d'impré
voyance pourrait avoir de redoutables
effets.
Le rôle de l'Allemagne
Le débiteur le plus lourdement en
detté, le pays : où l'avenir se cache der
rière un triple horizon d'hésitations, de
menaces et, tout de même aussi, d'es
poirs, l'Allemagne, se présente égale
ment à Genève et à Lausanne à une des
heures les plus troublées de son his
toire. Ne rappelons pas ce que tout le
monde sait, ne seraient-ce que les évé
nements --.de ces derniers jours : coup
d'Etat d'Hindenburg, manifeste de von
Papen, discours de M. von Gayl, autant
d'événements qui éclairent à la lueur
d'un fait qu de quelques paroles l'ef
froyable drame intérieur où l'Allemagne
républicaine se débat. En ce qui con
cerne les réparations, on connaît la po
sition du Reich : irréductible, autant
que les Etats-Unis, en ce qui concerne
les dettes. , • ■ ■
Pourtant, on prête à M. von Neurath,
le : nouveau - ministre des Affaires étran
gères d'Allemagne, l'intention de trou
ver coûte que coûte un terrain d'entente
avec la-France sur le chapitre du désar
mement et des réparations. Il convient
dei souligner tout ce qu'un pareil désir
comporte de bon pour l'avenir. Peut-
être 'faut-il y voir une preuve que l'Al
lemagne, alertée par le changement
d'attitude subit de l'Angleterre pour la
France, mesure tout à coup - les effets
produits en dehors de ses frontières par
quelques fâcheux soubresauts de sa fiè
vre-nationaliste. — Jean Couvreur.
(Voir 'la suite en troisième page)
Les empoisonnements
de Saint-Pargoire
avaient bien été
causé s par l'a rsenic
Le. frère soupçonné
a été inculpé
Montpellier, 13 Juin. — Après un
long sommeil apparent, l'affaire des
empoisonnements de Saint-Pargoire va
rebondir à la suite du dépôt du rap
port des experts.
On sait que, le 14 décembre dernier,
le docteur Coulomb, médecin à Saint-
Pargoire était appelé à donner ses soins
à un client, M. Augustin Adje qui avait
été pris d'un malaise subit. Le praticien
crut reconnaître des symptômes : d'un
empoisonnement par l'arsenic. Comme
avec M. Augustin Adje, sa femme, - sa
petite fille de 8 ans, deux ouvriers, les
Ireres Imbert, et la femme de l'un d'eux
avaient subi un commencement de ma
laise, on pensa que le vin bu par tous
les malades pouvait être cause de leur
intoxication. Un échantillon de ce vin
fut aussitôt prélevé et confié pour ana
lyse au professeur Fonzes-Diacon. Une
plainte fut déposée et le 1" janvier M.
Chante, juge d'instruction, ouvrit une
information. La police mobile fut char
gée de procéder à une enquête minu
tieuse, le docteur Alicot fut commis en
qualité de médecin légiste pour exami
nér les victimes, MM. Faret et Fonzes
Diacon furent chargés de procéder à des
analyses officielles.
Le premier, le docteur Alicot déposa
son rapport ; il concluait que M. Adje
présentait des signes certains d'intoxi
cation arsenicale et que les troubles
éprouvés par sa femme paraissaient pro
venir de la même- cause. Le commissaire
de la police mobile Dôme, assisté de
l'inspecteur Pujol. arrivait à ramasser
tout un faisceau de présomptions graves
contre le frère de la victime, Emile
Adje. 39 ans, qu'accusait déjà la rumeur
publique.
Le frère soupçonné a été inculpé et
sera interrogé incessamment. Le docteur
expert, chargé de l'analyse du vin, a
en effet conclu formellement que le vin
contenait 140 milligrammes d'arsenic
par litre, alors que 120 constituent une
dose suffisante pour occasionner la
mort.
Le professeur Fonzes-Diacon avait
été chargé d'analyser les cheveux des
victimes, point de repère efficace des
empoisonnements par l'arsenic. Or,
l'éminent expert déclare qu'il a trouvé
des traces d'arsenic suffisantes dans les
cheveux d'Augustin Adje, de sa femme
et d'un de leurs domestiques, Alphonse
Imbert.-
L'instruction va poursuivre sans ar
rêt ses " recherches pour éclaircir com
plètement le mystère qui plane encore
sur cette affaire.
LE "CHAMPLAIN"
Jeudi prochain aura lieu, au Havre,
l'inauguration d'un nouveau paquebot de
la Compagnie Générale Transatlanti
que; • -a- --été construit • aux- chantiers
de Sgint-Nazaire-Penhoët.
- Ce paquebot, qui jauge 28.000 tonnes,
et peut recevoir 1.053 passagers de tou
tes classes, est-muni de tout ce que l'in
géniosité moderne a produit pour assu
rer et le confort et la sécurité des
voyageurs.
Il porte-le nom de Champlain, en
hommage à la mémoire de l'un des plus
admirables pionniers de la plus grande
France : Samuel Champlain,'explora
teur de la « Nouvelle France », fonda
teur de Québec et créateur du Canada
français.
Voici la reproduction du buste de
Champlain, qui figurera sur le' navire
et dont le socle porte les armes de Qué
bec. C'est l'œuvre de l'un des maîtres
de la statuaire : M. Alphonse Terroir,
grand-prix de Rome et médaille d'hon
neur du Salon des Artistes français.
TRAGIQ UE ACCIDENT k PIERB EFITTE
Uns auto transportant sept voyageurs capote
Deux d'entre eux sont lues, les cinq autres grièvement blessés
La voiture aprèa raocident. En médaillon, le chauffeur A. Lebon (PA, P./^
Çfolr l'article en quatrième page) ; - .
DRAME SANGLANT
DANS LA BANLIEUE DE TOULOUSE
Un charpentier blesse
un employé des P. T. T.
ainsi que là receveuse
d'un tramway
et tente de se suicider
On croit qu'il ' s'agit
d'une rivalité d'amour
Toulouse, 13 Juin. — Un drame rapide
et sanglant s'est déroulé, hier soir, dans
un tramway de la banlieue toulousaine.
Des voyageurs se pressaient sur la plate
forme de la motrice et Mme Louise Bal
sa accomplissait sa tâche de receveuse,
quand, soudain, sous les yeux des voya
geurs stupéfaits, Henri Aste, 48, ans,
charpentier, demeurant à Toulouse, sor
tit de sa poche un revolver à barillet et,
visant M. Henri Verger, employé des P.
T.T. qui se trouvait à côté de la rece
veuse, l'abattit d'une balle dans la poi
trine. Grièvement atteint, M. Henri Ver
ger s'affaissa au milieu des cris des té
moins, Aste tira de nouveau, atteignant
cette fois Mme Balsa au bras droit.
D'un vigoureux coup de frein, le watt-
man arrêta aussitôt la motrice et le
premier moment d'émoi passé, on - se
porta au secours des victimes. Profitant
de cet instant, Aste posa le canon de
son arme contre sa tempe droite et es
saya de se faire sauter la cervelle. Il ne
réussit qu'à se faire une-horrible blessure
au crâne.. Les blessés ont été transportés
à l'hôpital. Seul l'état de M. Verger.est
très grave. L'enquête menée par la po
lice n'a pas encore pu déterminer le mo
bile de ce drame rapide. On incline à
penser, toutefois, qu'il s'agit-d'une riva-;
lité.. amoureuse.
UN AVIATEUR QufntVIENT DE LOIN
M. Lebrun aux courses de Vincennes
-, . ' . i.. v ■ " ' , ^
pour le Prix du Président de la République
«.A »,
M. Albert Lebrun dans la tribune présidentielle, entre le président de la Société
du demi-sang, à sa droite, et MM. Abel Gardey et Henry Chéron En bas, l'arri
vée de < Gaël», à M. A. Col, monté par Perlbarg, qui emporte le prix de
300.000 francs, devant « Guipava »
Stanley Hausner et sa femme
avant le départ du pilote polonais pour
la 'traversée de l'Atlantique
DRAME DE FAMILLE A ARGENTEUIL
AU COURS D'UNE DISCUSSION
UN MANŒUVRE
est mortellement blessé
par son frère
Un pénible drame de famille s'est
déroulé hier soir à Argenteuil. Dans
une chambre meublée, 70, Grande-Rue,
habitait un jeune manœuvre de 20 ans.
René Dubrocq. Le frère de celui-ci.
Maurice, 18 ans, demeurait également à
Argenteuil, 12 bis, rue des Gobelins. Les
deux frères passaient fréquemment la
soirée ensemble. Hier, vers 22 heures,
alors que René et Maurice Dubrocq se
trouvaient tous les deux dans la cham
bre du premier, une discussion, dont le
motif n'a pu être établi de façon pré
cise, éclata. Soudain, au paroxysme de
la colère, le plus jeune des deux frères
sortit un-couteau de sa poche et en
frappa violemment son frère au bas-
ventre; le blessé s'effondra, appelant
au secours. Des voisins accoururent,
mais ne trouvèrent plus que René Du
brocq râlant. Transporté à l'hôpital, ie
blessé.y fut immédiatement admis; son
état est désespéré.
Le commissaire de police, alerté, pro
céda à une première enquête et fit
rechercher, le fratricide. Maurice Du
brocq fut arrêté peu après, alors qu'il
errait dans les rues d'Argenteuil.
Aux Vérités <
de La Palisse
Parmi les vœux présentes à M. Dala-
dier par les délégués de la Fédération
nationale du sous-sol figure celui d'une
réduction de la journée de travail dans
les mines.
Il suffit de lire le texte du communi
qué pour voir que les intéressés se ren
dent compte, comme le Ministre, que
semblable mesure exige une entente in
ternationale.
Or, l'expérience a montré que cet ac
cord n'est pas facile à réaliser. Mais
elle a montré aussi que des accords ana
logues n'étaient pas toujours observés à
la lettre, du moins par les autres peuples.
On saisit là sur le vif ce qui manque
toute législation internationale. Il lui
manque l'organe qui contrôle le délit et
le pouvoir qui le réprime.
Chaque pays entend rester maître de
l'exécution du contrat; Et beaucoup de
gouvernements n'hésitent pas à tolérer
qu'il soit violé ou tourné lorsqu'il en ré
sulte un avantage substantiel pour leur
industrie, leur commerce ou leurs finan
ces.-
Nous avons été, en paré Aie matière,
assez souvent dupés parce ; que : nous
jouions la règle tandis- que des concur
rents trichaient, au jeu.. Et nous avons,
de ce chef, subi de sérieux préjudices.--
Ce n'est pas méconnaître l'intérêt de
la question soulevée, par les'travailleurs
du sous-sol que de rappeler-ces précé
dents. . . . ; ■., -, - ■'
Nous.sommes persuadés quelle machi
nisme intensif doit, pour se;: justifier, ré
duire les heures du travail et augmenter
celles -du loisir. Mais, nous croyons que
toute législation internationale Suppose,
au préalable,- un organisme^ internatio
nal capable de la faire-respecter.-
Monsieur d$ La'-Falisse.
Gorguloff renvoyé
devant les Assises
de la Seine
Le premier président,
M. Eugène Dreyfus, dirigera les débats
qui auront lieu vraisemblablement
le 7 juillet
La Chambre des mises en accusation,
présidée par le: conseiller Beauflls, a ren
du son arrêt hier après-midi, à huis clos,
sur l'affaire Gorguloff. Après avoir re
jeté la demande des avocats M" Henri
Guéraud et Marcel Roger, qui» tendait à
obtenir un complément d'information
la Cour a renvoyé Je meurtrier de M.
Paul Doumer devant les. Assises de la
Seine sous l'inculpation d'assassinat. U
est à peu près certain dans ces condi
tions, que l'affaire sera -évoquée devant
-les-jurés Je 7 juillet prochain. - - ■
D'autre part, M. Eugène Dreyfus, pre
mier- président de • la Cour d'appel, re
tour de La. Haye, a fait connaître son"
intention de diriger" luî-rpéme les - débats.
Il sera assisté du président Barnaud et
des conseillers Peyre et Villette. M. Do-
nat-Guigue, procureur général, soutien
dra l'accusation, assisté de deux avocats
généraux, MM. Gardel et Lagarde.
L'ex-empereur d'Abyssinie
qui s'était enfui, est arrêté
Addis-Abeba, 13. Juin. — L'ex-empe
reur d'Abyssinie Lidj Yassou, .qui s'était
enfui, il y a quelques semanies, de la
prison où il était enfermé depuis 17 ans, —, -- — j ..... ^
a été retrouvé dans la journée et arrêté. > nira à. Bucarest, le 30 juillet.
LE DRAME DE NEUILLY-SUR-MARNE
Le. gendarme Antonin Court
et son > meurtrier Monin
(Voir l'article en 4 e page)
LE PARLEMENT ROUMAIN
EST DISSOUS
Bucarest, 13 Juin. — Le Moniteur Of
ficiel publie ce matin dans une édition-
spéciale, le décret de dissolution - du
corps législatif.
Les élections pour la Chambre auront-
liçu le 17 juillet et, pour le Sénat, les
20, 24 et 26 juillet. Le Parlement se: réu-*-
FORAINS
et fêtes foraines
VI. - Un peu de littérature : les livres à la fête
Le bouquiniste à la Fête
Texte et dessins
de 0. Fasbrès
Le marchand de
livres a installé son
étalage entre un jeu
de massacre • et un
marchand de Barbe-
à Papa. Curieux
entourage pour quel
qu'un qui s'occupe
de littérature. Mais
le voisinage des
bouquins dans les
boites est encorebieri
plus extraordinaire.
Pour exciter le ver
be du bouquiniste, Je "
le- complimente sur
la variété des ouvra
ges exposés.
— Ça, c'est vrai !
me répond-il, il y
en a pour tous les
goûts.
Je crois cependant
que - sa > collection
est plutôt disparate
que- variée, - car - ea
y_a "nrTT7".~--:
t B. quitte la fête et
j
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HEURES DU MATIN:.
Édition de Paris
A PROPOS DE L'INCENDIE
; DU « GEOR GES-PH ILIPPAR »
QU'EST-CE QU'UNE
commission d'enquête '
maritime ?
Il ne faut pas s'abuser
sur l'étendue
des pouvoirs qu : elle possède
On. a pu s'étonner, en présence
des témoignages fournis par cer
tains passagers du Georges-Philip-
par, qu'une instruction judiciaire
. n'ait pas encore été ordonnée. Et
l'on se demande pourquoi. Es
sayons d'en expliquer la raison, qui
tient à l'état actuel de la réglemen
tation maritime.
' . Depuis que la loi du 17 décembre
1926, vrai monument historique, a
prononcé l'abolition des tribunaux,
dits d'exception, spéciaux à la mari-
ne marchande, la juridiction com
pétente est celle du droit commun,
à savoir celle du tribunal correc-
• tionnel. Mais ce tribunal — c 'est ce
qu'on ignore en général — n'est
apte à juger l'affaire que s'il est
saisi par un « avis conforme 3> de
l'autorité maritime locale, c'est-à-
dire de l'administrateur de l'Ins-
• cription Maritime. On sait que le
corps des administrateurs, dans les
ports de commerce, est préposé à la
surveillance de la pêche et de la na
vigation, à la tenue des matricules
et qu'il passe à bon droit pour le
tuteur des gens de mer. Si l'admi
nistrateur ne donne pas son « avis
conforme », les juges correctionnels
ne peuvent rien. A vrai dire, cette
décision par oui ou non n'est prise
par l'administrateur qu'après con
sultation de deux assistants, un ins
pecteur de la navigation et un ca
pïtaine au long cours. Telle est la
marche normale d'une information
maritime et c'ést d'après cette pro
cédure que se sont réglés depuis
1926, tous les cas de pratique cou
rante. : ^ -
Mais la' catastrophe du Georges-
Philippar, par sa gravité et ses cir
constances, sort tellement de l'ha
bitude et a si profondément inquié
té l'opinion, que le ministre chargé
de la Marine marchande,. chef du
corps des administrateurs de l'Ins
cription Maritime, a prescrit des
garanties supplémentaires. Aux
deux « assistants » dont il vient
d'être parlé s'est substituée une
• commission d'enquête, nommée par
le; ministre et composée de sept
membres choisis parmi les plus hau^
tes compétences. Et c'est cette com
mission qui, dans le sëcret le plus
absolu, depuis le 1" jilin, procède
aux. interrogatoires et s'efforce de
recueillir des ' précisions. Pourtant
l'enquête ainsi menée, il ne faut pas
l'oublier, conserve son caractère pu
rement consultatif ; destinée à
fixer l'opportunité de « l'avis con
forme », elle se borne, en principe,
à examiner dans l'hypothèse ac
tuelle, qui est celle de l'abandon du
navire, si le capitaine a exécuté
toutes les consignes et fait complè
tement son devoir. Elle n'a pas qua
lité, en cas de découverte d'un at
tentat, pour inculper le ou les au
teurs du crime. Aussi, dans un mois
• environ, lorsqu'elle aura terminé ses
travaux, il se peut que le public soit
- déçu d'en apprendre la nature toute
spéciale et de constater qu'ils n'a
boutissent pas à l'élucidation du
point capital : l'incendie est-il, ou
n'est-il pas, purement accidentel ?
Tout ceci est assez compliqué et
le paraît encore davantage. Mais il
fallait bien dire, en présence des
r commentaires publiés ici et là sur
le rôle et les attributions de la com
mission d'enquête, que cet aréopage
administratif et technique ne pos-
■ sède nullement les pouvoirs en quel
que sorte discrétionnaires qu'on lui
prête communément' et que ses in
vestigations sont forcément limi
tées au but particulier que lui as
signe le règlement, à savoir guider
l'administration de la marine mar
chande vers une décision et lui
permettre, s'il y a lieu, de saisir le
tribunal correctionnel.
On conçoit, dans ces conditions,
que l'opinion, émue d'un désastre
qui a coûté cinquante vies humaines
et la perte d'un superbe paquebot,
réclame plus de célérité, plus de lu
mière, plus d'extension à l'enquête
et souhaite qu'on arrive rapide
ment, en dehors des formules res
trictives imposées par l'application
' de la réglementation en vigueur, à
. une conclusion qui donne satisfac
tion au légitime besoin qu'a le pays
d'être complètement renseigné et
définitivement rassuré.
Jean La Veyrie.
MM. HERRIOT ET MACDONALD
sont ar rivés à Genève h ier soir
Ils avdiént quitté Paris dans la matinée
accompagnés de M. Paul-Boncour, de sir J. Simon
et des experts français et britanniques
Le départ c!
Donald, Paul-Boncour et-, sir John Simon qu'on aperçoit au-dessus de la tète'
de ce dernier. En bas, le président du Conseil salue.par la foule au moment du
départ du train. (Ph. P.J.)
M. Dayila. chef de la Junte
révolutionnaire chilienne
démissionne
Le colonel Grevé qui imposa
la démission de . M, Davila *
•(Voir notrç dépêche en tro.slèoie page)
- (De notre envoyé spécial) •
Genève, 13 Juin.— Il n'est pas besoin
d'être très optimiste,: ni très perspicace,
pour constater que les conférences qui
vont traiter^ à Genève et à Lausanne, du
désarmement et des réparations, furent
précédées de signes avant-coureurs du
meilleur augure. Naturellement, rien nie
dit qu'elles; s'inspireront jusqu'au bout
de cet état d'esprit;" qui se manifesta no
tamment/ lprs.i des .entretiens de. Paris.,
Mais une atmosphère est déjà créées ne
serait-ce que du côté franco-anglais. ■.
lia presse britannique,'qui ne pécha
pas toujours par, excès- de tendresse à
notre égard, découvre- tous les bienfaits
que l'on peut attendre d'une politique
amicale entre les deux pays et-d'une col
laboration basée, sinon sur une commu
nauté d'intérêts, tout au moins sur une
sympathie réciproque.
Enfin, comme les deux an^is qu'ils onti
été dans le passé, qu'ils continuent d'être
et qu'ils entendent demeurer toujours,
MM. Herriot et MacDouald, imités en?
cela par M. Paul-Boncour et sir John
Simon,- ont donné à leur entourage, au
cours du voyage de Paris à Genève, le
spectacle réconfortant de. deux» hommes -
devisant. familièrement entre eux, en
toute confiance et en toute, cordialité.;
Ensemble, ils déjeunèrent. Ensemble on
les vit prendre-le :thé' -etT: ensemble, ils
fumèrent, en se servant, l'un de la ciga
rette,; l'autre de sa fameuse pipe.
Et, quand, ils arrivèrent > à Genève,
bien malin cçjui qui aurait deviné entre
eux le moindre. sujet' de désaccord.
Dans tous les cas,, nous pouvons, affir
mer qu'ils ont; du moins, ce point de
vue commun' -aboutir - définitivement,
Tenter de relever, d'une main; l'écono
mie du monde bouleversée etv.lui .appor
ter, de l'autre;-'des gages., assurés de
paix. - ,
L'Angleterre'•te'sRrâhière,' ' doit sou
haiter avec; quelle:. : ardeur .'d'éclairer -son
horizon : -politique .«•• 'Hier, - c'étaient; pour
elle, les négociations'^ans résultat entré
Londres et ? . I?uWin; : •: demain;'sonnera
l'heure de .,"Ja,- 'Conférence ,.inter*im>pé-:
riale - d'Ottawa; si-,grosse 'pour -les- desti-:
nées' du Royaume-Uni : ;' aujourd'hui,' il
lui faut" intervenir . dans" un,'fçèlenîen(r
de cpmptes . international et préparer,
en même: teny^què cëliè^ du'fflonder: sa
propre - sécurité. r 'Si --Importantes que
soient ces deux :derrilères, questions,u on
constate ' 'qu'elles, "ne " retiennent pa,s
seules' l'attention dé>Mf "McDonald' et
de sir John'Simon.""" ,
Les. soucis de l'Angleterre
L'Angleterre en 'est arrivée aû point
où les soucis "d'ordre ftit^rieur' l'empor-
tent' presque: sur •.cëuxvd- , ordr"e : e*xtérieur.-
Elile - a hâte, d'en-finir avec.-les - uns - pour
pouvoir examiner 'ensuite lès 'autres à
tête' repesée.: C'est ^pourquoV .noas:
croyons savoir qu'au cours «Je ces-deux,
conférence, : notamiûeiit:;çelle de Lau
sanne, elle proposera -.des' solutions ter
mes, oàpables 'de mettre .le pbint final
au débat : "remise piiré-^fc -simple' de'
leurs deites; envers elle", aux -nations qui,
à leur tour, renonceraient .à. leur créan-'
ce sur l'AHemagîie. ' Teilé. sera, sans
doute, la propositiojn*-que l'Angleterre 1
fera, par l'interméaiaiTe'dè- son premier
ministre. Kle sera .vraisemblablement
suivie -sur cette Voie; par ■ l'Italie, parti
san comme elle du coup 'd!ëponge défini
tif sur- l'ardoise. ,
Quelle -sera- alors l'attitude de M.' Her-
riot ? De toute façon, ejest à ce moment-
là que nous verrons quels fruits ont porté
les entretiens • préliminaires dé: Paris' et-
les conversations familières du rapide de
Genève. Sortant de la Conférence du
Désarmement, dont les destinées sont si
intimement liées à celle des réparations,-:
M*. Herriot, qui garde une prudente ré
serve sur ; ses : intentions, - pourrait. fort
bien se montrer partisan ; d'une solution*
provisoire, quelque chose cortime une
prolongation du moratoire-Hooverce qui,
en définitive, ne changerait pas grand'-
chose à la situation actuelle.
Les Etats-Unis; eux/se tiennent à l'é
cart dej nèeDtistions de Lausanne, qui
de. i'XKî;ont; de ce fait, beaucoup-moins
un© conférence des dettes, qu'une confé
rence -des réparations. Les Etats-Unis
sont irréductibles. Le coup d'éponge pas
sé d'un geste large sur les vieux comptes
de la guerre leur apparaît comme une
libéralité inacceptable, qui se solderait
pour eux . par une perte de quelque 22
milliards.
C'est pourquoi on les sent, dans-l'om
bre, conquis- à la, cause de la France et
plus solidement ancrés encore sur leurs,
positions; qu'ils se trouvent à' leur tour!
en face,d'une situation intérieure lourde
d'inconnu, menacés par les mêmes fléaux
qui, depuis trois ans, désolent le vieux
monde, en un moment de leur histoire, en
un mot où le moindre geste d'impré
voyance pourrait avoir de redoutables
effets.
Le rôle de l'Allemagne
Le débiteur le plus lourdement en
detté, le pays : où l'avenir se cache der
rière un triple horizon d'hésitations, de
menaces et, tout de même aussi, d'es
poirs, l'Allemagne, se présente égale
ment à Genève et à Lausanne à une des
heures les plus troublées de son his
toire. Ne rappelons pas ce que tout le
monde sait, ne seraient-ce que les évé
nements --.de ces derniers jours : coup
d'Etat d'Hindenburg, manifeste de von
Papen, discours de M. von Gayl, autant
d'événements qui éclairent à la lueur
d'un fait qu de quelques paroles l'ef
froyable drame intérieur où l'Allemagne
républicaine se débat. En ce qui con
cerne les réparations, on connaît la po
sition du Reich : irréductible, autant
que les Etats-Unis, en ce qui concerne
les dettes. , • ■ ■
Pourtant, on prête à M. von Neurath,
le : nouveau - ministre des Affaires étran
gères d'Allemagne, l'intention de trou
ver coûte que coûte un terrain d'entente
avec la-France sur le chapitre du désar
mement et des réparations. Il convient
dei souligner tout ce qu'un pareil désir
comporte de bon pour l'avenir. Peut-
être 'faut-il y voir une preuve que l'Al
lemagne, alertée par le changement
d'attitude subit de l'Angleterre pour la
France, mesure tout à coup - les effets
produits en dehors de ses frontières par
quelques fâcheux soubresauts de sa fiè
vre-nationaliste. — Jean Couvreur.
(Voir 'la suite en troisième page)
Les empoisonnements
de Saint-Pargoire
avaient bien été
causé s par l'a rsenic
Le. frère soupçonné
a été inculpé
Montpellier, 13 Juin. — Après un
long sommeil apparent, l'affaire des
empoisonnements de Saint-Pargoire va
rebondir à la suite du dépôt du rap
port des experts.
On sait que, le 14 décembre dernier,
le docteur Coulomb, médecin à Saint-
Pargoire était appelé à donner ses soins
à un client, M. Augustin Adje qui avait
été pris d'un malaise subit. Le praticien
crut reconnaître des symptômes : d'un
empoisonnement par l'arsenic. Comme
avec M. Augustin Adje, sa femme, - sa
petite fille de 8 ans, deux ouvriers, les
Ireres Imbert, et la femme de l'un d'eux
avaient subi un commencement de ma
laise, on pensa que le vin bu par tous
les malades pouvait être cause de leur
intoxication. Un échantillon de ce vin
fut aussitôt prélevé et confié pour ana
lyse au professeur Fonzes-Diacon. Une
plainte fut déposée et le 1" janvier M.
Chante, juge d'instruction, ouvrit une
information. La police mobile fut char
gée de procéder à une enquête minu
tieuse, le docteur Alicot fut commis en
qualité de médecin légiste pour exami
nér les victimes, MM. Faret et Fonzes
Diacon furent chargés de procéder à des
analyses officielles.
Le premier, le docteur Alicot déposa
son rapport ; il concluait que M. Adje
présentait des signes certains d'intoxi
cation arsenicale et que les troubles
éprouvés par sa femme paraissaient pro
venir de la même- cause. Le commissaire
de la police mobile Dôme, assisté de
l'inspecteur Pujol. arrivait à ramasser
tout un faisceau de présomptions graves
contre le frère de la victime, Emile
Adje. 39 ans, qu'accusait déjà la rumeur
publique.
Le frère soupçonné a été inculpé et
sera interrogé incessamment. Le docteur
expert, chargé de l'analyse du vin, a
en effet conclu formellement que le vin
contenait 140 milligrammes d'arsenic
par litre, alors que 120 constituent une
dose suffisante pour occasionner la
mort.
Le professeur Fonzes-Diacon avait
été chargé d'analyser les cheveux des
victimes, point de repère efficace des
empoisonnements par l'arsenic. Or,
l'éminent expert déclare qu'il a trouvé
des traces d'arsenic suffisantes dans les
cheveux d'Augustin Adje, de sa femme
et d'un de leurs domestiques, Alphonse
Imbert.-
L'instruction va poursuivre sans ar
rêt ses " recherches pour éclaircir com
plètement le mystère qui plane encore
sur cette affaire.
LE "CHAMPLAIN"
Jeudi prochain aura lieu, au Havre,
l'inauguration d'un nouveau paquebot de
la Compagnie Générale Transatlanti
que; • -a- --été construit • aux- chantiers
de Sgint-Nazaire-Penhoët.
- Ce paquebot, qui jauge 28.000 tonnes,
et peut recevoir 1.053 passagers de tou
tes classes, est-muni de tout ce que l'in
géniosité moderne a produit pour assu
rer et le confort et la sécurité des
voyageurs.
Il porte-le nom de Champlain, en
hommage à la mémoire de l'un des plus
admirables pionniers de la plus grande
France : Samuel Champlain,'explora
teur de la « Nouvelle France », fonda
teur de Québec et créateur du Canada
français.
Voici la reproduction du buste de
Champlain, qui figurera sur le' navire
et dont le socle porte les armes de Qué
bec. C'est l'œuvre de l'un des maîtres
de la statuaire : M. Alphonse Terroir,
grand-prix de Rome et médaille d'hon
neur du Salon des Artistes français.
TRAGIQ UE ACCIDENT k PIERB EFITTE
Uns auto transportant sept voyageurs capote
Deux d'entre eux sont lues, les cinq autres grièvement blessés
La voiture aprèa raocident. En médaillon, le chauffeur A. Lebon (PA, P./^
Çfolr l'article en quatrième page) ; - .
DRAME SANGLANT
DANS LA BANLIEUE DE TOULOUSE
Un charpentier blesse
un employé des P. T. T.
ainsi que là receveuse
d'un tramway
et tente de se suicider
On croit qu'il ' s'agit
d'une rivalité d'amour
Toulouse, 13 Juin. — Un drame rapide
et sanglant s'est déroulé, hier soir, dans
un tramway de la banlieue toulousaine.
Des voyageurs se pressaient sur la plate
forme de la motrice et Mme Louise Bal
sa accomplissait sa tâche de receveuse,
quand, soudain, sous les yeux des voya
geurs stupéfaits, Henri Aste, 48, ans,
charpentier, demeurant à Toulouse, sor
tit de sa poche un revolver à barillet et,
visant M. Henri Verger, employé des P.
T.T. qui se trouvait à côté de la rece
veuse, l'abattit d'une balle dans la poi
trine. Grièvement atteint, M. Henri Ver
ger s'affaissa au milieu des cris des té
moins, Aste tira de nouveau, atteignant
cette fois Mme Balsa au bras droit.
D'un vigoureux coup de frein, le watt-
man arrêta aussitôt la motrice et le
premier moment d'émoi passé, on - se
porta au secours des victimes. Profitant
de cet instant, Aste posa le canon de
son arme contre sa tempe droite et es
saya de se faire sauter la cervelle. Il ne
réussit qu'à se faire une-horrible blessure
au crâne.. Les blessés ont été transportés
à l'hôpital. Seul l'état de M. Verger.est
très grave. L'enquête menée par la po
lice n'a pas encore pu déterminer le mo
bile de ce drame rapide. On incline à
penser, toutefois, qu'il s'agit-d'une riva-;
lité.. amoureuse.
UN AVIATEUR QufntVIENT DE LOIN
M. Lebrun aux courses de Vincennes
-, . ' . i.. v ■ " ' , ^
pour le Prix du Président de la République
«.A »,
M. Albert Lebrun dans la tribune présidentielle, entre le président de la Société
du demi-sang, à sa droite, et MM. Abel Gardey et Henry Chéron En bas, l'arri
vée de < Gaël», à M. A. Col, monté par Perlbarg, qui emporte le prix de
300.000 francs, devant « Guipava »
Stanley Hausner et sa femme
avant le départ du pilote polonais pour
la 'traversée de l'Atlantique
DRAME DE FAMILLE A ARGENTEUIL
AU COURS D'UNE DISCUSSION
UN MANŒUVRE
est mortellement blessé
par son frère
Un pénible drame de famille s'est
déroulé hier soir à Argenteuil. Dans
une chambre meublée, 70, Grande-Rue,
habitait un jeune manœuvre de 20 ans.
René Dubrocq. Le frère de celui-ci.
Maurice, 18 ans, demeurait également à
Argenteuil, 12 bis, rue des Gobelins. Les
deux frères passaient fréquemment la
soirée ensemble. Hier, vers 22 heures,
alors que René et Maurice Dubrocq se
trouvaient tous les deux dans la cham
bre du premier, une discussion, dont le
motif n'a pu être établi de façon pré
cise, éclata. Soudain, au paroxysme de
la colère, le plus jeune des deux frères
sortit un-couteau de sa poche et en
frappa violemment son frère au bas-
ventre; le blessé s'effondra, appelant
au secours. Des voisins accoururent,
mais ne trouvèrent plus que René Du
brocq râlant. Transporté à l'hôpital, ie
blessé.y fut immédiatement admis; son
état est désespéré.
Le commissaire de police, alerté, pro
céda à une première enquête et fit
rechercher, le fratricide. Maurice Du
brocq fut arrêté peu après, alors qu'il
errait dans les rues d'Argenteuil.
Aux Vérités <
de La Palisse
Parmi les vœux présentes à M. Dala-
dier par les délégués de la Fédération
nationale du sous-sol figure celui d'une
réduction de la journée de travail dans
les mines.
Il suffit de lire le texte du communi
qué pour voir que les intéressés se ren
dent compte, comme le Ministre, que
semblable mesure exige une entente in
ternationale.
Or, l'expérience a montré que cet ac
cord n'est pas facile à réaliser. Mais
elle a montré aussi que des accords ana
logues n'étaient pas toujours observés à
la lettre, du moins par les autres peuples.
On saisit là sur le vif ce qui manque
toute législation internationale. Il lui
manque l'organe qui contrôle le délit et
le pouvoir qui le réprime.
Chaque pays entend rester maître de
l'exécution du contrat; Et beaucoup de
gouvernements n'hésitent pas à tolérer
qu'il soit violé ou tourné lorsqu'il en ré
sulte un avantage substantiel pour leur
industrie, leur commerce ou leurs finan
ces.-
Nous avons été, en paré Aie matière,
assez souvent dupés parce ; que : nous
jouions la règle tandis- que des concur
rents trichaient, au jeu.. Et nous avons,
de ce chef, subi de sérieux préjudices.--
Ce n'est pas méconnaître l'intérêt de
la question soulevée, par les'travailleurs
du sous-sol que de rappeler-ces précé
dents. . . . ; ■., -, - ■'
Nous.sommes persuadés quelle machi
nisme intensif doit, pour se;: justifier, ré
duire les heures du travail et augmenter
celles -du loisir. Mais, nous croyons que
toute législation internationale Suppose,
au préalable,- un organisme^ internatio
nal capable de la faire-respecter.-
Monsieur d$ La'-Falisse.
Gorguloff renvoyé
devant les Assises
de la Seine
Le premier président,
M. Eugène Dreyfus, dirigera les débats
qui auront lieu vraisemblablement
le 7 juillet
La Chambre des mises en accusation,
présidée par le: conseiller Beauflls, a ren
du son arrêt hier après-midi, à huis clos,
sur l'affaire Gorguloff. Après avoir re
jeté la demande des avocats M" Henri
Guéraud et Marcel Roger, qui» tendait à
obtenir un complément d'information
la Cour a renvoyé Je meurtrier de M.
Paul Doumer devant les. Assises de la
Seine sous l'inculpation d'assassinat. U
est à peu près certain dans ces condi
tions, que l'affaire sera -évoquée devant
-les-jurés Je 7 juillet prochain. - - ■
D'autre part, M. Eugène Dreyfus, pre
mier- président de • la Cour d'appel, re
tour de La. Haye, a fait connaître son"
intention de diriger" luî-rpéme les - débats.
Il sera assisté du président Barnaud et
des conseillers Peyre et Villette. M. Do-
nat-Guigue, procureur général, soutien
dra l'accusation, assisté de deux avocats
généraux, MM. Gardel et Lagarde.
L'ex-empereur d'Abyssinie
qui s'était enfui, est arrêté
Addis-Abeba, 13. Juin. — L'ex-empe
reur d'Abyssinie Lidj Yassou, .qui s'était
enfui, il y a quelques semanies, de la
prison où il était enfermé depuis 17 ans, —, -- — j ..... ^
a été retrouvé dans la journée et arrêté. > nira à. Bucarest, le 30 juillet.
LE DRAME DE NEUILLY-SUR-MARNE
Le. gendarme Antonin Court
et son > meurtrier Monin
(Voir l'article en 4 e page)
LE PARLEMENT ROUMAIN
EST DISSOUS
Bucarest, 13 Juin. — Le Moniteur Of
ficiel publie ce matin dans une édition-
spéciale, le décret de dissolution - du
corps législatif.
Les élections pour la Chambre auront-
liçu le 17 juillet et, pour le Sénat, les
20, 24 et 26 juillet. Le Parlement se: réu-*-
FORAINS
et fêtes foraines
VI. - Un peu de littérature : les livres à la fête
Le bouquiniste à la Fête
Texte et dessins
de 0. Fasbrès
Le marchand de
livres a installé son
étalage entre un jeu
de massacre • et un
marchand de Barbe-
à Papa. Curieux
entourage pour quel
qu'un qui s'occupe
de littérature. Mais
le voisinage des
bouquins dans les
boites est encorebieri
plus extraordinaire.
Pour exciter le ver
be du bouquiniste, Je "
le- complimente sur
la variété des ouvra
ges exposés.
— Ça, c'est vrai !
me répond-il, il y
en a pour tous les
goûts.
Je crois cependant
que - sa > collection
est plutôt disparate
que- variée, - car - ea
y_a "nrTT7".~--:
t B. quitte la fête et
j
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