Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. Série D, Sciences naturelles

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1039 pages

Titre : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. Série D, Sciences naturelles

Éditeur : Gauthier-Villars (Paris)

Date d'édition : 1969-07-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34383065d

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 juillet 1969 01 juillet 1969

Description : 1969/07/01 (SERD,T269,PART1)-1969/07/31. 1969/07/01 (SERD,T269,PART1)-1969/07/31.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6327173w

Source : Archives de l'Académie des sciences

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/10/2012

C. R. Acad. Sc. Paris, t. 269 (18 août 1969) Série D — 763

PALÉONTOLOGIE HUMAINE. — Découverte d'un Pithécanthropien au Maroc.

Note (*) de M. Émile Ennouchi, présentée par M. Jean Piveteau.

Découverte d'une mandibule de Pithécanthropien dans la couche amirienne de grès calcaire de
la carrière Thomas, au Sud de Casablanca. Les caractères ont des affinités avec Sinanthropus de
Sangiran et plus de ressemblance avec Atlanthropus de Ternifine. L'étude anatomique, paléontolo-
gique et stratigraphique placerait ainsi géochronologiquement ce nouvel Atlanthropus entre les formes
de Ternifine et celle de la carrière Sidi-Abderrahman ; puis viendraient ensuite celle de Rabat et
enfin celle de Témara dont certains traits plus évolués ont été retrouvés, après, chez les hommes et
l'enfant néanderthaliens du Jebel Irhoud.

En triant des ossements provenant de la carrière Thomas, située sur la piste
d'exploitation portant le kilomètre 8 de la route côtière de Casablanca à Moulay-
bou-Chaïb et Azemmour, ossements récoltés par le jeune P. Beriro, élève de 3e
au Lycée, j'ai été surpris d'y rencontrer une mandibule d'humanoïde. Cette belle pièce
a été recueillie dans la carrière I, la première et la plus grande des trois carrières
en partant du bureau de l'entreprise vers les chantiers. L'origine a été facilement
retrouvée par cet élève et confirmée par le carrier qui avait extrait le bloc porteur
de la mandibule.

Dans la faune provenant de cette carrière j'ai noté : Elephas iolensis Pom.,
Equus mauritanicus Pom., Canis anthus F. Cuv., Hyaena crocuta spelaea Gold.,
Ursus arctos bibersoni Enn., Bos primigenius Boj., Alcelaphus bubalis Pal., Gazella
atlantica Bourg., Hystrix cristata Lin., Lepus kabylicus Duv., Hippopotamus amphi-
bius Lin., Phacochœrus africanus Gm., Testudo sp., Struthio sp.

Quelques ossements ont été récoltés en ma présence. Des vestiges de cette faune
se trouvent réunis aussi dans le bureau de M. Thomas, notamment la défense
d'éléphant qui appartiendrait probablement à E. iolensis Pom. et des restes d'Hippo-
potamus amphibius Lin.

En fait, la mandibule a été trouvée à 9,50 m au-dessous du niveau supérieur
du front de taille, et à 2,50 m au-dessus du niveau moyen du sol. Une coupe mon-
trerait de haut en bas :
- une petite couche de limons rouges,
- un banc de calcaire blanc de 1 m environ,
- une couche épaisse de 10 à 12 m, de grès calcaire, rosé à sa partie supérieure
par imprégnation du limon, et jaune clair compact et dur jusqu'au sol, exploité
comme pierre de taille ou concassé pour le blocage des routes,
- dans une excavation, à 0,50 m au-dessous du sol, une formation de luma-
chelle et de poudingue d'une épaisseur variant entre 30 et 50 cm,
- des calcaires marneux avec des inclusions de sables jaunes concrétionnés.

C'est donc dans les grès dunaires qui correspondent à la grande dune H de
Sidi-Abderrahman (1) et la couche C de la carrière de la Stic (2) qu'a été découverte
la mandibule. Elle proviendrait donc de l'Amirien (2e pluvial, pendant la glaciation
de Mindel) (3).

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