Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/10/2012
SÉANCE DU 31 OCTOBRE 1924 315
A un kilomètre environ du port des Avalats, on aperçoit à sa gauche, si l'on est averti, au-dessous d'un repli de terrain qui se détache de la colline, un minuscule belvédère au toit surbaissé. En continuant à marcher le repli de terrain s'abaisse et le belvédère prend corps, augmente de volume et apparaît, au-dessus d'une masse grise sans fenêtre, comme une sorte de pigeonnier bas, ajouté sur le coin d'une grange.
Si l'on continue à marcher, une abside se dessine à l'opposé de ce pseudo-pigeonnier et l'on a la clef de l'énigme. C'est une église. Le hameau, les quelques maisons, exactement les cinq foyers, dont quatre sont habités toute l'année, qui s'éche- lonnent à flanc de coteau ne peuvent faire croire à une paroisse. Et le promeneur hâtif classe l'église au rang de chapelle désaffectée et passe outre.
C'est cependant une église qui fut jadis une paroisse et si le culte n'y est célébré que quelquefois, le 15 août notamment et. aux obsèques de ses ressortissants, il n'y prend que plus de grandeur et de savoureuse autorité.
Par un acte autographe en ma possession, je puis affirmer que la paroisse de Cahuzaguet existait encore en 1746. Je me suis laissé dire que désaffectée à la Révolution l'église avait été achetée par une famille, rendue au culte par libre consen- tement et qu'enfin, elle avait fait l'objet d'une récente décision qui la rattachait à la paroisse de Saint-Grégoire. Je n'ai pas cherché à vérifier ces assertions. Si elles sontfausses elles n'en sont pas moins vraisemblables, et si elles ne contentent pas l'historien, ne me parant pas de cette éminente qualité, je les trouve suffisantes. Si j'ai étudié l'église de Cahusaguet, c'est à titre purement filial puisque j'en suis paroissien intermittent, et à seule fin de découvrir pour ceux qui les ignorent les beautés qu'elle contient.
Beautés ! C'est peut-être un peu trop dire. L'église de Cahu- zaguet n'est pas belle, mais fruste et éminemment représen- tative de ceux qui la fréquentent. Elle présente cependant assez d'intérêt pour que l'on s'y arrête plus longtemps que devant beaucoup d'autres églises de campagne. Si ses parois- siens disséminés le long du Tarn depuis la Lande jusqu'à Cahuzaguet et sur le coteau dans les hameaux de Lacalm et
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