Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/10/2012
SÉANCE DU ig DÉCEMBRE 1924 337
Après son enfance passée en grande partie à Paris, il vint à Toulouse où il se maria. C'est là qu'il écrivit le poème Aux Aryas d'Europe qui lui valut l'amitié de Leconte de Lisle. En 1889, il revint à Paris, pour toujours, semble-t'il, mais sans dédaigner pour cela « notre cher Midi » comme il se plaît à l'écrire lui-même. A Paris, il fréquenta assiduement Louis Ménard, Sully-Prudhomme, José-Maria deHeredia, Henri de Régnier, Jehan Rictus, Maurice Maindron, DenysPuech, Ed- mond Haraucourt, Maurice Barrès. Leur estime, leur amitié l'ont toujours soutenu avec une affectueuse sympathie en dehors des cénacles, ces serres chaudes pour plantes souvent artificielles ou trop précoces. Depuis 1897, il a publié cinq volumes de vers.
1) En 1897, Poèmes légendaires, préfacé par J.-M. de Here- dia. Ce livre a été couronné par l'Académie Française.
2) En 1904, De songe en songe, préfacé par Sully-Prudhom- me, d'où je détache le sonnet suivant :
ALBI
A Charles géniaux.
Guerrière de la Foi, la cathédrale plante Sur le couchant, où le soleil vient se pencher, Renflés de tours, puissants, sa nef et son clocher, Armure des son chœur encor sanguinolente.
Toit, vitre, quai, rempart, sable, nuage et plante, Coteaux roussis fumant au loin comme un bûcher, Vieux pont qui, frémissant, vitMontfort chevaucher, Murs de pourpre, arches d'ombre, ici tout s'ensanglante.
Au fond du Tarn, où brûle ainsi qu'un feu grégeois L'ardent reflet de l'astre, un mirage s'imbrique, Du haut palais comtal au carrefour lubrique.
Et dans l'air chaud, pignons romans, logis bourgeois, Cathédrale ont un lent ruissellement de brique ; Comme à jamais rougis du sang des albigeois.
3) En 1912, livre de sonnets sur Paris, préfacé par Edmond
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