Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
SÉANCE DU 30 AVRIL 1926 535
Del Bene avait refusé de prêterserment au duc de Mayenne, chef de la Ligue et la Ligue confisquait tous les revenus de 1 évêché d'Albi ; les Etats de Languedoc, réunis à Castelnau- dary dans les premiers mois de 1590, décidèrent que ces revenus seraient consacrés à « faire la guerre pour la défense des catholiques dudict péïs de Languedoc ».
Les pages qui vont suivre ne contiennent que des anecdo- tes, des miettes d'histoire, si l'on peut dire, mais elles nous ont paru si caractéristiques de cette période troublée que nous n'avons pas hésité à les recueillir.
Le 14 août 1595, Claude Galaub, Guillaume Alàry et Guil- laume Révellat, associés dans l'arrentement des moulins d Albi appartenant à l'évêque Alphonse del Bene, faisant pour eux et leur associé Jean Pélatier, chargent Gabriel Périer, messager ordinaire d'Albi — on disait aussi porteur de lettres - de porter et remettre à Bernard Caldagués, leur autre associé, un paqnnt contenant les documents suivants relatifs à la dénonciation L..:c à Olivier Alary, receveur des décimes du diocèse, des troubles apportés, à leur afferme par le capi- taine Paul, lieutenant de François d'Haultemar, seigneur de Vires, commandant de la garnison établie à la Berbié : acte de protestation au dit capitaine, affirmant que les revenus des dits mouljns lui avaient été donnés par le duc de Joyeuse; lettres d'intrusion de ces mêmes moulins; copie de l'ordon- nance du duc constatant cette donation ; procuration à Cal- dagués pour « fère la dicte dénonciation à mon dict seigneur ''évesque d'Albi ».
Périer promet de s'acquitter de la mission qu'on lui confie ; elle devait avoir pour lui des conséquences assez fâcheuses.
Il part le même jour, c'est-à-dire le 14 août. De retour à Albi, entre 6 et 7 heures de l'après-midi, il rend compte des inci- ents survenus au cours de son voyage. Il s'était acheminé vers Combeta où se trouvait l'évêque Alphonse del Bene avec a agués son secrétaire ; il y était arrivé « sur l'heure du dlsner ». Les portes du château étaient fermées ; elles lui furent ouvertes aussitôt après dîner par un nommé Etienne, nÇien habitant d'Albi, marié à la veuve d'un nommé Rauly.
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