Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
518 SOCIÉTÉ DES SC., ARTS & B.-LETTRES DU TARN
et les tenaient à ce titre du seigneur; du moins Ja très grande majorité.
Ils payaient en effet des censives toutes dues en argent. Ils ne donnaient, au titre de ces baux à cens, ni droits de civa- dage, ni droits de quête, ni droits de gaule, ni œufs, ni fro- mages comme les autres tenanciers du territoire de la communauté. Toutefois, quand ils possédaient à cens un jardin hors les murs, ils avaient à fournir chaque année une redevance en poules ou gélines. Cette redevance se résumait parfois en un quart, un dixième, un seizième de poule. Nous avons même relevé un trente deuxième de poule. Il faut avouer que devant ce pauvre petit morceau de volaille, le repas le plus spartiate serait devenu un festin de Lucullus et il aurait fallu sans doute tout le génie de notre aimable collègue M.
Rieux pour transformer un infime bout de pilon en un plat de résistance.
Telle était au XVIe siècle et sans doute bien des années aupa- ravant la situation de Venès et de ses habitants. Toutes ces maisons construites, sauf de rares exceptions, en torchis, dont plusieurs, avec quelques bois grossièrement sculptés, subsistent encore, abritaient, comme je l'ai dit plus haut, une population beaucoup plus dense que celle de nos jours: Actuellement le nombre des habitants du village s'élève à 106. Au XVIe siècle leur nombre était de 375 environ. Les tenanciers des maisons payant des censives s'élevant à 75, on peut approximativement multiplier ce dernier chiffre par 5, les familles étant plus nombreuses que de nos jours (75X5 = 375). Faisant entrer dans le.coefficient 5 les vieillards, les épouses et les enfants, je reste sans doute au dessous de la réalité. Ce nombre de 375 habitants est donc un minimum.
Evidemment le village était divisé en une foule de petites demeures, toutes à peu près pareilles, établies en longueur avec une largeur très restreinte. Quelques-unes, restées les mêmes jusqu'à aujourd'hui, ont à peine deux mètres de large sur 10 à 12 de profondeur. Elles comprennent une pièce au rez-de-chaussée, une autre au premier, avec encorbellement sur la rue et derrière une étable minuscule, un petit hangar
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