Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
504 SOCIÉTÉ DES SC., ARTS & B.-LETTRES DU TARN
Bardin s'embarque, arrive à Boston et s'engage dans l'armée anglaise.
Notre compatr iote perdit bientôt ses premières illusions. li servait depuis trois ans et nul n'avait encore remarqué son application à bien remplir ses devoirs de soldat. Puisque les Anglais ne lui accordent « aucun avantage », il va leur Laisser compagnie. Il s'embarque pour l'Angleterre et quelques jours après, nous le retrouvons à La Rochelle.
A ce moment, quatre vaisseaux sous la conduite de M. Dar- pontigny étaient sur le point de partir pour le Canada. Avant de lever l'ancre, le commandant s'occupait activement de recruter des hommes de bonne volonté.
Mal convaincu par une première expérience, Bardin se laisse tenter et pour la seconde fois se met au service de l'An- gleterre. Parti de La Rochelle au mois de mai 1643, il arrive au Canada le 15 août. On reconnaît, enfin, ses mérites en lui donnant le grade d'officier et en lui confiant la garde du fort de Rongouse.
A cette époque, Anglais et Français vivaient en bonne intel- ligence, mais un malheureux incident mit le feu aux poudre3.
Dans le courant de l'année 1650, le vaisseau « La Victoire », commandé par le sieur Latour, capitaine français, venant de Saint-Christophe, mouilla l'ancre dans le port de Rongouse.
Pour quel motif, nos soldats furent-ils insultés? Nous l'igno- rons. Toujours est-il que pour venger cet outrage, le sieur Latour fait débarquer 180 hommes et les lance à l'attaque du fort. Les Anglais soi Mirent pour repousser les assaillants. Ce fut pour eux une fâcheuse inspiration. Ils furent mis en déroute et laissèrent sur le champ de bataille des morts et des blessés. Parmi ces derniers se trouvait Jacques Bardin. Il avait reçu un coup de mousquet à la cuisse. Fait prisonnier avec plusieurs autres soldats anglais, il fut conduit à Québec.
Pournotre compatriote, la captivité ne dura pas longtemps.
Le capitaine Latour lui donne une place dans l'armée fran- çaise tout en lui conservant son titre d'officier. Bardin est tout heureux de mettre son épée au service de sa patrie.
Sur la fin du mois de mai de l'année 1656, M. Dalibourg, gouverneur du Canada, vint à Québec. On lui apprit que les
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