Titre : Bulletin de la Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn
Auteur : Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn. Auteur du texte
Éditeur : Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn (Albi)
Date d'édition : 1924-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34424028c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1218 Nombre total de vues : 1218
Description : 01 janvier 1924 01 janvier 1924
Description : 1924/01/01 (N11)-1924/06/30 (N12). 1924/01/01 (N11)-1924/06/30 (N12).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63238554
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/10/2012
SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1924 269
et que l'avenir semblait fermé, c'est au passé, à ses aînés, aux
honnêtes et trop confiants ancêtres de 1848 qu'il demanda ses
inspirations. Il admira en particulier Michelet. A cette école,
il conçut un idéal généreux de liberté, de tolérance, de démo-
cratie, de science et de paix, auquel il resta invariablement
fidèle.
Victor Hugo a écrit : « Il ne faut pas revoir après vingt ans
les idées pour lesquelles on a fait la guerre ni les femmes pour
qui on a fait l'amour. »
M. Genty Magre a pu, après soixante ans, en feuilletant les
vieux journaux sauvés des déménagements, passer en revue
les idées de sa jeunesse sans avoir ni à rire, ni à rougir. Si les
évènements l'ont parfois déçu, si la réalité s'est mal confor-
mée à ses rêves, c'est après tout la réalité qui avait tort ;
l'idéal est resté intact et irréprochable; la Liberté et la Répu-
blique lui sont toujours apparues « aussi belles que sous
l'empire ».
Quand le régime impérial s'essaya maladroitement et sans
grâce au libéralisme et qu'il put exister une presse indépen-
dante, M. Genty Magre se lança délibérément dans la politi-
que, et quand « l'Emancipation » fut ressuscitée à Toulouse
par Armand Duportal, il fut attaché à ce journal très militant
comme secrétaire de la rédaction. Le gouvernement, désha-
bitué depuis douze ans de toute opposition, était désorienté
par l'explosion des vieilles rancunes et des jeunes espérances
libérales; il mêlait encore des rigueurs impuissantes à des
concessions sans mérite et sans profit, et s'obstinait à irriter
quand il ne savait plus faire peur. Il était à la fois exaspéré et
intimidé par les moindres épigrammes, par les fines ironies
de Prévost-Paradol comme par les calembours de Rochefort.
La magistrature défendait en vain le pouvoir contre les rail-
leries d'une jeune opposition habile et spirituelle, excitée
encore par le danger.
M. Genty Magre, plusieurs fois poursuivi, fut condamné à
la prison. Il avait, paraît-il, excité non à la haine et au mépris
du gouvernement, ce dont il était bien capable, mais à la
haine et au mépris des citoyens les uns contre les autres, ce
qui m'étonne de sa part. Cette condamnation peu infamante,
et que l'avenir semblait fermé, c'est au passé, à ses aînés, aux
honnêtes et trop confiants ancêtres de 1848 qu'il demanda ses
inspirations. Il admira en particulier Michelet. A cette école,
il conçut un idéal généreux de liberté, de tolérance, de démo-
cratie, de science et de paix, auquel il resta invariablement
fidèle.
Victor Hugo a écrit : « Il ne faut pas revoir après vingt ans
les idées pour lesquelles on a fait la guerre ni les femmes pour
qui on a fait l'amour. »
M. Genty Magre a pu, après soixante ans, en feuilletant les
vieux journaux sauvés des déménagements, passer en revue
les idées de sa jeunesse sans avoir ni à rire, ni à rougir. Si les
évènements l'ont parfois déçu, si la réalité s'est mal confor-
mée à ses rêves, c'est après tout la réalité qui avait tort ;
l'idéal est resté intact et irréprochable; la Liberté et la Répu-
blique lui sont toujours apparues « aussi belles que sous
l'empire ».
Quand le régime impérial s'essaya maladroitement et sans
grâce au libéralisme et qu'il put exister une presse indépen-
dante, M. Genty Magre se lança délibérément dans la politi-
que, et quand « l'Emancipation » fut ressuscitée à Toulouse
par Armand Duportal, il fut attaché à ce journal très militant
comme secrétaire de la rédaction. Le gouvernement, désha-
bitué depuis douze ans de toute opposition, était désorienté
par l'explosion des vieilles rancunes et des jeunes espérances
libérales; il mêlait encore des rigueurs impuissantes à des
concessions sans mérite et sans profit, et s'obstinait à irriter
quand il ne savait plus faire peur. Il était à la fois exaspéré et
intimidé par les moindres épigrammes, par les fines ironies
de Prévost-Paradol comme par les calembours de Rochefort.
La magistrature défendait en vain le pouvoir contre les rail-
leries d'une jeune opposition habile et spirituelle, excitée
encore par le danger.
M. Genty Magre, plusieurs fois poursuivi, fut condamné à
la prison. Il avait, paraît-il, excité non à la haine et au mépris
du gouvernement, ce dont il était bien capable, mais à la
haine et au mépris des citoyens les uns contre les autres, ce
qui m'étonne de sa part. Cette condamnation peu infamante,
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