CHO CHO 169
ban Lié. Son Mémoire sur l'hippodrome
d'Olympie, lu à l'académie des inscrip-
tions en 1784, et augmenté depuis, a
été inséré en 1808 dans le tome 49 des
Mémoires de cette société savante ; il
est accompagné de deux planches. On
trouve aussi du même, dans le tome 2
des Mémoires de la 3e. classe de l'Insti-
tut, des Recherches sur l'origine du Bos-
phore de Thrace. M. de Choiseul a ré-
digé une partie des notes de la seconde
édition du poème de VImagination de
Delille. Il a épousé en secondes noces,
en 1816, Mme. Hélène de Beaufremont,
née Lavauguyon. D.
CHOISEUL-STAINVILLE (Le duc
CLAUDE-ANTOINE-GABRIEL DE), cousin.
germain du précédent, et duc par con-
firmation du titre en faveur de son ma-
riage avec la nièce de l'ancien ministre,
fille du maréchal Choiseul-Stainville, était
colonel du régiment de royal-drago,ns en
1791, lorsque Louis XVI, voulant se sous-
traire à la tyrannie du parti révolution-
naire, résolut de s'éloigner de sa capitale.
M. de Choiseul reçut ordre de protéger le
passage du Monarque à Varennes, avec
son régiment : mais, par un mal-eutendu
bien funeste, le mouvement qu'il devait
faire éprouva quelque retard, et il ne
se trouva pas à temps au poste qui lui
était assigné. M. de Choiseul fut néan-
moins arrêté, par ordre de l'assemblée
nationale, ainsi que M. le comte Char-
les de Damas, et emprisonné à Verdun ,
puis transféré à Orléans , d'où il ne
sortit de prison qu'à la faveur de
l'amnistie proclamée lors de l'accepta-
tion de la constitution. Il partagea en-
suite tous les dangers du Roi, et resta
près de lui jusqu'à sa translation au Tem-
ple. Etant alors sorti de France , il leva
un régiment de hussards au service de
l'Angleterre , et fut pris une seconde fois
par les républicains, avec le comte Char-
les de Damas, dans leur passage d'Alle-
magne en Angleterre. Grâces aux sacri-
fices faits par la cour de Londres , il
échappa de nouveau à ses ennemis : mais
ayant échoué, quelque temps après , sur
les côtes de Picardie , il fut emprisonné
à Calais, avec plusieurs autres émigrés;
et les Anglais firent de vains efforts pour
obtenir leur liberté. Ces messieurs furent
traduits devantune commission militaire,
et défendus par M. Morgan , qui s'efforça
de faire respecter en eux le droit des
gens , comme naufragés. La procédure,
suspendue et reprise à différents inter-
valles, donna lieu à plusieurs discussions
au corps législatif, où le parti clichien
les défendit long-temps. Briot lui-même
se montra en leur faveur en 1799. Buo-
naparte, devenu Ier. consul, fit déporter
M. de Choiseul et ses compagnons d'in-
fortune sur la frontière de Hollande. Ren-
tré en France quelque temps après, il
y vécut paisiblement jusqu'à la chute
du gouvernement impérial. M. de Choi-
seul fut nommé pair le 4 juin 1814,
et lieutenant-général le 22 du même mois.
Au mois de décembre de la même an-
née , il remplaça- son cousin le duc de
Choiseul-Praslin,dans le commandement
de la première légion de la garde natio-
nale parisienne. Quand Buonaparte re-
vint en France dans le mois de mars 1815,
le duc de Choiseul suivit le Roi à Gand, et
fut, à son retour, choisi par S. M. pour
présider le collége électoral du départe-
ment des Vosges. Le 12 octobre 1815 ,
il fut nommé secrétaire de la chambre.
Lors de la présentation du testament de
Marie-Antoinette à la chambre des pairs,
le 28 fév. 1816, M. de Choiseul monta à la
tribune, et dit, d'une voix émue : « Vous
» venez d'entendre la communication des
M sentiments augustes qui ont toujours
» animé cette reine dont le caractère pré-
» sentait l'union si parfaite de la grâce la
» plus noble et du courage le plus subli-
» me ; de cette digne épouse du plus juste
» et du plus vertueux des rois Honoré
» de ses bontés, j'ose le dire , de sa con-
» fiance ; désigné peut-être dans ses der-
» niers souvenirs , n'ayant été séparé
» d'elle que sur le seuil du Temple, plus
» qu'un autre je retrouve dans ce pré-
» cieux écrit ces sentiments admirables
» qu'elle manifestait sans cesse, cette clé-
» mence surnaturelle, ce souvenir reli-
» gieux des services, ce partit oubli
» des injures, enfin ces qualités si rares
» qui confondirent si dignement ses
» calomniateurs, et furent le déses-
» poir de ses bourreaux. C'est avec un
» sentiment de joie et d'orgueil pour sa
» mémoire , que je vois offrir à l'admi-
3) ration de la France la révélation, de ses
» dernières p ensées, qui complètentl'hon-
M neur de sa noble existence. Il n'est plus
» permis maintenant de louer celle qui
» est au-dessus de toute louange : tout
» doit se taire , tout doit se recueillir dans
» le respect et la douleur; la reine , au
» bord du tombeau, se présente àlapos-
ban Lié. Son Mémoire sur l'hippodrome
d'Olympie, lu à l'académie des inscrip-
tions en 1784, et augmenté depuis, a
été inséré en 1808 dans le tome 49 des
Mémoires de cette société savante ; il
est accompagné de deux planches. On
trouve aussi du même, dans le tome 2
des Mémoires de la 3e. classe de l'Insti-
tut, des Recherches sur l'origine du Bos-
phore de Thrace. M. de Choiseul a ré-
digé une partie des notes de la seconde
édition du poème de VImagination de
Delille. Il a épousé en secondes noces,
en 1816, Mme. Hélène de Beaufremont,
née Lavauguyon. D.
CHOISEUL-STAINVILLE (Le duc
CLAUDE-ANTOINE-GABRIEL DE), cousin.
germain du précédent, et duc par con-
firmation du titre en faveur de son ma-
riage avec la nièce de l'ancien ministre,
fille du maréchal Choiseul-Stainville, était
colonel du régiment de royal-drago,ns en
1791, lorsque Louis XVI, voulant se sous-
traire à la tyrannie du parti révolution-
naire, résolut de s'éloigner de sa capitale.
M. de Choiseul reçut ordre de protéger le
passage du Monarque à Varennes, avec
son régiment : mais, par un mal-eutendu
bien funeste, le mouvement qu'il devait
faire éprouva quelque retard, et il ne
se trouva pas à temps au poste qui lui
était assigné. M. de Choiseul fut néan-
moins arrêté, par ordre de l'assemblée
nationale, ainsi que M. le comte Char-
les de Damas, et emprisonné à Verdun ,
puis transféré à Orléans , d'où il ne
sortit de prison qu'à la faveur de
l'amnistie proclamée lors de l'accepta-
tion de la constitution. Il partagea en-
suite tous les dangers du Roi, et resta
près de lui jusqu'à sa translation au Tem-
ple. Etant alors sorti de France , il leva
un régiment de hussards au service de
l'Angleterre , et fut pris une seconde fois
par les républicains, avec le comte Char-
les de Damas, dans leur passage d'Alle-
magne en Angleterre. Grâces aux sacri-
fices faits par la cour de Londres , il
échappa de nouveau à ses ennemis : mais
ayant échoué, quelque temps après , sur
les côtes de Picardie , il fut emprisonné
à Calais, avec plusieurs autres émigrés;
et les Anglais firent de vains efforts pour
obtenir leur liberté. Ces messieurs furent
traduits devantune commission militaire,
et défendus par M. Morgan , qui s'efforça
de faire respecter en eux le droit des
gens , comme naufragés. La procédure,
suspendue et reprise à différents inter-
valles, donna lieu à plusieurs discussions
au corps législatif, où le parti clichien
les défendit long-temps. Briot lui-même
se montra en leur faveur en 1799. Buo-
naparte, devenu Ier. consul, fit déporter
M. de Choiseul et ses compagnons d'in-
fortune sur la frontière de Hollande. Ren-
tré en France quelque temps après, il
y vécut paisiblement jusqu'à la chute
du gouvernement impérial. M. de Choi-
seul fut nommé pair le 4 juin 1814,
et lieutenant-général le 22 du même mois.
Au mois de décembre de la même an-
née , il remplaça- son cousin le duc de
Choiseul-Praslin,dans le commandement
de la première légion de la garde natio-
nale parisienne. Quand Buonaparte re-
vint en France dans le mois de mars 1815,
le duc de Choiseul suivit le Roi à Gand, et
fut, à son retour, choisi par S. M. pour
présider le collége électoral du départe-
ment des Vosges. Le 12 octobre 1815 ,
il fut nommé secrétaire de la chambre.
Lors de la présentation du testament de
Marie-Antoinette à la chambre des pairs,
le 28 fév. 1816, M. de Choiseul monta à la
tribune, et dit, d'une voix émue : « Vous
» venez d'entendre la communication des
M sentiments augustes qui ont toujours
» animé cette reine dont le caractère pré-
» sentait l'union si parfaite de la grâce la
» plus noble et du courage le plus subli-
» me ; de cette digne épouse du plus juste
» et du plus vertueux des rois Honoré
» de ses bontés, j'ose le dire , de sa con-
» fiance ; désigné peut-être dans ses der-
» niers souvenirs , n'ayant été séparé
» d'elle que sur le seuil du Temple, plus
» qu'un autre je retrouve dans ce pré-
» cieux écrit ces sentiments admirables
» qu'elle manifestait sans cesse, cette clé-
» mence surnaturelle, ce souvenir reli-
» gieux des services, ce partit oubli
» des injures, enfin ces qualités si rares
» qui confondirent si dignement ses
» calomniateurs, et furent le déses-
» poir de ses bourreaux. C'est avec un
» sentiment de joie et d'orgueil pour sa
» mémoire , que je vois offrir à l'admi-
3) ration de la France la révélation, de ses
» dernières p ensées, qui complètentl'hon-
M neur de sa noble existence. Il n'est plus
» permis maintenant de louer celle qui
» est au-dessus de toute louange : tout
» doit se taire , tout doit se recueillir dans
» le respect et la douleur; la reine , au
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