Titre : Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen
Auteur : Église catholique. Diocèse (Rouen). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1911-03-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732967q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 59443 Nombre total de vues : 59443
Description : 25 mars 1911 25 mars 1911
Description : 1911/03/25 (A10,N12). 1911/03/25 (A10,N12).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Bibliothèque numérique de... Collection numérique : Bibliothèque numérique de Rouen
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6295837h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC11-882 (49)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
No 12. 25 MARS 1911 305
mettaient aux réparations nécessaires et laissaient à leurs
contemporains les leçons de leur repentir ?
Puissions-nous, mes très chers Frères, vivre plus confor-
mément à la loi de Dieu que n'ont vécu les ducs de Normandie,
mais puissions-nous mourir aussi chrétiennement qu'ils sont
morts !
III
Educatrice des princes, modératrice des consciences,
l'Eglise ne pouvait qu'étendre encore sa salutaire influence
sur le gouvernement des ducs, sur la vie politique et sociale
de la Normandie.
Quelques-uns de nos ducs furent des hommes d'Etat
supérieurs Trois au moins, on pourrait dire quatre en
comptant l'impératrice Mathilde, eurent le génie du gou-
vernement : Guillaume le Conquérant, Henri Beau-Clerc, et
Henri II. Mais ce qui fit leur force principale, à ceux-là et aux
autres, ce fut la constitution chrétienne du Duché, ce fut
l'appui donné aux ducs par l'Eglise, ce fut la fidélité des ducs
à gouverner d'après les principes chrétiens.
Toute dépendance coûtait à Rollon et à ses successeurs. Ils
cherchèrent vite à secouer le joug, pourtant bien léger, de la
suzeraineté française ; ils réussirent à briser le contrôle des
chefs qui à l'origine s'appelaient les compagnons du duc.
C'étaient des égaux, ils en firent des sujets. Mais il est une
autorité à laquelle ils ne songèrent jamais à se soustraire, c'est
celle de Dieu. « Ils ne doivent de service à personne », pro-
clament-ils fièrement ; « si ce n'est à Dieu (1) », ajoutent-ils
humblement. Leurs chartes affirment hautement cette dépen-
dance ; Quoniam Altissimus dominalur in regno lwminllm, et
cui volnerit dabil illiul. Le Très Haut a le souverain domaine
des royaumes humains ; il les donne à qui il veut (2) ».
La conséquence logique de ce principe est qu'ils devront
compte à Dieu de leurs actes administratifs. Ils se rendent
coupables d'une faute grave et mettent en péril le salut de leur
âme, lorsque, dans leur gouvernement, ils commettent ou
permettent une injustice, lorsqu'ils troublent ou laissent
troubler la paix, la paix le plus grand et le plus précieux de
tous les bienfaits apportés au monde par le Christ Sauveur.
Dieu est le maître. C'est donc sous ses regards et aux pieds
de ses autels que le duc s'engagera à remplir les devoirs de sa
charge. C'est devant Dieu, mais, remarquez cette nuance, ce
(1) Ch. Vallin, Le Due de Normandie et sa cour.
(2) Léopold Delisle, Recueil des Actes de Henri II.
mettaient aux réparations nécessaires et laissaient à leurs
contemporains les leçons de leur repentir ?
Puissions-nous, mes très chers Frères, vivre plus confor-
mément à la loi de Dieu que n'ont vécu les ducs de Normandie,
mais puissions-nous mourir aussi chrétiennement qu'ils sont
morts !
III
Educatrice des princes, modératrice des consciences,
l'Eglise ne pouvait qu'étendre encore sa salutaire influence
sur le gouvernement des ducs, sur la vie politique et sociale
de la Normandie.
Quelques-uns de nos ducs furent des hommes d'Etat
supérieurs Trois au moins, on pourrait dire quatre en
comptant l'impératrice Mathilde, eurent le génie du gou-
vernement : Guillaume le Conquérant, Henri Beau-Clerc, et
Henri II. Mais ce qui fit leur force principale, à ceux-là et aux
autres, ce fut la constitution chrétienne du Duché, ce fut
l'appui donné aux ducs par l'Eglise, ce fut la fidélité des ducs
à gouverner d'après les principes chrétiens.
Toute dépendance coûtait à Rollon et à ses successeurs. Ils
cherchèrent vite à secouer le joug, pourtant bien léger, de la
suzeraineté française ; ils réussirent à briser le contrôle des
chefs qui à l'origine s'appelaient les compagnons du duc.
C'étaient des égaux, ils en firent des sujets. Mais il est une
autorité à laquelle ils ne songèrent jamais à se soustraire, c'est
celle de Dieu. « Ils ne doivent de service à personne », pro-
clament-ils fièrement ; « si ce n'est à Dieu (1) », ajoutent-ils
humblement. Leurs chartes affirment hautement cette dépen-
dance ; Quoniam Altissimus dominalur in regno lwminllm, et
cui volnerit dabil illiul. Le Très Haut a le souverain domaine
des royaumes humains ; il les donne à qui il veut (2) ».
La conséquence logique de ce principe est qu'ils devront
compte à Dieu de leurs actes administratifs. Ils se rendent
coupables d'une faute grave et mettent en péril le salut de leur
âme, lorsque, dans leur gouvernement, ils commettent ou
permettent une injustice, lorsqu'ils troublent ou laissent
troubler la paix, la paix le plus grand et le plus précieux de
tous les bienfaits apportés au monde par le Christ Sauveur.
Dieu est le maître. C'est donc sous ses regards et aux pieds
de ses autels que le duc s'engagera à remplir les devoirs de sa
charge. C'est devant Dieu, mais, remarquez cette nuance, ce
(1) Ch. Vallin, Le Due de Normandie et sa cour.
(2) Léopold Delisle, Recueil des Actes de Henri II.
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