Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1924-06-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 juin 1924 13 juin 1924
Description : 1924/06/13 (Numéro 22429). 1924/06/13 (Numéro 22429).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6288537
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2008
q AUJOUKO-HUi î (N* 22.429}
4 > Saint Aventin
Saint Valère (à souhaiter)
Solefl : lev. 4 ta. 4S; coucher 8 h- 63'
Luns : P. Q. le 10 ; F. I* le 17 ~
S Heures
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FETTJOTJREP-PARÏS
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Vendredi 13 Juin 1924
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LES CHANGES
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en presence
t .. v- - -, . ■' 1 " - - ■ • ^ 1 v ' • - v
A la réunion plénière des Gauches, M. Painlevê
recueille 306 voix et M. Doumergue, non candidat, 149
. . ... A*; . • " '• , . •- ; y • ■ . • .. V V V • t.. -:«T ; f -
M. Painlevé est alors designé comme candidat officiel des Gauches
M. Doumergue déclare qu'il ne peut empêcher ses amis de voter
pour lui aujourd'hui, au Congrès.
.... MAIS D'ULTIMES POURPARLERS AURONT LIEU AVANT LE SCRUTIN.
. Les. Gauches, ne vont pas au
Congrès avec l'esprit d'union dont
élles avaient fait preuve contre M.
Mittcrand. En effet, deux candi
dats^ sortis de leurs rangs, s'affrou
teront —.du rnoins c'en était ain
si hier soir — cet après-midi au
Congrès, : M. Painlevé, président
de' ïd ^Chambre, .et M. Dourneryp»^
président du 'Sénat: M. Painlevé, a
la réunion, plénière, a obtenu 306
voixl, : M. Doumergue 149. Mais M.
JDùumérgue avait, par, une affiche,
fait savoir qu'il ne posait pas sa
candidature,à.cette réunion.
La journée, jusqu'à dix heures
du soir, s'est ensuite passée en
conférences et réunions, tantôt
avec M. Painlevé tantôt ■ avec M.
Doumergue. En fin- de journée,
chacun restait sur ses positions.
Jj'éventualité d'un troisième can~
didat n'avait pas été prise en con
sidération. Peut-être la nuit porte-
ràrt 'élle conseil et les réunions qui
doivent étreienues cet après-midi
àVersaittes, à une heure et une
heure et demie, juste avant, le
Congrès; - modifieront-elles la si-
tkatiàn.
A la Chambre, hier
avant la réunion plénière
' Les groupes socialiste et répu-
T>licain-socialiste _ de la Chambre
se,' sont rétlilis hier matin. Ils dé
cidèrent 4e ,se rendre très ûom-
&ce»x-à Ja .^ixïuyoïL^prlparatoire
des Gauches. /
Le- groupe .de la Gauche radi-
cspiç, 'réunie sous la présidence de
M. Raynaldy, décida de - deman
der, au groupe de la Gauche dé
mocratique du Sénat de 1 convo
quer les membres de la Gauche
républicaine de la Haute Assem
blée à cette réunion préparatoire
et cela afin d'obtenir par là-mç-
nié. la participation du groupe de
l'Union républicaine. On _ sait,
en effet, que ce groupe avait mis
comme condition à sa présence à
la -réupion plénière, la. convoca
tion du groupé- progressiste du
Sénat.
An Luxembourg
fin ..attendant le scrutin, on
'discutait la déclaration suivante
que-M. Doumergue avait fait appo
ser-'dans la salle où devaient se
réunir les groupes dé Gauche pour
le scrutin préparatoire :
', < - Sollicité par un grand, nombre de
mes amis politiques de poser ma can
didature devant la réunion prépara-
:toire organisée pour [désigner un can
didat ■ û. la présidence de la- Républi
que, je leur ai'répondu que : je nepour-
rais-.le-faire que si ma candidature de
vait tes videri à la réalisation d'une
union - républicaine que, comme eux,
j'estime? indispensable . à l'intérêt' du
pays eP.au bien-de-la "République.'
( y- Dans les conditions où cette réu
nion Se présente, ma candidature ne
ponrrâit . pas atteindre ce but.. Dès lors,
je .prie mes amis de ne pas poser ma
candidature ; devant cette réunion.
L » Gaston Doumergue. »
- Le groupe de l'Union républi
caine du Sénat, réuni dès le com
mencement de" l'après-midi, sous la
présidence de M. Henry Chéron,
avait confirme sa résolution de la
Y.eille de ne pas prendre part à
une- réuniop . préparatoire d'où
sont, exclus un certain - nombre de
groupas .républicains. 1
, . La réunion plénière
; des groupes de gauche
^Longtemps avant l'heure fixée
poyr la léunioij plénière, mi public
nombreux se pressait aux abords
du. Luxembourg attendant le pas
sade des sénateurs et des députés
appelés à prendre part à ce vote
préalable.
'• Avant de descendre à lu salle .dû
wrtc. les • parlementaires discutent
jjvee animation dans la salle des
Os «l'érences. ■ t - ,
'-. M. Ilcrrjot et-.-M. Ratier tiennent
une conversation fort animée. Des
huissiers guident dans le palais du
Luxembourg les nouveaux députés.
A , Le scrutin
A A 2 heures 20, on annonce què
le scrutin est ouvert et aussitôt les
];arle:nçntsircs se vendent en mas
se à la jsiiiJe du vote. -
; line estrade a été amtuagée.au
fond. .M. Bienvenu-Martin prési
de, entouré de Mil. Pinard et Gui;-
cliard; députés, Machet, sénateur.
Sur des tables, à gauche de la
«aile, on a installé des urnes. £Jn
face, à. droitè, des tables sont dis
posées .pour le dépouillement.. Les
votants ont été répartis en quatre
bureaux et chacun sait à l'avance,
d'après les indications portées.à la
- ^ HI>'^oumergue £
porte, devant quelle urne il doit-se
présenter. 11 ' ~ *
Les bureaux ont .été ainsi formés :
. 1"' bureau,'MM. Pottevin, • sénateur;
:Bovjer-Lapierre 2*/ bureau, ; MM. Milan,sénateur. ;
Gras et Caïtucoli, députés ; 3* bureau^
MM. "Hamelin, sénateur • ; vNouelle,
Barbier, députés ; V ■ bureau, MAL
Mauger, sénateur • ; Antonelli, 1 Augé,
députés.
Sur des tables spéciales, on a
placé des - bulletins au nom de M.
Painlevé avec des enveloppes du
Sénat. ■■ i-.. "
On commente longuement la dé
claration; de M. 'Doumergue, main
tenant: affichée dans les salles.
A 2' heures 20, . M. Bienvenu-
Martin, président, déclare le scx^i-
tin ouvert et- ■ ajoute » qu 'il durera
jusqu'à' quatre., heures. '
A - ce moment, on apprend
qu'on vient de faire imprimer à
la machine à écrire des : bulletins
au nom de M. Gaston Doumer
gue.
13 heures : 40,' on • annonce ■ que
474 parlementaires ont. voté.;
M. Léon Bourgeois, accompa
gné de son fils, vient de déposer,
son bulletin. Dans le vestibulè de
la : salle ' de Brosse, M. Herriot
s'entretient avec MM. Briand et
René Renoult ; de son côté, M.
Painlevé, au milieu... d'un groupe,
bavarde avec ses amis.' Qepx de M.
Gaston Doumergue soutiennent^or-
tement le président du Sénat.
Malgré la- décision de leurs
groupes, des membres de l'Union
Républicaine ont pris part au vote,
notamment MM.-. Doumer et Gé
rard, qui ont .voté L'ajourne
ment de. la discussion de l'inter
pellation Chéron. '"On assure que
M. Herriot aurait tenu le propos
suivant : « Quoi-qu'il arrive, M.
Painlevé sera candidat à Versail-
les jusqu'au troisième tour s'il le
faut, et ne. s'avouera vaincu
qu ? après la proclamation du résul
tat ».
A 3 heures 50, on annonce que
lè nombre des votants ■ serait; su
périeur à celui des convocations
adressées et l'on explique le fait
parce que des députés non convo
qués auraient pu pénétrer dans
la salle de Brosse. ,
Le vote
A 4 heures, le scrutin est 'clos
et il est procédé . au. dépouille
ment. M. Bienvenu-Martin pro
clame les -résultats suivants :
Votants : 475
MM." Painlevé ...... . 306 voix
Doumergue .... 149/ —
. Poincaré, ....... 1 —
Bulletins blancs - et nuls : 19
>1- Painlevé s'entretient avec.
M. Chaumet,quand,on.hd donne
communication du - résultat. De
son côté, M. Briand cause avec
M.' Marraud. , '
Première démarche
auprès de M. Doumergue
Aussitôt que les' résultats furent
connus, le Comité des groupes du,
Cartel des Gauches de là Chambre
et' la Gauche .démocratique du Sé
nat se sont reunis.'La réunion "a,
décidé • sur la proposition de, M.
Briand, de déléguer le bureau de
la Gauche démocratique, àyant à
sa tête M. Bienvenu-Martin, au
près de M. Gaston Doumergue,
pour lui demander, au^ nom de la
discipline républicaine, de ne pas
poser sa candidature devant le
Congrès. - ,
La réponse du président du Sénat
A 5 heures 25,. les délégués re
viennent de chez M. Doumergue.
M. Bienvenu-Martin a donné lec
ture de la réponse du président
du Sénat. Elle est ainsi conçue: t
• ^— ■ Je n'étais ;pas candidat devant la
. réunion préparatoire $ *jo n'ai donc
pas à -me désister d'une candidature
que je n'avais pas posée.' Un certain
nombre de' mes amis ont fait une ma
nifestation sur mon nom! S'ils veulent
la renouveler devant l'Assemblée Na
tionale^ je ne mo reconnais pas le
droit ae les en empêcher, mais je dé
clare que, si une candidature réaction-
.najre surgit, et obtient un chifïre ; de
voix [qui soit une- Menace pour les'ré
publicains, je prends l'engagement, au
.gas. où le, serais, en.minpritér de de
mander V tous «eut ctuî;-âûraient" votéi
pour moi-de reporter leurs suffrages
sur le candidat républicain le plus fa
vorisé. »•
Immédiatement, les bureaux!
des divers groupes se sont réunis
pour examiner cette nouvelle si
tuation et en délibérer.
La .délégation de la Gauche dé
mocratique qui s'est rendue chez;
■Mt Doumergue . et sa- rapporté; sa
réponse était composée de MM.
Bienvenu-Martin*, ■ Mjlliès-Lacroix,
René-Renoult, Léon Perrier, Mi
lan,; Machet et Héry. '
Quant au' burèau de l'Union
républicaine du Sénat, ayant "â sa
tête M. Henry Chéron, vice-prési
dent, composé de MM. Pérès, Le-
bruh, Paul Dupuy, Blaignan et
Chagnaud, il s'est rendu, de son
côté auprès de M. Gaston Dou
mergue pour lui demander de' po
ser sa candidature à la présiden
ce de la République.»
D'autre part, de nombreux
amis du président du Sénat, ap
partenant à la; Gauche démocrati
que, 'se sont rendus au Petit
Luxembourg pour .insister auprès
de M. Gaston Doumergue , pour
•qu'il accepte d'être candidat.
M. Gaston Doumergue, remer
ciant ses collègues de l'Union ré
publicaine, leur fit la même ré-
Sonse qu'aux délégués ' du Cartel
es. Gauches, ajoutant qu 'il restait
« à la disposition de ses amis ».
Démarche auprès de M. Painlevé
Les< groupes de gaudie ont dési
gné à là fin de l'après-midi
Si. Briand • et également envoyé
MM.: Herriot et Blum pour avoir
une conférence avec M. Painlevé et
le prier de retirer sa candidature
devant ' un nouveau candidat qui
serait opposé à M. Doumergue et
ainsi de rallier, l'ensemble des voix
républicaines. En effet, les soda-
listes ont fait savoir qu'après la
déclaration de M. Doumergue ils se
refusaient à lui accorder leurs suf-
frages.- •. ■' •
M. Painlevé, qui avait £té préve
nu par M. Chaumet est arrivé au
Sénat à € heures 40 et s'est aussi
tôt rendu dans un salon où il a
examiné la situation avec MM.
Herriot et Briand.
Les chefs des groupes de gau
che de . la Chambre et du Sénat
s'étaient réunis à 6 h. 30 au Luxem
bourg. M. Blum au nom du grou
pe .socialiste dit que ce groupe
s'oppose à la candidature Doumer
gue et qu'il faut trouver un troi
sième candidat en faveur duquel
se désisteraient les deux autres. M;
Viollette fait une semblable décla
ration :
— M. Doumergue, dit-il, serait l'élu
de la droite. : Le pays républicain ne
lui pardonnerait pas de renouveler la
manœuvre qui s'est. -produite au mo
ment'de; l'élection de M. Poincaré.
» H doit comprendre qu'il doit s'ef
forcer de se mettre d'accord avec M.
Painlevé. > , ' * ; '
M. Renaudei dit qu : il faut : en
tendre^ M. .Painlevé. M. Herriot dit
qu'avant d'entendre M. Painlevé,
il faut que quelqu'un défende ëés
droits et le congrès de ce soir lui'a
donné des droits puisqu'il a la' ma
jorité." Or, le pré-congrès a été fait
■ - ' '1 f M; ;> -Paiijlevé ' . ■
après des, réiuiions - régulières.^ M.
Paiûlevé arrive en.tête.'-L'élection
ide'-M.. Paiiilevê est assurée, person
nes'a le droit de-disposer - des,
droits de «M. Painlevé. -.
M. Blum dit alors • :
— Il y a une -situation'; de fait de
vant laquelle nous ne pouvons que
nous incliner.- S'il .y a deùx candida
tures: Painlevé et' D.oumerguei c'est
;c& dernier, qui sera, élu avec -lea'. voix
de la droite, or,-cela il-faut l'éviter à
tout prix. DopO Je ne ■ vois pas d'au-
très- moyens que de- trouver un- troi
sième^candidat.-> - ■■■'?■■ .-
M. 'Briànd déclare :
— Avec le peu-de-temps qui.-noua
reste,' il ne - faut, pas s arrêter. aux
questions vde sentiment.. Tout ce ; qui
pourrait être dè nature .à briser le
courant-du«11.mai doit être évité,;car
cela créerait une situation^ grave. vLe
pays ne nous pardonnerait pas-de
fausser l'opinion; Mî Painlevé,: s'il est
battu, voit sonautorité .de . président
de la ^ Chambre diminuée; Et la : prési
dence du Senat qu§ devigndrà-t-elle-'î
Nous transformons en-' défaite ,la vic
toire du 11'mai: -
»"Pès lors,-il faut entendre- IL
Painlevé, lui dire, le ^danger,' et, puis
ensuite on ferait, une réunion des deux
candidats. »
i M. Fribourg veut proposer.; un
troisième candidat. s .
'- M; Briand' répond '
— Ce n'est pas le moment," c'est aux
deux, candidats-à le'désigner*",» - •
; : M. -Painlevé^peut interpréter la
situation 1 autrement, que • nous, ï. donc <- il -
faut : le voir avant dé l'introduire ici. »
■M; Herriot 'dit: qu'il faut sou
mettre le problème à Mi Painlevé
et c'est à lui à en-indiquer la solu
tion. - M. Painlevé est introduit.
On ,l'applaudit et M,-Herriot lui
.'donne la parole. ■
M. Painlevé dédare : - , ;
, Jë'suis aux ordres.des républi
cains quelle,, que soit la décision que
vous^ prendras. - Les 'personnes- ne ,sont
nen, c'est la ' République seule qui
compte. Voyam la situation. Vl
. : » l'L'assemblée • plénière a été réunie
d'une façon large,- d'après les tradi
tions. Je..me considère, comme- investi
de - la 'Candidature,'-mais, si une autre.
solution apparaissait qui soit meilleu
re, je-suis -prêt à l'adopter.' Il s'agit de
savoir^ comment: jouera l-a ' discipli
ne demain; silla discipline sa fait, c'eett.
parfait. Si vous -a-ot/es .qu'il , v a un
danger et • que- la discipline ne 'joue
pas, désignes un >autrb„ candidat et je
suis prêt à me mettre à ses côtés: »
M. Héry fait part de ses appré
hensions sur les : résultats et de
mande si t M. Paiiilevé est certain
d'emporter la. victoire* II fait l'élo
ge- de; : M. Doumergue et dit d^ns
quelles, conditions ; défavorables sa
candidature a été; présentée.
M. Varénne dit alors : ■ . .
: ' —.. Le langage de'Mi Héry -serait
parfait, sâiis la réponse écrite, de M.
Do'umerpruejôui est allé contre la dis
cipline républicaine.'' ! »
M. Thomson fait la même
réflexion: :' - ••
■— La «candidature " Painlevé, "dit-il,
représente -la 1 politique de la majorité.
Nous -consentons à -ce que la candida
ture Painlevé disparaisse, mais à con
dition - que .M. Do.umergue en : fasse- au
tant. Il vaut- .miens être ■ battu ' que
d'avoir un > succès avec l'appoint de ,1a
droite. » ^Applaudissements;) • !
M. Renâudel dit les-déclara
tions de M. Painlevé sont nettes, r.
: H ".faut, poser à-M. Doumergue la
même ■ question. Il faut 1 luirenvoyer
une délégaffon, non plus-amicale eom-'
me la première fois, mais une déléga
tion officielle.composée de tous les re
présentants. des gauches. » . "
Nouvelle démarche
auprès de M. Doumergue
• L'a ! délégation est envoyée à 7
heures un quart à M; Doumergue.
Elle Comprend MM. Paul-Boncour,
Briand, Thomson, Herriot, Bien
venu-Martinet Maurice Sarraut. '
-•A -.8 -;hi' 40,• les délégués revien
nent dif Petit-Luxembourg, et l'on
annonce que l'accord n'ayant pu
se faire, M. Gaston Doumergue 1
ii-este sur .ses positions. •
■ Ils expliquent que la conversa-,
■tion a' été très émouvante". Que M.
Bienvenu-Martin .'et - M.. Thomson
ont exposé le danger que présen
terait u"ne double .'candidature de
•gauche. M. Doumergue- aurait ré
pondu en protestant, contre les ac
cusations portées contre lui, en de-
nxaiidànt si dans sa conduite il n'a-!
vait pas etë tqu jours fidèle au parti
-radical socialiste,et si on pouvait
'liir'reproohei; " Jè 'woiudre-Tràppro-'
chement avec la droite. Bref, Mt
Doùmerguè _ne pouvait céder aux
pressions; faites sur lui. •
■i Ils convoquent aussitôt leurs col
lègues et la discussion. s'engage.
Les socialistes et les radicaux so
cialistes proposent 4a.-. rédaction
d'un manifeste où tous les chefs de
groupe ^appuieraient, la candidatu
re de, M. Painlevé: Mate M. Milliès-
-Lacroix fait observer que les repré
sentants de la' Gauche démocrati
que n'ont pas reçu de mandat le»
autorisant, à une telle initiative, et
M.^Briand, obtient qu'on en précise
ra les points par. un . procès-verbal.
En voici-le'texte :
^Les,comités, directeurs de la gauche
démocratique-du Sénat/du groupe ra
dical-socialiste, du . groupe r. socialiste
(S. ,E. I. O.), du groupe républicain
socialiste ' et, de, la gauche radicale -de
la Chambre-^so. sont , réunis au Sénat,
de, 7 heures à 10 heures,et demie, sous
la -présidence. de, M. Bienvenu-Martin,
président . de ,1a, gauche démocratique
du Sénat.
Il est pris, acte, du vote émis à-1»
réunion- préparatoire qui, a donné à
IL Painlevé 306 voix contre 149 à M.
Doumergue. . Après; le -scrutin,- -M. Pain
levé a spontanément déclaré qa'il ac
ceptait non.^seulement; de ; se retirer si
c'était nécessaire. devant' un, troisième
candidat éventuel,, mais de. se rallier
ai toute mesure commandée par le de
voir républicain. Deux démarches^ ont
été faites auprès de^ M, Doumergue
par vies, présidents-, des -groupes répu
blicains ayant participé à, la. réunion
plénière ; malgré les- instances ' les plus-
vives, M. Doumergue n'a pas cru de
voir se, rendre à aucune des proposi
tions qui lui ont été faites. Il a ajouté
qu'il , n'avait pas. à' se désister d'une
candidature qu'il n'avait pas posée,
«ra'il ne s'était pas reconnu le droit
d'empêcher certains de ses amis de
voter pour lui.,H a' ensuite déclaré
qu'il n'était pas candidat non plVis au
congrès" de Versailles, mais qu'il ne se
croyait pas davantage le droit d'em
pêcher'ses amis d'y voter pour lui.
-En conséquence, l'assemblée a déci
dé qua. M. Painlevé était le seul can
didat de' la discipline républicaine.
Une réunion plénière des groupes
de gauche aura lieu à. Versailles
avant le Congrès
La réunion des comités direc
teurs des groupes de gauche de la
Chambre des députés et du Sénat
a décidé de convoquer tous les
adhérents de ces groupes à une as
semblée plénière qui se tindra, à
treize heures et demie au Palais
de, Versailles. Les délégués des- co
mités sont convoqués, potir une
heure.
A la Chambre
Les couloirs,de la Chambre fuient
peu animés hier après-midi. Tout l'in
térêt était: au,,Sénat. Cependant vers
quatre heures et ^ demie. - les députés
qui participèrent à la réunion pléniè
re amvaient. à, la Chambire où l'on
commenta r avec ."intérêt le. résultat du
voté émis par les gauches.. :
(Voir la suite en 3' page) '
: M e Henri-Robert reçu
à l'Académie Française
prononce l'éloge de M. RM
' , C'était hier, '• sou%,' là. coupole,' la
dernière "grande' réception de' l'an
née académique. Aucune- aufre r . solen
nité: de ce "genre n'aura plus lieu avant
novembre.' . . _•
: La- séanee fut particulièrement bril
lante. Beaucoup d'académiciens avaient
revêtu■ l'habit- vert.' . Une:,foule, consi-
Bérablé ,se pressait au centre, et dans
les amphithéâtres. Les représentants
du. barreau étaient venus j en grand
nombre fêter l'un des maîtres de l'é-,
loquence française.' V , .
; - Mme la duchesse de Vendôme, était
dans :l'assistance., ; Parmi les? membres
de l'Institut se trouvaient. les, mare--
chaux Joffre,- Foch .et Pétain, et" le gé
néral Gouraud. ;
;• .En prenant .la, parole, M* Hçnri-Ito-
bërt a-tout d'abord rapporté à'sa robe
d'avocat l'hùnneùr que lui fit l'illustre
.(Compagnie ën-lui ouvrant ses portes.-
Puis il évoqua malicieusement la- mé
moire de ! son • confrèrei de 1640, Oli
vier.! Patru, qui eut « l'heureuse et re
doutable; inspiration.- > ,du compliment
académique, - que .' tout .récipiendaire
doit, xièpnis,- prononcer; . ' . , ■ .
- J .M' Henii-Rohert.trace, ensuite', de
son ' prédécesseur à .l'Académie* M>;
"Alexandre Rihot", un portrait remar
quable.- Il ;uoua . le montre, après, ses
succès d'école, incertain .de la route
à; suivra II s'inscrit nu barreau;
' — Le stage au Palais, dit M* Henri-
Robert, est . pour la Jeunesse une
agréable salle d'attente où, sans perdre
son temps, on est bien placé pour re
garder passer la - Fortune, sous l'une
des multiples formes- qu'elle emprunte
à la vie moderne, et pour s'attacher a
ses pas.
: M. Ribot retrouve à la Conférènce
Molé d'autres jeunes avocats ' parmi
lesquels Gambetta. Tous • deux - reve
naient • parfois en conversant jusqu'à
la place ' du Théâtre-Français.
■ —Il y avait pourtant, entre leurs
deux natures, entre leurs deux tempé
raments, une opposition presque com
plète. M. Ribot, surtout horame de ca
binet, très cultivé, ennemi de toute em
phase,, aimant: la solitude et le travail;
froid, correct, réservé, presque jusqu'à
la timidité, ne parlant, avec qnelie pé
nétrante simplicité I que pour expri
mer et défendre'des idées longuement
méditées. Gambetta, au, contraire, type
achevé de l'homme public, entraîné par,
sa ■ fougue méridionale, toujours' en
mouvement, le verbe haut, le geste
large,' ne se sentant en .pleine, posses
sion de, sa pensée .que dans ,1e feu. de
l'improvisation,.- tandis , que sa -forte
voix évoluait à mesure et. entraînait en
longues > périodes éloquentes,' les- idées
que:-son intuition merveilleuse' savait:
d eviner. t dnna, V aIjc . ^iaislr ;J au.^ol .^B .t_s'ap-
proipilei-' lùste à ,point,
i ^ Bien qu'il se - jugeât plus : apte au
rôlo' de ministère ,. public. , .M," Eibot
avait, dit t M* I-Ienri-Rôbert, le f cœur
d'un --avocat' i quelques années plus
tard* chargé comme çubstitut : de' pro
noncer lin réquisitoire. D prit'la défen
se des trois premiers prévenus et les
fit ' acquitter 'brillamment;
, En 1878,.- le i futur - président-- du
Conseil abandonnait la magistrature
pour représenter. Boulogne-sur-Mer à
la Chambre des députés, et son his
toriographe 'le suit dans sa "carrière
politique qui devait avoir tant d'éclat.
Il nous le montre .dressé devant Gam-
hetta, premier ministre, et : triomphant
par sa logique implacable du grand
tribun, puis portant au ministère Jules
Ferry, sur la question.du: Tonkin, les
coups'- qui devaient l'abattre.
— Aussi un.-jour où M. Ribot, inter
rompant M. Clemenceau, lui - disait ■ :
« Vous passez votre temps à renverser
des ministères celui-ci put-Il lui ré
pliquer au milieu'des rires de la. Cham
bre ■: „« Vous n'avez jamais manqué de
m'y aider-1 » 'Et c'était .vrai ■ !
i C'était vrai, seral-je tenté de dire, en
dépit des bonnes. Intentions de M. Ri
bot. , "
:: .M*-Henri-Robert,' après cette poin
te, évoque .la. maîtrise de -M. Ribot à
la tribune : •
i — Lorsque appuyé des deux mains au
marbre de en avant comme pour, se rapprocher de
çop- auditoire, tirant son vêtement d'un
geste, familier,' ii commençait à parler,
d'une voix : un peu basse et comme ' voi-
a- -i
"--fi
^ 1
r ^w\r% 1 > - w
M* Henri-Robert
lêe, d'émotion, un souffle de sympathie
passait sur l'assemblée. On avait l'im
pression qu'on" allait entendre enflai le
langage même de la vérité, cette vérité
si belle en sa nudité naturelle dont
chaque parti politique se réclame tour
â. tour, mais pour l'habiller aussitôt de
sa livrée, lui prêter ses passions et la
faire servir à ses ambitions.
» Sa mémoire des chiffres était pro
digieuse. Rapporteur du budget, il pou
vait: parler, sans notes, pendant plu
sieurs heures, sans jamais commettre
une-erreur. Il semblait se jouer des dif
ficultés et des complications en cette
matière si aride, et si ardue des finan
ces qui reste, il faut bien le-dire, lettre
close pour, lo commun des mortels... et
même des parlementaires !
(Voir la suite en 2? page)
En pleine rue, un déséquilibré
blésse mortellement
à coups de revolver son ancien
compagnon de travail
•' ■' , v ( •• ... f : -v- .
i 'Depuis - u'ne qninzaiue d'années, M.
Louis-Paul Polta, 36 ans , ouvrier mé
tallurgiste,' domicilié avec .sa «femme,
ouvrière blanchisseuse, et ses deux eu-
fants,-âgés de .10 et-9 ans, - 8, rue Pa-
qJio, était employé-dans uns atelier de
la rue Saint-Sabin, où son activité et
sa probité étaient fort appréciées dp
sun nommé Alphonse Claveria, 48 ans,
cisailleur, 10, passage . Brunay, avait
travaillé également -durant de longues
années dans ces mêmes ateliers d'où il
était- pfirti volontairement en juin
1923. ' 9
Of-, de caractère coléreux et rancu
nier, Claveria avait prétendu qu'il y
avait été tracassé, voire' persécuté, et
depuis son départ il • avait Voué une
haine farouche à Polta, l'accusant-de
l'avoir forcé à quitter son : einplov ce
qui était'tout à fait-faux.-Cette haine
était devenue de l'obsession* et partout
où il travailla -pendant-' un an,, a Mar
seille, à Lyon,, à Bruxelles, partout il
cr&yait vdir : son ennemi et il s'en pre-:
;nait à: d'ineffensifs -passants, les in
sultant comme si Polta eût été devant
lui: ' ■ ■' * ' ' ■
, La haine farouche de ■ ce demi-dé
séquilibré devait avoir bier nn épilo
gue tragique. Comme ^ers 1 sept heures
et demie du matin, M. Polta passait
rue de l'Asile-Popinpourt en lisant
son journal tout en se rendant paisi
blement à son travail; soudain Clave
ria se dressa devant -lui, et d'une bal
le de _ revolver il l'étenait sur le sol.
Attirés par lsi détonation, des agents
.transportèrent M. Polta à l'hôpital
Saint-Antoine, ' où M. Pêne, commis
saire de Saint-Ambroise vint pour l!in-
terroger.' Mais Polta était déjà dans
le coma. Dans un souffle il dit : « Je
n'ai vu 1 personnè », et'il expira. L'a
gression avait été si brusque- que, plon
gé dans sa lecture, > AL Polta n'avnit
pas eu le temps d'apercevoir son
agresseur et dé le reconnaître.
Mais_ son nieui'trier ne devait pas
aller bien loin.- Il se ravisait soudain,
il entra au commissariat de la 1 Folie-
Méricourt, jeta son revolver sur une
table f et s'écria « J'ai tué un hom
me, an'êtez-moi! »
Puis il'raconta sa haine et le' crime
qu'il venait de commettre. Mis à la
disposition de M. Pêne, Claveiia, qui
a été déjà ..plusieurs- fois condamné
pour 'violencès, a été envoyé au Dé
pôt. '!■■■ : _ J
Lajceine iie Roumanie
quitte la France
1 '* ■ 1 ' ' ' f ' *■ ' '
i M. de Fouquières, chef , du : service
du Protocole au ministère des-'Af fa ires
étrangères, .a' été saluer, -jiu nom du
gouvernement,- S., M. la > reine de .Rou
manie,; qui quitte la France pour .re
tourner à Bucarest,' ■
Paris, le...
Féminisme.
: Les femmes, n'ont pas - encore voté
cette fois-ciï mais il est probable
qu'elles voteront la prochaine fois et
que, dans quatre ans, le oceu que oient
d'émettre le Comité de propagande
pour le suffrage des femmes sera enfin
réalisé. •
t Mme Marthe Borélv s'en effraie
d'avance, car elle est : persuadée ■ que
l'émancipation politique'de la femtne la
détournera de ses devoirs de ipèré. iL«
féminisme, croit-elle, est l'ennemi de
la natalité.. Moi,,' je oeux bien, , mais
qu'on m'explique Pourquoi- la France»
an des pays do monde où le féminisme
est le moins développé, est aussi celui
qui se dépeuple le plus, alors que f on
Voit, chez bon nombre de nos voisins,
le surpeuplement et le féminisme faire
bon ménage I - . , ,
Le.féminisme n'est-.pas un idéal i c'est
an phénomène social contre... lequel il
n'y a rien à faire et dont ceux: qui- s'v
sentent le plus hostiles-doivent .prendre
leur parti en essayant d'en atténuer au
tant que ■' possible \ les :■ inconvénients.
D'ailleurs, je ne crois pas qu'il faille
craindre sérieusement que le féminisme
n'amène la fin-Je la maternité^ la fin de
la société, la fin de l'humanité, la fin
de tout, comme les. aniiféministes. se
plaisent à le prédite. La sociêté et i'hu
manité ont déjà prouvé qu'elles avaient
plus d'un tour dans leur.sac. L 'instinct
de conservation leur ■ fera trouver, le
moment venu, de bans movens de dé
fense. Voilà des millions d'années que
le genre humain travaille, progresse et
se multiplie. Et oous voudriez qu'il
tombe tout à coup en décadence parce,
qu'on aura donné aux femmes le droit
de déposer'tous les quatre ans un bout
de papier dans une boîte? Allons donc!
A mon avis, voyez-vous, le féminisme
ne changera fias grand'chose à l'état gé
néral du pays. La oie chère s'èra tou
jours la oie chère, les-impôts toujours
les impôts. Mais, peut-être que lorsque
les-femmes voteront on verra moins de
filles-mères abandonnées par .leurs ga
lants, moins d'enfants mourir faute
d'hygiène, etc., etc... Il est du moins
permis de l'espérer. -
En tout cas, si les femmes doivent
voter dans quatre ans, qu'on ne le dé
cide pas au dernier moment ! A Vont de
voter, les femmes ont besoin de se
mettre au courant de ce dont il s'agit,
et, pour cela, quatre ans ne sont pas
de trop. A l'heure actuelle, les fem
mes se moquent complètement de la
politique. Combien y en art -il parmi
elles qui saoent qu'on doit élire au
jourd'hui un Président de la Répu
blique ? Peut-être pas seulement la
moitié...
André Billy; •
4 > Saint Aventin
Saint Valère (à souhaiter)
Solefl : lev. 4 ta. 4S; coucher 8 h- 63'
Luns : P. Q. le 10 ; F. I* le 17 ~
S Heures
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Chèque postal : 3.259 ■
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Vendredi 13 Juin 1924
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12 M 24» 46 »
« » » » 48 »
n » 43 » 82 >■
B
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en presence
t .. v- - -, . ■' 1 " - - ■ • ^ 1 v ' • - v
A la réunion plénière des Gauches, M. Painlevê
recueille 306 voix et M. Doumergue, non candidat, 149
. . ... A*; . • " '• , . •- ; y • ■ . • .. V V V • t.. -:«T ; f -
M. Painlevé est alors designé comme candidat officiel des Gauches
M. Doumergue déclare qu'il ne peut empêcher ses amis de voter
pour lui aujourd'hui, au Congrès.
.... MAIS D'ULTIMES POURPARLERS AURONT LIEU AVANT LE SCRUTIN.
. Les. Gauches, ne vont pas au
Congrès avec l'esprit d'union dont
élles avaient fait preuve contre M.
Mittcrand. En effet, deux candi
dats^ sortis de leurs rangs, s'affrou
teront —.du rnoins c'en était ain
si hier soir — cet après-midi au
Congrès, : M. Painlevé, président
de' ïd ^Chambre, .et M. Dourneryp»^
président du 'Sénat: M. Painlevé, a
la réunion, plénière, a obtenu 306
voixl, : M. Doumergue 149. Mais M.
JDùumérgue avait, par, une affiche,
fait savoir qu'il ne posait pas sa
candidature,à.cette réunion.
La journée, jusqu'à dix heures
du soir, s'est ensuite passée en
conférences et réunions, tantôt
avec M. Painlevé tantôt ■ avec M.
Doumergue. En fin- de journée,
chacun restait sur ses positions.
Jj'éventualité d'un troisième can~
didat n'avait pas été prise en con
sidération. Peut-être la nuit porte-
ràrt 'élle conseil et les réunions qui
doivent étreienues cet après-midi
àVersaittes, à une heure et une
heure et demie, juste avant, le
Congrès; - modifieront-elles la si-
tkatiàn.
A la Chambre, hier
avant la réunion plénière
' Les groupes socialiste et répu-
T>licain-socialiste _ de la Chambre
se,' sont rétlilis hier matin. Ils dé
cidèrent 4e ,se rendre très ûom-
&ce»x-à Ja .^ixïuyoïL^prlparatoire
des Gauches. /
Le- groupe .de la Gauche radi-
cspiç, 'réunie sous la présidence de
M. Raynaldy, décida de - deman
der, au groupe de la Gauche dé
mocratique du Sénat de 1 convo
quer les membres de la Gauche
républicaine de la Haute Assem
blée à cette réunion préparatoire
et cela afin d'obtenir par là-mç-
nié. la participation du groupe de
l'Union républicaine. On _ sait,
en effet, que ce groupe avait mis
comme condition à sa présence à
la -réupion plénière, la. convoca
tion du groupé- progressiste du
Sénat.
An Luxembourg
fin ..attendant le scrutin, on
'discutait la déclaration suivante
que-M. Doumergue avait fait appo
ser-'dans la salle où devaient se
réunir les groupes dé Gauche pour
le scrutin préparatoire :
', < - Sollicité par un grand, nombre de
mes amis politiques de poser ma can
didature devant la réunion prépara-
:toire organisée pour [désigner un can
didat ■ û. la présidence de la- Républi
que, je leur ai'répondu que : je nepour-
rais-.le-faire que si ma candidature de
vait tes videri à la réalisation d'une
union - républicaine que, comme eux,
j'estime? indispensable . à l'intérêt' du
pays eP.au bien-de-la "République.'
( y- Dans les conditions où cette réu
nion Se présente, ma candidature ne
ponrrâit . pas atteindre ce but.. Dès lors,
je .prie mes amis de ne pas poser ma
candidature ; devant cette réunion.
L » Gaston Doumergue. »
- Le groupe de l'Union républi
caine du Sénat, réuni dès le com
mencement de" l'après-midi, sous la
présidence de M. Henry Chéron,
avait confirme sa résolution de la
Y.eille de ne pas prendre part à
une- réuniop . préparatoire d'où
sont, exclus un certain - nombre de
groupas .républicains. 1
, . La réunion plénière
; des groupes de gauche
^Longtemps avant l'heure fixée
poyr la léunioij plénière, mi public
nombreux se pressait aux abords
du. Luxembourg attendant le pas
sade des sénateurs et des députés
appelés à prendre part à ce vote
préalable.
'• Avant de descendre à lu salle .dû
wrtc. les • parlementaires discutent
jjvee animation dans la salle des
Os «l'érences. ■ t - ,
'-. M. Ilcrrjot et-.-M. Ratier tiennent
une conversation fort animée. Des
huissiers guident dans le palais du
Luxembourg les nouveaux députés.
A , Le scrutin
A A 2 heures 20, on annonce què
le scrutin est ouvert et aussitôt les
];arle:nçntsircs se vendent en mas
se à la jsiiiJe du vote. -
; line estrade a été amtuagée.au
fond. .M. Bienvenu-Martin prési
de, entouré de Mil. Pinard et Gui;-
cliard; députés, Machet, sénateur.
Sur des tables, à gauche de la
«aile, on a installé des urnes. £Jn
face, à. droitè, des tables sont dis
posées .pour le dépouillement.. Les
votants ont été répartis en quatre
bureaux et chacun sait à l'avance,
d'après les indications portées.à la
- ^ HI>'^oumergue £
porte, devant quelle urne il doit-se
présenter. 11 ' ~ *
Les bureaux ont .été ainsi formés :
. 1"' bureau,'MM. Pottevin, • sénateur;
:Bovjer-Lapierre
Gras et Caïtucoli, députés ; 3* bureau^
MM. "Hamelin, sénateur • ; vNouelle,
Barbier, députés ; V ■ bureau, MAL
Mauger, sénateur • ; Antonelli, 1 Augé,
députés.
Sur des tables spéciales, on a
placé des - bulletins au nom de M.
Painlevé avec des enveloppes du
Sénat. ■■ i-.. "
On commente longuement la dé
claration; de M. 'Doumergue, main
tenant: affichée dans les salles.
A 2' heures 20, . M. Bienvenu-
Martin, président, déclare le scx^i-
tin ouvert et- ■ ajoute » qu 'il durera
jusqu'à' quatre., heures. '
A - ce moment, on apprend
qu'on vient de faire imprimer à
la machine à écrire des : bulletins
au nom de M. Gaston Doumer
gue.
13 heures : 40,' on • annonce ■ que
474 parlementaires ont. voté.;
M. Léon Bourgeois, accompa
gné de son fils, vient de déposer,
son bulletin. Dans le vestibulè de
la : salle ' de Brosse, M. Herriot
s'entretient avec MM. Briand et
René Renoult ; de son côté, M.
Painlevé, au milieu... d'un groupe,
bavarde avec ses amis.' Qepx de M.
Gaston Doumergue soutiennent^or-
tement le président du Sénat.
Malgré la- décision de leurs
groupes, des membres de l'Union
Républicaine ont pris part au vote,
notamment MM.-. Doumer et Gé
rard, qui ont .voté L'ajourne
ment de. la discussion de l'inter
pellation Chéron. '"On assure que
M. Herriot aurait tenu le propos
suivant : « Quoi-qu'il arrive, M.
Painlevé sera candidat à Versail-
les jusqu'au troisième tour s'il le
faut, et ne. s'avouera vaincu
qu ? après la proclamation du résul
tat ».
A 3 heures 50, on annonce que
lè nombre des votants ■ serait; su
périeur à celui des convocations
adressées et l'on explique le fait
parce que des députés non convo
qués auraient pu pénétrer dans
la salle de Brosse. ,
Le vote
A 4 heures, le scrutin est 'clos
et il est procédé . au. dépouille
ment. M. Bienvenu-Martin pro
clame les -résultats suivants :
Votants : 475
MM." Painlevé ...... . 306 voix
Doumergue .... 149/ —
. Poincaré, ....... 1 —
Bulletins blancs - et nuls : 19
>1- Painlevé s'entretient avec.
M. Chaumet,quand,on.hd donne
communication du - résultat. De
son côté, M. Briand cause avec
M.' Marraud. , '
Première démarche
auprès de M. Doumergue
Aussitôt que les' résultats furent
connus, le Comité des groupes du,
Cartel des Gauches de là Chambre
et' la Gauche .démocratique du Sé
nat se sont reunis.'La réunion "a,
décidé • sur la proposition de, M.
Briand, de déléguer le bureau de
la Gauche démocratique, àyant à
sa tête M. Bienvenu-Martin, au
près de M. Gaston Doumergue,
pour lui demander, au^ nom de la
discipline républicaine, de ne pas
poser sa candidature devant le
Congrès. - ,
La réponse du président du Sénat
A 5 heures 25,. les délégués re
viennent de chez M. Doumergue.
M. Bienvenu-Martin a donné lec
ture de la réponse du président
du Sénat. Elle est ainsi conçue: t
• ^— ■ Je n'étais ;pas candidat devant la
. réunion préparatoire $ *jo n'ai donc
pas à -me désister d'une candidature
que je n'avais pas posée.' Un certain
nombre de' mes amis ont fait une ma
nifestation sur mon nom! S'ils veulent
la renouveler devant l'Assemblée Na
tionale^ je ne mo reconnais pas le
droit ae les en empêcher, mais je dé
clare que, si une candidature réaction-
.najre surgit, et obtient un chifïre ; de
voix [qui soit une- Menace pour les'ré
publicains, je prends l'engagement, au
.gas. où le, serais, en.minpritér de de
mander V tous «eut ctuî;-âûraient" votéi
pour moi-de reporter leurs suffrages
sur le candidat républicain le plus fa
vorisé. »•
Immédiatement, les bureaux!
des divers groupes se sont réunis
pour examiner cette nouvelle si
tuation et en délibérer.
La .délégation de la Gauche dé
mocratique qui s'est rendue chez;
■Mt Doumergue . et sa- rapporté; sa
réponse était composée de MM.
Bienvenu-Martin*, ■ Mjlliès-Lacroix,
René-Renoult, Léon Perrier, Mi
lan,; Machet et Héry. '
Quant au' burèau de l'Union
républicaine du Sénat, ayant "â sa
tête M. Henry Chéron, vice-prési
dent, composé de MM. Pérès, Le-
bruh, Paul Dupuy, Blaignan et
Chagnaud, il s'est rendu, de son
côté auprès de M. Gaston Dou
mergue pour lui demander de' po
ser sa candidature à la présiden
ce de la République.»
D'autre part, de nombreux
amis du président du Sénat, ap
partenant à la; Gauche démocrati
que, 'se sont rendus au Petit
Luxembourg pour .insister auprès
de M. Gaston Doumergue , pour
•qu'il accepte d'être candidat.
M. Gaston Doumergue, remer
ciant ses collègues de l'Union ré
publicaine, leur fit la même ré-
Sonse qu'aux délégués ' du Cartel
es. Gauches, ajoutant qu 'il restait
« à la disposition de ses amis ».
Démarche auprès de M. Painlevé
Les< groupes de gaudie ont dési
gné à là fin de l'après-midi
Si. Briand • et également envoyé
MM.: Herriot et Blum pour avoir
une conférence avec M. Painlevé et
le prier de retirer sa candidature
devant ' un nouveau candidat qui
serait opposé à M. Doumergue et
ainsi de rallier, l'ensemble des voix
républicaines. En effet, les soda-
listes ont fait savoir qu'après la
déclaration de M. Doumergue ils se
refusaient à lui accorder leurs suf-
frages.- •. ■' •
M. Painlevé, qui avait £té préve
nu par M. Chaumet est arrivé au
Sénat à € heures 40 et s'est aussi
tôt rendu dans un salon où il a
examiné la situation avec MM.
Herriot et Briand.
Les chefs des groupes de gau
che de . la Chambre et du Sénat
s'étaient réunis à 6 h. 30 au Luxem
bourg. M. Blum au nom du grou
pe .socialiste dit que ce groupe
s'oppose à la candidature Doumer
gue et qu'il faut trouver un troi
sième candidat en faveur duquel
se désisteraient les deux autres. M;
Viollette fait une semblable décla
ration :
— M. Doumergue, dit-il, serait l'élu
de la droite. : Le pays républicain ne
lui pardonnerait pas de renouveler la
manœuvre qui s'est. -produite au mo
ment'de; l'élection de M. Poincaré.
» H doit comprendre qu'il doit s'ef
forcer de se mettre d'accord avec M.
Painlevé. > , ' * ; '
M. Renaudei dit qu : il faut : en
tendre^ M. .Painlevé. M. Herriot dit
qu'avant d'entendre M. Painlevé,
il faut que quelqu'un défende ëés
droits et le congrès de ce soir lui'a
donné des droits puisqu'il a la' ma
jorité." Or, le pré-congrès a été fait
■ - ' '1 f M; ;> -Paiijlevé ' . ■
après des, réiuiions - régulières.^ M.
Paiûlevé arrive en.tête.'-L'élection
ide'-M.. Paiiilevê est assurée, person
nes'a le droit de-disposer - des,
droits de «M. Painlevé. -.
M. Blum dit alors • :
— Il y a une -situation'; de fait de
vant laquelle nous ne pouvons que
nous incliner.- S'il .y a deùx candida
tures: Painlevé et' D.oumerguei c'est
;c& dernier, qui sera, élu avec -lea'. voix
de la droite, or,-cela il-faut l'éviter à
tout prix. DopO Je ne ■ vois pas d'au-
très- moyens que de- trouver un- troi
sième^candidat.-> - ■■■'?■■ .-
M. 'Briànd déclare :
— Avec le peu-de-temps qui.-noua
reste,' il ne - faut, pas s arrêter. aux
questions vde sentiment.. Tout ce ; qui
pourrait être dè nature .à briser le
courant-du«11.mai doit être évité,;car
cela créerait une situation^ grave. vLe
pays ne nous pardonnerait pas-de
fausser l'opinion; Mî Painlevé,: s'il est
battu, voit sonautorité .de . président
de la ^ Chambre diminuée; Et la : prési
dence du Senat qu§ devigndrà-t-elle-'î
Nous transformons en-' défaite ,la vic
toire du 11'mai: -
»"Pès lors,-il faut entendre- IL
Painlevé, lui dire, le ^danger,' et, puis
ensuite on ferait, une réunion des deux
candidats. »
i M. Fribourg veut proposer.; un
troisième candidat. s .
'- M; Briand' répond '
— Ce n'est pas le moment," c'est aux
deux, candidats-à le'désigner*",» - •
; : M. -Painlevé^peut interpréter la
situation 1 autrement, que • nous, ï. donc <- il -
faut : le voir avant dé l'introduire ici. »
■M; Herriot 'dit: qu'il faut sou
mettre le problème à Mi Painlevé
et c'est à lui à en-indiquer la solu
tion. - M. Painlevé est introduit.
On ,l'applaudit et M,-Herriot lui
.'donne la parole. ■
M. Painlevé dédare : - , ;
, Jë'suis aux ordres.des républi
cains quelle,, que soit la décision que
vous^ prendras. - Les 'personnes- ne ,sont
nen, c'est la ' République seule qui
compte. Voyam la situation. Vl
. : » l'L'assemblée • plénière a été réunie
d'une façon large,- d'après les tradi
tions. Je..me considère, comme- investi
de - la 'Candidature,'-mais, si une autre.
solution apparaissait qui soit meilleu
re, je-suis -prêt à l'adopter.' Il s'agit de
savoir^ comment: jouera l-a ' discipli
ne demain; silla discipline sa fait, c'eett.
parfait. Si vous -a-ot/es .qu'il , v a un
danger et • que- la discipline ne 'joue
pas, désignes un >autrb„ candidat et je
suis prêt à me mettre à ses côtés: »
M. Héry fait part de ses appré
hensions sur les : résultats et de
mande si t M. Paiiilevé est certain
d'emporter la. victoire* II fait l'élo
ge- de; : M. Doumergue et dit d^ns
quelles, conditions ; défavorables sa
candidature a été; présentée.
M. Varénne dit alors : ■ . .
: ' —.. Le langage de'Mi Héry -serait
parfait, sâiis la réponse écrite, de M.
Do'umerpruejôui est allé contre la dis
cipline républicaine.'' ! »
M. Thomson fait la même
réflexion: :' - ••
■— La «candidature " Painlevé, "dit-il,
représente -la 1 politique de la majorité.
Nous -consentons à -ce que la candida
ture Painlevé disparaisse, mais à con
dition - que .M. Do.umergue en : fasse- au
tant. Il vaut- .miens être ■ battu ' que
d'avoir un > succès avec l'appoint de ,1a
droite. » ^Applaudissements;) • !
M. Renâudel dit les-déclara
tions de M. Painlevé sont nettes, r.
: H ".faut, poser à-M. Doumergue la
même ■ question. Il faut 1 luirenvoyer
une délégaffon, non plus-amicale eom-'
me la première fois, mais une déléga
tion officielle.composée de tous les re
présentants. des gauches. » . "
Nouvelle démarche
auprès de M. Doumergue
• L'a ! délégation est envoyée à 7
heures un quart à M; Doumergue.
Elle Comprend MM. Paul-Boncour,
Briand, Thomson, Herriot, Bien
venu-Martinet Maurice Sarraut. '
-•A -.8 -;hi' 40,• les délégués revien
nent dif Petit-Luxembourg, et l'on
annonce que l'accord n'ayant pu
se faire, M. Gaston Doumergue 1
ii-este sur .ses positions. •
■ Ils expliquent que la conversa-,
■tion a' été très émouvante". Que M.
Bienvenu-Martin .'et - M.. Thomson
ont exposé le danger que présen
terait u"ne double .'candidature de
•gauche. M. Doumergue- aurait ré
pondu en protestant, contre les ac
cusations portées contre lui, en de-
nxaiidànt si dans sa conduite il n'a-!
vait pas etë tqu jours fidèle au parti
-radical socialiste,et si on pouvait
'liir'reproohei; " Jè 'woiudre-Tràppro-'
chement avec la droite. Bref, Mt
Doùmerguè _ne pouvait céder aux
pressions; faites sur lui. •
■i Ils convoquent aussitôt leurs col
lègues et la discussion. s'engage.
Les socialistes et les radicaux so
cialistes proposent 4a.-. rédaction
d'un manifeste où tous les chefs de
groupe ^appuieraient, la candidatu
re de, M. Painlevé: Mate M. Milliès-
-Lacroix fait observer que les repré
sentants de la' Gauche démocrati
que n'ont pas reçu de mandat le»
autorisant, à une telle initiative, et
M.^Briand, obtient qu'on en précise
ra les points par. un . procès-verbal.
En voici-le'texte :
^Les,comités, directeurs de la gauche
démocratique-du Sénat/du groupe ra
dical-socialiste, du . groupe r. socialiste
(S. ,E. I. O.), du groupe républicain
socialiste ' et, de, la gauche radicale -de
la Chambre-^so. sont , réunis au Sénat,
de, 7 heures à 10 heures,et demie, sous
la -présidence. de, M. Bienvenu-Martin,
président . de ,1a, gauche démocratique
du Sénat.
Il est pris, acte, du vote émis à-1»
réunion- préparatoire qui, a donné à
IL Painlevé 306 voix contre 149 à M.
Doumergue. . Après; le -scrutin,- -M. Pain
levé a spontanément déclaré qa'il ac
ceptait non.^seulement; de ; se retirer si
c'était nécessaire. devant' un, troisième
candidat éventuel,, mais de. se rallier
ai toute mesure commandée par le de
voir républicain. Deux démarches^ ont
été faites auprès de^ M, Doumergue
par vies, présidents-, des -groupes répu
blicains ayant participé à, la. réunion
plénière ; malgré les- instances ' les plus-
vives, M. Doumergue n'a pas cru de
voir se, rendre à aucune des proposi
tions qui lui ont été faites. Il a ajouté
qu'il , n'avait pas. à' se désister d'une
candidature qu'il n'avait pas posée,
«ra'il ne s'était pas reconnu le droit
d'empêcher certains de ses amis de
voter pour lui.,H a' ensuite déclaré
qu'il n'était pas candidat non plVis au
congrès" de Versailles, mais qu'il ne se
croyait pas davantage le droit d'em
pêcher'ses amis d'y voter pour lui.
-En conséquence, l'assemblée a déci
dé qua. M. Painlevé était le seul can
didat de' la discipline républicaine.
Une réunion plénière des groupes
de gauche aura lieu à. Versailles
avant le Congrès
La réunion des comités direc
teurs des groupes de gauche de la
Chambre des députés et du Sénat
a décidé de convoquer tous les
adhérents de ces groupes à une as
semblée plénière qui se tindra, à
treize heures et demie au Palais
de, Versailles. Les délégués des- co
mités sont convoqués, potir une
heure.
A la Chambre
Les couloirs,de la Chambre fuient
peu animés hier après-midi. Tout l'in
térêt était: au,,Sénat. Cependant vers
quatre heures et ^ demie. - les députés
qui participèrent à la réunion pléniè
re amvaient. à, la Chambire où l'on
commenta r avec ."intérêt le. résultat du
voté émis par les gauches.. :
(Voir la suite en 3' page) '
: M e Henri-Robert reçu
à l'Académie Française
prononce l'éloge de M. RM
' , C'était hier, '• sou%,' là. coupole,' la
dernière "grande' réception de' l'an
née académique. Aucune- aufre r . solen
nité: de ce "genre n'aura plus lieu avant
novembre.' . . _•
: La- séanee fut particulièrement bril
lante. Beaucoup d'académiciens avaient
revêtu■ l'habit- vert.' . Une:,foule, consi-
Bérablé ,se pressait au centre, et dans
les amphithéâtres. Les représentants
du. barreau étaient venus j en grand
nombre fêter l'un des maîtres de l'é-,
loquence française.' V , .
; - Mme la duchesse de Vendôme, était
dans :l'assistance., ; Parmi les? membres
de l'Institut se trouvaient. les, mare--
chaux Joffre,- Foch .et Pétain, et" le gé
néral Gouraud. ;
;• .En prenant .la, parole, M* Hçnri-Ito-
bërt a-tout d'abord rapporté à'sa robe
d'avocat l'hùnneùr que lui fit l'illustre
.(Compagnie ën-lui ouvrant ses portes.-
Puis il évoqua malicieusement la- mé
moire de ! son • confrèrei de 1640, Oli
vier.! Patru, qui eut « l'heureuse et re
doutable; inspiration.- > ,du compliment
académique, - que .' tout .récipiendaire
doit, xièpnis,- prononcer; . ' . , ■ .
- J .M' Henii-Rohert.trace, ensuite', de
son ' prédécesseur à .l'Académie* M>;
"Alexandre Rihot", un portrait remar
quable.- Il ;uoua . le montre, après, ses
succès d'école, incertain .de la route
à; suivra II s'inscrit nu barreau;
' — Le stage au Palais, dit M* Henri-
Robert, est . pour la Jeunesse une
agréable salle d'attente où, sans perdre
son temps, on est bien placé pour re
garder passer la - Fortune, sous l'une
des multiples formes- qu'elle emprunte
à la vie moderne, et pour s'attacher a
ses pas.
: M. Ribot retrouve à la Conférènce
Molé d'autres jeunes avocats ' parmi
lesquels Gambetta. Tous • deux - reve
naient • parfois en conversant jusqu'à
la place ' du Théâtre-Français.
■ —Il y avait pourtant, entre leurs
deux natures, entre leurs deux tempé
raments, une opposition presque com
plète. M. Ribot, surtout horame de ca
binet, très cultivé, ennemi de toute em
phase,, aimant: la solitude et le travail;
froid, correct, réservé, presque jusqu'à
la timidité, ne parlant, avec qnelie pé
nétrante simplicité I que pour expri
mer et défendre'des idées longuement
méditées. Gambetta, au, contraire, type
achevé de l'homme public, entraîné par,
sa ■ fougue méridionale, toujours' en
mouvement, le verbe haut, le geste
large,' ne se sentant en .pleine, posses
sion de, sa pensée .que dans ,1e feu. de
l'improvisation,.- tandis , que sa -forte
voix évoluait à mesure et. entraînait en
longues > périodes éloquentes,' les- idées
que:-son intuition merveilleuse' savait:
d eviner. t dnna, V aIjc . ^iaislr ;J au.^ol .^B .t_s'ap-
proipilei-' lùste à ,point,
i ^ Bien qu'il se - jugeât plus : apte au
rôlo' de ministère ,. public. , .M," Eibot
avait, dit t M* I-Ienri-Rôbert, le f cœur
d'un --avocat' i quelques années plus
tard* chargé comme çubstitut : de' pro
noncer lin réquisitoire. D prit'la défen
se des trois premiers prévenus et les
fit ' acquitter 'brillamment;
, En 1878,.- le i futur - président-- du
Conseil abandonnait la magistrature
pour représenter. Boulogne-sur-Mer à
la Chambre des députés, et son his
toriographe 'le suit dans sa "carrière
politique qui devait avoir tant d'éclat.
Il nous le montre .dressé devant Gam-
hetta, premier ministre, et : triomphant
par sa logique implacable du grand
tribun, puis portant au ministère Jules
Ferry, sur la question.du: Tonkin, les
coups'- qui devaient l'abattre.
— Aussi un.-jour où M. Ribot, inter
rompant M. Clemenceau, lui - disait ■ :
« Vous passez votre temps à renverser
des ministères celui-ci put-Il lui ré
pliquer au milieu'des rires de la. Cham
bre ■: „« Vous n'avez jamais manqué de
m'y aider-1 » 'Et c'était .vrai ■ !
i C'était vrai, seral-je tenté de dire, en
dépit des bonnes. Intentions de M. Ri
bot. , "
:: .M*-Henri-Robert,' après cette poin
te, évoque .la. maîtrise de -M. Ribot à
la tribune : •
i — Lorsque appuyé des deux mains au
marbre de
çop- auditoire, tirant son vêtement d'un
geste, familier,' ii commençait à parler,
d'une voix : un peu basse et comme ' voi-
a- -i
"--fi
^ 1
r ^w\r% 1 > - w
M* Henri-Robert
lêe, d'émotion, un souffle de sympathie
passait sur l'assemblée. On avait l'im
pression qu'on" allait entendre enflai le
langage même de la vérité, cette vérité
si belle en sa nudité naturelle dont
chaque parti politique se réclame tour
â. tour, mais pour l'habiller aussitôt de
sa livrée, lui prêter ses passions et la
faire servir à ses ambitions.
» Sa mémoire des chiffres était pro
digieuse. Rapporteur du budget, il pou
vait: parler, sans notes, pendant plu
sieurs heures, sans jamais commettre
une-erreur. Il semblait se jouer des dif
ficultés et des complications en cette
matière si aride, et si ardue des finan
ces qui reste, il faut bien le-dire, lettre
close pour, lo commun des mortels... et
même des parlementaires !
(Voir la suite en 2? page)
En pleine rue, un déséquilibré
blésse mortellement
à coups de revolver son ancien
compagnon de travail
•' ■' , v ( •• ... f : -v- .
i 'Depuis - u'ne qninzaiue d'années, M.
Louis-Paul Polta, 36 ans , ouvrier mé
tallurgiste,' domicilié avec .sa «femme,
ouvrière blanchisseuse, et ses deux eu-
fants,-âgés de .10 et-9 ans, - 8, rue Pa-
qJio, était employé-dans uns atelier de
la rue Saint-Sabin, où son activité et
sa probité étaient fort appréciées dp
s
cisailleur, 10, passage . Brunay, avait
travaillé également -durant de longues
années dans ces mêmes ateliers d'où il
était- pfirti volontairement en juin
1923. ' 9
Of-, de caractère coléreux et rancu
nier, Claveria avait prétendu qu'il y
avait été tracassé, voire' persécuté, et
depuis son départ il • avait Voué une
haine farouche à Polta, l'accusant-de
l'avoir forcé à quitter son : einplov ce
qui était'tout à fait-faux.-Cette haine
était devenue de l'obsession* et partout
où il travailla -pendant-' un an,, a Mar
seille, à Lyon,, à Bruxelles, partout il
cr&yait vdir : son ennemi et il s'en pre-:
;nait à: d'ineffensifs -passants, les in
sultant comme si Polta eût été devant
lui: ' ■ ■' * ' ' ■
, La haine farouche de ■ ce demi-dé
séquilibré devait avoir bier nn épilo
gue tragique. Comme ^ers 1 sept heures
et demie du matin, M. Polta passait
rue de l'Asile-Popinpourt en lisant
son journal tout en se rendant paisi
blement à son travail; soudain Clave
ria se dressa devant -lui, et d'une bal
le de _ revolver il l'étenait sur le sol.
Attirés par lsi détonation, des agents
.transportèrent M. Polta à l'hôpital
Saint-Antoine, ' où M. Pêne, commis
saire de Saint-Ambroise vint pour l!in-
terroger.' Mais Polta était déjà dans
le coma. Dans un souffle il dit : « Je
n'ai vu 1 personnè », et'il expira. L'a
gression avait été si brusque- que, plon
gé dans sa lecture, > AL Polta n'avnit
pas eu le temps d'apercevoir son
agresseur et dé le reconnaître.
Mais_ son nieui'trier ne devait pas
aller bien loin.- Il se ravisait soudain,
il entra au commissariat de la 1 Folie-
Méricourt, jeta son revolver sur une
table f et s'écria « J'ai tué un hom
me, an'êtez-moi! »
Puis il'raconta sa haine et le' crime
qu'il venait de commettre. Mis à la
disposition de M. Pêne, Claveiia, qui
a été déjà ..plusieurs- fois condamné
pour 'violencès, a été envoyé au Dé
pôt. '!■■■ : _ J
Lajceine iie Roumanie
quitte la France
1 '* ■ 1 ' ' ' f ' *■ ' '
i M. de Fouquières, chef , du : service
du Protocole au ministère des-'Af fa ires
étrangères, .a' été saluer, -jiu nom du
gouvernement,- S., M. la > reine de .Rou
manie,; qui quitte la France pour .re
tourner à Bucarest,' ■
Paris, le...
Féminisme.
: Les femmes, n'ont pas - encore voté
cette fois-ciï mais il est probable
qu'elles voteront la prochaine fois et
que, dans quatre ans, le oceu que oient
d'émettre le Comité de propagande
pour le suffrage des femmes sera enfin
réalisé. •
t Mme Marthe Borélv s'en effraie
d'avance, car elle est : persuadée ■ que
l'émancipation politique'de la femtne la
détournera de ses devoirs de ipèré. iL«
féminisme, croit-elle, est l'ennemi de
la natalité.. Moi,,' je oeux bien, , mais
qu'on m'explique Pourquoi- la France»
an des pays do monde où le féminisme
est le moins développé, est aussi celui
qui se dépeuple le plus, alors que f on
Voit, chez bon nombre de nos voisins,
le surpeuplement et le féminisme faire
bon ménage I - . , ,
Le.féminisme n'est-.pas un idéal i c'est
an phénomène social contre... lequel il
n'y a rien à faire et dont ceux: qui- s'v
sentent le plus hostiles-doivent .prendre
leur parti en essayant d'en atténuer au
tant que ■' possible \ les :■ inconvénients.
D'ailleurs, je ne crois pas qu'il faille
craindre sérieusement que le féminisme
n'amène la fin-Je la maternité^ la fin de
la société, la fin de l'humanité, la fin
de tout, comme les. aniiféministes. se
plaisent à le prédite. La sociêté et i'hu
manité ont déjà prouvé qu'elles avaient
plus d'un tour dans leur.sac. L 'instinct
de conservation leur ■ fera trouver, le
moment venu, de bans movens de dé
fense. Voilà des millions d'années que
le genre humain travaille, progresse et
se multiplie. Et oous voudriez qu'il
tombe tout à coup en décadence parce,
qu'on aura donné aux femmes le droit
de déposer'tous les quatre ans un bout
de papier dans une boîte? Allons donc!
A mon avis, voyez-vous, le féminisme
ne changera fias grand'chose à l'état gé
néral du pays. La oie chère s'èra tou
jours la oie chère, les-impôts toujours
les impôts. Mais, peut-être que lorsque
les-femmes voteront on verra moins de
filles-mères abandonnées par .leurs ga
lants, moins d'enfants mourir faute
d'hygiène, etc., etc... Il est du moins
permis de l'espérer. -
En tout cas, si les femmes doivent
voter dans quatre ans, qu'on ne le dé
cide pas au dernier moment ! A Vont de
voter, les femmes ont besoin de se
mettre au courant de ce dont il s'agit,
et, pour cela, quatre ans ne sont pas
de trop. A l'heure actuelle, les fem
mes se moquent complètement de la
politique. Combien y en art -il parmi
elles qui saoent qu'on doit élire au
jourd'hui un Président de la Répu
blique ? Peut-être pas seulement la
moitié...
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