cent-ils de découvrir ce que leur interlocuteur désire qu'ils disent et ils répondent dans le sens qu'ils pensent être souhaité ; ce n'est pas toujours la vérité mais c'est un moyen pour eux d'échapper à des contraintes. Après, nous les traitons de menteurs.
Ce moyen de défense, très mal ressenti par ceux qui les ont approchés, n'est pas seulement utilisé par les Tsiganes, mais aussi bien souvent par les populations primitives.
Il faut un certain temps d'apprivoisement pour que la confiance puisse s'installer, que nous apprenions à les comprendre, à les connaître, à travailler avec eux, alors seulement pourra naître une vraie relation, base de toute action sociale entre eux et ceux qui veulent les aider à évo- luer et à améliorer leurs conditions d'existence.
Pour nous, nous avons du mal à comprendre ces Tsiganes insaisissa- bles. A côté du halo mystérieux, très séduisant intellectuellement, nous constatons certains faits matériels qui ne plaident pas en leur faveur. Cer- tains manquent d'hygiène, sont bruyants, incommodes et nous paraissent paresseux, peu évolués.
Leur honnêteté est parfois mise en doute. En bref, ils n'ont pas très bonne réputation.
Bien des parents ne souhaitent pas que leurs enfants, à l'école, soient assis à côté des petits Gitans.
Le rejet de cette part de la population française est manifesté d'une façon très nette : lorsque vous circulez à travers la France, vous voyez des pancartes aux abords des communes indiquant : « Interdit aux Noma- des ».
Vous constatez aussi que des terrains de stationnement sont placés à côté des dépotoirs municipaux.
Il y a donc méfiance réciproque, rejet mutuel. De ce fait, les nomades se replient sur eux-mêmes et cette absence de communications est source de beaucoup d'incompréhension et de difficultés.
Des organismes ont essayé d'apporter une solution aux problèmes qui apparaissent au travers des précédents propos : stationnement des iti- nérants, alphabétisation, scolarisation, formation professionnelle, insertion de ces familles dans notre société, etc.
Diverses personnes se sont particulièrement intéressées aux Tsiganes pendant la guerre. Victimes des persécutions nazies, les Tsiganes avaient été internés dans des camps de concentration installés dans le Centre de la France.
L'aumônier du camp, le Père Fleury, s'est attaché à cette population et a essayé ensuite de mener une action en sa faveur.
A la même époque, une femme à l'âme généreuse, Mme Lhuillier, a été la fondatrice de la première association qui s'est occupée des Tsi- ganes « Les Amitiés Tsiganes ».
Les Pouvoirs Publics se sont également émus de cette situation. Une commission interministérielle a été créée, la présidence étant confiée à un
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