Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1932-01-10
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1932 10 janvier 1932
Description : 1932/01/10 (Numéro 20039). 1932/01/10 (Numéro 20039).
Description : Note : Dernière éd. de Paris. Note : Dernière éd. de Paris.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
1 TEMPS PROBABLE
RKG1ON PAKl.MhNNK. Temps très:
nuageux nu couvert, quelques pluie» ou
bruinrs. Vent de sud ou sud-ouest anses
tort. Température eu hausse.
J EN FRANCE. Dans la moitié Sud
ciel très nuageux. Dans la moitié Nord
même temps que dans la région parisienne.
• SOl.ElLTïever. 7' b. 4S coucher, i6 h. 12.
rXF, Premier quart, le pleine le 23.
&7 ANNEE. N
DIMANCHE
10 i
JANVIER 1932 j
Saint Paul "̃
“••
Les grandes enquêtes du Petit Parisien
uiimtimiiiiMiu 1 iiiiiiitu III11MIIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIH ilHifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiMi iiniiiMiiiniii
LA SITUATION POLITIQUE
INTERNATIONALE
M. Edouard Herriol, chef du parti
radical, M. faut Painlevé, leader
républicain socialiste, l'un et l'autre
anciens présidents du Conseil, ont,
avant-hier et hier, exposé ici leurs
Vues sur la situation internationale.
Les lecteurs du Petit Parisien re-
cueilleront aujourd'hui l'opinion de
M. Henry Bérenger, sénateur de la
Guadeloupe, qui, au titre d'ambassa-
deur extraordinaire à Washington, fui
le signataire des accords entre les
Etats-Unis et la France sur Ies dettes
et qui vient d'être appelé, par la
canfiance de ses collègues, à la prési-
dence de la commission sénatoriale des
affaires étrangères.
L'O'PINION DE M. BERENGER
Sur l'écran cinémique du monde
actuel, la situation intercontinen-
tale évolue avec une vitesse telle
qu'il est malaisé de fixer, même
pour un jour, l'image de ses enche-
vêtrements. Rien n'est fixe, tout
s'écoule, constataient déjà les philo-I
sophes grecs d'il y a trois millej
ans. Mais que ne dirait pas aujour-
d'hui le vieil Héraclite ? La dis-
tance et le temps sont à la fois rap-
prochés et multipliés par les appli-j
cations de la science. La planète, à
chaque minute, retentit des se-'
cousses répercutées de toutes ses
races. Comment arrêter sur l'écrit,!
même d'un quotidien, la politique
en mouvement du monde entier et
de sa propre nation ?
Je veux pourtant déférer au
désir exprimé par le Petit Parisien.
Si mobile soit la figure des événe-
ments internatonaux, elle n'est pas
pour les Français l'ombre d'un
songe, mais le rappel d'une réalité
qui nous presse. De toutes manières,
nous sommes embarqués il faut
agir au mieux et au plus vite.
La réalité d'aujourd'hui, c'est!
de dénouer la situation internatio
mâle si brusquement nouée, en juin!
i^Wnier, par l'initiative du prési-
dent Hoover. Quand cet homme'
d'Etat américain, brisant les tradi-
tions du Capitole de Washington,
lança par radio ce message qui
suspendit pour un an le paiement
des dettes intergouvernementales
et lia ainsi les réparations dues par
l'Allemagne aux dettes dues par
l'Europe à l'Amérique, il osa un
geste dont les Etats-Unis ne peu-
vent aujourd'hui se dégager, ni'
moralement ni matériellement, et
dont les chocs en retour sont loin
d'être épuisés. Il est toujours auda-
cieux d'ébranler ce qui est acquis,
même à la faveur du mieux que
l'on suppose. Remettre en cause
contrats signés et échéances cer-
taines, cela vous entraîne quelques
fois plus loin qu'on ne voudrait
aller, pour soi-même et pour autrui:
M. Hoover et le Congrès américain
en connaissent aujourd'hui l'épreuve,
une épreuve dont les Européens ne
sont pas sans subir les contre-
coups inévitables.
Il s'est précisément trouvé qu'au
moment où Américains et Européens
«'enchevêtraient à propos des dettes
intergouvernementales, les Asiati-
ques entraient en « conflit n'eût-
on pas écrit autrefois en guerre ?
à propos de territoires et d'in-
fluences en Mandchourie. Cette
coïncidence ne fut sans doute pas
tout à fait celle du hasard. L'Ex-
trême-Orient s'est peut-etre cru
plus libre de ses mouvements pen-
dant que l'Occident transatlantique
s'absorbait dans ses moratoires ?
Quoi qu'il en soit, le Japon est à
Kingtchéou et la Chine derrière sa
muraille. Ces résultats de fait n'ont
assurément pas accru l'autorité de
droit de la Société des nations. Un
certain état de crise s'en est suivi
dans les conseils de Genève, qui
se marquait hier par des ajourne-
ments significatifs, qui demain ris-
que de s'accentuer à l'ouverture
de la conférence sur la limitation et
la réduction des armements.
Les Etats-Unis d'Amérique pffir- j
ment sans cesse ne pas vouloir
« s'enchevêtrer » aux affaires des
autres continents, mais ils passent
leur temps à s'en mêler, ce qui est
fatal en un temps où la voiture à
six chevaur du président Was-
hington a fait place aux radio-
diffusions du président Hoover.
Qu'il s'agisse de financements ou de
désarmements, les Américains ap-
paraissent toujours aux premières j
loges, voire sur la scène, et rien
ne leur sert de se dire « obser-
vateurs » quand ils sont déjà plus,
que des acteurs et veulent tenir
rang d'impresarios du théâtre. Cette
façon d'entrer dans le jeu, tout eni
prétendant rester en dehors, est ta
plus profonde cause du déséquili-
bre général actuel. Il ne peut y
avoit de confiance dans les affaires
où il n'y a pas de clarté dans la
direction.
Indécisions, obscurités, malaises,
méfiances, 8'est le bilan interna-
tional de 1931. L'année Il' '2 s'an-
ncnce, elle, comme une année cru-
ciale dans toutes les nations et
entre tous les continents. La cause
de la Paix est en péril celle de la
Patrie n'est pas moins en danger.
L'univers est à la croisée des che-
mins entre le choc brutal des
nationalismes ou les arrangements
mesurés de la raison internationale.
Tous parlent de désarmer, mais
chacun veut rester et reste armé.
Tous parlent d'arbitrage, mais
personne ne veut plus observer ses
contrats ni respecter ses signatures.
La contradiction s'aggrave partout
entre ce qu'on dit et ce qu'on fait, si
bien qu'un beau jour les horreurs
de la guerre peuvent jaillir des
apparences de la paix.
Henry BERENGER.
(La suite d la deuxième page.)
LEGION D'HONNEUR
Le Iiubait remet la cravate de la
Légion d'honneur au lieutenant-colonel
Uupied, père du colonel attaché à la
maison militaire de 31. Doumer
Les fluctuations de la livre sterling
Après avoir débuté au-dessous de,
ses cours de la veille, la livre sterling
a, hier, accentué son fléchissement,
pour terminer à 86 fr. 875 contre
8ï fr. 12.
LE BAPTEME D'UH AVION
POUR LE SERVICE COLONIAL
Mme Dal Plaz procédant au baptême
À ses côtés M. Diagne
(Voir d da quatrième page.)
Comment Tu rifms plus l aveugle au pont des Arts
Ça n'allait plus, alors fine suis fait inscrire au chômage.
LA POLITIQUE
Les commentaires
et prévisions
des milieux
parlementaires
Comment la situation politique
créée par la disparition de M. André
Maginot se dénouera-t-elle ? Est-ce
que certaines données ne risquent pas
de la modifier ? Ce sont là des ques-
tions qui ne cessent de faire l'objet de
tous les commentaires au fur et à
mesure que les événements évoluent
et que les divers aspects de problème
se précisent.
Il convient de souligner tout d'abord
que la matinée d'hier a été marquée
par un long et important entretien de
M. Pierre Laval avec M. André Tar-
dieu qui, aussitôt descendu train qui
le ramenait du Midi, s'est fait con-
duire à la présidence du Conseil. Les
deux hommes d'Etat ont ensuite dé-
jeuné ensemble afin de poursuivre
leur conversation.
D'autre part, durant toute la jour-
née, les commentaires, comme bien
l'on pense, n'ont pas tari dans les cou-
loirs du Parlement. Le dilemme restait
le même remaniement ou démission
collective. Mais certains inclinaient à
penser qu'il pourrait bien ne pas se
résoudre' de la façon qui avait paru
tout d'abord s'imposer.
Des éléments nouveaux, en effet,
entraient en jeu. D'une part, il est dé-
sormais certain que M. Aristide
Briand, ainsi que nous favions laissé
entendre, abandonnera, en dépit de
l'affectueuse insistance de M. Pierre
Laval, le Quai d'Orsay.
Acceptera-t-il l'offre qui lui a été
faite de rester membre du gouverne-
ment sans portefeuille avec le titre de
ministre d'Etat ?
Nous croyons savoir que le minis-
tre des Affaires étrangères a, sur ce
point, réservé sa réponse.
Quoi qu'il en aoit, voilà deux des
plus importants portefeuilles du cabi-
net Laval privés de leurs titulaires
au moment où vont s'ouvrir deux con-
férences internationales dont les es-
prits les moins initiés sont à même de
mesurer la gravité.
D'autre part, les déclarations faites
par M. Brtining à l'ambassadeur de
Grande-Bretagne à Berlin n'ont pas
manqué de provoquer une vive sen-
sation dans les milieux politiques et
d'y susciter des réactions aiguës. Si
l'on en croit certains bruits, ces décla-
rations auraient influé sur l'état d'es-
prit de quelques radicaux l'égard
de la crise qui semblait jusqu'ici vir-
tuellement ouverte. Mais l'opinion qui
demeure malgré tout le plus générale-
ment répandue est que la position de
l'ensemble du groupe radical socia-
liste restera aujourd'hui et demain ce
quelle «tait auparavant.
Compte tenu de ces diverses consi-
dérations, l'hypothèse de la remise par
M. Pierre Laval à M. Doumer de la
démission collective du cabinet appa-
rait comme une éventualité moins
certaine qu'on avait raison de le croire
au premier abord.
Toute l'opération pourrait se résu-
mer dans ce qu'on appelle un simple
mutations et nominations que com-
mandent et la mort de M. André Ma-
ginot et la retraite volontaire de M
Aristide Briand.
Pour ce qui est du ministère de la
Guerre on semblait considérer hier
soir que, dans le cas d'un simple re-
maniement, M. Pierre Laval insiste-
rait auprès de son collègue et ami,
M. André Tardieu, pour qu'il accep-
tât d'aller rue Saint-Dominique, où les
membres de la majorité estiment que
ses méthodes d'organisateur et sa
puissance dâ travail seraient particu-
lièrement utiles.
M. Culbertson gagne
le gigantesque match de bridge
en 150 manches
New-York, 9 janvier.
DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER
M. Culbertson a gagné le match
de bridge en 150 manches contre
M. Lenz avec une avance de 8.980 points.
M. Cudbertson a gagné 77 manches et
M. Lens 73.
Au cours du match. M. Culbertson
et son partenaire ont eu moins d'as,
1745 contre 1771. mais plus de rois,
1775 contre 1741. Naturellement, M. Cul-
bertson prétend que sa victoire prouve
!a supério.-ité de son système de de-
mande, tandis que M. Lenz prétend
que l'avance est si faible qu'elle ne
prouve rien quant e la valeur des sys-
Pierre DÉNOYER.
L'Allemagne annonce officiellement
qu'elle ne peut plus payer les réparations
Cette déclaration, qui ne vise
pas seulement le présent,
mais l'avenir, prend, au len-
demain de l'entrevue du
chancelier avec Hitler, et à
la veille de la conférence de
Lausanne fixée désormais
au 25 janvier une signi-
fication particulière
Une vive sensation a été provoquée,
hier matin, à Londres d'abord. puis
dans les autres capitales européennes,
aussitôt informées, par une déclara-
tion faite vendredi soir par le chan-
celier Brüning à l'ambassadeur de
Grande-Bretagne à Berlin.
Au cours de cette conversation, dont
le Foreign Office a d'ailleurs confirmé
les points essentiels, le chancelier au-
rait mis sir Horace Rumbold au cou-
rant du point de vue de l'Allemagne
concernant les réparations et de l'at-
titude que les délégués du Reich obser-
veront, par suite, à la conférence de
Lausanne.
Ce point de vue serait que l'Alle-
magne se trouve dans l'impossibilité
d'effectuer, aton seulement mainte-
auant, mais dans l'avenir, ses paiements
de réparations. Quant à ses porte-pa-
role, il demanderaient, le 25 janvier,
aux gouvernements créanciers réunis
à Lausanne au'elle «mit désormais
complètement et définitivement affran-
chie de ces versements.
Telle est du moins la version an-
glaise. Or, durant l'après-midi et la
soirée, les dépêches reçues de Berlin
se sont efforcées d'atténuer ce que
cette version avait de trop brutal.
Elles ont représenté, ainsi qu'on le
verra plus loin, qu'en condensant en
quelques ph-ftses un entretien qui avait
été assez prolongé, le correspondant
de Reuter avait donné aux déclara-
tions du chancelier Brüning un carac-
tère absolu et une apparence de nou-
veauté qu'elles n'avaient pas.
Le chancelier n'a pas dit que l'Alle-
magne ne voulait plus payer et ne
paierait plus.
Il a répété que la situation écono-
mique de- l'Allemagne la mettait ac-
tuellement dans l'impossibilité de faire
des paiements de réparations et a
ajouté qu'il doutait qu'elle puisse
jamais se retrouver en mesure de
s'acquitter de ses obligations des ré-
parations. EvidemmëatK Il,£ a la une
est tranchant, de l'autre, on se trouve
en présence ij.'une, jjimj»le expression
d'opinion .çjni, cFaineurs n'est5 pas nou-
velle.
Il y a longtemps qu'on sait que
telle sera vraisemblablement la posi-
tion qu'adoptera le cabinet de Berlin,
à la, prochaine conférence des répara
tions. La presse allemande. 'inspirée
ou non, l'a clairement laissé entendre.
Ce qul, peut surprendre et qui parait
avoir effectivement surpris l'opinion
britannique les commentaires des
journaux de Londres en donnent du
moins l'impression c'est la pré-
cipitation mise par le D' Brüning à
en informer officiellement et aussi
nettement les représentants diploma-
tiques des gouvernements intéressés
On pensait qu'il en réserverait la
primeur aux délégations réunies à
Lausanne. En le voyant avec tant de
hâte étaler son jeu, on est amené en
effet à rapprocher son geste, d'une part.
de sa récente entrevue avec Hitler
et, d'autre part, de la reprise, à
Paris, des négociations tranco-britan-
niques entre sir Frederick Leith
Ross et les experts financiers fran-
çais.
Il est permis de se demander no-
tamment si le chancelier n'a pas voulu
faire d'une pierre deux coups donner
un gage immédiat au chef des
« nazis », afin de l'amener à -onsentir
à la prolongation pour un an du man-
dat du président Hindenburg et, en
second lieu, influer sur les conclusions
que sont susceptibles d'avoir les entre-
tiens engagés de nouveau, hier matin,
au ministère des Finances, entre le
contrôleur général de la Trésorerie
britannique et MM. Escallier, Bizot et
Rueff, les directeur et directeur ad-
joint du mouvement des fonds, et notre
attaché financier à Londres.
Sur le premier point, nous ne tar-
derons pas à savoir si la manœuvre a
réussi. puisque Adolf Hitler a eu. au
cours de la journée d'hier, une nou-
Sir Horace Bumbold
velle entrevue avec le chancelier afin
de lui rendre réponse. En ce qui con-
cerne les négociations franco-anglaises,
le bruit courait déjà, au début de
l'après-midi. dans la capitale britan-
nique, qu'à la suite de renseignements
reçus de Berlin, les instructions don-
nées à sir Frederick Leith-Hoss
avaient subi quelques modifications.
Eu a-t-il vraiment été ainsi ? Il faut
reconnaitre que l'attitude adoptée par
le gouvernement du Reich et les argu-
ments développés par le chancelier
sont de nature à influencer M. Mac-
donald et ses collègues. Le Dr Bru-
ning va au-devant de leurs secrets
désirs. Ne déclare-t-il pas en propres
termes que « si l'Allemagne est soula-
gée du fardeau des réparations, elle
sera capable de payer toutes ses
dettes privées en temps voulu, mats
qu'elle ne saurait fairé face ci la fois
aux dettes et aux réparations s 7 Ur
qu'est-ce qui tient surtout au cœur
des dirigeants anglais, qui sont prêts
à consentir un moratoire de cinq
années pour les réparations, et sur-
tout des milieux financiers de la Cité,
qui craignent de voir sombrer dans
la débâcle quatre ou cinq de leurs
gros établissements, sinon le règle-
ment « en temps voulu » des dettes
privées ?
Quoi qu'il en soit, en ce qui nous,
concerne personnellement le doute
n'est guère permis. Avec ou sans l'atté-
nuation transmise de Berlin, il n'y a
plus de surprise possible. Fidèle à
sa tactique habituelle, le cabinet de
jj|ÊHàessaie. I JftjJffiÉïHy1? leurs jnté- j
à nouveau*
tes anciens alliés et leurs associés
daut, "â laquelle v "nia parait pas avoir
pensé, c'est que l'intransigeance alle-
mande à Lausanne, en matière de
réparations, pourrait bien avoir une
contre-partie à savoir la faillite
complète ce qui n'arrangerait fina-
lement ni les affaires de l'Allemagne
ni celles de ses créanciers privés..
Albert JULLIEN
DES DECLARATIONS
DE M. P.-E. FLANDIN
M. P.-E. Fiandin a été interrogé
hier soir par les représentants de la
presse au sujet d'une déclaration que
le chancelier Brüning aurait faite à
l'ambassadeur d'Angleterre à Berlin
et selon laquelle l'Allemagne ne peut
actuellement et ne pourrait plus; dé-
sormais, effectuer ses versements au
titre des réparations. Le ministre des
Finances a fait à son tour la décla-
ration suivante
Si le.s propos que l'on prête au
chancelier Bruning sont exacts, ils si-
gnifieraient que le gouvernement alle-
mand veut mettre fin aux stipulations
du plan Young et du traité de Ver-
'.ailles. Il faut en attendre la confir
mation officielles. Mais il est clair
qu'aucun Français ne saurait accepter
la dénonciation unilatérale de conven
tions liLrement signées dénonciation
qui impliquerait la destruction de no-
tre droit sacré aux réparations.
Récemment une e propagande de
source allemande a répandu. surtout à
l'étranger l'affirmation que la France
aurait touché de l'Allemagne des som-
mes dépassant le moutant des dom-
mages causés dans les régdons dêvas-
téea. Les chiffres publiés hier par
l'agence Havas ont fait justice de cette
allégation.
Personne ne conteste la gravité de
la crise mondiale. Que pour dépasser
la périnde de dépression visée dans le
communiqué Hoover-Laval des ajuste-
ments soient nécessaires dans le sys-
tème des paiements inter gouvernemen-
taux cresi a quoi te gouvernement
françms travaille précisément en ce
moment en étudiant avec un grand
eaprit de conciliation les formules qui
pourraient mettre d'accord les créan-
ciers et les débiteurs et apporter des
allégements à la crise.
Mais on a déjà souvent dit que la
crise actuelle, au moins dans son
aspect fii'a >cier était une crise de cré-
dits, c'està-dire de confiance. Ce se-
rait la rendre insurmontable que de la
compliquer par de nouvelles atteintes
au respect des contrats, ce qui ste pour-
rait inciter les capitmux thésaurises
qu'à plus de méfiance encore.
Si la conférence de Lausanne de-
vait être précédée par une telle décla-
ration de carence il deviendrait inutile
de la réunir. On ne peut, en effet. à
la jois faire bon marche des droits de
la France et rechercher sa collabora-
tion.
LES DIPLOMATES ETRANGERS
PREVENUS PAR M. BRUNING
Londres, 9 janvier (dép. Havas.)
On mande de Berlin à l'agence Reu-
er
Les ambassadeurs d'Allemagne à
Londres, Paris et Rome, qui avaient
été mandés à Berlin pour conférer
avec M. Brüning sur le probième des
réparations, rejoignent maintenant
leur poste pleinement éclairés sur
l'attitude du gouvernement allemand
à propos des réparations, attitude
qu'ils exposeront aux gouvernements
auprès desquels ils sont accrédités.
Les vues de M. Bruning et de ses
collègues du cabinet allemand sur les
réparations ont déjà été exposées clai-
Berlin et aussi dans la pi esse.
(La suite à la troisième page.)
L'HOMME D U JOUR
Sir Frederick Leith Ross
contrôleur adjoint des finances
britanniques
Son titre officie) ? Contrôleur adjoint des
finances de la trésorerie de Sa Majesté.
Un poste dont l'équivalent en France est
celui de directeur, adjoint du mouvement
général des fonds. Mais la véritable fonc-
tion de sir Frederick Leith Ross déborde
le cadre normal de ses attributions aus-
tères. Il est, en fait, le grand conseiller du
gouvernement britannique pour tes ques-
tions financières et se classe dans cette
brillante équipe internationaie d'esprit sa-
vant et délié que le vocabulaire d'après-
guerre désigne sous le nom d'experts.
De même qu'on ne conçoit pas aujour-
d'hui une délégation gouvernementale
française se privant des services de
M. Massigli dans les affaires du désarme-
ment, de même il ne viendrait à l'idée
d'aucun chancelier de l'Echiquier de s'en-
gager dans une discussion relative aux
réparations ou. aux dettes sans avoir à
ses côtés sir Frederick Leith Ross, le seul
Anglais, sans doute, qui ait en son cerveau
le dossier complet de ces problèmes aussi
complexes qu'épineux.
Comme la plupart des grands techni-
ciens britanniques, cet expert éminent est
le produit de deux races. Fils d'un père
écossais et d'une mère hollandaise, il offre
aux regards le mélange des deux types.
Haut de plus de six pieds, sa large carrure
et sa robustesse de Highlander font hon-
neur à l'ascendance paternelle. cependant
que, dans un visage au teint frais, la mâ-
choire volontaire et des yeux scrutateurs
derrière des lunettes à monture d'or, à
l'ancienne mode, accusent l'héritage ma-
ternel. Aux deux atavismes conjugués il
doit sans doute ce tempérament fougueux
et cette passion d'indépendance qui le
poussèrent de bonne heure à se libérer de
la tutelle familiale et à chercher dans un
labeur acharné les moyens de subvenir
à son éducation à l'université d'Oxford.
Une belle carrière
Là, au Baillol Collège, il travailla dur.
Il s'amusa aussi. Ceux qui vécurent près
de lui à cette époque rappellent même qu'il
fit, à certains moments, au plaisir. une
part généreuse. Cela d'ailleurs ne l'em-
pêcha pas de triompher brillamment au
concours du « Civil Service ». Major de
sa promotion et dépassant de beaucoup
ses concurrents, il put « bottier », di-
rait-on à l'X -:entrer dans l'administra-
tion de son choix. C'est dans la trésorerie
de Sa Majesté qu'il élut de faire sa car-
rière et la haute situation qu'il y occupe,
à quarante-quatre ans, prouve que ce ma-
thématicien ne fit pas un mauvais calcul.
De 1920 à 1925, il siégea aux côtés de
son chçf,. sir John Bradbury, à la com-
mission des. réparations. Ccile-ci dissoute,
il rentra à Londres, fut nommé au poste
qu'il occupe en' ce moment et, en cette'
quaité, n'a cessé de développer l'expé-
rience acquise à Paris. C'est avec lui que
M. Ppuyanne, notre attaché financier de
tion auquel MM. (Shurchiiï et Caillaux
donnèrent leur nom il fut auprès de
M; Snpwdes »}jç réem .çbafére'rftèl- dV
la Haye et i'ex-chancelier ne tarif point
d'éloges sur son grand commis; c'est lui
qui, en juillet dernier, prépara le dossier
britannique relatif à la mise en vigueur
du ..moratoire Heover lui qui assista
M. Henderson dans, les négociations rela-
ives aux dettes russes lui qui. en octobre
dernier, accomnaana lord Reading & Pa-
ris lui qui, enfin, avec notre attaché fi-
nancier. M. Jacques Rueâ, et avec M. Es-
callier, directeur du mouvement des fonds,
étudie en ce moment à Paris, comme il
l'avait -fait en décembre, les bases d'un
accord franco-anglais sur la forme du mo-
ratoire à accorder à l'Allemagne dans le
cadre du plan Young.
Le négociateur
Négociateur, il n'a pas le charme en-
joué du diplomate accompli et dédaigne
les ruses du politicien. Dans les discus-
sions. il va droit au but et ne s'interdit
point la rudesse. Un dirait que des chiffres
au milieu desquels se déploie sa vie pro-
fessionnelle il subit la force brutale et
qu'il ne veut point l'épargner à l'adver-
saire.
Jean Massip.
(La suite la deuxième page.)
Un escroc au mariage condamné
à Versatile»
(VoiT (i la sixième page.)
Krafft
A la quatrième par* LB COVTS a*
j LA DAME QUI NAVIGUAIT ji
UNE FOULE RECUEILLIE
A DÉFILÉ HIER ENCORE
DEVANT LE CORPS
DE M.MGINOT
Ce matin auront lieu les obsèques
nationales
Une. délégation d'anciens combattants amé-
rieains arrivant au ministère de la Guerre
Rappelons que la levée du corps de
M. Maginot aura lieu ce matin à
8 h. 30, au ministère de la Guerre. Le
cortège, partant de la rue Saint-Domi-
nique, suivra la rue de Bellechasse, le
i boulevard Saint-Germain, le quai d'Or-
S say et l'avenue du Maréchal-Gallieni
pour se rendre à l'église Saint-Louis
des Invalides où 11 arrivera vers 9 heu-
res.
A l'issue de l'office qui aura lieu
dans cette église, l'affût portant le cer-
I cueil sera ramené sur l'esplanade des
Invalides où le président du Conseil
prononcera l'éloge funèbre du minis-
tre,
Les troupes de la garnison de Paris
défileront ensuite devant le cercueil
puis le corps sera transporté dans
l'église où il restera jusqu'à lundi ma-
tin.
(La suite la deuxième page.)
Une infirmière militaire
officier de la Légion d'honneur
Ces jours der-
niers, et de façon
toute fortuite, Mme
Guérin-Charvet, ré-
31dant actuellement
à Lyon, apprenait
qu'elle, était pro-
mue au grade d'of-
fleier de la Légion
d'honneur. La pro-
motion avait été
publiée,par le Jour-
nal officiel du 31
décembre dernier
et portait prise de
rang dater du 26
novembre 1926.
Infirmier» mili-
taire, Mme Guérie
Charvet eut pen-
plaire. Ses Mesure?,' qui lui valurent
une invalidité à 100 0/0 et son héroïsme
furent consacrés par la croix de- che-
valier de la Légion d'honneur qu'eAe
obtint en
Détails mîefvssantF M. Charvet, son
I .nari. bie, que dégagé de toute obliga-
| tion militaire. contracta, dès le début
de la guerre, un en; igeinent au Il'il
régiment d'infanterie fu' décbré de la
médaille militaire et de la Légion d'hon-
neur puis mourut des suites de ses
blessures. D'autre rart Mme Guérin-
Charvet est la fille du générai Guéri.n
qui joua u.i rôle lors de l'affaire Drey-
fus. Le général Guérin avait repris du
îcrvicp ¡. la dpeln ration de la guerre
Les bandits de Roubaix
après quelques heures
de repos à Bobigny
se sont fait ramener
en auto dans te Nord
On arrête un couple qui leur donna
asile dans la banlieue parisienne
Comme on le supposait, grâce aux
renseignements recueillis par les en-
j quêteurs de Lille, Alphonse Ovaere et
Daniel Kistiaens, les auteurs de l'atta-
que à main armée commise mardi soir
I au bureau de poste auxiliaire de la rue
de la Fosse-aux-Chênes, à Roubaix,
i étaient bien venus à Paris. déjouant
i ainsi toutes les surveillances organi-
sées par la police qui les croyait réfù-
giés en Belgique.
Hier encore, on en pouvait douter.
bien que les chauffeurs de taxi qui
avaient successivement conduit le*
deux bandits aient atftrmé qu'ils leq
reconnaissaient sur les photographies
qui leur étaient présentées.
On en est maintenant certain.
Nous indiquions, en effet, que M.
Bayard, commissaire à ta sûreté géné-
rale, chargé de vérifier à Paris et dans
la banlieue les indications fournies
par la police de Roubaix s'était aussitôt
mis en campagne, secondé par M. Jo-
bard, commissaire, et les inspecteurs
Malo, Claver et Reymann.
En quelques heures, le magistrat a
mené sa mission à bonne fin et s'il n'a
pu mettre la main sur Ovaere et Kis-
tiaena, qui ont repris la route du Nord,
du moins est-il parvenu à identifier et
à appréhender le couple qui leur donna
asile, à Bobigny.
Abandonnés comme on le sait. jeudi
à 3 heures du matin, à la porte de Pa-
rts, à Saint-Denis, par le chauffeur
lensois qui les amena à Paris, Ovaere
et Kistiaens hélèrent un autre chauf-
feur, M. Falco. qui accepta de les me-
ner au carrefour des Six-Routes, à Bo-
bigny.
Mais ne connaissant qu'imparfaite-
ment cette agglomération, M. Falco re-
fusa d'aller plus loin et se fit régler sa
course.
Celle-ci était de trente francs. Ovaere
lui ayant tendu un billet de cent francs.
le chauffeur-ne put que lui rendre les
quarante-sept francs qu'il avait sur lui.
Ça va, répondit Ovaere. et il par-
tit avec son lieutenant.
Il était alors 4 h. 30 du matin.
Convaincu, dès lors, que les deux ban-
dits étaient venus à Bobigny, M. Bayard
procéda à de minutieuses investigations
pour retrouver leurs -traces.
Il apprit ainsi que. dans un bar de la
rue Jean-Jaurès, jeudi, vers 5 h. 30.
une femme connue seulement sous le
surnom de « la Marie » était arri-
vée assez anxieuse et qu'elle avait
consommé en attendant avec une im-
patience évidente l'arrivée des jour
naux.
Ceux-ci, à peine distribués, on la vit
RKG1ON PAKl.MhNNK. Temps très:
nuageux nu couvert, quelques pluie» ou
bruinrs. Vent de sud ou sud-ouest anses
tort. Température eu hausse.
J EN FRANCE. Dans la moitié Sud
ciel très nuageux. Dans la moitié Nord
même temps que dans la région parisienne.
• SOl.ElLTïever. 7' b. 4S coucher, i6 h. 12.
rXF, Premier quart, le pleine le 23.
&7 ANNEE. N
DIMANCHE
10 i
JANVIER 1932 j
Saint Paul "̃
“••
Les grandes enquêtes du Petit Parisien
uiimtimiiiiMiu 1 iiiiiiitu III11MIIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIH ilHifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiMi iiniiiMiiiniii
LA SITUATION POLITIQUE
INTERNATIONALE
M. Edouard Herriol, chef du parti
radical, M. faut Painlevé, leader
républicain socialiste, l'un et l'autre
anciens présidents du Conseil, ont,
avant-hier et hier, exposé ici leurs
Vues sur la situation internationale.
Les lecteurs du Petit Parisien re-
cueilleront aujourd'hui l'opinion de
M. Henry Bérenger, sénateur de la
Guadeloupe, qui, au titre d'ambassa-
deur extraordinaire à Washington, fui
le signataire des accords entre les
Etats-Unis et la France sur Ies dettes
et qui vient d'être appelé, par la
canfiance de ses collègues, à la prési-
dence de la commission sénatoriale des
affaires étrangères.
L'O'PINION DE M. BERENGER
Sur l'écran cinémique du monde
actuel, la situation intercontinen-
tale évolue avec une vitesse telle
qu'il est malaisé de fixer, même
pour un jour, l'image de ses enche-
vêtrements. Rien n'est fixe, tout
s'écoule, constataient déjà les philo-I
sophes grecs d'il y a trois millej
ans. Mais que ne dirait pas aujour-
d'hui le vieil Héraclite ? La dis-
tance et le temps sont à la fois rap-
prochés et multipliés par les appli-j
cations de la science. La planète, à
chaque minute, retentit des se-'
cousses répercutées de toutes ses
races. Comment arrêter sur l'écrit,!
même d'un quotidien, la politique
en mouvement du monde entier et
de sa propre nation ?
Je veux pourtant déférer au
désir exprimé par le Petit Parisien.
Si mobile soit la figure des événe-
ments internatonaux, elle n'est pas
pour les Français l'ombre d'un
songe, mais le rappel d'une réalité
qui nous presse. De toutes manières,
nous sommes embarqués il faut
agir au mieux et au plus vite.
La réalité d'aujourd'hui, c'est!
de dénouer la situation internatio
mâle si brusquement nouée, en juin!
i^Wnier, par l'initiative du prési-
dent Hoover. Quand cet homme'
d'Etat américain, brisant les tradi-
tions du Capitole de Washington,
lança par radio ce message qui
suspendit pour un an le paiement
des dettes intergouvernementales
et lia ainsi les réparations dues par
l'Allemagne aux dettes dues par
l'Europe à l'Amérique, il osa un
geste dont les Etats-Unis ne peu-
vent aujourd'hui se dégager, ni'
moralement ni matériellement, et
dont les chocs en retour sont loin
d'être épuisés. Il est toujours auda-
cieux d'ébranler ce qui est acquis,
même à la faveur du mieux que
l'on suppose. Remettre en cause
contrats signés et échéances cer-
taines, cela vous entraîne quelques
fois plus loin qu'on ne voudrait
aller, pour soi-même et pour autrui:
M. Hoover et le Congrès américain
en connaissent aujourd'hui l'épreuve,
une épreuve dont les Européens ne
sont pas sans subir les contre-
coups inévitables.
Il s'est précisément trouvé qu'au
moment où Américains et Européens
«'enchevêtraient à propos des dettes
intergouvernementales, les Asiati-
ques entraient en « conflit n'eût-
on pas écrit autrefois en guerre ?
à propos de territoires et d'in-
fluences en Mandchourie. Cette
coïncidence ne fut sans doute pas
tout à fait celle du hasard. L'Ex-
trême-Orient s'est peut-etre cru
plus libre de ses mouvements pen-
dant que l'Occident transatlantique
s'absorbait dans ses moratoires ?
Quoi qu'il en soit, le Japon est à
Kingtchéou et la Chine derrière sa
muraille. Ces résultats de fait n'ont
assurément pas accru l'autorité de
droit de la Société des nations. Un
certain état de crise s'en est suivi
dans les conseils de Genève, qui
se marquait hier par des ajourne-
ments significatifs, qui demain ris-
que de s'accentuer à l'ouverture
de la conférence sur la limitation et
la réduction des armements.
Les Etats-Unis d'Amérique pffir- j
ment sans cesse ne pas vouloir
« s'enchevêtrer » aux affaires des
autres continents, mais ils passent
leur temps à s'en mêler, ce qui est
fatal en un temps où la voiture à
six chevaur du président Was-
hington a fait place aux radio-
diffusions du président Hoover.
Qu'il s'agisse de financements ou de
désarmements, les Américains ap-
paraissent toujours aux premières j
loges, voire sur la scène, et rien
ne leur sert de se dire « obser-
vateurs » quand ils sont déjà plus,
que des acteurs et veulent tenir
rang d'impresarios du théâtre. Cette
façon d'entrer dans le jeu, tout eni
prétendant rester en dehors, est ta
plus profonde cause du déséquili-
bre général actuel. Il ne peut y
avoit de confiance dans les affaires
où il n'y a pas de clarté dans la
direction.
Indécisions, obscurités, malaises,
méfiances, 8'est le bilan interna-
tional de 1931. L'année Il' '2 s'an-
ncnce, elle, comme une année cru-
ciale dans toutes les nations et
entre tous les continents. La cause
de la Paix est en péril celle de la
Patrie n'est pas moins en danger.
L'univers est à la croisée des che-
mins entre le choc brutal des
nationalismes ou les arrangements
mesurés de la raison internationale.
Tous parlent de désarmer, mais
chacun veut rester et reste armé.
Tous parlent d'arbitrage, mais
personne ne veut plus observer ses
contrats ni respecter ses signatures.
La contradiction s'aggrave partout
entre ce qu'on dit et ce qu'on fait, si
bien qu'un beau jour les horreurs
de la guerre peuvent jaillir des
apparences de la paix.
Henry BERENGER.
(La suite d la deuxième page.)
LEGION D'HONNEUR
Le Iiubait remet la cravate de la
Légion d'honneur au lieutenant-colonel
Uupied, père du colonel attaché à la
maison militaire de 31. Doumer
Les fluctuations de la livre sterling
Après avoir débuté au-dessous de,
ses cours de la veille, la livre sterling
a, hier, accentué son fléchissement,
pour terminer à 86 fr. 875 contre
8ï fr. 12.
LE BAPTEME D'UH AVION
POUR LE SERVICE COLONIAL
Mme Dal Plaz procédant au baptême
À ses côtés M. Diagne
(Voir d da quatrième page.)
Comment Tu rifms plus l aveugle au pont des Arts
Ça n'allait plus, alors fine suis fait inscrire au chômage.
LA POLITIQUE
Les commentaires
et prévisions
des milieux
parlementaires
Comment la situation politique
créée par la disparition de M. André
Maginot se dénouera-t-elle ? Est-ce
que certaines données ne risquent pas
de la modifier ? Ce sont là des ques-
tions qui ne cessent de faire l'objet de
tous les commentaires au fur et à
mesure que les événements évoluent
et que les divers aspects de problème
se précisent.
Il convient de souligner tout d'abord
que la matinée d'hier a été marquée
par un long et important entretien de
M. Pierre Laval avec M. André Tar-
dieu qui, aussitôt descendu train qui
le ramenait du Midi, s'est fait con-
duire à la présidence du Conseil. Les
deux hommes d'Etat ont ensuite dé-
jeuné ensemble afin de poursuivre
leur conversation.
D'autre part, durant toute la jour-
née, les commentaires, comme bien
l'on pense, n'ont pas tari dans les cou-
loirs du Parlement. Le dilemme restait
le même remaniement ou démission
collective. Mais certains inclinaient à
penser qu'il pourrait bien ne pas se
résoudre' de la façon qui avait paru
tout d'abord s'imposer.
Des éléments nouveaux, en effet,
entraient en jeu. D'une part, il est dé-
sormais certain que M. Aristide
Briand, ainsi que nous favions laissé
entendre, abandonnera, en dépit de
l'affectueuse insistance de M. Pierre
Laval, le Quai d'Orsay.
Acceptera-t-il l'offre qui lui a été
faite de rester membre du gouverne-
ment sans portefeuille avec le titre de
ministre d'Etat ?
Nous croyons savoir que le minis-
tre des Affaires étrangères a, sur ce
point, réservé sa réponse.
Quoi qu'il en aoit, voilà deux des
plus importants portefeuilles du cabi-
net Laval privés de leurs titulaires
au moment où vont s'ouvrir deux con-
férences internationales dont les es-
prits les moins initiés sont à même de
mesurer la gravité.
D'autre part, les déclarations faites
par M. Brtining à l'ambassadeur de
Grande-Bretagne à Berlin n'ont pas
manqué de provoquer une vive sen-
sation dans les milieux politiques et
d'y susciter des réactions aiguës. Si
l'on en croit certains bruits, ces décla-
rations auraient influé sur l'état d'es-
prit de quelques radicaux l'égard
de la crise qui semblait jusqu'ici vir-
tuellement ouverte. Mais l'opinion qui
demeure malgré tout le plus générale-
ment répandue est que la position de
l'ensemble du groupe radical socia-
liste restera aujourd'hui et demain ce
quelle «tait auparavant.
Compte tenu de ces diverses consi-
dérations, l'hypothèse de la remise par
M. Pierre Laval à M. Doumer de la
démission collective du cabinet appa-
rait comme une éventualité moins
certaine qu'on avait raison de le croire
au premier abord.
Toute l'opération pourrait se résu-
mer dans ce qu'on appelle un simple
mandent et la mort de M. André Ma-
ginot et la retraite volontaire de M
Aristide Briand.
Pour ce qui est du ministère de la
Guerre on semblait considérer hier
soir que, dans le cas d'un simple re-
maniement, M. Pierre Laval insiste-
rait auprès de son collègue et ami,
M. André Tardieu, pour qu'il accep-
tât d'aller rue Saint-Dominique, où les
membres de la majorité estiment que
ses méthodes d'organisateur et sa
puissance dâ travail seraient particu-
lièrement utiles.
M. Culbertson gagne
le gigantesque match de bridge
en 150 manches
New-York, 9 janvier.
DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER
M. Culbertson a gagné le match
de bridge en 150 manches contre
M. Lenz avec une avance de 8.980 points.
M. Cudbertson a gagné 77 manches et
M. Lens 73.
Au cours du match. M. Culbertson
et son partenaire ont eu moins d'as,
1745 contre 1771. mais plus de rois,
1775 contre 1741. Naturellement, M. Cul-
bertson prétend que sa victoire prouve
!a supério.-ité de son système de de-
mande, tandis que M. Lenz prétend
que l'avance est si faible qu'elle ne
prouve rien quant e la valeur des sys-
Pierre DÉNOYER.
L'Allemagne annonce officiellement
qu'elle ne peut plus payer les réparations
Cette déclaration, qui ne vise
pas seulement le présent,
mais l'avenir, prend, au len-
demain de l'entrevue du
chancelier avec Hitler, et à
la veille de la conférence de
Lausanne fixée désormais
au 25 janvier une signi-
fication particulière
Une vive sensation a été provoquée,
hier matin, à Londres d'abord. puis
dans les autres capitales européennes,
aussitôt informées, par une déclara-
tion faite vendredi soir par le chan-
celier Brüning à l'ambassadeur de
Grande-Bretagne à Berlin.
Au cours de cette conversation, dont
le Foreign Office a d'ailleurs confirmé
les points essentiels, le chancelier au-
rait mis sir Horace Rumbold au cou-
rant du point de vue de l'Allemagne
concernant les réparations et de l'at-
titude que les délégués du Reich obser-
veront, par suite, à la conférence de
Lausanne.
Ce point de vue serait que l'Alle-
magne se trouve dans l'impossibilité
d'effectuer, aton seulement mainte-
auant, mais dans l'avenir, ses paiements
de réparations. Quant à ses porte-pa-
role, il demanderaient, le 25 janvier,
aux gouvernements créanciers réunis
à Lausanne au'elle «mit désormais
complètement et définitivement affran-
chie de ces versements.
Telle est du moins la version an-
glaise. Or, durant l'après-midi et la
soirée, les dépêches reçues de Berlin
se sont efforcées d'atténuer ce que
cette version avait de trop brutal.
Elles ont représenté, ainsi qu'on le
verra plus loin, qu'en condensant en
quelques ph-ftses un entretien qui avait
été assez prolongé, le correspondant
de Reuter avait donné aux déclara-
tions du chancelier Brüning un carac-
tère absolu et une apparence de nou-
veauté qu'elles n'avaient pas.
Le chancelier n'a pas dit que l'Alle-
magne ne voulait plus payer et ne
paierait plus.
Il a répété que la situation écono-
mique de- l'Allemagne la mettait ac-
tuellement dans l'impossibilité de faire
des paiements de réparations et a
ajouté qu'il doutait qu'elle puisse
jamais se retrouver en mesure de
s'acquitter de ses obligations des ré-
parations. EvidemmëatK Il,£ a la une
est tranchant, de l'autre, on se trouve
en présence ij.'une, jjimj»le expression
d'opinion .çjni, cFaineurs n'est5 pas nou-
velle.
Il y a longtemps qu'on sait que
telle sera vraisemblablement la posi-
tion qu'adoptera le cabinet de Berlin,
à la, prochaine conférence des répara
tions. La presse allemande. 'inspirée
ou non, l'a clairement laissé entendre.
Ce qul, peut surprendre et qui parait
avoir effectivement surpris l'opinion
britannique les commentaires des
journaux de Londres en donnent du
moins l'impression c'est la pré-
cipitation mise par le D' Brüning à
en informer officiellement et aussi
nettement les représentants diploma-
tiques des gouvernements intéressés
On pensait qu'il en réserverait la
primeur aux délégations réunies à
Lausanne. En le voyant avec tant de
hâte étaler son jeu, on est amené en
effet à rapprocher son geste, d'une part.
de sa récente entrevue avec Hitler
et, d'autre part, de la reprise, à
Paris, des négociations tranco-britan-
niques entre sir Frederick Leith
Ross et les experts financiers fran-
çais.
Il est permis de se demander no-
tamment si le chancelier n'a pas voulu
faire d'une pierre deux coups donner
un gage immédiat au chef des
« nazis », afin de l'amener à -onsentir
à la prolongation pour un an du man-
dat du président Hindenburg et, en
second lieu, influer sur les conclusions
que sont susceptibles d'avoir les entre-
tiens engagés de nouveau, hier matin,
au ministère des Finances, entre le
contrôleur général de la Trésorerie
britannique et MM. Escallier, Bizot et
Rueff, les directeur et directeur ad-
joint du mouvement des fonds, et notre
attaché financier à Londres.
Sur le premier point, nous ne tar-
derons pas à savoir si la manœuvre a
réussi. puisque Adolf Hitler a eu. au
cours de la journée d'hier, une nou-
Sir Horace Bumbold
velle entrevue avec le chancelier afin
de lui rendre réponse. En ce qui con-
cerne les négociations franco-anglaises,
le bruit courait déjà, au début de
l'après-midi. dans la capitale britan-
nique, qu'à la suite de renseignements
reçus de Berlin, les instructions don-
nées à sir Frederick Leith-Hoss
avaient subi quelques modifications.
Eu a-t-il vraiment été ainsi ? Il faut
reconnaitre que l'attitude adoptée par
le gouvernement du Reich et les argu-
ments développés par le chancelier
sont de nature à influencer M. Mac-
donald et ses collègues. Le Dr Bru-
ning va au-devant de leurs secrets
désirs. Ne déclare-t-il pas en propres
termes que « si l'Allemagne est soula-
gée du fardeau des réparations, elle
sera capable de payer toutes ses
dettes privées en temps voulu, mats
qu'elle ne saurait fairé face ci la fois
aux dettes et aux réparations s 7 Ur
qu'est-ce qui tient surtout au cœur
des dirigeants anglais, qui sont prêts
à consentir un moratoire de cinq
années pour les réparations, et sur-
tout des milieux financiers de la Cité,
qui craignent de voir sombrer dans
la débâcle quatre ou cinq de leurs
gros établissements, sinon le règle-
ment « en temps voulu » des dettes
privées ?
Quoi qu'il en soit, en ce qui nous,
concerne personnellement le doute
n'est guère permis. Avec ou sans l'atté-
nuation transmise de Berlin, il n'y a
plus de surprise possible. Fidèle à
sa tactique habituelle, le cabinet de
jj|ÊHàessaie. I JftjJffiÉïHy1? leurs jnté- j
à nouveau*
tes anciens alliés et leurs associés
daut, "â laquelle v "nia parait pas avoir
pensé, c'est que l'intransigeance alle-
mande à Lausanne, en matière de
réparations, pourrait bien avoir une
contre-partie à savoir la faillite
complète ce qui n'arrangerait fina-
lement ni les affaires de l'Allemagne
ni celles de ses créanciers privés..
Albert JULLIEN
DES DECLARATIONS
DE M. P.-E. FLANDIN
M. P.-E. Fiandin a été interrogé
hier soir par les représentants de la
presse au sujet d'une déclaration que
le chancelier Brüning aurait faite à
l'ambassadeur d'Angleterre à Berlin
et selon laquelle l'Allemagne ne peut
actuellement et ne pourrait plus; dé-
sormais, effectuer ses versements au
titre des réparations. Le ministre des
Finances a fait à son tour la décla-
ration suivante
Si le.s propos que l'on prête au
chancelier Bruning sont exacts, ils si-
gnifieraient que le gouvernement alle-
mand veut mettre fin aux stipulations
du plan Young et du traité de Ver-
'.ailles. Il faut en attendre la confir
mation officielles. Mais il est clair
qu'aucun Français ne saurait accepter
la dénonciation unilatérale de conven
tions liLrement signées dénonciation
qui impliquerait la destruction de no-
tre droit sacré aux réparations.
Récemment une e propagande de
source allemande a répandu. surtout à
l'étranger l'affirmation que la France
aurait touché de l'Allemagne des som-
mes dépassant le moutant des dom-
mages causés dans les régdons dêvas-
téea. Les chiffres publiés hier par
l'agence Havas ont fait justice de cette
allégation.
Personne ne conteste la gravité de
la crise mondiale. Que pour dépasser
la périnde de dépression visée dans le
communiqué Hoover-Laval des ajuste-
ments soient nécessaires dans le sys-
tème des paiements inter gouvernemen-
taux cresi a quoi te gouvernement
françms travaille précisément en ce
moment en étudiant avec un grand
eaprit de conciliation les formules qui
pourraient mettre d'accord les créan-
ciers et les débiteurs et apporter des
allégements à la crise.
Mais on a déjà souvent dit que la
crise actuelle, au moins dans son
aspect fii'a >cier était une crise de cré-
dits, c'està-dire de confiance. Ce se-
rait la rendre insurmontable que de la
compliquer par de nouvelles atteintes
au respect des contrats, ce qui ste pour-
rait inciter les capitmux thésaurises
qu'à plus de méfiance encore.
Si la conférence de Lausanne de-
vait être précédée par une telle décla-
ration de carence il deviendrait inutile
de la réunir. On ne peut, en effet. à
la jois faire bon marche des droits de
la France et rechercher sa collabora-
tion.
LES DIPLOMATES ETRANGERS
PREVENUS PAR M. BRUNING
Londres, 9 janvier (dép. Havas.)
On mande de Berlin à l'agence Reu-
er
Les ambassadeurs d'Allemagne à
Londres, Paris et Rome, qui avaient
été mandés à Berlin pour conférer
avec M. Brüning sur le probième des
réparations, rejoignent maintenant
leur poste pleinement éclairés sur
l'attitude du gouvernement allemand
à propos des réparations, attitude
qu'ils exposeront aux gouvernements
auprès desquels ils sont accrédités.
Les vues de M. Bruning et de ses
collègues du cabinet allemand sur les
réparations ont déjà été exposées clai-
Berlin et aussi dans la pi esse.
(La suite à la troisième page.)
L'HOMME D U JOUR
Sir Frederick Leith Ross
contrôleur adjoint des finances
britanniques
Son titre officie) ? Contrôleur adjoint des
finances de la trésorerie de Sa Majesté.
Un poste dont l'équivalent en France est
celui de directeur, adjoint du mouvement
général des fonds. Mais la véritable fonc-
tion de sir Frederick Leith Ross déborde
le cadre normal de ses attributions aus-
tères. Il est, en fait, le grand conseiller du
gouvernement britannique pour tes ques-
tions financières et se classe dans cette
brillante équipe internationaie d'esprit sa-
vant et délié que le vocabulaire d'après-
guerre désigne sous le nom d'experts.
De même qu'on ne conçoit pas aujour-
d'hui une délégation gouvernementale
française se privant des services de
M. Massigli dans les affaires du désarme-
ment, de même il ne viendrait à l'idée
d'aucun chancelier de l'Echiquier de s'en-
gager dans une discussion relative aux
réparations ou. aux dettes sans avoir à
ses côtés sir Frederick Leith Ross, le seul
Anglais, sans doute, qui ait en son cerveau
le dossier complet de ces problèmes aussi
complexes qu'épineux.
Comme la plupart des grands techni-
ciens britanniques, cet expert éminent est
le produit de deux races. Fils d'un père
écossais et d'une mère hollandaise, il offre
aux regards le mélange des deux types.
Haut de plus de six pieds, sa large carrure
et sa robustesse de Highlander font hon-
neur à l'ascendance paternelle. cependant
que, dans un visage au teint frais, la mâ-
choire volontaire et des yeux scrutateurs
derrière des lunettes à monture d'or, à
l'ancienne mode, accusent l'héritage ma-
ternel. Aux deux atavismes conjugués il
doit sans doute ce tempérament fougueux
et cette passion d'indépendance qui le
poussèrent de bonne heure à se libérer de
la tutelle familiale et à chercher dans un
labeur acharné les moyens de subvenir
à son éducation à l'université d'Oxford.
Une belle carrière
Là, au Baillol Collège, il travailla dur.
Il s'amusa aussi. Ceux qui vécurent près
de lui à cette époque rappellent même qu'il
fit, à certains moments, au plaisir. une
part généreuse. Cela d'ailleurs ne l'em-
pêcha pas de triompher brillamment au
concours du « Civil Service ». Major de
sa promotion et dépassant de beaucoup
ses concurrents, il put « bottier », di-
rait-on à l'X -:entrer dans l'administra-
tion de son choix. C'est dans la trésorerie
de Sa Majesté qu'il élut de faire sa car-
rière et la haute situation qu'il y occupe,
à quarante-quatre ans, prouve que ce ma-
thématicien ne fit pas un mauvais calcul.
De 1920 à 1925, il siégea aux côtés de
son chçf,. sir John Bradbury, à la com-
mission des. réparations. Ccile-ci dissoute,
il rentra à Londres, fut nommé au poste
qu'il occupe en' ce moment et, en cette'
quaité, n'a cessé de développer l'expé-
rience acquise à Paris. C'est avec lui que
M. Ppuyanne, notre attaché financier de
tion auquel MM. (Shurchiiï et Caillaux
donnèrent leur nom il fut auprès de
M; Snpwdes »}jç réem .çbafére'rftèl- dV
la Haye et i'ex-chancelier ne tarif point
d'éloges sur son grand commis; c'est lui
qui, en juillet dernier, prépara le dossier
britannique relatif à la mise en vigueur
du ..moratoire Heover lui qui assista
M. Henderson dans, les négociations rela-
ives aux dettes russes lui qui. en octobre
dernier, accomnaana lord Reading & Pa-
ris lui qui, enfin, avec notre attaché fi-
nancier. M. Jacques Rueâ, et avec M. Es-
callier, directeur du mouvement des fonds,
étudie en ce moment à Paris, comme il
l'avait -fait en décembre, les bases d'un
accord franco-anglais sur la forme du mo-
ratoire à accorder à l'Allemagne dans le
cadre du plan Young.
Le négociateur
Négociateur, il n'a pas le charme en-
joué du diplomate accompli et dédaigne
les ruses du politicien. Dans les discus-
sions. il va droit au but et ne s'interdit
point la rudesse. Un dirait que des chiffres
au milieu desquels se déploie sa vie pro-
fessionnelle il subit la force brutale et
qu'il ne veut point l'épargner à l'adver-
saire.
Jean Massip.
(La suite la deuxième page.)
Un escroc au mariage condamné
à Versatile»
(VoiT (i la sixième page.)
Krafft
A la quatrième par* LB COVTS a*
j LA DAME QUI NAVIGUAIT ji
UNE FOULE RECUEILLIE
A DÉFILÉ HIER ENCORE
DEVANT LE CORPS
DE M.MGINOT
Ce matin auront lieu les obsèques
nationales
Une. délégation d'anciens combattants amé-
rieains arrivant au ministère de la Guerre
Rappelons que la levée du corps de
M. Maginot aura lieu ce matin à
8 h. 30, au ministère de la Guerre. Le
cortège, partant de la rue Saint-Domi-
nique, suivra la rue de Bellechasse, le
i boulevard Saint-Germain, le quai d'Or-
S say et l'avenue du Maréchal-Gallieni
pour se rendre à l'église Saint-Louis
des Invalides où 11 arrivera vers 9 heu-
res.
A l'issue de l'office qui aura lieu
dans cette église, l'affût portant le cer-
I cueil sera ramené sur l'esplanade des
Invalides où le président du Conseil
prononcera l'éloge funèbre du minis-
tre,
Les troupes de la garnison de Paris
défileront ensuite devant le cercueil
puis le corps sera transporté dans
l'église où il restera jusqu'à lundi ma-
tin.
(La suite la deuxième page.)
Une infirmière militaire
officier de la Légion d'honneur
Ces jours der-
niers, et de façon
toute fortuite, Mme
Guérin-Charvet, ré-
31dant actuellement
à Lyon, apprenait
qu'elle, était pro-
mue au grade d'of-
fleier de la Légion
d'honneur. La pro-
motion avait été
publiée,par le Jour-
nal officiel du 31
décembre dernier
et portait prise de
rang dater du 26
novembre 1926.
Infirmier» mili-
taire, Mme Guérie
Charvet eut pen-
plaire. Ses Mesure?,' qui lui valurent
une invalidité à 100 0/0 et son héroïsme
furent consacrés par la croix de- che-
valier de la Légion d'honneur qu'eAe
obtint en
Détails mîefvssantF M. Charvet, son
I .nari. bie, que dégagé de toute obliga-
| tion militaire. contracta, dès le début
de la guerre, un en; igeinent au Il'il
régiment d'infanterie fu' décbré de la
médaille militaire et de la Légion d'hon-
neur puis mourut des suites de ses
blessures. D'autre rart Mme Guérin-
Charvet est la fille du générai Guéri.n
qui joua u.i rôle lors de l'affaire Drey-
fus. Le général Guérin avait repris du
îcrvicp ¡. la dpeln ration de la guerre
Les bandits de Roubaix
après quelques heures
de repos à Bobigny
se sont fait ramener
en auto dans te Nord
On arrête un couple qui leur donna
asile dans la banlieue parisienne
Comme on le supposait, grâce aux
renseignements recueillis par les en-
j quêteurs de Lille, Alphonse Ovaere et
Daniel Kistiaens, les auteurs de l'atta-
que à main armée commise mardi soir
I au bureau de poste auxiliaire de la rue
de la Fosse-aux-Chênes, à Roubaix,
i étaient bien venus à Paris. déjouant
i ainsi toutes les surveillances organi-
sées par la police qui les croyait réfù-
giés en Belgique.
Hier encore, on en pouvait douter.
bien que les chauffeurs de taxi qui
avaient successivement conduit le*
deux bandits aient atftrmé qu'ils leq
reconnaissaient sur les photographies
qui leur étaient présentées.
On en est maintenant certain.
Nous indiquions, en effet, que M.
Bayard, commissaire à ta sûreté géné-
rale, chargé de vérifier à Paris et dans
la banlieue les indications fournies
par la police de Roubaix s'était aussitôt
mis en campagne, secondé par M. Jo-
bard, commissaire, et les inspecteurs
Malo, Claver et Reymann.
En quelques heures, le magistrat a
mené sa mission à bonne fin et s'il n'a
pu mettre la main sur Ovaere et Kis-
tiaena, qui ont repris la route du Nord,
du moins est-il parvenu à identifier et
à appréhender le couple qui leur donna
asile, à Bobigny.
Abandonnés comme on le sait. jeudi
à 3 heures du matin, à la porte de Pa-
rts, à Saint-Denis, par le chauffeur
lensois qui les amena à Paris, Ovaere
et Kistiaens hélèrent un autre chauf-
feur, M. Falco. qui accepta de les me-
ner au carrefour des Six-Routes, à Bo-
bigny.
Mais ne connaissant qu'imparfaite-
ment cette agglomération, M. Falco re-
fusa d'aller plus loin et se fit régler sa
course.
Celle-ci était de trente francs. Ovaere
lui ayant tendu un billet de cent francs.
le chauffeur-ne put que lui rendre les
quarante-sept francs qu'il avait sur lui.
Ça va, répondit Ovaere. et il par-
tit avec son lieutenant.
Il était alors 4 h. 30 du matin.
Convaincu, dès lors, que les deux ban-
dits étaient venus à Bobigny, M. Bayard
procéda à de minutieuses investigations
pour retrouver leurs -traces.
Il apprit ainsi que. dans un bar de la
rue Jean-Jaurès, jeudi, vers 5 h. 30.
une femme connue seulement sous le
surnom de « la Marie » était arri-
vée assez anxieuse et qu'elle avait
consommé en attendant avec une im-
patience évidente l'arrivée des jour
naux.
Ceux-ci, à peine distribués, on la vit
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