Titre : Journal des gens du monde / [dirigé par Gavarni] ; [gérant A. Aubert]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1833-12-01
Contributeur : Gavarni (1804-1866). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32799799q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1833 01 décembre 1833
Description : 1833/12/01 (T1)-1833/12/31. 1833/12/01 (T1)-1833/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6270233p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/08/2012
DES GENS DU MONDE. 97
travaillerai pas ma voix pour ma mère, qui est presque
80'n' e. al lleurs je serai bientôt peut-être forcée de me
remarier, et Dieu merCI; je veux jouir au moins, pendant
tout J'é té Jusqu à l' h iver proc h ain, de mon indépendance
eb Quand je ne serai plus veuve , je rentrerai dans le
tou i ion du mon d e, et je n'aurai plus de temps à vous
COllSacreI' i. A"
consacrer î mon pauvre professeur. Ainsi venez-vous.,
OUs nous séparerons toujours assez tôt.
adame, répondit vite Zacharias, qui chercha, cette
f0js I'"a ISSllnu l er ce qui se passait en lui. Madame, je
v 'ci
vo"" al e trop grandes obligations, pour ne pas rester
tout a fait a vos ordres, à quelque épreuve que vous sou-
lez ma reconnaissance.
0n ami, reprit madame de Joignies awc humeur,
Uetne Parlez pas ainsi. Vous savez que vous nous étiez re-
cOIIlrnand -
conamandé > et que je vous aime.
1 avant de finir cette phrase , elle mit. un papier
la main de Zacharias, en ajoutant, toute rose d'une
esn' Pe £ e de pudeur :
v -- recevoir ce cadeau que je
, Il, ,epuIS 'longtemps,
le répondit rien. il sentait au toucher, qu'on lui don-
~t e et sa fierté d'amant se trouvait blessée.
> décidément, peut-on compter sur vous
Ur I" campagne, monsieur Müllner?
- Oui, Madame.
Al0l 86^6 lui tendit machinalement ses doigts gantés;
et Zach- rias au lieu de les serrer de sa main, comme de
Coutume e fut pas le maille de s'empêcher d'y déposer
Uù Jt^. ^• ser respectueux.
alla gaiement..
Charles de Tbotik.
( La suite au prochain numéro.)
VIARD EST MORT.
Multis ille bonis flebilis occidit.
HORACE.
Gastronomes de tous les pays, de toutes les classes,
voilez vos fourchettes d'un crêpe funèbre ! L'art culinaire
vient de faire une perte irréparable. La cuisine pleure son
dieu! Viard est mort, Viard, le rédacteur du Cuisinier
royal, le créateur de tant d'œuvres succulentes ; Viard,
qui s'intitulait avec un juste orgueil : L'homme de bouche!
Après avoir exercé son art en France et à l'étranger,
après avoir suivi Catherine IJ, en Crimée ; après avoir
apprêté de sa main les mets favoris de Georges IV; après
avoir immortalisé les dîners de Cainbacérès, Viard ter-
mina sa carrière pratique chez lord Egerton, ce riche an-
glais, qui, jusqu'à sa mort, disputa son hôtel à l'envahis-
sement des élégantes galeries de la rue de Rivoli. Viard
seul pouvait quelquefois réveiller le palais du vieillard
infirme et blasé par quelques millions de rente. Viard ne
demeurait point à l'hôtel, et ne s'y rendait que quelque
temps avant le dîner. Comme les Phidias et les Praxitèle,
qui laissaient préparer à leurs élèves le marbre grossier,
et ne donnaient que les derniers coups de ciseau pour
créer leurs chefs-d'œuvre, Viard n'arrivait que lorsque
tout était prêt pour élever les mets à la perfection du
génie.
Un jour, l'artiste avait inventé, pour lord Egerton, un
plat exquis, (ce n'était peut-être qu'une grillade, mais que
ne peut l'imagination créative ! ). Le noble Anglais fut si
ravi d'avoir pu trouver encore du plaisir à manger, qu'il
décerna à Viard un gril d'argent d'une grande valeur,
avec cette inscription gravée : Au grand homme l estomac
reconnaissant !
Ainsi, pour témoigner dignement sa gratitude envers
l'illustre cuisinier, lord Egerton , l'héritier du duc de
Bridgewater, ce grand canalisateur de l'Angleterre, ne
trouva rien de mieux que d'emprunter la devise de notre
Panthéon.
Ce gril monumental se trouve dans la succession de
Viard; on doit penser que quelque riche gastronome s'em-
pressera d'acquérir ce trophée-culinaiie.
Après la mort de lord Egerton, Viard ne voulut plus
entrer au service de personne ; satisfait d'une modeste
aisance il se voua alors tout entier à l'étude de ses chères
théories; Viard ne se proposait rien moins que de révolu-
travaillerai pas ma voix pour ma mère, qui est presque
80'n' e. al lleurs je serai bientôt peut-être forcée de me
remarier, et Dieu merCI; je veux jouir au moins, pendant
tout J'é té Jusqu à l' h iver proc h ain, de mon indépendance
eb Quand je ne serai plus veuve , je rentrerai dans le
tou i ion du mon d e, et je n'aurai plus de temps à vous
COllSacreI' i. A"
consacrer î mon pauvre professeur. Ainsi venez-vous.,
OUs nous séparerons toujours assez tôt.
adame, répondit vite Zacharias, qui chercha, cette
f0js I'"a ISSllnu l er ce qui se passait en lui. Madame, je
v 'ci
vo"" al e trop grandes obligations, pour ne pas rester
tout a fait a vos ordres, à quelque épreuve que vous sou-
lez ma reconnaissance.
0n ami, reprit madame de Joignies awc humeur,
Uetne Parlez pas ainsi. Vous savez que vous nous étiez re-
cOIIlrnand -
conamandé > et que je vous aime.
1 avant de finir cette phrase , elle mit. un papier
la main de Zacharias, en ajoutant, toute rose d'une
esn' Pe £ e de pudeur :
v -- recevoir ce cadeau que je
, Il, ,epuIS 'longtemps,
le répondit rien. il sentait au toucher, qu'on lui don-
~t e et sa fierté d'amant se trouvait blessée.
> décidément, peut-on compter sur vous
Ur I" campagne, monsieur Müllner?
- Oui, Madame.
Al0l 86^6 lui tendit machinalement ses doigts gantés;
et Zach- rias au lieu de les serrer de sa main, comme de
Coutume e fut pas le maille de s'empêcher d'y déposer
Uù Jt^. ^• ser respectueux.
alla gaiement..
Charles de Tbotik.
( La suite au prochain numéro.)
VIARD EST MORT.
Multis ille bonis flebilis occidit.
HORACE.
Gastronomes de tous les pays, de toutes les classes,
voilez vos fourchettes d'un crêpe funèbre ! L'art culinaire
vient de faire une perte irréparable. La cuisine pleure son
dieu! Viard est mort, Viard, le rédacteur du Cuisinier
royal, le créateur de tant d'œuvres succulentes ; Viard,
qui s'intitulait avec un juste orgueil : L'homme de bouche!
Après avoir exercé son art en France et à l'étranger,
après avoir suivi Catherine IJ, en Crimée ; après avoir
apprêté de sa main les mets favoris de Georges IV; après
avoir immortalisé les dîners de Cainbacérès, Viard ter-
mina sa carrière pratique chez lord Egerton, ce riche an-
glais, qui, jusqu'à sa mort, disputa son hôtel à l'envahis-
sement des élégantes galeries de la rue de Rivoli. Viard
seul pouvait quelquefois réveiller le palais du vieillard
infirme et blasé par quelques millions de rente. Viard ne
demeurait point à l'hôtel, et ne s'y rendait que quelque
temps avant le dîner. Comme les Phidias et les Praxitèle,
qui laissaient préparer à leurs élèves le marbre grossier,
et ne donnaient que les derniers coups de ciseau pour
créer leurs chefs-d'œuvre, Viard n'arrivait que lorsque
tout était prêt pour élever les mets à la perfection du
génie.
Un jour, l'artiste avait inventé, pour lord Egerton, un
plat exquis, (ce n'était peut-être qu'une grillade, mais que
ne peut l'imagination créative ! ). Le noble Anglais fut si
ravi d'avoir pu trouver encore du plaisir à manger, qu'il
décerna à Viard un gril d'argent d'une grande valeur,
avec cette inscription gravée : Au grand homme l estomac
reconnaissant !
Ainsi, pour témoigner dignement sa gratitude envers
l'illustre cuisinier, lord Egerton , l'héritier du duc de
Bridgewater, ce grand canalisateur de l'Angleterre, ne
trouva rien de mieux que d'emprunter la devise de notre
Panthéon.
Ce gril monumental se trouve dans la succession de
Viard; on doit penser que quelque riche gastronome s'em-
pressera d'acquérir ce trophée-culinaiie.
Après la mort de lord Egerton, Viard ne voulut plus
entrer au service de personne ; satisfait d'une modeste
aisance il se voua alors tout entier à l'étude de ses chères
théories; Viard ne se proposait rien moins que de révolu-
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