Titre : Journal officiel de la République française. Lois et décrets
Éditeur : Journaux officiels (Paris)
Date d'édition : 1898-11-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378481r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 640344 Nombre total de vues : 640344
Description : 28 novembre 1898 28 novembre 1898
Description : 1898/11/28 (A30,N323). 1898/11/28 (A30,N323).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Ministères des Affaires... Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères
Description : Collection numérique : Traités, accords et... Collection numérique : Traités, accords et conventions
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IVe République (1946-1958)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6254153s
Source : DILA, 2009-100524
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/10/2013
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- PARTIE OFFICIELLE
- Documents du ministère de la guerre:
- .......... Page(s) .......... 7196
- Documents du ministère de la marine:
- PARTIE NON OFFICIELLE
- .......... Page(s) .......... 7197
- .......... Page(s) .......... 7198
- .......... Page(s) .......... 7198
- .......... Page(s) .......... 7199
- .......... Page(s) .......... 7202
- .......... Page(s) .......... 7204
- .......... Page(s) .......... 7206
- .......... Page(s) .......... 7206
- Adjudications administratives et insertions obligatoires. - Annonces.
28 Novembre 1898 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 7205
Dordogne. — Teillots (430 habit.). — Du
15 juin au 7 octobre on a observé 14 cas dont
1 mortel. La maladie a pris naissance dans
une maison où trois ans auparavant i cas
de scarlatine s'était montré et pour lequel
aucune désinfection n'avait été faite. Des
mesures de prophylaxie aussi efficaces que
possible ont été prises.
DIPHTÉRIE
Creuse. — Saint-Etienne-de-Fursac (2,339
habitants). — 8 cas de diphtérie presque
tous traités par le sérumont été observés de
juin à septembre. L'école a été désinfectée.
Doubs. — La Chapelle-des-Bois (507 habi-
tants). — Une épidémie dont l'origine est
inconnue a atteint de juillet à septembre,
10 enfants dont 4 sont morts, 7 seulement
ont été traités par le sérum et parmi ces
derniers 1 a succombé. L'isolement et la
désinfection ont été pratiqués.
DYSENTERIE
Ardèche— Vanosc. — Du 17 septembre au
20 octobre, 9 cas ont été observés, dont un
suivi de mort. La maladie a été apportée
d'Annonay par une jeune fille en service
dans cette localité. Sa famille tout entière a
été atteinte ainsi que trois voisins. Tous fai-
saient usage de l'eau d'un puits situé près
de l'habitation. On a interdit le puits et
désinfecté par le phénol et le soufre les
habitations.
Charente. - Saint-Estèphe (554 habitants).
— Il y a eu dans cette commune 45 cas de
dysenterie dont 7 mortels, du 19 août au
25 septembre. Le médecin dos épidémies
les attribue à l'ingestion d'une eau de
qualité mauvaise. Les déjections des ma-
lades ont été soigneusement désinfectées
au sulfate de cuivre et enfouies ; leur linge
a été pendant plusieurs heures soumis à
l'ébullition. L'usage de l'eau bouillie a été
recommandé aux habitants.
Morbihan. — La dysenterie a été cons-
tatée en octobre dans les communes de
Kervignac (2,650 h.), de Guidel (4,426 h.) et
dans les localités voisines de cette der-
rière, Gestel et Pont-Scorff. On a observé
27 cas, dont 6 mortels. Des mesures de dé-
sinfection ont été prises et des désinfectants
distribués aux malades indigents.
Seine-et-Marne. — Barcy (2C9 h.). — En
septembre et octobre une épidémie, causée
sans doute par la pollution de l'eau de la
fontaine du pays dans laquelle: on avait
lavé du linge, a atteint 28 personnes et
causé la mort de 4. Les habitants ont été
invités à faire usage d'eau bouillie; les
déjections des malades ont été désinfectées
ainsi que les objets leur ayant servi.
M. le médecin inspecteur Dieu, directeur
du service de santé au ministère de la
guerre, fait connaître que pendant la saison
d'été 1898 la dysenterie a été observée
dans un certain nombre de garnisons.
Toutes les fois qu'une épidémie est signa-
lée le ministre de la guerre adresse aux
directeurs du service de santé, au sujet des
précautions à prendre pour éviter la propa-
gation de la dysenterie par les permission-
naires ou les convalescents, les instructions
suivantes :
« Monsieur le directeur, j'ai l'honneur de
vpus prier d'appeler l'attention des méde-
cins de la garnison de sur la néces-
sité de prendre les précautions les plus
rigoureuses pour éviter de renvoyer dans
leurs familles des hommes suspects de
dysenterie ou ne présentant pas, à leur
sortie de l'hôpital, tous les signes d'une
complète et définitive guérison. Il importe,
en effet, au plus haut point, de ne pas ex-
poser ces hommes à une rechute et leurs
familles à la contagion. Les convalescents
ne devront pas quitter l'hôpital sans que
leurs effets aient été soigneusement désin-
fectés; ils prendront avant leur départ un
grand bain savonneux et le médecin s'as-
surera que leurs fonctions digestives sont
redevenuèètTiQfmales. »
M. Proust, inspecteur général des ser-
vices sanitaires fait la communication sui-
vante sur la situation extérieure :
PÈLERINAGE DE LA MECQUE DE 1898
Le retour des pèlerins au campement
quarantenaire de Tor s'est elfectué de mai
à septembre; 21 navires y ont subi les opé-
rations sanitaires; ils portaient 16,952 pè-
lerins, dont 5,245 Egyptiens.
155 sont décédés à Tor.
8 sont décédés à Abou-Zoulima.
163
52 sont testés en traitement à Tor et ont
été rapatriés par différents navires.
16,737 sont arrivés à Suez.
v
PESTE
Indes. — Le nombre des décès de peste
officiellement constatés dans les villes de
Bombay, Kuratchi et Calcutta est ainsi ré-
parti par périodes hebdomadaires :
Bombay (du 5 juillet au 31 octobre).
Juillet. 53 59 76 64 »
Août. 73 105 155 153 »
Septembre.,..,. 164 173 134 142 »
Octobre.,. 234 235 170 109 84
Kuratchi (du 29 juin au 27 septembre).
Juillet. 15 11 » » 20
Août. » 10 6 9 »
Septembre. 2 i 7 4 »
Calcutta (du 7 juillet au 29 septembre).
Juillet. 18 » 2 » »
Août. 5 12 5 4 1
SeptembrB. 8 2 2 »»
A la date du 11 octobre, le consul général
de France dans cette dernière ville a fait
savoir « que l'épidémie de peste qui sévis-
sait dans sa résidence avait cessé et que
l'état sanitaire de cette ville était déclaré
indemne par décision officielle des auto-
rités sanitaires compétentes ».
Annam. — Une épidémie de peste a ré-
gné à Nha-Trang, front de la côte d'Annam
où l'administration des colonies a fait fon-
der, par M. le docteur Yersin, un institut
en vue de l'étude de cette maladie, qui est
une menace constante pour nos posses-
sions indo-chinoises. Ce point a été choisi
parce qu'il est éloigné des grands centres,
et que, de plus, c'est un pays d'élevage
pour les chevaux. Voici la relation de l'épi-
démie, adressée par M. le docteur Yersin :
Cette épidémie a commencé en juin, et je
n'ai pu au début me former une opinion pré-
cise sur son origine. Ma première idée a été de
penser qu'elle pouvait provenir du laboratoire ;
mais, en me livrant à une enquête minutieuse,
j'ai pu constater qu'elle ne s'était manifestée
que chez des indigènes n'ayant aucun rapport
avec le laboratoire et précisément au moment
où nous négligions l'étude de la peste humaine
pour ne nous occuper que de la peste bo-
vine. Lorsque cette épidémie a paru, je partais
pour Hong-Kong afin d'y aller chercher un mi-
crobe plus virulent que le nôtre, qui s'était très
atténué au laboratoire. C'est à croire que le
microbe de Hong-Kong est venu me trouver à
Nha-Trang, ce qui d'ailleurs n'aurait rien d'im-
possible, étant donné qu'une forte épidémie de
peste a régné cette année en Chine et qu'au-
cune mesure quarantenaire n'a été prise en
Annam contre les provenances chinoises. Quoi
qu'il en soit de l'origine de cette épidémie, elle
nous a permis de. faire une foule d'observations
très intéressantes et m'a appris beaucoup da
choses nouvelles sur la peste.
Nous avons eu deux foyers : le premier, dans
un petit village de pêcheurs où mouillent les
jonques chinoises et autres. L'épidémie a duré
dans ce premier foyer du 20 (?) juin au 25 juil-
let: il y a eu 20 cas et 14 décès. Je crois que
tous les cas auraient été suivis de mort si
nous n'avions pu traiter quelques malades, la
mortalité par la peste me semblant très grande
chez les Annamites et dépassant sûrement
90 p. 100. Grâce à des mesures énergiques (in-
cendie du quartier contaminé), ce premier foyer
a" été très vite éteint, mais il s'en est formé un
second dans le village le plus voisin où s'étaient
réfugiés des habitants du village pestiféré. Le
second foyer a pris naissance dans les premiers
jours d'août par trois cas qui nous ont été
dissimulés. Ces trois cas, tous mortels, ont été
le point de départ d'une épidémie plus grave
que la première. Elle a atteint 46 indigènes et
a été suivie de 30 décès.
Ce deuxième foyer est resté fort heureuse-
ment confiné dans un quartier bien limité du
village. Nous avons pu voir l'épidémie s'étendre
lentement de maison en maison jusqu'au jour
où nous avons pris le parti de faire le vide de-
vant elle en faisant évacuer une large ceinture
de maisons tout autour de la région contami-
née. Je ne vous donnerai pas aujourd'hui de
détails plus complets, me réservant d'y revenir-
dans une prochaine lettre.
Cette épidémie nous a permis de faire de
nombreux essais de traitement avec le sérum.
Les résultats sont satisfaisants ; en comptant
les moribonds traités, nous avons obtenu, comma
notre collègue le docteur Simond, dans l'Inde,
50 p. 100 de guérisons. Aucun des individus non
traités n'a guéri spontanément; notre statisti-
que sera des plus sérieuses, aucun cas n'ayant
pu nous échapper.
La peste peut souvent passer inaperçue chea
les Annamites, par ce fait que les bubons sont
rares et que les symptômes généraux sont sou-
vent nuls. Le diagnostic ne peut se faire, dans
ces cas, sans bubons, qu'après la mort, en ex-
tirpant un ganglion quelconque qu'on examine
au microscope; on y retrouve toujours le ba-
cille spécifique.
Les mesures suivantes ont été prises en vue
d'éteindre sur place le foyer de peste :
1° Tout cas de maladie survenant à Nha-
Trang et dans les environs doit être déclaré
Les chefs de canton sont responsables.
20 Quand un cas de peste est reconnu, on
fait transporter le malade et sa famille dans
une île où on a établi un hôpital et un camp
d'isolement.
3° La maison infectée est brûlée avectastce
qu'elle contient. On met également le fbi* à
toutes les maisons voisines; les habitants dp
ces maisons sont vaccinés' avec le sérum et di-
rigés sur le camp d'isolement.
4° Aucune jonque de Nha-Trang ne peut
quitter ce port pour se rendre sur un point
quelconque de la côte d'Annam. On a égale-
ment établi des postes de miliciens sur la route
mandarine, au nord et au sud de Nha-Trang.
pour empêcher les indigènes de circuler.
5° Le courrier ne touche à Nha-Trang que
pour y déposer les lettres et les marchandises.
Personne ne peut monter à bord et le paquebot
ne prend aucune marchandise.
Chine. — La peste s'est montrée à Mongr
Tsé pendant les mois de juillet et d'août. A
Hong-Kong, le 5 août dernier, il s'était
écoulé sept jours consécutifs sans cas nou"
veau ni décès de peste.
Russie. — Une épidémie ayant '.-r ba-
lances de la peste est signalée -u ~c-c
Dordogne. — Teillots (430 habit.). — Du
15 juin au 7 octobre on a observé 14 cas dont
1 mortel. La maladie a pris naissance dans
une maison où trois ans auparavant i cas
de scarlatine s'était montré et pour lequel
aucune désinfection n'avait été faite. Des
mesures de prophylaxie aussi efficaces que
possible ont été prises.
DIPHTÉRIE
Creuse. — Saint-Etienne-de-Fursac (2,339
habitants). — 8 cas de diphtérie presque
tous traités par le sérumont été observés de
juin à septembre. L'école a été désinfectée.
Doubs. — La Chapelle-des-Bois (507 habi-
tants). — Une épidémie dont l'origine est
inconnue a atteint de juillet à septembre,
10 enfants dont 4 sont morts, 7 seulement
ont été traités par le sérum et parmi ces
derniers 1 a succombé. L'isolement et la
désinfection ont été pratiqués.
DYSENTERIE
Ardèche— Vanosc. — Du 17 septembre au
20 octobre, 9 cas ont été observés, dont un
suivi de mort. La maladie a été apportée
d'Annonay par une jeune fille en service
dans cette localité. Sa famille tout entière a
été atteinte ainsi que trois voisins. Tous fai-
saient usage de l'eau d'un puits situé près
de l'habitation. On a interdit le puits et
désinfecté par le phénol et le soufre les
habitations.
Charente. - Saint-Estèphe (554 habitants).
— Il y a eu dans cette commune 45 cas de
dysenterie dont 7 mortels, du 19 août au
25 septembre. Le médecin dos épidémies
les attribue à l'ingestion d'une eau de
qualité mauvaise. Les déjections des ma-
lades ont été soigneusement désinfectées
au sulfate de cuivre et enfouies ; leur linge
a été pendant plusieurs heures soumis à
l'ébullition. L'usage de l'eau bouillie a été
recommandé aux habitants.
Morbihan. — La dysenterie a été cons-
tatée en octobre dans les communes de
Kervignac (2,650 h.), de Guidel (4,426 h.) et
dans les localités voisines de cette der-
rière, Gestel et Pont-Scorff. On a observé
27 cas, dont 6 mortels. Des mesures de dé-
sinfection ont été prises et des désinfectants
distribués aux malades indigents.
Seine-et-Marne. — Barcy (2C9 h.). — En
septembre et octobre une épidémie, causée
sans doute par la pollution de l'eau de la
fontaine du pays dans laquelle: on avait
lavé du linge, a atteint 28 personnes et
causé la mort de 4. Les habitants ont été
invités à faire usage d'eau bouillie; les
déjections des malades ont été désinfectées
ainsi que les objets leur ayant servi.
M. le médecin inspecteur Dieu, directeur
du service de santé au ministère de la
guerre, fait connaître que pendant la saison
d'été 1898 la dysenterie a été observée
dans un certain nombre de garnisons.
Toutes les fois qu'une épidémie est signa-
lée le ministre de la guerre adresse aux
directeurs du service de santé, au sujet des
précautions à prendre pour éviter la propa-
gation de la dysenterie par les permission-
naires ou les convalescents, les instructions
suivantes :
« Monsieur le directeur, j'ai l'honneur de
vpus prier d'appeler l'attention des méde-
cins de la garnison de sur la néces-
sité de prendre les précautions les plus
rigoureuses pour éviter de renvoyer dans
leurs familles des hommes suspects de
dysenterie ou ne présentant pas, à leur
sortie de l'hôpital, tous les signes d'une
complète et définitive guérison. Il importe,
en effet, au plus haut point, de ne pas ex-
poser ces hommes à une rechute et leurs
familles à la contagion. Les convalescents
ne devront pas quitter l'hôpital sans que
leurs effets aient été soigneusement désin-
fectés; ils prendront avant leur départ un
grand bain savonneux et le médecin s'as-
surera que leurs fonctions digestives sont
redevenuèètTiQfmales. »
M. Proust, inspecteur général des ser-
vices sanitaires fait la communication sui-
vante sur la situation extérieure :
PÈLERINAGE DE LA MECQUE DE 1898
Le retour des pèlerins au campement
quarantenaire de Tor s'est elfectué de mai
à septembre; 21 navires y ont subi les opé-
rations sanitaires; ils portaient 16,952 pè-
lerins, dont 5,245 Egyptiens.
155 sont décédés à Tor.
8 sont décédés à Abou-Zoulima.
163
52 sont testés en traitement à Tor et ont
été rapatriés par différents navires.
16,737 sont arrivés à Suez.
v
PESTE
Indes. — Le nombre des décès de peste
officiellement constatés dans les villes de
Bombay, Kuratchi et Calcutta est ainsi ré-
parti par périodes hebdomadaires :
Bombay (du 5 juillet au 31 octobre).
Juillet. 53 59 76 64 »
Août. 73 105 155 153 »
Septembre.,..,. 164 173 134 142 »
Octobre.,. 234 235 170 109 84
Kuratchi (du 29 juin au 27 septembre).
Juillet. 15 11 » » 20
Août. » 10 6 9 »
Septembre. 2 i 7 4 »
Calcutta (du 7 juillet au 29 septembre).
Juillet. 18 » 2 » »
Août. 5 12 5 4 1
SeptembrB. 8 2 2 »»
A la date du 11 octobre, le consul général
de France dans cette dernière ville a fait
savoir « que l'épidémie de peste qui sévis-
sait dans sa résidence avait cessé et que
l'état sanitaire de cette ville était déclaré
indemne par décision officielle des auto-
rités sanitaires compétentes ».
Annam. — Une épidémie de peste a ré-
gné à Nha-Trang, front de la côte d'Annam
où l'administration des colonies a fait fon-
der, par M. le docteur Yersin, un institut
en vue de l'étude de cette maladie, qui est
une menace constante pour nos posses-
sions indo-chinoises. Ce point a été choisi
parce qu'il est éloigné des grands centres,
et que, de plus, c'est un pays d'élevage
pour les chevaux. Voici la relation de l'épi-
démie, adressée par M. le docteur Yersin :
Cette épidémie a commencé en juin, et je
n'ai pu au début me former une opinion pré-
cise sur son origine. Ma première idée a été de
penser qu'elle pouvait provenir du laboratoire ;
mais, en me livrant à une enquête minutieuse,
j'ai pu constater qu'elle ne s'était manifestée
que chez des indigènes n'ayant aucun rapport
avec le laboratoire et précisément au moment
où nous négligions l'étude de la peste humaine
pour ne nous occuper que de la peste bo-
vine. Lorsque cette épidémie a paru, je partais
pour Hong-Kong afin d'y aller chercher un mi-
crobe plus virulent que le nôtre, qui s'était très
atténué au laboratoire. C'est à croire que le
microbe de Hong-Kong est venu me trouver à
Nha-Trang, ce qui d'ailleurs n'aurait rien d'im-
possible, étant donné qu'une forte épidémie de
peste a régné cette année en Chine et qu'au-
cune mesure quarantenaire n'a été prise en
Annam contre les provenances chinoises. Quoi
qu'il en soit de l'origine de cette épidémie, elle
nous a permis de. faire une foule d'observations
très intéressantes et m'a appris beaucoup da
choses nouvelles sur la peste.
Nous avons eu deux foyers : le premier, dans
un petit village de pêcheurs où mouillent les
jonques chinoises et autres. L'épidémie a duré
dans ce premier foyer du 20 (?) juin au 25 juil-
let: il y a eu 20 cas et 14 décès. Je crois que
tous les cas auraient été suivis de mort si
nous n'avions pu traiter quelques malades, la
mortalité par la peste me semblant très grande
chez les Annamites et dépassant sûrement
90 p. 100. Grâce à des mesures énergiques (in-
cendie du quartier contaminé), ce premier foyer
a" été très vite éteint, mais il s'en est formé un
second dans le village le plus voisin où s'étaient
réfugiés des habitants du village pestiféré. Le
second foyer a pris naissance dans les premiers
jours d'août par trois cas qui nous ont été
dissimulés. Ces trois cas, tous mortels, ont été
le point de départ d'une épidémie plus grave
que la première. Elle a atteint 46 indigènes et
a été suivie de 30 décès.
Ce deuxième foyer est resté fort heureuse-
ment confiné dans un quartier bien limité du
village. Nous avons pu voir l'épidémie s'étendre
lentement de maison en maison jusqu'au jour
où nous avons pris le parti de faire le vide de-
vant elle en faisant évacuer une large ceinture
de maisons tout autour de la région contami-
née. Je ne vous donnerai pas aujourd'hui de
détails plus complets, me réservant d'y revenir-
dans une prochaine lettre.
Cette épidémie nous a permis de faire de
nombreux essais de traitement avec le sérum.
Les résultats sont satisfaisants ; en comptant
les moribonds traités, nous avons obtenu, comma
notre collègue le docteur Simond, dans l'Inde,
50 p. 100 de guérisons. Aucun des individus non
traités n'a guéri spontanément; notre statisti-
que sera des plus sérieuses, aucun cas n'ayant
pu nous échapper.
La peste peut souvent passer inaperçue chea
les Annamites, par ce fait que les bubons sont
rares et que les symptômes généraux sont sou-
vent nuls. Le diagnostic ne peut se faire, dans
ces cas, sans bubons, qu'après la mort, en ex-
tirpant un ganglion quelconque qu'on examine
au microscope; on y retrouve toujours le ba-
cille spécifique.
Les mesures suivantes ont été prises en vue
d'éteindre sur place le foyer de peste :
1° Tout cas de maladie survenant à Nha-
Trang et dans les environs doit être déclaré
Les chefs de canton sont responsables.
20 Quand un cas de peste est reconnu, on
fait transporter le malade et sa famille dans
une île où on a établi un hôpital et un camp
d'isolement.
3° La maison infectée est brûlée avectastce
qu'elle contient. On met également le fbi* à
toutes les maisons voisines; les habitants dp
ces maisons sont vaccinés' avec le sérum et di-
rigés sur le camp d'isolement.
4° Aucune jonque de Nha-Trang ne peut
quitter ce port pour se rendre sur un point
quelconque de la côte d'Annam. On a égale-
ment établi des postes de miliciens sur la route
mandarine, au nord et au sud de Nha-Trang.
pour empêcher les indigènes de circuler.
5° Le courrier ne touche à Nha-Trang que
pour y déposer les lettres et les marchandises.
Personne ne peut monter à bord et le paquebot
ne prend aucune marchandise.
Chine. — La peste s'est montrée à Mongr
Tsé pendant les mois de juillet et d'août. A
Hong-Kong, le 5 août dernier, il s'était
écoulé sept jours consécutifs sans cas nou"
veau ni décès de peste.
Russie. — Une épidémie ayant '.-r ba-
lances de la peste est signalée -u ~c-c
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