L'Organisation Internationale du Travail a cinquante ans (1)
L'Organisation internationale du Travail, créée en 1919, groupe les gouvernements, les employeurs et les travailleurs dans une action com- mune pour l'avancement de la justice sociale et l'amélioration des condi- tions de vie et de travail partout dans le monde. C'est une institution intergouvemementale, mais le principe de la représentation tripartite s'ap- plique dans toutes ses assemblées. Le nombre des pays Membres de l'O.I.T. s'élève actuellement à 119. L'Organisation célèbre cette année son 50" anniversaire.
Du point de vue historique, la création de l'O.I.T. a été l'aboutisse- ment de l'évolution des idées sociales qui s'est faite tout au long du XIXe siècle. Des réformateurs sociaux — industriels, économistes, socio- logues — étaient conscients du fait que tout pays ou toute industrie dési- rant appliquer des mesures propres à améliorer les conditions de travail — ce qui implique inévitablement une hausse du coût de la main- d'œuvre — se placerait dans une situation désavantageuse par rapport aux autres pays ou aux autres industries. C'est la raison pour laquelle ils se sont efforcés sans relâche de persuader les hommes d'Etat d'Europe de faire de l'amélioration des conditions de travail et de la réduction de la durée du travail l'objectif d'accords internationaux.
Le premier résultat concret de ces efforts a été la convocation d'une Conférence internationale qui s'est tenue à Berlin en 1890 et à laquelle participaient les représentants de 14 pays.
En 1897, une autre conférence s'est réunie, à Bruxelles cette fois.
Elle aboutit, trois ans plus tard, à la création de l'Association interna- tionale pour la protection légale des travailleurs. Précurseur de l'O.I.T., cette association entreprit de traduire et de publier la législation sociale de divers pays à mesure qu'elle entrait en vigueur. Ainsi naquit la Série législative, dont le Bureau international du Travail assure encore aujour- d'hui la publication.
Ce n'est qu'à la fin de la guerre, lors des négociations pour le réta-
(1) Nous tenons à remercier vivement le bureau de correspondance du B.I.T.
à Paris (205, boulevard Saint-Germain, 7° arr.) qui est à l'origine de cet article.
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