Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-06-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 08 juin 1913 08 juin 1913
Description : 1913/06/08 (A4,T11,N85). 1913/06/08 (A4,T11,N85).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248070x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
310
Il y a plus. La perte de la Macédoine rend dis-
ponible la surtaxe 3% ad valorem qui grevait, au bé-
néfice du budget macédonien local, les marchandises
européennes importées en Turquie. Il semble naturel
que les fonds produits de la surtaxe douanière ne
soient pas, du moins provisoirement, détournés de
leur affectation primitive, mais, au lieu d'assurer l'ap-
plication des réformes macédoniennes dont heureuse-
ment les trois villayets n'ont plus besoin, ils soient
destinés à récupérer les sacrifices financiers des sau-
veurs de la Macédoine. Il est difficile que le trésor
ottoman puisse élever contre une affectation de cette
nature la moindre objection sérieuse.
Ainsi la contribution de guerre ne se défend pas
qu'au moyen d'arguments théoriques, tirés de consi-
dérations sur la justice immanente: elle se défend
pratiquement, par des arguments analogues à ceux
dont usent les puissances intéressées à soutenir finan-
cièrement l'empire ottoman. Certains journaux fran-
çais mettent surtout en relief que le portefeuille fran-
çais se trouve directement engagé dans la prospérité
de la Turquie: mais pourquoi oublier que les fonds
bulgares et serbes représentent au même titre une
partie de l'épargne française? Aux efforts industriels
et financiers, aux initiatives économiques de la France,
les Etats Balkaniques ouvrent de vastes perspectives
en friche. Et, parmi les grandes puissances, il n'y a
en définitive que l'Allemagne qui ait un intérêt réel
à dépasser, au profit de la Turquie, les limites de la
saine mesure et de la justice pour gager le chemin
de fer de Bagdad.
Questions d'Extrême-Orient
Nationalisation des chemins de fer
Chinois
(Suite1)
C'est la crainte de l'inféodation aux finances étran-
gères qui a principalement donné lieu à une pro-
testation si unanime de la part de toutes les classes
de la population chinoise. A la devise ,,la Chine aux
Chinois" est venue s'ajouter, dans le cas présent, la
vieille devise particulariste: "chaque province à sa
population", d'après laquelle toute province se croit
en droit de monopoliser pour ses commerçants et
ses capitalistes toutes les voies de communication
locales. Le journal" Novoé Vrémia" cite aussi une
1) Voir le Nil 84 de ta „Revne Contemporaine"
des principales causes qui entretiennent et alimen-
tent le particularisme provincial si développé en
Chine. "Il ne faut pas oublier, rappelait ce journal,
que la Chine traverse actuellement la crise la plus
aiguë de ce phénomène que l'on appelle intellectua-
lisme. Tout ce qu'écrivent sur la Chine les étran-
gers qui ont été au service de ce pays, comme, par
exemple, les professeurs des écoles supérieures, té-
moigne de la propagation extraordinaire de cette
plaie commune à tous les pays civilisés. Déjà aupa-
ravant, les Chinois considéraient avec un mépris
marqué et avec hauteur les étrangers et les sciences
étrangères. Mais à présent que quelques-uns d'entre
eux ont goûté--plus ou moins imparfaitement—à la
science des Occidentaux, cet orgueil s'est encore
plus accentué et est devenu plus agressif. Comme
l'écrit un Français, tout Chinois qui est allé au Ja-
pon, "après y avoir passé deux ou trois ans dans
un établissement d'enseignement secondaire" prend,
à son retour en Chine, des poses de savant en état
de contrôler et de remplacer au besoin les profes-
seurs européens. On remarque le même phénomène
dans le domaine de la technique. Quelque fruit sec
d'une école polytechnique de France sera dans le
Sytchouan, ou tout autre province, à la fois techni-
cien, géodésien et ingénieur. Le principal ennemi de
cet ingénieur manqué, ce seront évidemment les ca-
pitaux étrangers, puisque ces capitaux ne confieront
de travaux qu'à des ingénieurs étrangers. Pour se
pousser, un tel Chinois sera obligé de soutenir le
particularisme" par tous les moyens possibles. C'est
seulement du jour où tout le Sytchouan sera aux
mains de "Sytchouanaislt que ce demi-savant pourra
arriver à la position sociale à laquelle il vise".
Les considérations d'ordre matériel jouent aussi,
évidemment, un certain rôle, mais pourtant secon-
daire. Le premier édit parlait vaguement du rachat
des chemins de fer, et beaucoup croyaient qu'il s'a-
gissait d'une "repriselt pure et simple par l'Etat,
sans aucune indemnité; cependant le nombre des
détenteurs d'actions de chemins de fer était très
grand dans les provinces de Khounan, Khoubeï,
Houandoun et Sytchouan, ce qui lésa du coup les
intérêts matériels de presque toute la population de
ces provinces. Depuis longtemps, d'après le journal
,,Peking and Tientsin Times", dans beaucoup de
districts des provinces de la Chine Centrale, on le-
vait une contribution spéciale, en sus de l'impôt fon-
cier ordinaire, de 3 cents (6 copecs) par lou (acre)
de terre au profit du fonds des chemins de fer. Cet
Il y a plus. La perte de la Macédoine rend dis-
ponible la surtaxe 3% ad valorem qui grevait, au bé-
néfice du budget macédonien local, les marchandises
européennes importées en Turquie. Il semble naturel
que les fonds produits de la surtaxe douanière ne
soient pas, du moins provisoirement, détournés de
leur affectation primitive, mais, au lieu d'assurer l'ap-
plication des réformes macédoniennes dont heureuse-
ment les trois villayets n'ont plus besoin, ils soient
destinés à récupérer les sacrifices financiers des sau-
veurs de la Macédoine. Il est difficile que le trésor
ottoman puisse élever contre une affectation de cette
nature la moindre objection sérieuse.
Ainsi la contribution de guerre ne se défend pas
qu'au moyen d'arguments théoriques, tirés de consi-
dérations sur la justice immanente: elle se défend
pratiquement, par des arguments analogues à ceux
dont usent les puissances intéressées à soutenir finan-
cièrement l'empire ottoman. Certains journaux fran-
çais mettent surtout en relief que le portefeuille fran-
çais se trouve directement engagé dans la prospérité
de la Turquie: mais pourquoi oublier que les fonds
bulgares et serbes représentent au même titre une
partie de l'épargne française? Aux efforts industriels
et financiers, aux initiatives économiques de la France,
les Etats Balkaniques ouvrent de vastes perspectives
en friche. Et, parmi les grandes puissances, il n'y a
en définitive que l'Allemagne qui ait un intérêt réel
à dépasser, au profit de la Turquie, les limites de la
saine mesure et de la justice pour gager le chemin
de fer de Bagdad.
Questions d'Extrême-Orient
Nationalisation des chemins de fer
Chinois
(Suite1)
C'est la crainte de l'inféodation aux finances étran-
gères qui a principalement donné lieu à une pro-
testation si unanime de la part de toutes les classes
de la population chinoise. A la devise ,,la Chine aux
Chinois" est venue s'ajouter, dans le cas présent, la
vieille devise particulariste: "chaque province à sa
population", d'après laquelle toute province se croit
en droit de monopoliser pour ses commerçants et
ses capitalistes toutes les voies de communication
locales. Le journal" Novoé Vrémia" cite aussi une
1) Voir le Nil 84 de ta „Revne Contemporaine"
des principales causes qui entretiennent et alimen-
tent le particularisme provincial si développé en
Chine. "Il ne faut pas oublier, rappelait ce journal,
que la Chine traverse actuellement la crise la plus
aiguë de ce phénomène que l'on appelle intellectua-
lisme. Tout ce qu'écrivent sur la Chine les étran-
gers qui ont été au service de ce pays, comme, par
exemple, les professeurs des écoles supérieures, té-
moigne de la propagation extraordinaire de cette
plaie commune à tous les pays civilisés. Déjà aupa-
ravant, les Chinois considéraient avec un mépris
marqué et avec hauteur les étrangers et les sciences
étrangères. Mais à présent que quelques-uns d'entre
eux ont goûté--plus ou moins imparfaitement—à la
science des Occidentaux, cet orgueil s'est encore
plus accentué et est devenu plus agressif. Comme
l'écrit un Français, tout Chinois qui est allé au Ja-
pon, "après y avoir passé deux ou trois ans dans
un établissement d'enseignement secondaire" prend,
à son retour en Chine, des poses de savant en état
de contrôler et de remplacer au besoin les profes-
seurs européens. On remarque le même phénomène
dans le domaine de la technique. Quelque fruit sec
d'une école polytechnique de France sera dans le
Sytchouan, ou tout autre province, à la fois techni-
cien, géodésien et ingénieur. Le principal ennemi de
cet ingénieur manqué, ce seront évidemment les ca-
pitaux étrangers, puisque ces capitaux ne confieront
de travaux qu'à des ingénieurs étrangers. Pour se
pousser, un tel Chinois sera obligé de soutenir le
particularisme" par tous les moyens possibles. C'est
seulement du jour où tout le Sytchouan sera aux
mains de "Sytchouanaislt que ce demi-savant pourra
arriver à la position sociale à laquelle il vise".
Les considérations d'ordre matériel jouent aussi,
évidemment, un certain rôle, mais pourtant secon-
daire. Le premier édit parlait vaguement du rachat
des chemins de fer, et beaucoup croyaient qu'il s'a-
gissait d'une "repriselt pure et simple par l'Etat,
sans aucune indemnité; cependant le nombre des
détenteurs d'actions de chemins de fer était très
grand dans les provinces de Khounan, Khoubeï,
Houandoun et Sytchouan, ce qui lésa du coup les
intérêts matériels de presque toute la population de
ces provinces. Depuis longtemps, d'après le journal
,,Peking and Tientsin Times", dans beaucoup de
districts des provinces de la Chine Centrale, on le-
vait une contribution spéciale, en sus de l'impôt fon-
cier ordinaire, de 3 cents (6 copecs) par lou (acre)
de terre au profit du fonds des chemins de fer. Cet
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.86%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6248070x/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6248070x/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6248070x/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6248070x/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6248070x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6248070x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6248070x/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest