Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-05-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 18 mai 1913 18 mai 1913
Description : 1913/05/18 (A4,T11,N82). 1913/05/18 (A4,T11,N82).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248067f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
309
où déborde l'exposition trop à l'étroit dans le manège. Nous
sommes loin des Champs Elysées treillissés de fleurs lumi-
neuses et des blanches perspectives du Grand Palais trans-
formé en un temple de l'industrie moderne. Néanmoins, il y a,
dans l'Exposition de St-Pétersbourg, un effort persévérant et
systématique vers le mieux, effort dont le colonel Swetchine, dès la
première heure, a été l'ouvrier infatigable. L'aspect général est
charmant: et le charme vient précisément de la modernité à
outrance des pimpantes carrosseries et des châssis étincelants
sur lesquels les orchestres égrènent le chapelet de leurs valses
lentes. La décoration ressuscite le style Empire si affectionné
en Russie pour encadrer de lampadaires blancs et bronze le
fouillis des machineries et les sobres couleurs des limou-
sines.
D'augustes parrainages attestent avec évidence le prix
attaché au développement d'une industrie encore naissante en
Russie, Et, de fait, les progrès réalisés par les usines russes
sont assez considérables pour qu'à côté de l'industrie française
qui, la première, a lancé les autos sur les grands'routes, les
voitures russes imposent une estime appelée, sans doute, à
grandir sans défaillance. De plus en plus le public russe,
malgré son culte pour les chevaux de race et les élégants
attelages, se laisse entraîner par l'irrésistible vertige de la vi-
tesse et le confort d'une locomotion essentiellement moderne.
Dans les stands réservés aux voitures sorties des ateliers na-
tionaux, on n'aurait pas détesté de voir, pour jalonner le che-
min parcouru, quelque antique guimbarde, quelque vieux
traîneau vermoulu, surmonté d'une bâche en cuir, dans les
quels on triomphait des cahots et des ornières, de la pous-
sière et de la boue. Un peu d'histoire pittoresque aurait sou-
ligné l'effort accompli, effort du reste naturel, si l'on pense
que, de tout temps, on aimait en Russie les courses affolées,
de tout temps on était amoureux de la vitesse: l'automo-
bile n'a fait qu'ouvrir un champ nouveau à la passion des ga-
lops effrénés, des troïkas lancées à toute bride; et ce n'est pas
trop exagérer de dire que, peu à peu, l'automobilisme trou-
vera, en Russie, sa deuxième patrie, après la France.
Une autre leçon qui se dégage du Salon d'Automobiles est
le progrès réalisé sur le marché russe par l'industrie fran-
çaise. Jusqu'à présent les industriels français ont quelque peu
dédaigné les facultés d'absorption de ce marché, le raffine-
ment de ses exigencee et l'étendue de sa clientèle. On ne
cherchait pas, jusqu'à présent, en France au delà de la clien-
tèle russe de passage à Paris. C'est ce qui explique le rôle
tenu par les maisons allemandes à St-Pétersbourg. Leurs suc-
cès sont dus à une organisation commerciale adaptée aux be-
soins du pays aussi bien qu'à la construction des voitures
dont la structure tient compte des nécessités spéciales de nos
routes. Depuis de longues années les industriels allemands
ont étudié toutes les conditions particulières, appelées à leur
garantir le placement de leurs voitures: ils ont multiplié gara-
ges, expositions, ateliers, représentants, agences, alors que les
succursales des maisons françaises à St-Pétersbourg pous-
saient l'insouciance jusqu'au cumul de la représentation des
intérêts français et de ceux des marques concurrentes: on ra-
conte même, à titre d'anecdote, mais d'anecdote dont la mé-
lancolique authenticité est garantie, qu'un industriel français, à
son arrivée à St-Pétersbourg, apprit non sans surprise que
son représentant était mort depuis deux ans. Enfin, les in-
dustriels allemands ont également fait un usage systématique
de la publicité; ils ont étendu, avec beaucoup d'habileté, le
crédit jusqu'à no mois: autant de conditions éminemment favo-
rables à leur ouvrir les portes de toutes les nuances de la
clientèle. Aussi, les marques allemandes occupent-elles à l'Expo-
sition li4 stands contre 42 stands français.
Cependant, il est nécessaire de mettre en lumière que, mis
en éveil par l'expansion allemande, les industriels français ont
tenté un effort très sérieux, très vaste, et dont le mérite est
d'autant plus remarquable que c'est en quelque sorte à la
veille même de l'Exposition que les maisons françaises on-
songé à la nécessité d'affirmer, à l'étranger, la place de la
France dans une industrie éminemment française. Les modèles
exposés cette année attestent le souci, par leurs châssis suré-
levés, de tenir compte des routes de campagne russes. Les
voitures de grand tourisme abondent. Il faut encore signaler
tes stands où se trouvent exposées les différentes variétés de
l'automobilisme appliqué: projecteurs, mitrailleuses, ateliers de
réparation des aéroplanes, cuisines de campagne, pompes à
incendie, poids lourds, ambulances automobiles, véritables chefs-
d'œuvre de technique. La plupart des grands industriels sont
venus eux-mêmes à St-Pétersbourg. Bref, il est profondément
agréable de constater que l'industrie française a secoué son
coma, qu'elle a compris les sympathies naturelles, les confor-
mités de goûts, les affinités d'élégances qui lui assurent en
Russie le vaste débouché qui lui revient de droit.
S. de Chessin. ;
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
Les dispositions des marchés de blé intérieurs russes de-
meurent toujours très indéterminées, bien que, grâce aux
nouvelles favorables sur l'état des semailles, elles continuent
à faiblir. Les acheteurs manifestent de la réserve et de la re-
tenue envers de nouveaux achats; la demande pour la spécu-
lation et l'exportation fait absolument défaut, les meuniers
achètent en petites quantités, mais seulement pour faire face
aux besoins courants. L'offre est modérée, mais en général
elle est libre et prédomine même la demande; par places, les
vendeurs manifestent le désir de faire des concessions voulant
réaliser leurs réserves avant la nouvelle récolte.
L'activité de la navigation et les expéditions de blés des
débarcadères d'approvisionnement continuent régulièrement,
mais il ne s'effectue pas de nouvelles opérations sur les dé-
barcadères; il n'y a presque pas de demande en gros; les arri-
vages de la part des producteurs sont assez importants; vu le
bon état des semailles, les prix ont une tendance à la baisse.
Sur les marchés de l'Oural les dispositions sont calmes, les
acheteurs sont sur l'expectative et s'abstiennent de grandes
opérations, les arrivages augmentent, les prix ne sont pas
tout à fait stables. Sur les marchés de la Volga centrale, les
dispositions sont calmes et sur l'expectative, l'offre est libre,
les arrivages par charroi ont commencé à augmenter, dans
certains centres, sous l'influence du bon état des semailles; la
demande en gros est très modérée et se maintient principale-
ment par les meuniers locaux, dont les réserves de grain sont
très peu considérables; par places on observe une bonne de-
mande vers les régions de l'amont du fleuve et pour l'expor.
tation; les prix n'ont pas subi de changements sensibles. Sur
le marché de répartition de Rybinsk, les arrivages de nou-
veaux trains de bateaux se font avec succès et très rapide-
ment; cependant la demande est assez lente et les réalisations
des marchandises se font très difficilement; on peut observer,
cependant, une demande restreinte de la part des meuniers
locaux pour la spéculation ainsi que pour la Finlande; les
prix n'ont pas subi de changements.
Sur les marchés de la région agricole du Centre, les dis-
positions sont lentes, mais stables, et sur l'expectative; par
suite de la sécheresse du temps et de certaines craintes pour
les semailles, les arrivages sont retenus, l'offre est devenue
plus lente; la demande est peu considérable, en partie pour
subvenir aux besoins locaux, en partie pour les villes du
Nord; les prix sont cependant demeurés stables, et, par places,
avec une tendance à la hausse, tandis qu'ailleurs ils continuent
à baisser. Sur les marchés de consommation du Centre, grâce
à une certaine animation de la demande et à une offre li-
où déborde l'exposition trop à l'étroit dans le manège. Nous
sommes loin des Champs Elysées treillissés de fleurs lumi-
neuses et des blanches perspectives du Grand Palais trans-
formé en un temple de l'industrie moderne. Néanmoins, il y a,
dans l'Exposition de St-Pétersbourg, un effort persévérant et
systématique vers le mieux, effort dont le colonel Swetchine, dès la
première heure, a été l'ouvrier infatigable. L'aspect général est
charmant: et le charme vient précisément de la modernité à
outrance des pimpantes carrosseries et des châssis étincelants
sur lesquels les orchestres égrènent le chapelet de leurs valses
lentes. La décoration ressuscite le style Empire si affectionné
en Russie pour encadrer de lampadaires blancs et bronze le
fouillis des machineries et les sobres couleurs des limou-
sines.
D'augustes parrainages attestent avec évidence le prix
attaché au développement d'une industrie encore naissante en
Russie, Et, de fait, les progrès réalisés par les usines russes
sont assez considérables pour qu'à côté de l'industrie française
qui, la première, a lancé les autos sur les grands'routes, les
voitures russes imposent une estime appelée, sans doute, à
grandir sans défaillance. De plus en plus le public russe,
malgré son culte pour les chevaux de race et les élégants
attelages, se laisse entraîner par l'irrésistible vertige de la vi-
tesse et le confort d'une locomotion essentiellement moderne.
Dans les stands réservés aux voitures sorties des ateliers na-
tionaux, on n'aurait pas détesté de voir, pour jalonner le che-
min parcouru, quelque antique guimbarde, quelque vieux
traîneau vermoulu, surmonté d'une bâche en cuir, dans les
quels on triomphait des cahots et des ornières, de la pous-
sière et de la boue. Un peu d'histoire pittoresque aurait sou-
ligné l'effort accompli, effort du reste naturel, si l'on pense
que, de tout temps, on aimait en Russie les courses affolées,
de tout temps on était amoureux de la vitesse: l'automo-
bile n'a fait qu'ouvrir un champ nouveau à la passion des ga-
lops effrénés, des troïkas lancées à toute bride; et ce n'est pas
trop exagérer de dire que, peu à peu, l'automobilisme trou-
vera, en Russie, sa deuxième patrie, après la France.
Une autre leçon qui se dégage du Salon d'Automobiles est
le progrès réalisé sur le marché russe par l'industrie fran-
çaise. Jusqu'à présent les industriels français ont quelque peu
dédaigné les facultés d'absorption de ce marché, le raffine-
ment de ses exigencee et l'étendue de sa clientèle. On ne
cherchait pas, jusqu'à présent, en France au delà de la clien-
tèle russe de passage à Paris. C'est ce qui explique le rôle
tenu par les maisons allemandes à St-Pétersbourg. Leurs suc-
cès sont dus à une organisation commerciale adaptée aux be-
soins du pays aussi bien qu'à la construction des voitures
dont la structure tient compte des nécessités spéciales de nos
routes. Depuis de longues années les industriels allemands
ont étudié toutes les conditions particulières, appelées à leur
garantir le placement de leurs voitures: ils ont multiplié gara-
ges, expositions, ateliers, représentants, agences, alors que les
succursales des maisons françaises à St-Pétersbourg pous-
saient l'insouciance jusqu'au cumul de la représentation des
intérêts français et de ceux des marques concurrentes: on ra-
conte même, à titre d'anecdote, mais d'anecdote dont la mé-
lancolique authenticité est garantie, qu'un industriel français, à
son arrivée à St-Pétersbourg, apprit non sans surprise que
son représentant était mort depuis deux ans. Enfin, les in-
dustriels allemands ont également fait un usage systématique
de la publicité; ils ont étendu, avec beaucoup d'habileté, le
crédit jusqu'à no mois: autant de conditions éminemment favo-
rables à leur ouvrir les portes de toutes les nuances de la
clientèle. Aussi, les marques allemandes occupent-elles à l'Expo-
sition li4 stands contre 42 stands français.
Cependant, il est nécessaire de mettre en lumière que, mis
en éveil par l'expansion allemande, les industriels français ont
tenté un effort très sérieux, très vaste, et dont le mérite est
d'autant plus remarquable que c'est en quelque sorte à la
veille même de l'Exposition que les maisons françaises on-
songé à la nécessité d'affirmer, à l'étranger, la place de la
France dans une industrie éminemment française. Les modèles
exposés cette année attestent le souci, par leurs châssis suré-
levés, de tenir compte des routes de campagne russes. Les
voitures de grand tourisme abondent. Il faut encore signaler
tes stands où se trouvent exposées les différentes variétés de
l'automobilisme appliqué: projecteurs, mitrailleuses, ateliers de
réparation des aéroplanes, cuisines de campagne, pompes à
incendie, poids lourds, ambulances automobiles, véritables chefs-
d'œuvre de technique. La plupart des grands industriels sont
venus eux-mêmes à St-Pétersbourg. Bref, il est profondément
agréable de constater que l'industrie française a secoué son
coma, qu'elle a compris les sympathies naturelles, les confor-
mités de goûts, les affinités d'élégances qui lui assurent en
Russie le vaste débouché qui lui revient de droit.
S. de Chessin. ;
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
Les dispositions des marchés de blé intérieurs russes de-
meurent toujours très indéterminées, bien que, grâce aux
nouvelles favorables sur l'état des semailles, elles continuent
à faiblir. Les acheteurs manifestent de la réserve et de la re-
tenue envers de nouveaux achats; la demande pour la spécu-
lation et l'exportation fait absolument défaut, les meuniers
achètent en petites quantités, mais seulement pour faire face
aux besoins courants. L'offre est modérée, mais en général
elle est libre et prédomine même la demande; par places, les
vendeurs manifestent le désir de faire des concessions voulant
réaliser leurs réserves avant la nouvelle récolte.
L'activité de la navigation et les expéditions de blés des
débarcadères d'approvisionnement continuent régulièrement,
mais il ne s'effectue pas de nouvelles opérations sur les dé-
barcadères; il n'y a presque pas de demande en gros; les arri-
vages de la part des producteurs sont assez importants; vu le
bon état des semailles, les prix ont une tendance à la baisse.
Sur les marchés de l'Oural les dispositions sont calmes, les
acheteurs sont sur l'expectative et s'abstiennent de grandes
opérations, les arrivages augmentent, les prix ne sont pas
tout à fait stables. Sur les marchés de la Volga centrale, les
dispositions sont calmes et sur l'expectative, l'offre est libre,
les arrivages par charroi ont commencé à augmenter, dans
certains centres, sous l'influence du bon état des semailles; la
demande en gros est très modérée et se maintient principale-
ment par les meuniers locaux, dont les réserves de grain sont
très peu considérables; par places on observe une bonne de-
mande vers les régions de l'amont du fleuve et pour l'expor.
tation; les prix n'ont pas subi de changements sensibles. Sur
le marché de répartition de Rybinsk, les arrivages de nou-
veaux trains de bateaux se font avec succès et très rapide-
ment; cependant la demande est assez lente et les réalisations
des marchandises se font très difficilement; on peut observer,
cependant, une demande restreinte de la part des meuniers
locaux pour la spéculation ainsi que pour la Finlande; les
prix n'ont pas subi de changements.
Sur les marchés de la région agricole du Centre, les dis-
positions sont lentes, mais stables, et sur l'expectative; par
suite de la sécheresse du temps et de certaines craintes pour
les semailles, les arrivages sont retenus, l'offre est devenue
plus lente; la demande est peu considérable, en partie pour
subvenir aux besoins locaux, en partie pour les villes du
Nord; les prix sont cependant demeurés stables, et, par places,
avec une tendance à la hausse, tandis qu'ailleurs ils continuent
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