Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 30 mars 1913 30 mars 1913
Description : 1913/03/30 (A4,T11,N75). 1913/03/30 (A4,T11,N75).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248060j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
187
capacités que pourrait envier maint ministre des af-
faires étrangères contemporain, quelque pénétré qu'il
soit des principes de Talleyrand et de Bismark:
14 lettres de Siméon à Léon VI le démontrent. En fin
de compte, l'assiégé de Silistrie se trouva maître de
la situation: les Magyares furent battus et l'empereur
obligé de rendre tous les captifs bulgares, même
ceux pris par les Hongrois ou vendus aux marchands
d'esclaves, et de conclure un traité.
Léon VI n'exécuta pas les clauses du traité re-
latives aux prisonniers de guerre; et le résultat de
ce manque de foi fut la nouvelle guerre bulgaro-
byzantine de 896. Sur la route, entre Andrinople et
Constantinople, près d'un bourg appelé par une
étrange ironie du sort "Fuite des Bulgares", les trou-
pes de la "Majesté divine", comme se glorifiaient les
Césars du Bas-Empire, furent taillées en pièces et ne
se ressaisirent que sous les murs de la Ville. Alors
Léon le Philosophe implora une paix dont Siméon
n'avait que faire. Il refusa, mit en avant ses droits
sur Byzance et déclara qu'il n'en quitterait pas les
murs tant que la victoire n'aurait pas décidé qui
y régnerait. Mais le patriarche Nicolas Mysti-
que sut trouver un compromis: Léon VI s'engagea
par serment à ne rien entreprendre d'hostile aux
Bulgares, à envoyer chaque année, dans la ville
frontière de Develte des présents, et à céder la pro-
vince située entre la Mer Noire et la planina (pla-
teau) de Strandja.
La paix et même l'alliance bulgaro-byzantine se
prolongèrent jusqu'à la mort de Léon VI; mais cette
alliance même contribua largement à accroître les
possessions bulgares. En 904, Siméon sauva Salonique
des Arabes; le prix de ce service fut la cession,
par le traité de la même année, d'importants terri-
toires. Un pilier frontière de 904, découvert dans des
fouilles de la fin du siècle dernier, démontre com-
bien s'étendait le territoire bulgare. Le profes-
seur Zlatarsky apprécie en ces termes l'Acte de 904:
,,Le traité de 904 a eu dans l'histoire bulgare une
grande importance. Par cet acte, toutes les terres
slaves de la Macédoine et de l'Albanie méridionales
actuelles, qui se trouvaient jusqu'alors au pouvoir
de l'empereur byzantin, furent incorporées à l'Etat
bulgare. En d'autres termes, Siméon consomma par
cet acte l'unification, sur la péninsule balkanique, de
toutes les tribus slaves qui, sous le sceptre du Sou-
verain bulgare, donnèrent à notre peuple sa physio-
nomie définitive".
*
* *
Tant que vécut Léon le Philosophe, la paix
entre les deux empires fut durable. Siméon entre-
tenait d'ailleurs des relations amicales avec un hom-
me remarquable de l'époque: le patriarche Nicolas
Mystique qui a caractérisé le Tsar bulgare comme
un homme lettré, loyal et religieux.
En 912, Léon VI mourut et, du coup, l'empire
byzantin entra dans une redoutable crise de régence
qui devait amener l'intervention armée de Siméon.
La situation se présentait ainsi: en 912, le trône est
occupé par le fils de Léon VI, Constantin Porphy-
rogénète, alors âgé de sept ans et non-reconnu par
un grand nombre comme légitime héritier. Autour du
Vassiliis s'agite la foule des régents de droit et de
fait, parmi lesquels on ne trouverait qu'un seul hon-
nête homme: le patriarche Nicolas le Mystique. Dans
l'ombre révolutionnaire des palais agit le parti de
la veuve de Léon VI, Zoé, qui, éloignée du pouvoir,
cherche à s'en emparer. Chaque régent a aussi son
parti, le pouvoir ne s'exerce pas avec continuité,
mais agit par convulsions, au hasard des intrigues.
Cette situation intérieure de Byzance et un
outrage porté par un des régents à son ambassadeur
déterminèrent Siméon à l'action. En vain son ami.
Nicolas le Mystique lui adressa une épître, l'adjura
de ne pas céder au démon de l'envie, de ne pas
changer son titre de prince pour celui de tyran, de
ne pas ravir un autre Empire. D'ailleurs, prévenait
le patriarche, l'affaire n'irait pas sans effusion de
sang. A quoi Siméon répondit par cette remarque
qui dut faire regretter à Nicolas son imprudente me-
nace: "Cela signifie donc que par l'effusion du sang
je puis recevoir ce que je désire".
Siméon se laissa cependant toucher par les re-
montrances patriarcales. Il protesta qu'il voulait seu-
lement affermir "entre Grecs et Bulgares une paix
réellement solide, telle qu'il n'y en avait pas eu jusqu'a-
lors, et comme les générations précédentes n'en avaient
pas connue". Comme compensation, il demandait les
fiançailles de sa fille au jeune empereur. Mais sur ces
entrefaites, l'impératrice Zoé s'empara du pouvoir et
refusa brusquement les propositions du Tzar. La
guerre devenait inévitable.
A. du Chayla
(A suivre).
Les Reines d'une République
Les 400 de New-York
(Suite1) 1
Prenons la forme de l'interview que l'Améri-
caine accorde volontiers, et laissons-lui toute lati-
tude pour parler de ses chers chiffons, si fastidieux
que cette énumération puisse paraître à nous, hom-
mes. Mais si la femme américaine doit, par droit de
nature, intéresser surtout les Européens, elle n'est pas
sans intéresser aussi ses sœurs européennes, surtout
en matière de chiffons; et c'est leur part qui sera faite
ici, dans ces détails.
D'abord disons que Mlle M. est bien faite et
grande. Elle ne le serait pas, d'ailleurs, que sa cou-
turière y suppléerait, et pour la galerie il n'y aurait
1) Voir le N2 7� de la "l
capacités que pourrait envier maint ministre des af-
faires étrangères contemporain, quelque pénétré qu'il
soit des principes de Talleyrand et de Bismark:
14 lettres de Siméon à Léon VI le démontrent. En fin
de compte, l'assiégé de Silistrie se trouva maître de
la situation: les Magyares furent battus et l'empereur
obligé de rendre tous les captifs bulgares, même
ceux pris par les Hongrois ou vendus aux marchands
d'esclaves, et de conclure un traité.
Léon VI n'exécuta pas les clauses du traité re-
latives aux prisonniers de guerre; et le résultat de
ce manque de foi fut la nouvelle guerre bulgaro-
byzantine de 896. Sur la route, entre Andrinople et
Constantinople, près d'un bourg appelé par une
étrange ironie du sort "Fuite des Bulgares", les trou-
pes de la "Majesté divine", comme se glorifiaient les
Césars du Bas-Empire, furent taillées en pièces et ne
se ressaisirent que sous les murs de la Ville. Alors
Léon le Philosophe implora une paix dont Siméon
n'avait que faire. Il refusa, mit en avant ses droits
sur Byzance et déclara qu'il n'en quitterait pas les
murs tant que la victoire n'aurait pas décidé qui
y régnerait. Mais le patriarche Nicolas Mysti-
que sut trouver un compromis: Léon VI s'engagea
par serment à ne rien entreprendre d'hostile aux
Bulgares, à envoyer chaque année, dans la ville
frontière de Develte des présents, et à céder la pro-
vince située entre la Mer Noire et la planina (pla-
teau) de Strandja.
La paix et même l'alliance bulgaro-byzantine se
prolongèrent jusqu'à la mort de Léon VI; mais cette
alliance même contribua largement à accroître les
possessions bulgares. En 904, Siméon sauva Salonique
des Arabes; le prix de ce service fut la cession,
par le traité de la même année, d'importants terri-
toires. Un pilier frontière de 904, découvert dans des
fouilles de la fin du siècle dernier, démontre com-
bien s'étendait le territoire bulgare. Le profes-
seur Zlatarsky apprécie en ces termes l'Acte de 904:
,,Le traité de 904 a eu dans l'histoire bulgare une
grande importance. Par cet acte, toutes les terres
slaves de la Macédoine et de l'Albanie méridionales
actuelles, qui se trouvaient jusqu'alors au pouvoir
de l'empereur byzantin, furent incorporées à l'Etat
bulgare. En d'autres termes, Siméon consomma par
cet acte l'unification, sur la péninsule balkanique, de
toutes les tribus slaves qui, sous le sceptre du Sou-
verain bulgare, donnèrent à notre peuple sa physio-
nomie définitive".
*
* *
Tant que vécut Léon le Philosophe, la paix
entre les deux empires fut durable. Siméon entre-
tenait d'ailleurs des relations amicales avec un hom-
me remarquable de l'époque: le patriarche Nicolas
Mystique qui a caractérisé le Tsar bulgare comme
un homme lettré, loyal et religieux.
En 912, Léon VI mourut et, du coup, l'empire
byzantin entra dans une redoutable crise de régence
qui devait amener l'intervention armée de Siméon.
La situation se présentait ainsi: en 912, le trône est
occupé par le fils de Léon VI, Constantin Porphy-
rogénète, alors âgé de sept ans et non-reconnu par
un grand nombre comme légitime héritier. Autour du
Vassiliis s'agite la foule des régents de droit et de
fait, parmi lesquels on ne trouverait qu'un seul hon-
nête homme: le patriarche Nicolas le Mystique. Dans
l'ombre révolutionnaire des palais agit le parti de
la veuve de Léon VI, Zoé, qui, éloignée du pouvoir,
cherche à s'en emparer. Chaque régent a aussi son
parti, le pouvoir ne s'exerce pas avec continuité,
mais agit par convulsions, au hasard des intrigues.
Cette situation intérieure de Byzance et un
outrage porté par un des régents à son ambassadeur
déterminèrent Siméon à l'action. En vain son ami.
Nicolas le Mystique lui adressa une épître, l'adjura
de ne pas céder au démon de l'envie, de ne pas
changer son titre de prince pour celui de tyran, de
ne pas ravir un autre Empire. D'ailleurs, prévenait
le patriarche, l'affaire n'irait pas sans effusion de
sang. A quoi Siméon répondit par cette remarque
qui dut faire regretter à Nicolas son imprudente me-
nace: "Cela signifie donc que par l'effusion du sang
je puis recevoir ce que je désire".
Siméon se laissa cependant toucher par les re-
montrances patriarcales. Il protesta qu'il voulait seu-
lement affermir "entre Grecs et Bulgares une paix
réellement solide, telle qu'il n'y en avait pas eu jusqu'a-
lors, et comme les générations précédentes n'en avaient
pas connue". Comme compensation, il demandait les
fiançailles de sa fille au jeune empereur. Mais sur ces
entrefaites, l'impératrice Zoé s'empara du pouvoir et
refusa brusquement les propositions du Tzar. La
guerre devenait inévitable.
A. du Chayla
(A suivre).
Les Reines d'une République
Les 400 de New-York
(Suite1) 1
Prenons la forme de l'interview que l'Améri-
caine accorde volontiers, et laissons-lui toute lati-
tude pour parler de ses chers chiffons, si fastidieux
que cette énumération puisse paraître à nous, hom-
mes. Mais si la femme américaine doit, par droit de
nature, intéresser surtout les Européens, elle n'est pas
sans intéresser aussi ses sœurs européennes, surtout
en matière de chiffons; et c'est leur part qui sera faite
ici, dans ces détails.
D'abord disons que Mlle M. est bien faite et
grande. Elle ne le serait pas, d'ailleurs, que sa cou-
turière y suppléerait, et pour la galerie il n'y aurait
1) Voir le N2 7� de la "l
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6248060j/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6248060j/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6248060j/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6248060j/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6248060j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6248060j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6248060j/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest