Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-02-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 23 février 1913 23 février 1913
Description : 1913/02/23 (A4,T11,N69)- (A4,T11,N70). 1913/02/23 (A4,T11,N69)- (A4,T11,N70).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480557
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
lH)
altéré; c'était plus ou moins encore le régime de libre échange,
la compensation d'une marchandise offerte contre une autre'
C'était la loi de l'offre et de la demande réduite à sa plus
simple expression, l'argent jouant un rôle secondaire.
Le commerce, en lui-même, ne comptait dans les grands
centres qu'une classe très privilégiée, une classe de marchands,
riche, fermée, respectée de tous. C'est elle qui, plus tard,
annexa au négoce la branche des prêts qui devait si puissam-
ment contribuer à sa richesse.
N'était point marchand qui voulait, au temps de Michel
Féodorovitch. Les étrangers, par exemple, ne pouvaint faire
acte de commerce. Les nationaux seuls y avaient droit. Non
seulement pour avoir magasin sur rue il fallait aliéner un
certain capital, mais la fonction encourait certaines responsa-
bilités morales. Et cela se conçoit, puisque les ventes entraî-
naient des crédits qui étaient beaucoup plus le fait de contrats
moraux consentis sur parole que d'obligations écrites et
d'engagements à terme.
* *
Par les avenues, les quais, les boulevards, les rues, sur
une grande partie de la Perspective, l'enjolivement dépasse
tout ce qui a été fait jusqu'à présent à l'occasion de fêtes
commémoratives. Ici ce ne sont que guirlandes de lampes
électriques aux couleurs chatoyantes; là, pilones et mats au
sommet desquels flottent des oriflammes multicolores.
L'Hôtel de Ville, garni de tentures, entouré de festons
lumineux, disparaît sous les drapeaux aux couleurs des Ro-
manoff qui encadrent un immense panneau décoratif représen-
tant le couronnement de Michel Féodorovitch.
Le pont de Police, la Morskaïa, le Palais Marie, les hô-
tels, les banques, les maisons particulières, disparaissent litté-
ralement sous les fleurs artificielles et les draperies mouchetées
d'hermine.
Sur l'esplanade de la Cathédrale Isaac, s'élève un pavillon
dans le style grec, avec dôme supporté par des colonnes do-
.riques. Aux quatre coins de la pose du monument, flambent
des torchères, dont le feu sert beaucoup plus à l'ensemble
décoratif qu'à faire remonter le thermomètre.
L'effet d'ensemble, obtenu par les pyramides placées aux
quatre angles formés par le pont dé police et la Moïka, est
dépassé encore par l'adjonction de bas-reliefs historiques. Ce
sont quatre médaillons aux effigies de Pierre le Grand, de la
Grande Catherine, d'Alexandre Ier et du Tsar Libérateur, re-
liés, deux par deux, par des guirlandes de fleurs lumi-
neuses.
* *
La Douma d'Empire serait saisie, dit-on, du projet de
fondation d'un hôpital Romanoff, devant contenir onze cents
lits.
Cette institution charitable serait édifiée d'après les plans
les plus récents adoptés par les comités d'hygiène et recevrait,
outre le confort moderne, les toutes dernières applications de
la science. Il ne faudra pas moins de deux ans pour la cons-
truction et compter sur une dépense de six millions, pour
mener à bien cette entreprise qui, mieux que toute autre,
commémorera le tricentenaire de la dynastie des Romanoff.
* *
*
Dimanche, venant de Kieff, est arrivée à Tsarskoé Sélo,
l'Image Sainte de la Vierge de Patchaeff.
Cette icone vénérée et miraculeuse qui est l'objet d'un
culte spécial, a été ensuite transportée à St-Pétersbourg, lundi
38, au matin, en grande pompe.
D'après la légende, la Sainte Vierge choisit Patchaeff
comme lieu saint dès les plus reculés. Elle apparut une fois
dans une colonne de feu, à un jeune pâtre, et elle laissa sur
a pierre l'empreinte de ses pas; de cette empreinte jaillit une
fontaine. A cet endroit fut créé un monastère qui fut détruit
et incendié par les tartares. Il n'en resta que la pierre sacrée
et la chapelle bâtie au-dessus d'elle. En 1600 environ, la pieuse
Anna Goiskaia fit rebâtir le monastère et lui consacra l'icone
de la Vierge qui lui avait été donnée par le métropolite grec
Néophite, premier supérieur du monastère et qui est resté cé-
lèbre par sa lutte contre l'union avec Rome.
Les orthodoxes de la Grande et de la Petite Russie et de
la Galicie croient à la puissance miraculeuse et viennent chaque
année en foule en pélerinage à Potchaef.
Le plus célèbre miracle de cette icône, rapporté par l'his-
toire, eut lieu pendant le siège du monastère de Patchaef
par les Turcs et les Tartares en 1675. Pendant l'assaut, la Vierge
apparut subitement aux ennemis, couvrant les habitants
du monastère de son manteau, tandis qu'auprès d'elle priait
le bienheureux Job.
Les musulmans saisis de frayeur s'enfuirent, beaucoup se
convertirent à la religion orthodoxe et restèrent au monas-
tère.
Depuis lors, tous les Empereurs russes vinrent visiter le
monastère de Patchaef et s'agenouiller devant son icone mi-
raculeuse.
J. de Saint Rustice
Chroniques de la Semaine
BIBLIOGRAPHIE
,,Les Chansons d'un vieux Domaine" (poésies) et ,¡Le Do-
maine de Rolitcheff" (roman), par Mill" Wessielkoff-Kilschtedt.
Il y a peu de temps que parut en seconde édition le petit
recueil des poésies de Mille Wessielkoff-Kilschtedt uLes Chan-
çons d'un vieux Domaine". Cet ouvrage a été reçu avec une
grande bienveillance par quelques critiques; pourtant, pour être
impartial, il faut avouer que le talent de l'auteur n'est que
très modeste, mais que ses œuvres attirent par leur caractère
sympathique. Ces petites choses sont toutes imprégnées des
souvenirs du bon vieux temps, marquant ostensiblement le
grand attachement de l'auteur pour son ancien nid de famille,
qui est représenté dans toute sa splendeur mélancolique, avec
son grand jardin délaissé et les scènes de la vie du grand
père et de la grand'mère. En lisant ce petit livre, on est porté
à ressentir de la reconnaissance à l'auteur pour la fraîcheur
du sentiment qu'il a su garder malgré les tentations de toutes
sortes d'impressionnistes et des modernistes dont rengorge la
littérature de nos jours.
Les vers sont simples et harmonieux et complètement dé-
pourvus des grimaces de nos paillasses littéraires.
Une place beaucoup plus considérable doit être assignée
à l'œuvre en prose, un roman, du même auteur: "Le domaine
de Rolitcheff", qui a toutes les qualités citées plus haut; elle
est pleine d'action, manque absolument de prétentions dont
nous régalent ordinairement nos auteurs à la mode; partout
se fait sentir l'âme d'une femme profondément bonne et reli-
gieuse et aimant sincèrement son pays natal.
L auteur nous donne l histoire de la. vie de deux généra-
tions; la plus grande partie du récit se passe à l'époque du
meurtre horrible de l'Empereur Alexandre II (1881). L'héroïne,
une jeune fille patriote et loyale, aime un jeune révolution-
naire et l'épouse sans connaître ses idées politiques. Quelques
mois après le mariage, quand éclate la catastrophe du lor Mars,
le jeune marié est pris au nombre des autres arrêtés et con-
damné au bagne. La jeune femme, qui, depuis quelque temps,
a commencé à flairer la vérité, est tout de même attirée par
son malheur; elle découvre avec horreur et stupéfaction que
l'âme de son élu était toujours hostile et opposée à tout ce
qui était cher et sacré pour elle.
altéré; c'était plus ou moins encore le régime de libre échange,
la compensation d'une marchandise offerte contre une autre'
C'était la loi de l'offre et de la demande réduite à sa plus
simple expression, l'argent jouant un rôle secondaire.
Le commerce, en lui-même, ne comptait dans les grands
centres qu'une classe très privilégiée, une classe de marchands,
riche, fermée, respectée de tous. C'est elle qui, plus tard,
annexa au négoce la branche des prêts qui devait si puissam-
ment contribuer à sa richesse.
N'était point marchand qui voulait, au temps de Michel
Féodorovitch. Les étrangers, par exemple, ne pouvaint faire
acte de commerce. Les nationaux seuls y avaient droit. Non
seulement pour avoir magasin sur rue il fallait aliéner un
certain capital, mais la fonction encourait certaines responsa-
bilités morales. Et cela se conçoit, puisque les ventes entraî-
naient des crédits qui étaient beaucoup plus le fait de contrats
moraux consentis sur parole que d'obligations écrites et
d'engagements à terme.
* *
Par les avenues, les quais, les boulevards, les rues, sur
une grande partie de la Perspective, l'enjolivement dépasse
tout ce qui a été fait jusqu'à présent à l'occasion de fêtes
commémoratives. Ici ce ne sont que guirlandes de lampes
électriques aux couleurs chatoyantes; là, pilones et mats au
sommet desquels flottent des oriflammes multicolores.
L'Hôtel de Ville, garni de tentures, entouré de festons
lumineux, disparaît sous les drapeaux aux couleurs des Ro-
manoff qui encadrent un immense panneau décoratif représen-
tant le couronnement de Michel Féodorovitch.
Le pont de Police, la Morskaïa, le Palais Marie, les hô-
tels, les banques, les maisons particulières, disparaissent litté-
ralement sous les fleurs artificielles et les draperies mouchetées
d'hermine.
Sur l'esplanade de la Cathédrale Isaac, s'élève un pavillon
dans le style grec, avec dôme supporté par des colonnes do-
.riques. Aux quatre coins de la pose du monument, flambent
des torchères, dont le feu sert beaucoup plus à l'ensemble
décoratif qu'à faire remonter le thermomètre.
L'effet d'ensemble, obtenu par les pyramides placées aux
quatre angles formés par le pont dé police et la Moïka, est
dépassé encore par l'adjonction de bas-reliefs historiques. Ce
sont quatre médaillons aux effigies de Pierre le Grand, de la
Grande Catherine, d'Alexandre Ier et du Tsar Libérateur, re-
liés, deux par deux, par des guirlandes de fleurs lumi-
neuses.
* *
La Douma d'Empire serait saisie, dit-on, du projet de
fondation d'un hôpital Romanoff, devant contenir onze cents
lits.
Cette institution charitable serait édifiée d'après les plans
les plus récents adoptés par les comités d'hygiène et recevrait,
outre le confort moderne, les toutes dernières applications de
la science. Il ne faudra pas moins de deux ans pour la cons-
truction et compter sur une dépense de six millions, pour
mener à bien cette entreprise qui, mieux que toute autre,
commémorera le tricentenaire de la dynastie des Romanoff.
* *
*
Dimanche, venant de Kieff, est arrivée à Tsarskoé Sélo,
l'Image Sainte de la Vierge de Patchaeff.
Cette icone vénérée et miraculeuse qui est l'objet d'un
culte spécial, a été ensuite transportée à St-Pétersbourg, lundi
38, au matin, en grande pompe.
D'après la légende, la Sainte Vierge choisit Patchaeff
comme lieu saint dès les plus reculés. Elle apparut une fois
dans une colonne de feu, à un jeune pâtre, et elle laissa sur
a pierre l'empreinte de ses pas; de cette empreinte jaillit une
fontaine. A cet endroit fut créé un monastère qui fut détruit
et incendié par les tartares. Il n'en resta que la pierre sacrée
et la chapelle bâtie au-dessus d'elle. En 1600 environ, la pieuse
Anna Goiskaia fit rebâtir le monastère et lui consacra l'icone
de la Vierge qui lui avait été donnée par le métropolite grec
Néophite, premier supérieur du monastère et qui est resté cé-
lèbre par sa lutte contre l'union avec Rome.
Les orthodoxes de la Grande et de la Petite Russie et de
la Galicie croient à la puissance miraculeuse et viennent chaque
année en foule en pélerinage à Potchaef.
Le plus célèbre miracle de cette icône, rapporté par l'his-
toire, eut lieu pendant le siège du monastère de Patchaef
par les Turcs et les Tartares en 1675. Pendant l'assaut, la Vierge
apparut subitement aux ennemis, couvrant les habitants
du monastère de son manteau, tandis qu'auprès d'elle priait
le bienheureux Job.
Les musulmans saisis de frayeur s'enfuirent, beaucoup se
convertirent à la religion orthodoxe et restèrent au monas-
tère.
Depuis lors, tous les Empereurs russes vinrent visiter le
monastère de Patchaef et s'agenouiller devant son icone mi-
raculeuse.
J. de Saint Rustice
Chroniques de la Semaine
BIBLIOGRAPHIE
,,Les Chansons d'un vieux Domaine" (poésies) et ,¡Le Do-
maine de Rolitcheff" (roman), par Mill" Wessielkoff-Kilschtedt.
Il y a peu de temps que parut en seconde édition le petit
recueil des poésies de Mille Wessielkoff-Kilschtedt uLes Chan-
çons d'un vieux Domaine". Cet ouvrage a été reçu avec une
grande bienveillance par quelques critiques; pourtant, pour être
impartial, il faut avouer que le talent de l'auteur n'est que
très modeste, mais que ses œuvres attirent par leur caractère
sympathique. Ces petites choses sont toutes imprégnées des
souvenirs du bon vieux temps, marquant ostensiblement le
grand attachement de l'auteur pour son ancien nid de famille,
qui est représenté dans toute sa splendeur mélancolique, avec
son grand jardin délaissé et les scènes de la vie du grand
père et de la grand'mère. En lisant ce petit livre, on est porté
à ressentir de la reconnaissance à l'auteur pour la fraîcheur
du sentiment qu'il a su garder malgré les tentations de toutes
sortes d'impressionnistes et des modernistes dont rengorge la
littérature de nos jours.
Les vers sont simples et harmonieux et complètement dé-
pourvus des grimaces de nos paillasses littéraires.
Une place beaucoup plus considérable doit être assignée
à l'œuvre en prose, un roman, du même auteur: "Le domaine
de Rolitcheff", qui a toutes les qualités citées plus haut; elle
est pleine d'action, manque absolument de prétentions dont
nous régalent ordinairement nos auteurs à la mode; partout
se fait sentir l'âme d'une femme profondément bonne et reli-
gieuse et aimant sincèrement son pays natal.
L auteur nous donne l histoire de la. vie de deux généra-
tions; la plus grande partie du récit se passe à l'époque du
meurtre horrible de l'Empereur Alexandre II (1881). L'héroïne,
une jeune fille patriote et loyale, aime un jeune révolution-
naire et l'épouse sans connaître ses idées politiques. Quelques
mois après le mariage, quand éclate la catastrophe du lor Mars,
le jeune marié est pris au nombre des autres arrêtés et con-
damné au bagne. La jeune femme, qui, depuis quelque temps,
a commencé à flairer la vérité, est tout de même attirée par
son malheur; elle découvre avec horreur et stupéfaction que
l'âme de son élu était toujours hostile et opposée à tout ce
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