Presse et revues
16 pages
Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-02-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 16 février 1913 16 février 1913
Description : 1913/02/16 (A4,T11,N68). 1913/02/16 (A4,T11,N68).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248054t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
00
lation; pour d'autres, en Extrême-Orient, elle établit
un prêt maximum de 400 roubles par famille; dans
les autres régions sibériennes, elle établit un maxi-
mum de 290 roubles, soit une fois '/- inférieur au
maximum fixé pour l'Extrême-Orient.
Conformément à cette loi, le projet de budget
de l'Emigration pour 1913 prévoit l'établissement de
8.000 familles sans appui financier de la part du gou-
vernement. Pour 4,9 mille familles à établir en Ex-
trême-Orient, il prévoit un crédit de 1,9 millions de
roubles et, pour les 32,1 mille autres familles, un
crédit global de 4,8 millions de roubles, ce qui don-
ne une moyenne générale supérieure de 20% à la
moyenne des autres années (150 roubles au lieu
de 120). En outre 200.000 roubles sont attribués à
titre de prêts complémentaires aux colons émigrés
au cours des années précédentes; 400.000, aux prêts
dits de matériaux de construction et à l'organisation
de dépôts d'objets de consommation de première né-
cessité; 115.000 roubles enfin sont prévus au para-
graphe du transport sur place des matériaux de
construction.
Le total des crédits pour les gouvernements et
les provinces de la Russie d'Asie s'élève à 7 millions
Va de roubles et à 100.000 roubles pour le Caucase,
soit en tout 7,6 millions de roubles, c'est-à-dire une
augmentation de 1,2 millions de roubles sur les mê-
mes crédits pour 1912; mais, si l'on tient compte du
crédit complémentaire de 1,3 millions de roubles de-
mandé en 1912, on peut constater que les crédits
demandés pour 1913 ne sont en somme que l'exacte
répétition de ceux épuisés au cours de 1912.
En seconde ligne, au point de vue de l'accrois-
sement (accroissement de 0,7 millions de roubles)
viennent les crédits pour prêts d'argent d'utilité gé-
nérale (construction d'écoles, d'églises, de maisons
communes, fondation d'entreprises d'économie rurale
et d'industrie, bornage d'exploitations voisines). L'im-
portance de ces crédits est capitale au point de vue
de la réussite de l'œuvre de colonisation. Le Mi-
nistère de l'Agriculture augmente chaque année leur
chiffre et encore il n'arrive pas à donner une suite
immédiate à toutes les requêtes approuvées par les
institutions locales, qui lui sont adressées par les
colons; pareillement, sur une superficie de 2 millions
i /2 de déciatines, les colons ont réclamé la révision
des lots et le bornage définitif; sur 1 million Va seu-
lement de déciatines, le Ministère de l'Agriculture a
pu jusqu'à présent leur donner satisfaction.
Et pourtant on ne peut ne pas remarquer
que tous ces travaux de bornage s'exécutent en Si-
bérie avec une rapidité qui étonne, même si on éta-
blit à ce sujet un parallèle entre la Russie d'Asie et
d'Europe: depuis 1910 jusqu'en 1912 inclusivement,
il a été procédé à la révision de 3 millions de dé-
ciatines et l'on se propose d'en convertir encore
2 millions 11.2 dans un avenir prochain en lots de
propriété individuelle.
Vient ensuite l'assistance médicale, les crédits
qui s'y rapportent subissent une augmentation de
0,3 millions de roubles. Le développement de l'assis-
tance médicale qui en est la conséquence est appelé,
d'après les mesures prises par le Ministère de l'Agri-
culture, à se manifester non sur la grande artère de
l'émigration vers l'Asie, mais au sein des diverses
zones de colonisation déjà habitées par les colons;
38 nouveaux centres d'assistance médicale vont y
être ouverts, ce qui portera le nombre total de ces
centres à 506 à la fin de 1913. D'autre part, pour la
première fois, conformément à la loi du 28 juin 1912,
un crédit de 12.600 roubles est prévu pour l'institu-
tion de bourses dans les établissements d'instruction
médicale supérieurs, dans le but de pourvoir plus aisé-
ment qu'à l'heure actuelle aux vacances qui vien-
nent à se produire parmi le corps médical d'émi-
gration.
En ce qui concerne l'assistance vétérinaire, elle
a été organisée seulement en 1912 et il a été encore
impossible d'en bien étudier le fonctionnement et les
premiers résultats; aussi le ministère de l'Agriculture
s'est-il borné à réinscrire pour 1913 le crédit porté
en 1912.
Telles sont les principales remarques que peut
suggérer le budget de l'Emigration pour 1913 dans
sa partie relative à l'assistance aux colons émigrés.
L'ensemble des divers crédits qui s'y rapportent
(prêts d'argent et assistance médicale) se trouve,
comme je l'ai déjà indiqué, augmenté d'un peu plus
de 2 millions de roubles par rapport à 1912.
René Marchand
(à suivre)
M. Delcassé à Saint-Pétersbourg
La nomination de M. Delcassé au poste d'am-
bassadeur de France à Saint-Pétersbourg a revêtu
les proportions d'un événement mondial. Et, sans
la moindre exagération, il est permis d'affirmer qu'il
n'y a pas là un fait démesurément grossi par une
presse aux abois, en quête éternelle de nouveautés à
sensation ou d'amplifications hyperboliques. La per-
sonnalité de M. Delcassé est assez vigoureuse, sa
politique assez définie, son talent assez énergique et
sa réputation assez retentissante pour que tout poste,
occupé par lui, poste ministériel ou poste d'ambas-
sadeur, devienne, du seul fait qu'il l'occupe, un
centre d'action et d'attention européenne. C'est pour-
quoi l'arrivée de M. Delcassé à l'ambassade de Saint-
Pétersbourg déborde les cadres des rapports exclu-
sivement 'franco-russes pour exercer, sur les rapports
internationaux en général, une répercussion encore
incalculable. C'est pourquoi sa nomination dépasse
les intérêts de la France et de la Russie pour pro-
voquer, précisément à force de renforcer le sillage
lation; pour d'autres, en Extrême-Orient, elle établit
un prêt maximum de 400 roubles par famille; dans
les autres régions sibériennes, elle établit un maxi-
mum de 290 roubles, soit une fois '/- inférieur au
maximum fixé pour l'Extrême-Orient.
Conformément à cette loi, le projet de budget
de l'Emigration pour 1913 prévoit l'établissement de
8.000 familles sans appui financier de la part du gou-
vernement. Pour 4,9 mille familles à établir en Ex-
trême-Orient, il prévoit un crédit de 1,9 millions de
roubles et, pour les 32,1 mille autres familles, un
crédit global de 4,8 millions de roubles, ce qui don-
ne une moyenne générale supérieure de 20% à la
moyenne des autres années (150 roubles au lieu
de 120). En outre 200.000 roubles sont attribués à
titre de prêts complémentaires aux colons émigrés
au cours des années précédentes; 400.000, aux prêts
dits de matériaux de construction et à l'organisation
de dépôts d'objets de consommation de première né-
cessité; 115.000 roubles enfin sont prévus au para-
graphe du transport sur place des matériaux de
construction.
Le total des crédits pour les gouvernements et
les provinces de la Russie d'Asie s'élève à 7 millions
Va de roubles et à 100.000 roubles pour le Caucase,
soit en tout 7,6 millions de roubles, c'est-à-dire une
augmentation de 1,2 millions de roubles sur les mê-
mes crédits pour 1912; mais, si l'on tient compte du
crédit complémentaire de 1,3 millions de roubles de-
mandé en 1912, on peut constater que les crédits
demandés pour 1913 ne sont en somme que l'exacte
répétition de ceux épuisés au cours de 1912.
En seconde ligne, au point de vue de l'accrois-
sement (accroissement de 0,7 millions de roubles)
viennent les crédits pour prêts d'argent d'utilité gé-
nérale (construction d'écoles, d'églises, de maisons
communes, fondation d'entreprises d'économie rurale
et d'industrie, bornage d'exploitations voisines). L'im-
portance de ces crédits est capitale au point de vue
de la réussite de l'œuvre de colonisation. Le Mi-
nistère de l'Agriculture augmente chaque année leur
chiffre et encore il n'arrive pas à donner une suite
immédiate à toutes les requêtes approuvées par les
institutions locales, qui lui sont adressées par les
colons; pareillement, sur une superficie de 2 millions
i /2 de déciatines, les colons ont réclamé la révision
des lots et le bornage définitif; sur 1 million Va seu-
lement de déciatines, le Ministère de l'Agriculture a
pu jusqu'à présent leur donner satisfaction.
Et pourtant on ne peut ne pas remarquer
que tous ces travaux de bornage s'exécutent en Si-
bérie avec une rapidité qui étonne, même si on éta-
blit à ce sujet un parallèle entre la Russie d'Asie et
d'Europe: depuis 1910 jusqu'en 1912 inclusivement,
il a été procédé à la révision de 3 millions de dé-
ciatines et l'on se propose d'en convertir encore
2 millions 11.2 dans un avenir prochain en lots de
propriété individuelle.
Vient ensuite l'assistance médicale, les crédits
qui s'y rapportent subissent une augmentation de
0,3 millions de roubles. Le développement de l'assis-
tance médicale qui en est la conséquence est appelé,
d'après les mesures prises par le Ministère de l'Agri-
culture, à se manifester non sur la grande artère de
l'émigration vers l'Asie, mais au sein des diverses
zones de colonisation déjà habitées par les colons;
38 nouveaux centres d'assistance médicale vont y
être ouverts, ce qui portera le nombre total de ces
centres à 506 à la fin de 1913. D'autre part, pour la
première fois, conformément à la loi du 28 juin 1912,
un crédit de 12.600 roubles est prévu pour l'institu-
tion de bourses dans les établissements d'instruction
médicale supérieurs, dans le but de pourvoir plus aisé-
ment qu'à l'heure actuelle aux vacances qui vien-
nent à se produire parmi le corps médical d'émi-
gration.
En ce qui concerne l'assistance vétérinaire, elle
a été organisée seulement en 1912 et il a été encore
impossible d'en bien étudier le fonctionnement et les
premiers résultats; aussi le ministère de l'Agriculture
s'est-il borné à réinscrire pour 1913 le crédit porté
en 1912.
Telles sont les principales remarques que peut
suggérer le budget de l'Emigration pour 1913 dans
sa partie relative à l'assistance aux colons émigrés.
L'ensemble des divers crédits qui s'y rapportent
(prêts d'argent et assistance médicale) se trouve,
comme je l'ai déjà indiqué, augmenté d'un peu plus
de 2 millions de roubles par rapport à 1912.
René Marchand
(à suivre)
M. Delcassé à Saint-Pétersbourg
La nomination de M. Delcassé au poste d'am-
bassadeur de France à Saint-Pétersbourg a revêtu
les proportions d'un événement mondial. Et, sans
la moindre exagération, il est permis d'affirmer qu'il
n'y a pas là un fait démesurément grossi par une
presse aux abois, en quête éternelle de nouveautés à
sensation ou d'amplifications hyperboliques. La per-
sonnalité de M. Delcassé est assez vigoureuse, sa
politique assez définie, son talent assez énergique et
sa réputation assez retentissante pour que tout poste,
occupé par lui, poste ministériel ou poste d'ambas-
sadeur, devienne, du seul fait qu'il l'occupe, un
centre d'action et d'attention européenne. C'est pour-
quoi l'arrivée de M. Delcassé à l'ambassade de Saint-
Pétersbourg déborde les cadres des rapports exclu-
sivement 'franco-russes pour exercer, sur les rapports
internationaux en général, une répercussion encore
incalculable. C'est pourquoi sa nomination dépasse
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