Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-01-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1913 19 janvier 1913
Description : 1913/01/19 (A4,T11,N64). 1913/01/19 (A4,T11,N64).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480505
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
IS
Sans doute, dans le domaine économique, do-
maine international par excellence, où l'intérêt privé
et immédiat ne remplace que trop souvent les inté-
rêts nationaux a longue échéance, il est difficile
d'exiger des sacrifices et de faire table rase des
aspirations individuelles. Mais ces sacrifices sont
momentanés, l'abnégation nécessaire pour assurer le
succès est provisoire: ce n'est qu'une étape au bout
de laquelle il est naturel que les efforts soient ré-
compensés, et que les résultats obtenus donnent
raison aux bonnes volontés. L'essentiel, actuellement,
c'est de contrecarrer, dans la mesure du possible,
l'annexion commerciale des Balkans, de lutter contre
l'établissement de leur vasselage économique. Ce but
mérite d'attirer les efforts sans les appas d'un mer-
cantilisme qui détonnerait singulièrement dans les
relations russo-balkaniques, pures, jusqu'à présent,
de tout alliage intéressé. L'expansion russe doit de-
meurer dans son sillage historique.
La Commune rurale
et la Famine
(Suite1)
En Russie, comme on le sait, il tombe peu de
pluie comparativement aux autres pays de l'Europe,
et, dans les régions où il en tombe relativement plus,
c'est-à-dire dans les provinces occidentales, l'économie
rurale n'a pas autant à souffrir des disettes.
Si l'on figure sur la carte de Russie l'étendue de
la dernière disette, en 1911, on déterminera assez
exactement le rayon qui est le plus sujet aux fami-
nes. La limite de ce rayon sera donnée par une ligne
allant de Perm à Nijni, passant ensuite par Riazan,
Voronège, Novotcherkask et la Crimée, comprenant
dans le territoire des disettes fréquentes la partie mé-
ridionale des provinces de Perm et de Viatka, les
provinces entières d'Oufa et de Kazan et une partie
des provinces suivantes: Nijni-Novgorod, Simbirsk,
Pensa, Tamboff, Voronège, Samara, Saratoff, Oren-
bourg, Oural et Don. Ce territoire du Sud-Est de la
Russie reçoit l'haleine torride et desséchante de la
steppe Kirghize brûlée par les ardeurs de l'été et se
distingue en général par un climat sec et pauvre en
pluies. Si l'on prend la période de la végétation, du
1er Avril au 1er Septembre, les quantités de pluie
tombée dans la Russie occidentale sont les suivantes:
Vilna - 329 millimètres; Podolie - 346; Kief, Orel et
Moscou - 285; Kostroma - 295; Novgorod–273, etc.,
quant à l'Est et surtout au Sud-Est, ces chiffres sont
de beaucoup inférieurs. Pendant la même période, il
tombe à Oufa et à Viatka 242 millimètres, à Tam-
boff-252, à Kazan-231, à Penza-239, à Simbirsk–
248, à Samara–213, à Saratoff-119, à Orenbourg-
') Voir le NJ <>;'> de la “Rcvue Contemporaine".
187, dans le Territoire du Don 177 et dans le Ter-
ritoire de l'Oural–138 millimètres.
En concordance avec ces chiffres viennent les
données relatives au montant des allocations sur le
fonds de subsistances. D'après les données de M. A.
Ermoloff, il a été dépensé pendant ces 18 dernières
années en secours aux populations soutirant de la
famine: province de Samara 64,5 millions de rou-
bles, Saratoff - 60,7, Kazan - 52,4, Simbirsk - 32, 1,
Oufa–28,3, Tamboff-27,6, Voronège-26,5, Penza
24,5, Nijni-Novgorod–19,9, Orenbourg-12,6, Viatka-
19,0, Perm–9,1, Territoire du Don–2,9.
Le total des dépenses pour la subsistance de la
population pendant les 18 années s'est élevé, pour
ces 14 provinces, à environ 380 millions roubles, soit
environ les deux tiers de la somme dépensée pour
toute la Russie.
En répartissant cette somme sur la population,
on voit qu'il a été dépensé en moyenne, pour ces
provinces, 14 roubles par tête; le chiffre le plus élevé
porte sur la province de Saratoff 29 roubles par
tête. Puis viennent les provinces de Kazan–26 rou-
bles par tête, Samara–25 roubles, Simbirsk–23 rou-
bles, Oufa–13 roubles, etc.
Nous n'avons pas ici pour but d'étudier les
mesures à prendre pour se préserver des disettes ni
les meilleurs moyens de venir en aide aux popula-
tions qui souffrent de la famine. Ces questions sont
tellement vastes qu'elles nous entraîneraient trop loin
de notre sujet. Sans entrer dans les détails, nous
ferons seulement remarquer que si grave que soit la
maladie de notre agriculture, se manifestant par des
disettes, elles n'est pas pourtant sans remède. Dans
ces mêmes contrées, on trouve parmi les régions
sujettes à la disette on trouve des oasis de domaines
particuliers florissants qui sont exempts de ce fléau.
Les propriétaires ont trouvé quelque moyen de se
garantir contre la perte des semences causée par la
sécheresse. Si, dans les champs des villageois, les
semences ne produisent rien, la faute en est à
l'épuisement de la terre causé par le désastreux asso-
lement triennal. L'expérience chimérique de la com-
mune faite par nos économistes sur le dos de la po-
pulation agricole coûte cher à la Russie.
Passons au troisième des signes concrets, dont
nous avons parlé, de la ruine de l'économie commu-
nale: l'élevage du bétail.
Il faut d'abord remarquer que, comme l'assole-
ment triennal domine presque partout en Russie et
que, à très peu d'exceptions près, il n'y a pas de
prairies artificielles, ce sont les prairies naturelles qui
donnent seules la nourriture du bétail. Plus il y aura
de prairies, plus le bétail se multipliera, et, inverse-
ment, moins il y en aura, moins il y aura de
bétail. Cependant, dans la Russie d'Europe, on
s'obtine à convertir les terres en champs de blé.
Comment songer à autre chose qu'à augmenter la
superficie des emblavures, quand les champs épuisés
Sans doute, dans le domaine économique, do-
maine international par excellence, où l'intérêt privé
et immédiat ne remplace que trop souvent les inté-
rêts nationaux a longue échéance, il est difficile
d'exiger des sacrifices et de faire table rase des
aspirations individuelles. Mais ces sacrifices sont
momentanés, l'abnégation nécessaire pour assurer le
succès est provisoire: ce n'est qu'une étape au bout
de laquelle il est naturel que les efforts soient ré-
compensés, et que les résultats obtenus donnent
raison aux bonnes volontés. L'essentiel, actuellement,
c'est de contrecarrer, dans la mesure du possible,
l'annexion commerciale des Balkans, de lutter contre
l'établissement de leur vasselage économique. Ce but
mérite d'attirer les efforts sans les appas d'un mer-
cantilisme qui détonnerait singulièrement dans les
relations russo-balkaniques, pures, jusqu'à présent,
de tout alliage intéressé. L'expansion russe doit de-
meurer dans son sillage historique.
La Commune rurale
et la Famine
(Suite1)
En Russie, comme on le sait, il tombe peu de
pluie comparativement aux autres pays de l'Europe,
et, dans les régions où il en tombe relativement plus,
c'est-à-dire dans les provinces occidentales, l'économie
rurale n'a pas autant à souffrir des disettes.
Si l'on figure sur la carte de Russie l'étendue de
la dernière disette, en 1911, on déterminera assez
exactement le rayon qui est le plus sujet aux fami-
nes. La limite de ce rayon sera donnée par une ligne
allant de Perm à Nijni, passant ensuite par Riazan,
Voronège, Novotcherkask et la Crimée, comprenant
dans le territoire des disettes fréquentes la partie mé-
ridionale des provinces de Perm et de Viatka, les
provinces entières d'Oufa et de Kazan et une partie
des provinces suivantes: Nijni-Novgorod, Simbirsk,
Pensa, Tamboff, Voronège, Samara, Saratoff, Oren-
bourg, Oural et Don. Ce territoire du Sud-Est de la
Russie reçoit l'haleine torride et desséchante de la
steppe Kirghize brûlée par les ardeurs de l'été et se
distingue en général par un climat sec et pauvre en
pluies. Si l'on prend la période de la végétation, du
1er Avril au 1er Septembre, les quantités de pluie
tombée dans la Russie occidentale sont les suivantes:
Vilna - 329 millimètres; Podolie - 346; Kief, Orel et
Moscou - 285; Kostroma - 295; Novgorod–273, etc.,
quant à l'Est et surtout au Sud-Est, ces chiffres sont
de beaucoup inférieurs. Pendant la même période, il
tombe à Oufa et à Viatka 242 millimètres, à Tam-
boff-252, à Kazan-231, à Penza-239, à Simbirsk–
248, à Samara–213, à Saratoff-119, à Orenbourg-
') Voir le NJ <>;'> de la “Rcvue Contemporaine".
187, dans le Territoire du Don 177 et dans le Ter-
ritoire de l'Oural–138 millimètres.
En concordance avec ces chiffres viennent les
données relatives au montant des allocations sur le
fonds de subsistances. D'après les données de M. A.
Ermoloff, il a été dépensé pendant ces 18 dernières
années en secours aux populations soutirant de la
famine: province de Samara 64,5 millions de rou-
bles, Saratoff - 60,7, Kazan - 52,4, Simbirsk - 32, 1,
Oufa–28,3, Tamboff-27,6, Voronège-26,5, Penza
24,5, Nijni-Novgorod–19,9, Orenbourg-12,6, Viatka-
19,0, Perm–9,1, Territoire du Don–2,9.
Le total des dépenses pour la subsistance de la
population pendant les 18 années s'est élevé, pour
ces 14 provinces, à environ 380 millions roubles, soit
environ les deux tiers de la somme dépensée pour
toute la Russie.
En répartissant cette somme sur la population,
on voit qu'il a été dépensé en moyenne, pour ces
provinces, 14 roubles par tête; le chiffre le plus élevé
porte sur la province de Saratoff 29 roubles par
tête. Puis viennent les provinces de Kazan–26 rou-
bles par tête, Samara–25 roubles, Simbirsk–23 rou-
bles, Oufa–13 roubles, etc.
Nous n'avons pas ici pour but d'étudier les
mesures à prendre pour se préserver des disettes ni
les meilleurs moyens de venir en aide aux popula-
tions qui souffrent de la famine. Ces questions sont
tellement vastes qu'elles nous entraîneraient trop loin
de notre sujet. Sans entrer dans les détails, nous
ferons seulement remarquer que si grave que soit la
maladie de notre agriculture, se manifestant par des
disettes, elles n'est pas pourtant sans remède. Dans
ces mêmes contrées, on trouve parmi les régions
sujettes à la disette on trouve des oasis de domaines
particuliers florissants qui sont exempts de ce fléau.
Les propriétaires ont trouvé quelque moyen de se
garantir contre la perte des semences causée par la
sécheresse. Si, dans les champs des villageois, les
semences ne produisent rien, la faute en est à
l'épuisement de la terre causé par le désastreux asso-
lement triennal. L'expérience chimérique de la com-
mune faite par nos économistes sur le dos de la po-
pulation agricole coûte cher à la Russie.
Passons au troisième des signes concrets, dont
nous avons parlé, de la ruine de l'économie commu-
nale: l'élevage du bétail.
Il faut d'abord remarquer que, comme l'assole-
ment triennal domine presque partout en Russie et
que, à très peu d'exceptions près, il n'y a pas de
prairies artificielles, ce sont les prairies naturelles qui
donnent seules la nourriture du bétail. Plus il y aura
de prairies, plus le bétail se multipliera, et, inverse-
ment, moins il y en aura, moins il y aura de
bétail. Cependant, dans la Russie d'Europe, on
s'obtine à convertir les terres en champs de blé.
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