Titre : Syndicalisme chrétien : organe mensuel de la C.F.T.C.
Auteur : Confédération française des travailleurs chrétiens. Auteur du texte
Éditeur : C.F.T.C. (Paris)
Date d'édition : 1934-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328745402
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 450 Nombre total de vues : 450
Description : 01 mai 1934 01 mai 1934
Description : 1934/05/01 (N118)-1934/05/31. 1934/05/01 (N118)-1934/05/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6230716s
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2012-81695
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Le Syndicalisme Chrétien
Organe mensuel de la C. F. T. C.
N9 US. 5, rue-Cadet. Paris (9e) MAI 1934.
TÉLÉPHONE : PROVENCE 44-90.
Abonnement annuel : -10 francs
CHÈQUES POSTAUX : PARIS 283-24
L'Utilisation
de la dernière année scolaire
Si l'on veut fixer d'une façon rationnelle l'utilisa-
tion de la dernière année de la scolarité, il importe de
bien préciser ce que l'on entend par cette expression :
en effet, les législations en vigueur sont très variables à
cet égard.
Tput en constatant que de sérieux progrès ont été
réalisés en ce qui concerne la durée de la fréquentation
scolaire, il faut cependant reconnaître que, dans beau-
coup de pays, les enfants ont été appelés pendant trop
longtemps à entrer à l'usine, au magasin, au bureau,
avant que l'âge ait suffisamment développé en eftX les
forces physiques, morales et intellectuelles.
L'Organisation internationale du Travail s'est d'ail-
leurs efforcée de remédier à cette situation déplorable
pour les adolescents. Dans trois de ses sessions, la Con-
férence internationale du Travail a examiné cette ques-
tion et elle a élaboré des projets de convention concer-
nant l'âge minimum d'admission des enfants au travail
industriel (à Washington, en 1919), au travail maritime
{à Genève, en 1920), au travail agricole (à Genève, en
1921) : ces projets ont fixé, d'une manière uniforme,
cet âge minimum à 14 ans. Cependant, sur 48 nations
qui adhèrent à l'Organisation internationale du Travail,
28 seulement ont ratifié la première de ces conventions,
27 la deuxième et 16 la troisième.
En France, le livre II du Code du Travail et de
la Prévoyance sociale stipule que dans les établissements
industriels et commerciaux et leurs dépendances, de
quelque nature qu'ils soient, publics ou privés, laïques
ou religieux, même s'ils ont un caractère d'enseignement
professionnel ou de bienfaisance, les enfants ne peu-
vent être employés ni admis avant l'âge de treize ans
révolus ; sont exceptés les établissements où ne sont
employés que les membres de la famille sous l'autorité
soit du père, soit de la mère, soit du tuteur.
Toutefois, les enfants munis du certificat d'études
primaires peuvent être employés à partir de l'âge de
douze ans s'ils sont munis d'un certificat d'aptitude phy-
sique délivré par un médecin.
Cette réglementation qui présente de sérieux incon-
vénients et qui .n'est plus adaptée aux circonstances pré-
sentes, a fait l'objet de plusieurs projets de modification.
La Chambre des Députés a voté, le 30 mai 1933, une loi
stipulant que les enfants sont tenus de fréquenter l'école
de 6 à 14 ans inclus, mais la ratification du Sénat est
encore nécessaire avant que la nouvelle réforme puisse
entrer en application.
Cette mesure bénéficierait en premier lieu à l'enfant
I lui-même pour qui l'année supplémentaire d'école vien-
, drait à l'âge où il peut le mieux en profiter : intellec-
tuellement, physiquement et moralement ; et, en second
lieu, aux professions qui, grâce à un enseignement non
pas directement professionnel, mais adapté, à la vie de
travail que l'enfant devra ultérieurement mener, ver-
raient se diriger vers elles des apprentis non plus seule-
ment guides par l'engouement du moment, mais ayant
des aptitudes pour s'assimiler plus complètement et plus
rapidement le métier choisi.
Les organisations professionnelles ont, depuis long-
temps, fait campagne pour cette réforme salutaire ; la
Confédération française des travailleurs chrétiens, en
particulier, s'y est montrée favorable et lors de son
XIIe congrès, en 1931, elle a émis un vœu en faveur de
son adoption.
$. ::1
Si l'on admet que l'enfant doive fréquenter l'école
jusqu'à l'âge de 14 ans, il est possible d'examiner com-
ment devrait être employée la dernière année de sco-
larité ; dans cette étude nous nous inspirerons des con-
clusions qui se dégagent des précédents congrès interna-
tionaux de l'enseignement technique, et desquelles il
ressort que l'école ne peut à elle seule assumer la tâche
de l'orientation professionnelle des enfants qu'elle a
mission d'éduquer.
Dès le début, il importe de bien marquer la néces-
sité de faire certaines distinctions absolument indispen-
sables, l'enseignement ne devant pas être le même selon
que l'on considère les enfants des grandes villes ou des
centres très industrialisés et les enfants appartenant à
des centres ruraux.
Cependant, on peut poser en principe que tout l'en-
seignement donné de 13 à 14 ans aurait à s'inspirer de
la notion qu'il faut guider les élèves vers le choix d'une
profession ; la formation générale donnée jusqu'alors
devrait donc être poursuivie dans un cadre et avec des
thèmes se rapportant directement à des sujets d'ordre
professionnel : vie des travailleurs, monographies de
métiers locaux ou régionaux, etc. ; dans les milieux
ruraux on insisterait davantage sur les choses de la cam-
pagne afin de faire apprécier les métiers qui, exercés par
des artisans, pourraient retenir les jeunes gens au vil-
lage et éviter leur exode vers la ville où ils risquent
d'augmenter le nombre des travailleurs ne trouvant plus
le moyen d'employer leur activité.
Pour compléter cette formation générale, une nota-
ble partie du temps de la scolarité devrait être consacrée
à donner aux élèves des connaissances manuelles; l'idéal
serait évidemment que tous les enfants puissent s'initier
aux travaux de quelques métiers bien adaptés à la ré-
gion, mais cet idéal n'est pas réalisable partout ; cepen-
Organe mensuel de la C. F. T. C.
N9 US. 5, rue-Cadet. Paris (9e) MAI 1934.
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L'Utilisation
de la dernière année scolaire
Si l'on veut fixer d'une façon rationnelle l'utilisa-
tion de la dernière année de la scolarité, il importe de
bien préciser ce que l'on entend par cette expression :
en effet, les législations en vigueur sont très variables à
cet égard.
Tput en constatant que de sérieux progrès ont été
réalisés en ce qui concerne la durée de la fréquentation
scolaire, il faut cependant reconnaître que, dans beau-
coup de pays, les enfants ont été appelés pendant trop
longtemps à entrer à l'usine, au magasin, au bureau,
avant que l'âge ait suffisamment développé en eftX les
forces physiques, morales et intellectuelles.
L'Organisation internationale du Travail s'est d'ail-
leurs efforcée de remédier à cette situation déplorable
pour les adolescents. Dans trois de ses sessions, la Con-
férence internationale du Travail a examiné cette ques-
tion et elle a élaboré des projets de convention concer-
nant l'âge minimum d'admission des enfants au travail
industriel (à Washington, en 1919), au travail maritime
{à Genève, en 1920), au travail agricole (à Genève, en
1921) : ces projets ont fixé, d'une manière uniforme,
cet âge minimum à 14 ans. Cependant, sur 48 nations
qui adhèrent à l'Organisation internationale du Travail,
28 seulement ont ratifié la première de ces conventions,
27 la deuxième et 16 la troisième.
En France, le livre II du Code du Travail et de
la Prévoyance sociale stipule que dans les établissements
industriels et commerciaux et leurs dépendances, de
quelque nature qu'ils soient, publics ou privés, laïques
ou religieux, même s'ils ont un caractère d'enseignement
professionnel ou de bienfaisance, les enfants ne peu-
vent être employés ni admis avant l'âge de treize ans
révolus ; sont exceptés les établissements où ne sont
employés que les membres de la famille sous l'autorité
soit du père, soit de la mère, soit du tuteur.
Toutefois, les enfants munis du certificat d'études
primaires peuvent être employés à partir de l'âge de
douze ans s'ils sont munis d'un certificat d'aptitude phy-
sique délivré par un médecin.
Cette réglementation qui présente de sérieux incon-
vénients et qui .n'est plus adaptée aux circonstances pré-
sentes, a fait l'objet de plusieurs projets de modification.
La Chambre des Députés a voté, le 30 mai 1933, une loi
stipulant que les enfants sont tenus de fréquenter l'école
de 6 à 14 ans inclus, mais la ratification du Sénat est
encore nécessaire avant que la nouvelle réforme puisse
entrer en application.
Cette mesure bénéficierait en premier lieu à l'enfant
I lui-même pour qui l'année supplémentaire d'école vien-
, drait à l'âge où il peut le mieux en profiter : intellec-
tuellement, physiquement et moralement ; et, en second
lieu, aux professions qui, grâce à un enseignement non
pas directement professionnel, mais adapté, à la vie de
travail que l'enfant devra ultérieurement mener, ver-
raient se diriger vers elles des apprentis non plus seule-
ment guides par l'engouement du moment, mais ayant
des aptitudes pour s'assimiler plus complètement et plus
rapidement le métier choisi.
Les organisations professionnelles ont, depuis long-
temps, fait campagne pour cette réforme salutaire ; la
Confédération française des travailleurs chrétiens, en
particulier, s'y est montrée favorable et lors de son
XIIe congrès, en 1931, elle a émis un vœu en faveur de
son adoption.
$. ::1
Si l'on admet que l'enfant doive fréquenter l'école
jusqu'à l'âge de 14 ans, il est possible d'examiner com-
ment devrait être employée la dernière année de sco-
larité ; dans cette étude nous nous inspirerons des con-
clusions qui se dégagent des précédents congrès interna-
tionaux de l'enseignement technique, et desquelles il
ressort que l'école ne peut à elle seule assumer la tâche
de l'orientation professionnelle des enfants qu'elle a
mission d'éduquer.
Dès le début, il importe de bien marquer la néces-
sité de faire certaines distinctions absolument indispen-
sables, l'enseignement ne devant pas être le même selon
que l'on considère les enfants des grandes villes ou des
centres très industrialisés et les enfants appartenant à
des centres ruraux.
Cependant, on peut poser en principe que tout l'en-
seignement donné de 13 à 14 ans aurait à s'inspirer de
la notion qu'il faut guider les élèves vers le choix d'une
profession ; la formation générale donnée jusqu'alors
devrait donc être poursuivie dans un cadre et avec des
thèmes se rapportant directement à des sujets d'ordre
professionnel : vie des travailleurs, monographies de
métiers locaux ou régionaux, etc. ; dans les milieux
ruraux on insisterait davantage sur les choses de la cam-
pagne afin de faire apprécier les métiers qui, exercés par
des artisans, pourraient retenir les jeunes gens au vil-
lage et éviter leur exode vers la ville où ils risquent
d'augmenter le nombre des travailleurs ne trouvant plus
le moyen d'employer leur activité.
Pour compléter cette formation générale, une nota-
ble partie du temps de la scolarité devrait être consacrée
à donner aux élèves des connaissances manuelles; l'idéal
serait évidemment que tous les enfants puissent s'initier
aux travaux de quelques métiers bien adaptés à la ré-
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